Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
Le voyageur qui emprunte la route 213 conduisant de Kalasin à Sakonnakhon – une vingtaine de kilomètres avant la ville, dans la vaste forêt de Phupan – a son attention attirée par un panneau situé sur la gauche de la route « อนุสรณ์สถสถานถ้ำเสรีไทย – Seree thai cave memorial » (le mémorial de la grotte des Thaïs libres). La curiosité nous y a conduit.
Une route bien entretenue d’environ 1.500 mètres conduit à une vaste aire de stationnement au fond de laquelle se trouve la statue du héros Tiang Sirikhan (เตียง ศิรีขันธ์)
ainsi qu’une stèle (bilingue) à l’allure d’un hagiographique éloge funèbre :
« Thiang Sirikhan, le guerrier de Phupan : né en 1909, il était natif de Sakhonnakon. Il fut éduqué à Sakonrat wittayanukul สกลราชวิทายานุกูล Udon pitayanukul อุดรพิทยานุกูล et à l’université Chulalongkorn. Il servit son pays comme professeur, cinq fois comme député et trois fois comme ministre. Pendant la deuxième guerre mondiale, il dirigea le mouvement des Thaïs libres dans le nord-est de la Thaïlande. En 1952, il fut enlevé et tué par les barbares au pouvoir. Il fut le modèle du professeur idéal et du député honorable dévoué corps et âme à la démocratie. Il s’est sacrifié pour son pays et ses amis. Nommé le guerrier de Phupan, il est notre héros populaire, la plus grande fierté de Sakonnakhon ».
Un sentier praticable de quelques centaines de mètres conduit à la grotte ou se situait son quartier général.
À l’occasion de nos recherches sur le mouvement des Thaïs libres, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à ce fameux héros.
Nous savons qu’il est né le 5 décembre 1909 dans le village de Phu Pek (ภูเพ็ก), tambon de Na Hua Bo (นาหัวบ่อ), dans la province de Sakon. C’est un petit village situé à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Sakhon un peu à l’écart de la nationale 22. Sa famille était probablement aisée puisqu’elle a doté la région de la vaste retenue d’eau connue sous le nom de Phu Pek reservoir.
L’entrée en résistance :
Le mouvement des Thaïs libres est en réalité la première alliance dans ce pays contre l’autoritarisme militaire sous forme de résistance souterraine lorsque les japonais sont entrés en Thaïlande le 8 décembre 1941. Après quelques escarmouches pour sauver l’honneur du pays, le régime du maréchal Pibun autorisa les Japonais à traverser le territoire et considéra la Japon comme un pays allié. Il pensait de toute évidence sauver son armée et la souveraineté du pays et échapper aux ravages et aux exactions que commettaient les Japonais dans les pays conquis. Mais il ouvrit aussi la route à ses adversaires politiques qui le considérèrent dès lors comme un collaborateur tout autant qu’un dictateur.
La résistance contre la présence japonaise et la politique de Pibun commença dès le déclenchement des hostilités dans le Pacifique, à la fois de l’intérieur et surtout de l’extérieur, sous l’égide d’un chef charismatique, Pridi. Si on lit partout que ce mouvement fut une forme de résistance aux Japonais, il fut tout autant – surtout – une réponse à la politique intérieure. Il est aussi le résultat d’un conflit entre quatre groupes élitistes, la famille royale, l’aristocratie, les nouvelles élites surgies à la suite du coup d’état de 1932 et les chefs politiques locaux du nord-est, les quatre groupes (cinq si l’on différencie ceux qui opèrent depuis l’Angleterre et ceux qui opèrent depuis les États-Unis) qui dominèrent la vie politique de 1932 à 1952. Les nouvelles élites, ce sont les membres du « parti du peuple » dont nous savons qu’il n’avait rien de populaire et n’était plus qu’un club privé. La famille royale, ce sont les princes de la famille Chakri, pour l’essentiel descendance des innombrables garçons de Rama V. Les aristocrates, ce sont les Chao Phraya et les Phraya qui tenaient les rouages administratifs et militaires du pays jusqu’en 1932, le plus éminent étant Phraya Songsuradet (พระยาทรงสุรเดช).
Les élites locales, ce sont les parlementaires, les plus influents, c’étaient les leaders de l’Isan, les quatres mousquetaires (สี่เสืออีสาน « les quatre mousquetaires de l’Isan ») : Tiang Sirikhan sur Sakonnakhon, Thongin Pouriphat (ทองอินทร์ ภูริพัฒน์) sur Ubonrachathani,
Thawin Oudon sur Roiét (ถวิล อุดล)
et Chamlong Daoruang sur Mahasarakham(จำลอง ดาวเรือง).
Mais pour les membres des autres groupes de Thaïs libres qui opéraient (?) surtout depuis Londres et Washington (1), ce ne sont que des bouseux, bannok khokna (บ้านนอกคอกนา), des bouffeurs de riz gluant.
Les députés lao des provinces du Nord-Est, du fait même de leur origine ethno-linguistique et du mépris relatif dans lequel ils étaient tenus, n'appartenaient pas à l'oligarchie dirigeante. Tenus dans une certaine mesure à l'écart ils allaient être, semble-t-il, pratiquement les seuls à prendre le régime parlementaire au sérieux. C'est l'un deux en tout cas, Thongin Phuripat, élu député de Ubon aux élections de décembre 1933 qui allait prendre la tête de l'opposition à l'Assemblée (2). C'est lui encore qui, en 1937, demanda l'autorisation de former un parti politique (4), autorisation qui lui fut d'ailleurs refusée, la demande étant qualifiée de « prématurée » par le gouvernement Phraya Phahon.
Le mouvement surgit en dépit – ou à cause – de graves conflits entre ces groupes (sans tenir compte des conflits de personnes permanents à l’intérieur de chaque groupe, la devise des « quatre mousquetaires de l’Isan » n’était pas toujours « un pour tous, tous pour un » !) : conflit entre les nouvelles élites et la famille royale et l’aristocratie d’une part, conflit entre les nouvelles élites et la marine sont l’égide de Pridi et l’armée de Pibun. Pridi réussit à fédérer ces forces qui jouèrent un rôle significatif pendant la guerre et dans les années d’après-guerre.
Il est de bon ton de faire du mouvement des Thaïs libres une opération de résistance souterraine à l’occupation japonaise. Il semblerait bien plutôt qu’il soit une alliance contre l’autocratie militaire au moins jusqu’en 1949, disparue alors de ses propres faiblesses. Pas plus fut-il un mouvement de masse, ce ne fut certes pas la levée du Peuple en armes !
