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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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Pourquoi ce blog ?

  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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30 avril 2023 7 30 /04 /avril /2023 03:43

 

Le site Isaan Record que nous consultons volontiers  même si nous ne partageons pas forcément sa philosophie, nous a doté il y a quelque mois de ce reportage dont le titre n’a pas manqué de nous interpeller tant il semble insolite.

 

Voilà en effet un titre qui peut paraître singulier, l’ « illumination » au sens boudhiste du terme, c’est l’éveil spirituel, une notion qui n’est peut-être pas strictement orthodoxe chez les marxistes – léninistes, pas plus qu’on y trouve la notion de « sacré ».

 

Vérifions donc dans la version thaïe, elle n’est pas formellement contradictoire :

Si nous essayons de traduire sans barbarisme, nous aurions « Les communistes dans la forêt sacrée de Dong Phrachao – Du crépuscule à la recherche de la vérité ». Il est, pour passer du thaï au français, difficile de ne pas interpréter.

 

La présentation du reportage, que ce soit en anglais ou en thaï, nous éclaire mieux : « C’est un lieu où les habitants ont été éduqués politiquement, une étape importante dans le développement politique de l’Isan. Isaan record a visité le site pour en savoir plus sur la vie de ceux qui y ont cherché l’illumination vivant chez les communistes dans cette vaste forêtceux qui réfléchissent à ce qu'ils ont appris après avoir vécu à Dong Phra Jao ».

 

 

Les souvenirs de ceux qui ont participé de près ou de loin à l’insurrection communiste dans le nord-est, de 1965 à 1980, fussent-ils ponctuels, sont toujours intéressant.

 

 

La localisation

 

Elle se situe dans un périmètre marqué par quatre districts de la province de Sakonnakhon : Waritchaphum  (วาริชภูมิ), Phang Khon (พังโคน), Song  Dao (ส่องดาว) et Sawang Den Din (สว่างแดนดิน), distants entre eux d’entre 10 et 20 kilomètres. La zone est vaste et comporte aujourd’hui environ 250 hameaux. C’est une zone montagneuse, couverte de forêts épaisses et qui était autrefois un repaire de brigands de grands chemins, tout au long du chemin de Kalasin à Sakonnakhon puis Udonthani.

 

 

Elle était autrefois connue sous le nom de Song Dao Chon (ซ่อง ดาว โจร), la région des voleurs. Elle devint plus tard Song Dao (ส่องดาว), l’orthographe est différente, c’est l’étoile lumineuse ! Rien d’étonnant donc que cette région abrite ensuite les maquis communistes comme elle avait auparavant abrité des maquisards du mouvement des Thaïs libres 20 ans auparavant : nous voyons en bas sur la carte l’emplacement du maquis de Tiang Sirikhan (เตียง ศิรีขันธ์), un personnage resté mystérieux et auquel nous avons consacré un article d’ailleurs ainsi que Isaan Record

 

 

Les souvenirs

 

Le reportage ne dure malheureusement que quatre minutes mais les souvenirs des participantes qui n’étaient ni des communistes ni des maquisardes ne sont pas sans intérêt. Il semble d’ailleurs que ce fut plutôt un hôpital destiné aux maquisards proprement et à la population des villages plus qu’un centre de guérilla combattante.

 

 

L’une d’entre elle y a été conduite par son frère aîné. Il lui avait indiqué qu’elle pourrait y poursuivre ses études, que ce soit en thaï ou en anglais. Elle n’avait au demeurant aucune sympathie pour le communisme mais sa famille était pauvre et sa mère n’avait pas les moyens de se faire soigner. Elle souhaitait par ailleurs étudier la médecine pour devenir infirmière. Le chef du camp lui demanda si elle voulait étudier la musique, la dactylographie ou devenir enseignante. Elle se contenta de devenir l’infirmière du camp. On y pratiquait la chirurgie en pleine forêt sous la direction de médecins venus de Chine populaire, dépourvue d’instruments spécifiques mais dont le diagnostic était toujours sans failles. Elle participa à des opérations de l’appendicite mais n’eut jamais à donner ses soins à des blessés par armes à feu. Quand elle quitta le camp, elle dirigea une coopérative médicale de volontaires et continua à faire des piqûres ou injections jusqu’à ce que sa vue ne le lui permette plus. Elle y a appris à être généreuse, hospitalière et à ne pas profiter des autres.

 

 

Une autre ne connaissait les communistes que par des distributions de tracts dans les villages et se souvient de communistes maigres, tremblant de froid et buvant des boissons chaudes assis à même le sol.  Toutes disent avoir été bien traitées et se considéraient au camp comme chez elles.

 

Rien à voir avec la propagande américaine de l’époque qui était du lavage de cerveaux.

 

 

Elles y apprirent à être bonnes, bonnes avec les autres, à en prendre soin pour vivre heureux en société sans rien attendre en retour.

 

 

Tous étaient libres de se joindre au mouvement, jamais on ne leur a demandé d’attaquer qui que ce soit, seuls les volontaires étaient admis. Cet apprentissage de la bonté leur permettait de gagner des mérites. C’est en définitive une conclusion très bouddhiste qui devrait animer la mémoire de  Lénine dans son cercueil.

 

 

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