On ne peut évidemment pas comparer la « résistance » thaïe à ce que fut la résistance française, mouvement de masse s’il en fut puisque, comme chacun sait, en 1946, tous les français avaient été résistants. Les Japonais sont entrés au Siam essentiellement pour s’en servir de base de départ à leur projet d’invasion de la Birmanie puis des Indes anglaises vers l’ouest, de la Malaisie et de Singapour vers le sud , il n’y a pas eu d’ « occupation » systématiquement féroce comme en Chine, en Corée, en Mandchourie, en Indochine française ou dans les îles du Pacifique. Bien que les sources manquent (les Japonais ont prudemment détruits leurs archives avant la défaite finale), et aussi odieux qu’ait pu être ponctuellement leur comportement, il n’y eut probablement jamais plus de 50.000 hommes en Thaïlande alors que la France nourrissait une armée allemande de 400.000 hommes et, dans les départements qui leur étaient affectés, 200.000 Italiens.
Toutefois notre propos n’est pas d’écrire ou de réécrire l’histoire de la résistance thaïe mais d’étudier un personnage situé dans la province de Sakonnakhon, que beaucoup considèrent comme un héros, sur l’histoire duquel planent beaucoup de mystères….
Si nous allons parler essentiellement au conditionnel, c’est tout simplement parce que les sources ne sont pas assurées et souvent contradictoires. La raison en est simple, la règle d’or de tout mouvement clandestin est de ne laisser aucune trace écrite. Il faut alors se fier aux mémoires parfois défaillantes ou souvenirs postérieurs, souvent embellis de fanfaronnades, surtout lorsqu’ils proviennent de résistants de la 25ème heure, la Thaïlande n’y a pas échappé (3).
Les résistants de la 25ème heure vus par Hergé :
Au début de l’année 1945, alors que la défaite japonaise est d’ores et déjà inéluctable, et à l’instigation de Pridi, Tiang aurait décidé d’organiser une base dans sa région natale en y créant des unités de guérilla ? La base de Sakon fut ainsi créée en mai 1945 (parachutage de deux agents anglais munis d’équipement radio et de deux Thaïs) contre laquelle aucune attaque ne fut jamais menée par les Japonais qui avaient d’autres soucis. Les Anglais interviennent probablement pour court-circuiter une intervention des Américains ? Ils auraient été rejoints par une petite troupe d’une centaine d’hommes chargés de fournitures (munitions ?) accompagnant une vingtaine de chars à buffles le long d’un chemin difficile ?
Le but de cette opération aurait été essentiellement de recueillir des renseignements venus des mouvements de résistance du Laos (mouvement beaucoup plus structuré en particulier par la présence de militaires français). Ce n’est que le 15 juillet 1945, moins d’un mois avant la capitulation (le 9 août) qu’une compagnie (entre 100 et 250 hommes) japonaise arriva à Sakon, probablement via l’aéroport actuel et aurait commencé à effectuer des patrouilles de nuit sans faire l’objet d’attaques frontales ? Tout au plus savons-nous qu’au mois de juin Tiang aurait exécuté un homme soupçonné d’avoir été un espion des Japonais ? Pas d’explosifs sous un pont, pas de sabotage de train (il n’y en a pas dans la région), pas de Mata-Hari, pas de destruction d’un camp japonais, pas de femmes tondues et pas de collaborateurs fusillés, les Japonais les plus proches sont à vol d’oiseau à 100 kilomètres de l’autre côté du Mékong et la forêt de Phupan n’est peuplée que de singes et de cervidés. La base de Tiang a-t-elle servi de dépôt d’armes parachutées (d’où et où) et dont on ne sait à quoi elles auraient été utilisées ? La grotte telle que nous pouvons librement la visiter ne semble pas pouvoir accueillir une centaine d’hommes et encore moins le contenu d’une vingtaine de chars à buffle ?
Ces guérillas, à la demande même du commandement allié, n'entrèrent pas en action et le mouvement Free Thai se borna à une activité de renseignement (2) (4) (5).
L’après-guerre
Après le départ des Japonais, Tiang aurait accompagné le célèbre Jim Thomson, le « roi de la soie » et surtout ancien O.S.S devenu membre actif de la C.I.A aux frontières du Laos pour assurer les insurgés indochinois du soutien des U.S.A dans leur lutte pour l’indépendance ?
Tiang n’avait jamais caché ses sympathies pour les populations colonisées du Laos et de l’Indochine française. Un mystère plane toujours sur le rôle particulièrement trouble de l’espion américain et sur sa disparition mystérieuse en Malaisie ? Tiang n’avait jamais non plus caché ses sympathies pour la République démocratique du Vietnam créée en 1945, organisant la fuite de révolutionnaires Vietnamiens fuyant la brutale réoccupation du Laos par les français au milieu de l’année 1946 et probablement aussi en 1951 un trafic d’armes en direction de l’autre rive du Mékong (les armes stockées dans sa grotte ?) par l’intermédiaire de trafiquants chinois ? Son épouse Niwat (นิวาศน์) sur laquelle nous ne savons rien aurait même vendu ses bijoux pour cela ?
À l'automne 1947, il n’est plus au gouvernement mais il est l’initiateur de la création à Bangkok d'une « Ligue de l'Asie du Sud-Est » réunissant des Siamois progressistes, des exilés laotiens, khmers et vietnamiens dont il est le président avec le soutien actif de Thongin Phuripat, alors titulaire d'un portefeuille de ministre de l’industrie dans le gouvernement Tawan thamrongnawasawat. Un coup d’état en novembre 1947 ramene Phibun Songkhram à la tête des forces armées et fait une fois de plus de Khuang Aphaïwong le chef du gouvernement, et le coup d'état d'avril 1948 entraîne le remplacement de celui-ci par Phibun. Le contre-coup d'état de Pridi le 26 février 1949 échoue.
La carrière politique
Politiquement, Tiang fut élu une première fois député de la province de Sakhon à l’âge de 28 ans en 1937 et réélu sans interruption jusqu’en 1952. En tant que député, il semble s’être surtout préoccupé du développement de l’irrigation, question cruciale pour l’agriculture en Isan. A la fin du mois de juillet 1944, les défaites nippones était acquises et la position de Pibun devenue chancelante, Thongin et Tiang provoquent la mise en minorité du gouvernement en profitant de l'absence des militaires parmi lesquels étaient recrutés la plupart des députés nommés (la moitié de l’assemblée) qui se trouvaient à l'époque dans leurs unités. Tiang et Thongin sont alors désignés comme ministre sans portefeuille dans le cabinet de Tawee Punyaketu (ทวี บุณยเกตุ) du 31 août au 17 septembre 1945, ensuite, toujours sans portefeuille dans le cabinet de Semit Pramot du 17 septembre 1945 au 31 janvier 1946. Après une brève parenthèse, nous le retrouvons une dernière fois sans portefeuille dans le cabinet du contre-amiral Tawan thamrongnawasawat (ถวัลย์ ธำรงนาวาสวัสดิ์) du 23 août 1946 au 30 mai 1947.
Politiquement, Tiang fut élu une première fois député de la province de Sakhon à l’âge de 28 ans en 1937 et réélu sans interruption jusqu’en 1952. En tant que député, il semble s’être surtout préoccupé du développement de l’irrigation, question cruciale pour l’agriculture en Isan. A la fin du mois de juillet 1944, les défaites nippones était acquises et la position de Pibun devenue chancelante, Thongin et Tiang provoquent la mise en minorité du gouvernement en profitant de l'absence des militaires parmi lesquels étaient recrutés la plupart des députés nommés (la moitié de l’assemblée) qui se trouvaient à l'époque dans leurs unités. Tiang et Thongin sont alors désignés comme ministre sans portefeuille dans le cabinet de Tawee Punyaketu (ทวี บุณยเกตุ) du 31 août au 17 septembre 1945, ensuite, toujours sans portefeuille dans le cabinet de Semit Pramot du 17 septembre 1945 au 31 janvier 1946. Après une brève parenthèse, nous le retrouvons une dernière fois sans portefeuille dans le cabinet du contre-amiral Tawan thamrongnawasawat (ถวัลย์ ธำรงนาวาสวัสดิ์) du 23 août 1946 au 30 mai 1947. Le 10 avril, il est désigné comme chef de la commission de réconciliation franco-thaï. Nous ignorons quel rôle il y a concrètement joué. Il est en tous cas absent à la signature des « accord de règlement franco-siamois » signés à Washingon le 17 novembre 1946.
De mars à mai 1949, en compagnie de son collègue Thongin Pouriphat, il est traduit en justice et accusés à la fois de communisme et d'avoir comploté pour la séparation du Nord-est. Il était probablement en fuite puisque sa tête avait été mise à prix 5.000 baths et qu’il avait été arrêté le 14 mars précédent nous apprend la presse malaise. Au cours de son procès fut exhibée une photo de lui en compagnie de Ho Chi Minh dont il prétendit qu’elle était un montage ? Vrai ou faux ? Ses rapports avec le Vietminh sont incontestables. On peut enfin supposer qu’il ait pu rencontrer Ho Chi Minh qui resta réfugié dans les environs de Nakhonpanom de 1927 jusqu’au début des années 30 ? Ils furent en tous cas acquittés. Tiang Sirikhan reste député et en 1952, est réélu dans sa province de Sakhon Nakhon.
Il y eut de toute évidence à cette époque des complots autonomistes dans le Nord-Est. Un premier complot fut découvert à Ubon en 1949, dans lequel était impliqué un ancien collaborateur de Tiang Sirikan (2) à qui l'on reprochait non seulement de recruter des volontaires pour combattre aux côtés du Viet Minh mais de travailler en liaison avec le Prathet Lao à la création dans le Nord-Est d'un état indépendant.
Une fin mystérieuse :
En décembre 1952, (c’est toujours Pibun qui est premier ministre), la presse rapporte qu'il avait pris la fuite vers la Birmanie pour échapper à une arrestation sous de nouvelles accusations de conspiration. La version que l’on trouve à peu près partout est qu’il avait été tué le 13 décembre (étranglé puis son corps brulé) sur ordre du chef de la police, Phao Siyanon (เผ่า ศรียานนท์), dans une forêt de la province de Kanchanaburi. Une autre version indique qu’il serait parti au Laos rejoindre le prince Souphannouvong pour mettre sur pied un mouvement pan-lao. Toutes convergent pour affirmer qu'il avait été tué avec plusieurs de ses amis par la police de Phibun dirigée par le général Phao Siyanon.
Mais la légende de ce martyr est-elle exacte ? On ne prête qu’aux riches et le sinistre chef de la police avait les mains couvertes de sang mais peut-être pas celui de Tiang ? Le dit chef de la police a fait « exécuter » à la même époque d’autres militants « communistes » mais leurs cadavres ont été soigneusement exhibés, ce qui ne fut pas le cas de celui de Tiang ?
Nous avons lu avec curiosité un paragraphe de l’ouvrage de Reynolds (notre article 202) concernant Tiang Sirikhan « le guerrier de la forêt de Phupan » qui n’a pas manqué de nous interpeler : « Du début avril à mi-juin, le Force 136 largua en 3 fois plus de matériel que le Détachement 404, avec 75.000 livres de matériel pour Sakhon Nakon ….Le 12 mai, l’OSS larguait Holladay (Missionnaire qui parlait thaï) et Chalong Pungtrakun. Ils étaient accueillis par un officier Free Thais et emmenés dans un camp situé à 60 km de Sakhon Nakon. Holladay dans un message à Coughlin le 16 mai 1945, disait que 100 hommes recevaient chaque semaine un entraînement et que Tiang avait déjà préparé 10 camps séparés et s’apprêtait à construire une piste d’atterrissage. Le 30 mai Force 136 parachutait le major britannique David Smiley et le sergent « Gunner » Collins et deux Thaïs entrainés en Inde. 100 hommes en uniforme vinrent prendre le matériel et l’apportèrent au camp avec une vingtaine de chariots à buffalos….
Nous connaissons déjà avec certitude le camp de base de Tiang Sirikhan, dans cette grotte de la forêt de Phupan.
Qu’en était-il des pistes d’atterrissage ?
Il semblerait qu’à l’époque, tout ait été d’ores et déjà en place ? Nous savons que dans les années 20, il y avait dans chaque province au moins un point d’atterrissage, essentiellement pour le service postal aérien, les nécessités d’urgence médicale et éventuellement des transports de personne faute de voies ferrées ou de routes praticables (6). Le camp de Phunpan est actuellement accessible depuis Sakon sans la moindre difficulté avons-nous vu. On peut penser que depuis l’aéroport de Sakhon, les pistes qui y conduisaient à l’époque devaient bien faire effectivement une soixantaine de kilomètres. Il existe un autre point d’atterrissage situé à une vingtaine de kilomètres de là en direction de Kalasin, à Namphungdam (น้ำพุงดำ) probablement alors beaucoup plus difficile d’accès pour autant qu’il ait existé à l’époque ce qui est plausible. Il est situé aux coordonnées 16° 57’ 46 ” nord et 103° 58’ 06 “ est. Il est indiqué sur de nombreux sites spécialisés comme comportant une modeste piste de 264 mètres de long, bien suffisante à l’époque (par exemple :
http://www.aisthai.aviation.go.th/webais/pdf/AD%20vol2/AD2_28VTUI14.pdf ou
http://airportguide.com/airport/Thailand/Nam_Phung-VTUF/)
Les dix camps séparés ?
Il est permis de se poser des questions sans porter atteinte de façon posthume à la mémoire de Tiang. Le camp actuel que nous avons visité est un lieu de culte et de pèlerinage. Une cérémonie est célébrée tous les ans à l’anniversaire de sa naissance. Á notre connaissance, dans la province de Sakhon tout au moins, il n’y a nul vestige d’autres camps qu’aurait organisés le héros, ni stèle, ni plaque commémorative. S’il y a eu neuf autres camps, il n’en subsiste rien ou en tous cas rien dont nous ayons trouvé trace ?
Les parachutages ?
La question des parachutages est bien connue compte tenu des milliers de lâchers qui ont eu lieu pendant la guerre en France. La procédure fut certainement la même ici. L’agent Smiley a bien été parachuté, il en reste une trace photographique. Ne parlons que du matériel : 75.000 livres représentent approximativement 34 tonnes. Le matériel étaient contenu dans les fameux containers cylindriques de 1,70 de long sur 0,40 m de diamètres qui pesaient à vide 46 kilos, en pleine charge, 159 kilos, et contenaient donc 113 kilos d’armes. Il y aurait donc eu (34/0,159) 218 containers lancés, parachutages effectués probablement dans les plaines où se situe l’aéroport. Chaque parachutage envoyait au sol entre 15 et 30 containers, soit en grappe soit isolément. Il y aurait donc eu une moyenne d’une grosse vingtaine de parachutages, ce qui est tout à fait plausible, il est difficile d’être plus précis évidemment. Chacun des 20 chars à buffle aurait donc transporté une dizaine de containers, c’est parfaitement plausible. Quel était le contenu d’un container ? C’est bien là où nous avons été conduits à nous poser des questions. Un exemple tiré d’un site animé par des anciens des S.A.S nous éclaire (http://association-sas.chez-alice.fr/PgeContainers&Parachutes.htm) : 6 fusils mitrailleurs Bren avec 20 chargeurs et 6.000 cartouches, 36 fusils U.S de type M 1 et 5.400 cartouches (calibre 30 i.e. 7,62 mm), 27 pistolets mitrailleurs Sten (l’arme mythique de la résistance) avec 80 chargeurs et 7.600 cartouches calibre 9 mm), 5 pistolets de calibre 38 avec 250 cartouches (probablement le revolver américain Smith et Wesson ?), 40 grenades Mills à fragmentation, 8 kilos d’explosif (plastic) avec 52 détonateurs, 6.600 cartouches supplémentaires de 9 mm (pour la Sten). Si ce contenu a été parachuté 218 fois, mettons 200 compte tenu des containers perdus ce qui arrivait souvent, les maquis de Tiang auraient donc reçu 1.200 fusils mitrailleurs, 7.200 fusils, 5.400 pistolets mitrailleurs et 1.000 revolvers. Chaque container suffisait à armer lourdement 60 hommes, les 34 tonnes de matériel était suffisantes pour armer une division de 12.000 hommes. Ils étaient 100 ….. Il est difficile de mettre en doute les précisions données par Reymolds, alors se pose irrémédiablement la question : Qu’est devenu cet arsenal qui n’a jamais été utilisé (en Thaïlande…) pour participer à des actions armées contre l’occupant ?
Raisonnons par analogie : Que s’est-il passé en France ? En 1944 devant la crainte d’un coup de force communiste, le Général De Gaulle a organisé le désarmement massif des maquis. Il y a réussi mais de façon partielle. Nous trouvons de temps à autre dans les régions reculées où les parachutages étaient surabondants des containers utilisés comme bacs à fleur, ils sont parfaits pour cela, ce n’est pas un délit. De nombreuses carabines U.S M 1, conservées de façon plus ou moins régulières, après une brève transformation (alésage de la chambre) sont devenues de très régulières armes de chasse au gros gibier. Combien de Sten plus ou moins rouillées dorment encore comme « souvenir de guerre » sur les hottes de cheminée dans des fermes reculées de la France profonde ? Compte non tenu de celles utilisées par le trop fameux « Gang des tractions avant » dont certains membres étaient des résistants qui avaient mal tourné ? Restons-en là. S’il est arrivé que dans les maquis français, il y ait parfois eu plus de résistants que d’armes, il n’en fut pas de même en Thaïlande, au moins dans la province de Sakon ! Nous ne connaissons évidemment pas le marché des armes parallèles en Thaïlande, mais nous n’avons jamais entendu parler ni vu de containers transformés en bac à fleur, de carabines U.S. utilisées pour la chasse au buffalo ni de Sten conservées à titre de souvenir ou utilisées par un ex free-thaï ayant viré à la vouyoucratie.
Il est donc tout à fait plausible de penser que cet énorme arsenal ait traversé le Mékong avec peut-être l’aide de Jim Thomson mais ce n’est qu’une hypothèse.
(2) Nous citons l’article de Pierre Fistié « Minorités ethniques, opposition et subversion en Thaïlande » In Politique étrangère N°3 - 1967 - 32e année pp. 295-323.
(3) Certains sites Internet parlent des 3.000 « valeureux combattants » de la forêt de Phupan, les Thaïs ont le sens de l’hyperbole. D’autres sources parlent pour tout le pays de 80 bataillons de 500 à 700 hommes, soit environ 50 000 entraînés qui auraient attaqué les Japonais si une occasion s’était présentée. Il n’y a probablement pas eu dans tout le pays, du nord au sud et de l’est en ouest une telle inflation de combattants ?
(5) Voir l’article de Pierre Fistié « Communisme et indépendance nationale : le cas thaïlandais (1928-1968) » in Revue française de science politique, 18e année, n°4, 1968. pp. 685-714.
Nous avons par ailleurs dans notre article 202 « La résistance des Thaïlandais, les Free Thais, pendant la seconde guerre mondiale ? » analysé les raisons pour lesquelles le mouvement, ou plutôt « les » mouvements n’ont jamais réalisé d’action d’éclat ni même d’action tout court, querelles entre les chapelles (celle de Londres, celle de Washington et celle de l’intérieur), rivalités entre les services anglais, chinois et américains, absence de soutien populaire (jamais les « Free thais », même en Isan, n’ont été dans la population « comme un poissons dans l’eau ») et probablement aussi, totale incompétence de certains de ses dirigeants, notamment sur le terrain de l’action militaire ce qui explique la réticence des Anglais et des Américains à les engager dans des actions militaires.
(6) Voir notre article Isan 29 « Chemin de fer et service aérien « dans les années 20 en Isan » et celui du Colonel Phraya Chalemhakas : « L’aviation au Siam » in Éveil économique de l’Indochine du 8 juillet 1923 qui fait référence à l’aéroport de Sakhon.
• « Irrigationalism – the politics and ideology of irrigation development in the Nam Songkhram Basin, Northeast Thailand » par David John Humphrey Blake (A thesis submitted to the School of International Development, University of East Anglia, in partial fulfilment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy Novembre 2012)
• « The Seri thai movment. A prosopograhpical approche » par Sorasak Ngamcachonkulkid (2006)
• « The secrets war – The office of strategic service in world war II » édité par Georges Chalou, publié par la librairie du congrès en 1992.
• « Thai politics in Phibun’s government under the US world order – 1948 – 1957 » par Nattapol Chaiching (A Dissertation Submitted in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Doctor of Philosophy Program in Political Science Faculty of Political Science Chulalongkorn University Academic year 2009)
• « Thailand’s Secret War - The Free Thai, OSS, and SOE during World War II » par E. Bruce Reynolds à Cambridge, 2004.
• « The End of the Innocents - How America’s longtime man in Southeast Asia, Jim Thompson, fought to stop the CIA’s progression from a small spy ring to a large paramilitary agency — and was never seen again » par Joshua Kurlantzick, 2011.
• « Remembering your Feet: Imaginings and Lifecourses in Northeast Thailand » par Susan Upton, University of Bath, Department of Social and Policy Sciences, août 2010.
• « What Did The Free Thai Movement (Seri Thai) Accomplish During World War II ? » sur le site dont le titre est tout un programme : http://www.khonkaen.ws/what-did-the-free-thai-movement-seri-thai-accomplish-during-world-war. Les animateurs de ce site ont passé la grotte au détecteur de métaux et n’y ont trouvé aucune trace de métaux anciens ?
• Philippe Mullender « L'évolution récente de la Thaïlande » In Politique étrangère N°2 - 1950 - 15e année pp. 213-233.
• La liste des membres des cabinets thaïs se trouve sur le site (bilingue) http://www.cabinet.thaigov.go.th/eng/
• Les articles de Fistié, notes 2 et 5.
• http://www.geekbackpacker.com/sakhonNakon.php (en thaï)
• http://www.bangkokpost.com/travel/26753_editorialDetail_seri-thai- museum.html?reviewID=2458
La carrière politique
Politiquement, Tiang fut élu une première fois député de la province de Sakhon à l’âge de 28 ans en 1937 et réélu sans interruption jusqu’en 1952. En tant que député, il semble s’être surtout préoccupé du développement de l’irrigation, question cruciale pour l’agriculture en Isan. A la fin du mois de juillet 1944, les défaites nippones était acquises et la position de Pibun devenue chancelante, Thongin et Tiang provoquent la mise en minorité du gouvernement en profitant de l'absence des militaires parmi lesquels étaient recrutés la plupart des députés nommés (la moitié de l’assemblée) qui se trouvaient à l'époque dans leurs unités. Tiang et Thongin sont alors désignés comme ministre sans portefeuille dans le cabinet de Tawee Punyaketu (ทวี บุณยเกตุ) du 31 août au 17 septembre 1945, ensuite, toujours sans portefeuille dans le cabinet de Semit Pramot du 17 septembre 1945 au 31 janvier 1946. Après une brève parenthèse, nous le retrouvons une dernière fois sans portefeuille dans le cabinet du contre-amiral Tawan thamrongnawasawat (ถวัลย์ ธำรงนาวาสวัสดิ์) du 23 août 1946 au 30 mai 1947. Le 10 avril, il est désigné comme chef de la commission de réconciliation franco-thaï. Nous ignorons quel rôle il y a concrètement joué. Il est en tous cas absent à la signature des « accord de règlement franco-siamois » signés à Washingon le 17 novembre 1946.
De mars à mai 1949, en compagnie de son collègue Thongin Pouriphat, il est traduit en justice et accusés à la fois de communisme et d'avoir comploté pour la séparation du Nord-est. Il était probablement en fuite puisque sa tête avait été mise à prix 5.000 baths et qu’il avait été arrêté le 14 mars précédent nous apprend la presse malaise. Au cours de son procès fut exhibée une photo de lui en compagnie de Ho Chi Minh dont il prétendit qu’elle était un montage ? Vrai ou faux ? Ses rapports avec le Vietminh sont incontestables. On peut enfin supposer qu’il ait pu rencontrer Ho Chi Minh qui resta réfugié dans les environs de Nakhonpanom de 1927 jusqu’au début des années 30 ? Ils furent en tous cas acquittés. Tiang Sirikhan reste député et en 1952, est réélu dans sa province de Sakhon Nakhon.
Il y eut de toute évidence à cette époque des complots autonomistes dans le Nord-Est. Un premier complot fut découvert à Ubon en 1949, dans lequel était impliqué un ancien collaborateur de Tiang Sirikan (2) à qui l'on reprochait non seulement de recruter des volontaires pour combattre aux côtés du Viet Minh mais de travailler en liaison avec le Prathet Lao à la création dans le Nord-Est d'un état indépendant.
Une fin mystérieuse :
En décembre 1952, (c’est toujours Pibun qui est premier ministre), la presse rapporte qu'il avait pris la fuite vers la Birmanie pour échapper à une arrestation sous de nouvelles accusations de conspiration. La version que l’on trouve à peu près partout est qu’il avait été tué le 13 décembre (étranglé puis son corps brulé) sur ordre du chef de la police, Phao Siyanon (เผ่า ศรียานนท์), dans une forêt de la province de Kanchanaburi. Une autre version indique qu’il serait parti au Laos rejoindre le prince Souphannouvong pour mettre sur pied un mouvement pan-lao. Toutes convergent pour affirmer qu'il avait été tué avec plusieurs de ses amis par la police de Phibun dirigée par le général Phao Siyanon.
Mais la légende de ce martyr est-elle exacte ? On ne prête qu’aux riches et le sinistre chef de la police avait les mains couvertes de sang mais peut-être pas celui de Tiang ? Le dit chef de la police a fait « exécuter » à la même époque d’autres militants « communistes » mais leurs cadavres ont été soigneusement exhibés, ce qui ne fut pas le cas de celui de Tiang ?
Nous avons lu avec curiosité un paragraphe de l’ouvrage de Reynolds (notre article 202) concernant Tiang Sirikhan « le guerrier de la forêt de Phupan » qui n’a pas manqué de nous interpeler : « Du début avril à mi-juin, le Force 136 largua en 3 fois plus de matériel que le Détachement 404, avec 75.000 livres de matériel pour Sakhon Nakon ….Le 12 mai, l’OSS larguait Holladay (Missionnaire qui parlait thaï) et Chalong Pungtrakun. Ils étaient accueillis par un officier Free Thais et emmenés dans un camp situé à 60 km de Sakhon Nakon. Holladay dans un message à Coughlin le 16 mai 1945, disait que 100 hommes recevaient chaque semaine un entraînement et que Tiang avait déjà préparé 10 camps séparés et s’apprêtait à construire une piste d’atterrissage. Le 30 mai Force 136 parachutait le major britannique David Smiley et le sergent « Gunner » Collins et deux Thaïs entrainés en Inde. 100 hommes en uniforme vinrent prendre le matériel et l’apportèrent au camp avec une vingtaine de chariots à buffalos….
Nous connaissons déjà avec certitude le camp de base de Tiang Sirikhan, dans cette grotte de la forêt de Phupan.
Qu’en était-il des pistes d’atterrissage ?
Il semblerait qu’à l’époque, tout ait été d’ores et déjà en place ? Nous savons que dans les années 20, il y avait dans chaque province au moins un point d’atterrissage, essentiellement pour le service postal aérien, les nécessités d’urgence médicale et éventuellement des transports de personne faute de voies ferrées ou de routes praticables (6). Le camp de Phunpan est actuellement accessible depuis Sakon sans la moindre difficulté avons-nous vu. On peut penser que depuis l’aéroport de Sakhon, les pistes qui y conduisaient à l’époque devaient bien faire effectivement une soixantaine de kilomètres. Il existe un autre point d’atterrissage situé à une vingtaine de kilomètres de là en direction de Kalasin, à Namphungdam (น้ำพุงดำ) probablement alors beaucoup plus difficile d’accès pour autant qu’il ait existé à l’époque ce qui est plausible. Il est situé aux coordonnées 16° 57’ 46 ” nord et 103° 58’ 06 “ est. Il est indiqué sur de nombreux sites spécialisés comme comportant une modeste piste de 264 mètres de long, bien suffisante à l’époque (par exemple :
http://www.aisthai.aviation.go.th/webais/pdf/AD%20vol2/AD2_28VTUI14.pdf ou
http://airportguide.com/airport/Thailand/Nam_Phung-VTUF/)
Les dix camps séparés ?
Il est permis de se poser des questions sans porter atteinte de façon posthume à la mémoire de Tiang. Le camp actuel que nous avons visité est un lieu de culte et de pèlerinage. Une cérémonie est célébrée tous les ans à l’anniversaire de sa naissance. Á notre connaissance, dans la province de Sakhon tout au moins, il n’y a nul vestige d’autres camps qu’aurait organisés le héros, ni stèle, ni plaque commémorative. S’il y a eu neuf autres camps, il n’en subsiste rien ou en tous cas rien dont nous ayons trouvé trace ?
Les parachutages ?
La question des parachutages est bien connue compte tenu des milliers de lâchers qui ont eu lieu pendant la guerre en France. La procédure fut certainement la même ici. L’agent Smiley a bien été parachuté, il en reste une trace photographique. Ne parlons que du matériel : 75.000 livres représentent approximativement 34 tonnes. Le matériel étaient contenu dans les fameux containers cylindriques de 1,70 de long sur 0,40 m de diamètres qui pesaient à vide 46 kilos, en pleine charge, 159 kilos, et contenaient donc 113 kilos d’armes. Il y aurait donc eu (34/0,159) 218 containers lancés, parachutages effectués probablement dans les plaines où se situe l’aéroport. Chaque parachutage envoyait au sol entre 15 et 30 containers, soit en grappe soit isolément. Il y aurait donc eu une moyenne d’une grosse vingtaine de parachutages, ce qui est tout à fait plausible, il est difficile d’être plus précis évidemment. Chacun des 20 chars à buffle aurait donc transporté une dizaine de containers, c’est parfaitement plausible. Quel était le contenu d’un container ? C’est bien là où nous avons été conduits à nous poser des questions. Un exemple tiré d’un site animé par des anciens des S.A.S nous éclaire (http://association-sas.chez-alice.fr/PgeContainers&Parachutes.htm) : 6 fusils mitrailleurs Bren avec 20 chargeurs et 6.000 cartouches, 36 fusils U.S de type M 1 et 5.400 cartouches (calibre 30 i.e. 7,62 mm), 27 pistolets mitrailleurs Sten (l’arme mythique de la résistance) avec 80 chargeurs et 7.600 cartouches calibre 9 mm), 5 pistolets de calibre 38 avec 250 cartouches (probablement le revolver américain Smith et Wesson ?), 40 grenades Mills à fragmentation, 8 kilos d’explosif (plastic) avec 52 détonateurs, 6.600 cartouches supplémentaires de 9 mm (pour la Sten). Si ce contenu a été parachuté 218 fois, mettons 200 compte tenu des containers perdus ce qui arrivait souvent, les maquis de Tiang auraient donc reçu 1.200 fusils mitrailleurs, 7.200 fusils, 5.400 pistolets mitrailleurs et 1.000 revolvers. Chaque container suffisait à armer lourdement 60 hommes, les 34 tonnes de matériel était suffisantes pour armer une division de 12.000 hommes. Ils étaient 100 ….. Il est difficile de mettre en doute les précisions données par Reymolds, alors se pose irrémédiablement la question : Qu’est devenu cet arsenal qui n’a jamais été utilisé (en Thaïlande…) pour participer à des actions armées contre l’occupant ?
Raisonnons par analogie : Que s’est-il passé en France ? En 1944 devant la crainte d’un coup de force communiste, le Général De Gaulle a organisé le désarmement massif des maquis. Il y a réussi mais de façon partielle. Nous trouvons de temps à autre dans les régions reculées où les parachutages étaient surabondants des containers utilisés comme bacs à fleur, ils sont parfaits pour cela, ce n’est pas un délit. De nombreuses carabines U.S M 1, conservées de façon plus ou moins régulières, après une brève transformation (alésage de la chambre) sont devenues de très régulières armes de chasse au gros gibier. Combien de Sten plus ou moins rouillées dorment encore comme « souvenir de guerre » sur les hottes de cheminée dans des fermes reculées de la France profonde ? Compte non tenu de celles utilisées par le trop fameux « Gang des tractions avant » dont certains membres étaient des résistants qui avaient mal tourné ? Restons-en là. S’il est arrivé que dans les maquis français, il y ait parfois eu plus de résistants que d’armes, il n’en fut pas de même en Thaïlande, au moins dans la province de Sakon ! Nous ne connaissons évidemment pas le marché des armes parallèles en Thaïlande, mais nous n’avons jamais entendu parler ni vu de containers transformés en bac à fleur, de carabines U.S. utilisées pour la chasse au buffalo ni de Sten conservées à titre de souvenir ou utilisées par un ex free-thaï ayant viré à la vouyoucratie.
Il est donc tout à fait plausible de penser que cet énorme arsenal ait traversé le Mékong avec peut-être l’aide de Jim Thomson mais ce n’est qu’une hypothèse.
(2) Nous citons l’article de Pierre Fistié « Minorités ethniques, opposition et subversion en Thaïlande » In Politique étrangère N°3 - 1967 - 32e année pp. 295-323.
(3) Certains sites Internet parlent des 3.000 « valeureux combattants » de la forêt de Phupan, les Thaïs ont le sens de l’hyperbole. D’autres sources parlent pour tout le pays de 80 bataillons de 500 à 700 hommes, soit environ 50 000 entraînés qui auraient attaqué les Japonais si une occasion s’était présentée. Il n’y a probablement pas eu dans tout le pays, du nord au sud et de l’est en ouest une telle inflation de combattants ?
(5) Voir l’article de Pierre Fistié « Communisme et indépendance nationale : le cas thaïlandais (1928-1968) » in Revue française de science politique, 18e année, n°4, 1968. pp. 685-714.
Nous avons par ailleurs dans notre article 202 « La résistance des Thaïlandais, les Free Thais, pendant la seconde guerre mondiale ? » analysé les raisons pour lesquelles le mouvement, ou plutôt « les » mouvements n’ont jamais réalisé d’action d’éclat ni même d’action tout court, querelles entre les chapelles (celle de Londres, celle de Washington et celle de l’intérieur), rivalités entre les services anglais, chinois et américains, absence de soutien populaire (jamais les « Free thais », même en Isan, n’ont été dans la population « comme un poissons dans l’eau ») et probablement aussi, totale incompétence de certains de ses dirigeants, notamment sur le terrain de l’action militaire ce qui explique la réticence des Anglais et des Américains à les engager dans des actions militaires.
(6) Voir notre article Isan 29 « Chemin de fer et service aérien « dans les années 20 en Isan » et celui du Colonel Phraya Chalemhakas : « L’aviation au Siam » in Éveil économique de l’Indochine du 8 juillet 1923 qui fait référence à l’aéroport de Sakhon.
• « Irrigationalism – the politics and ideology of irrigation development in the Nam Songkhram Basin, Northeast Thailand » par David John Humphrey Blake (A thesis submitted to the School of International Development, University of East Anglia, in partial fulfilment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy Novembre 2012)
• « The Seri thai movment. A prosopograhpical approche » par Sorasak Ngamcachonkulkid (2006)
• « The secrets war – The office of strategic service in world war II » édité par Georges Chalou, publié par la librairie du congrès en 1992.
• « Thai politics in Phibun’s government under the US world order – 1948 – 1957 » par Nattapol Chaiching (A Dissertation Submitted in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Doctor of Philosophy Program in Political Science Faculty of Political Science Chulalongkorn University Academic year 2009)
• « Thailand’s Secret War - The Free Thai, OSS, and SOE during World War II » par E. Bruce Reynolds à Cambridge, 2004.
• « The End of the Innocents - How America’s longtime man in Southeast Asia, Jim Thompson, fought to stop the CIA’s progression from a small spy ring to a large paramilitary agency — and was never seen again » par Joshua Kurlantzick, 2011.
• « Remembering your Feet: Imaginings and Lifecourses in Northeast Thailand » par Susan Upton, University of Bath, Department of Social and Policy Sciences, août 2010.
• « What Did The Free Thai Movement (Seri Thai) Accomplish During World War II ? » sur le site dont le titre est tout un programme : http://www.khonkaen.ws/what-did-the-free-thai-movement-seri-thai-accomplish-during-world-war. Les animateurs de ce site ont passé la grotte au détecteur de métaux et n’y ont trouvé aucune trace de métaux anciens ?
• Philippe Mullender « L'évolution récente de la Thaïlande » In Politique étrangère N°2 - 1950 - 15e année pp. 213-233.
• La liste des membres des cabinets thaïs se trouve sur le site (bilingue) http://www.cabinet.thaigov.go.th/eng/
• Les articles de Fistié, notes 2 et 5.
• http://www.geekbackpacker.com/sakhonNakon.php (en thaï)
• http://www.bangkokpost.com/travel/26753_editorialDetail_seri-thai- museum.html?reviewID=2458
Le 10 avril, il est désigné comme chef de la commission de réconciliation franco-thaï. Nous ignorons quel rôle il y a concrètement joué. Il est en tous cas absent à la signature des « accord de règlement franco-siamois » signés à Washingon le 17 novembre 1946.
De mars à mai 1949, en compagnie de son collègue Thongin Pouriphat, il est traduit en justice et accusés à la fois de communisme et d'avoir comploté pour la séparation du Nord-est. Il était probablement en fuite puisque sa tête avait été mise à prix 5.000 baths et qu’il avait été arrêté le 14 mars précédent nous apprend la presse malaise. Au cours de son procès fut exhibée une photo de lui en compagnie de Ho Chi Minh dont il prétendit qu’elle était un montage ? Vrai ou faux ? Ses rapports avec le Vietminh sont incontestables. On peut enfin supposer qu’il ait pu rencontrer Ho Chi Minh qui resta réfugié dans les environs de Nakhonpanom de 1927 jusqu’au début des années 30 ? Ils furent en tous cas acquittés. Tiang Sirikhan reste député et en 1952, est réélu dans sa province de Sakhon Nakhon.
Il y eut de toute évidence à cette époque des complots autonomistes dans le Nord-Est. Un premier complot fut découvert à Ubon en 1949, dans lequel était impliqué un ancien collaborateur de Tiang Sirikan (2) à qui l'on reprochait non seulement de recruter des volontaires pour combattre aux côtés du Viet Minh mais de travailler en liaison avec le Prathet Lao à la création dans le Nord-Est d'un état indépendant.
Une fin mystérieuse :
En décembre 1952, (c’est toujours Pibun qui est premier ministre), la presse rapporte qu'il avait pris la fuite vers la Birmanie pour échapper à une arrestation sous de nouvelles accusations de conspiration. La version que l’on trouve à peu près partout est qu’il avait été tué le 13 décembre (étranglé puis son corps brulé) sur ordre du chef de la police, Phao Siyanon (เผ่า ศรียานนท์), dans une forêt de la province de Kanchanaburi. Une autre version indique qu’il serait parti au Laos rejoindre le prince Souphannouvong pour mettre sur pied un mouvement pan-lao. Toutes convergent pour affirmer qu'il avait été tué avec plusieurs de ses amis par la police de Phibun dirigée par le général Phao Siyanon.
Mais la légende de ce martyr est-elle exacte ? On ne prête qu’aux riches et le sinistre chef de la police avait les mains couvertes de sang mais peut-être pas celui de Tiang ? Le dit chef de la police a fait « exécuter » à la même époque d’autres militants « communistes » mais leurs cadavres ont été soigneusement exhibés, ce qui ne fut pas le cas de celui de Tiang ?
Le déclassement au moins partiel des archives de la CIA en 2010 nous livre une information capitale qui n’a apparemment été exploitée par aucun historien et qui contredit formellement cette version : dans son bulletin « Current Intelligence Bulletin » de novembre 1954 (partiellement censuré) nous le retrouvons à la tête d’un « Thai liberation committee » au nord du Laos (sous influence communiste). Un gouvernement en exil sponsorisé par le Vietminh ? Malheureusement, une partie du texte (probablement la plus intéressante ?) est caviardée, déclassement peut-être mais déclassement très partiel ? Les commentaires sont en tous cas dépourvus de toute équivoque.
On peut penser ce que l’on veut du rôle de la C.I.A mais la qualité de ses sources n’est pas toujours sujette à caution.
Nous avons lu avec curiosité un paragraphe de l’ouvrage de Reynolds (notre article 202) concernant Tiang Sirikhan « le guerrier de la forêt de Phupan » qui n’a pas manqué de nous interpeler : « Du début avril à mi-juin, le Force 136 largua en 3 fois plus de matériel que le Détachement 404, avec 75.000 livres de matériel pour Sakhon Nakon ….Le 12 mai, l’OSS larguait Holladay (Missionnaire qui parlait thaï) et Chalong Pungtrakun. Ils étaient accueillis par un officier Free Thais et emmenés dans un camp situé à 60 km de Sakhon Nakon. Holladay dans un message à Coughlin le 16 mai 1945, disait que 100 hommes recevaient chaque semaine un entraînement et que Tiang avait déjà préparé 10 camps séparés et s’apprêtait à construire une piste d’atterrissage. Le 30 mai Force 136 parachutait le major britannique David Smiley et le sergent « Gunner » Collins et deux Thaïs entrainés en Inde. 100 hommes en uniforme vinrent prendre le matériel et l’apportèrent au camp avec une vingtaine de chariots à buffalos….
Nous connaissons déjà avec certitude le camp de base de Tiang Sirikhan, dans cette grotte de la forêt de Phupan.
Qu’en était-il des pistes d’atterrissage ?
Il semblerait qu’à l’époque, tout ait été d’ores et déjà en place ? Nous savons que dans les années 20, il y avait dans chaque province au moins un point d’atterrissage, essentiellement pour le service postal aérien, les nécessités d’urgence médicale et éventuellement des transports de personne faute de voies ferrées ou de routes praticables (6). Le camp de Phunpan est actuellement accessible depuis Sakon sans la moindre difficulté avons-nous vu. On peut penser que depuis l’aéroport de Sakhon, les pistes qui y conduisaient à l’époque devaient bien faire effectivement une soixantaine de kilomètres. Il existe un autre point d’atterrissage situé à une vingtaine de kilomètres de là en direction de Kalasin, à Namphungdam (น้ำพุงดำ) probablement alors beaucoup plus difficile d’accès pour autant qu’il ait existé à l’époque ce qui est plausible. Il est situé aux coordonnées 16° 57’ 46 ” nord et 103° 58’ 06 “ est. Il est indiqué sur de nombreux sites spécialisés comme comportant une modeste piste de 264 mètres de long, bien suffisante à l’époque (par exemple :
http://www.aisthai.aviation.go.th/webais/pdf/AD%20vol2/AD2_28VTUI14.pdf ou
Les dix camps séparés ?
Il est permis de se poser des questions sans porter atteinte de façon posthume à la mémoire de Tiang. Le camp actuel que nous avons visité est un lieu de culte et de pèlerinage. Une cérémonie est célébrée tous les ans à l’anniversaire de sa naissance. Á notre connaissance, dans la province de Sakhon tout au moins, il n’y a nul vestige d’autres camps qu’aurait organisés le héros, ni stèle, ni plaque commémorative. S’il y a eu neuf autres camps, il n’en subsiste rien ou en tous cas rien dont nous ayons trouvé trace ?
Les parachutages ?
La question des parachutages est bien connue compte tenu des milliers de lâchers qui ont eu lieu pendant la guerre en France. La procédure fut certainement la même ici. L’agent Smiley a bien été parachuté, il en reste une trace photographique. Ne parlons que du matériel : 75.000 livres représentent approximativement 34 tonnes. Le matériel étaient contenu dans les fameux containers cylindriques de 1,70 de long sur 0,40 m de diamètres qui pesaient à vide 46 kilos, en pleine charge, 159 kilos, et contenaient donc 113 kilos d’armes. Il y aurait donc eu (34/0,159) 218 containers lancés, parachutages effectués probablement dans les plaines où se situe l’aéroport. Chaque parachutage envoyait au sol entre 15 et 30 containers, soit en grappe soit isolément. Il y aurait donc eu une moyenne d’une grosse vingtaine de parachutages, ce qui est tout à fait plausible, il est difficile d’être plus précis évidemment. Chacun des 20 chars à buffle aurait donc transporté une dizaine de containers, c’est parfaitement plausible. Quel était le contenu d’un container ? C’est bien là où nous avons été conduits à nous poser des questions. Un exemple tiré d’un site animé par des anciens des S.A.S nous éclaire (http://association-sas.chez-alice.fr/PgeContainers&Parachutes.htm) : 6 fusils mitrailleurs Bren avec 20 chargeurs et 6.000 cartouches,
36 fusils U.S de type M 1 et 5.400 cartouches (calibre 30 i.e. 7,62 mm),
27 pistolets mitrailleurs Sten (l’arme mythique de la résistance) avec 80 chargeurs et 7.600 cartouches calibre 9 mm),
5 pistolets de calibre 38 avec 250 cartouches (probablement le revolver américain Smith et Wesson ?),
40 grenades Mills à fragmentation,
8 kilos d’explosif (plastic) avec 52 détonateurs,
6.600 cartouches supplémentaires de 9 mm (pour la Sten). Si ce contenu a été parachuté 218 fois, mettons 200 compte tenu des containers perdus ce qui arrivait souvent, les maquis de Tiang auraient donc reçu 1.200 fusils mitrailleurs, 7.200 fusils, 5.400 pistolets mitrailleurs et 1.000 revolvers. Chaque container suffisait à armer lourdement 60 hommes, les 34 tonnes de matériel était suffisantes pour armer une division de 12.000 hommes. Ils étaient 100 ….. Il est difficile de mettre en doute les précisions données par Reymolds, alors se pose irrémédiablement la question : Qu’est devenu cet arsenal qui n’a jamais été utilisé (en Thaïlande…) pour participer à des actions armées contre l’occupant ?
Raisonnons par analogie : Que s’est-il passé en France ? En 1944 devant la crainte d’un coup de force communiste, le Général De Gaulle a organisé le désarmement massif des maquis. Il y a réussi mais de façon partielle. Nous trouvons de temps à autre dans les régions reculées où les parachutages étaient surabondants des containers utilisés comme bacs à fleur, ils sont parfaits pour cela, ce n’est pas un délit.
De nombreuses carabines U.S M 1, conservées de façon plus ou moins régulières, après une brève transformation (alésage de la chambre) sont devenues de très régulières armes de chasse au gros gibier. Combien de Sten plus ou moins rouillées dorment encore comme « souvenir de guerre » sur les hottes de cheminée dans des fermes reculées de la France profonde ? Compte non tenu de celles utilisées par le trop fameux « Gang des tractions avant » dont certains membres étaient des résistants qui avaient mal tourné ? Restons-en là. S’il est arrivé que dans les maquis français, il y ait parfois eu plus de résistants que d’armes, il n’en fut pas de même en Thaïlande, au moins dans la province de Sakon ! Nous ne connaissons évidemment pas le marché des armes parallèles en Thaïlande, mais nous n’avons jamais entendu parler ni vu de containers transformés en bac à fleur, de carabines U.S. utilisées pour la chasse au buffalo ni de Sten conservées à titre de souvenir ou utilisées par un ex free-thaï ayant viré à la vouyoucratie.
Il est donc tout à fait plausible de penser que cet énorme arsenal ait traversé le Mékong avec peut-être l’aide de Jim Thomson mais ce n’est qu’une hypothèse.
NOTES
(1) Le fait que les écussons que portaient les résistants locaux, « Free thaï » soient en Anglais est tout de même significatif d’un certain téléguidage ou d’un téléguidage certain de l’extérieur.
(2) Nous citons l’article de Pierre Fistié « Minorités ethniques, opposition et subversion en Thaïlande » In Politique étrangère N°3 - 1967 - 32e année pp. 295-323.
(3) Certains sites Internet parlent des 3.000 « valeureux combattants » de la forêt de Phupan, les Thaïs ont le sens de l’hyperbole. D’autres sources parlent pour tout le pays de 80 bataillons de 500 à 700 hommes, soit environ 50 000 entraînés qui auraient attaqué les Japonais si une occasion s’était présentée. Il n’y a probablement pas eu dans tout le pays, du nord au sud et de l’est en ouest une telle inflation de combattants ?
(5) Voir l’article de Pierre Fistié « Communisme et indépendance nationale : le cas thaïlandais (1928-1968) » in Revue française de science politique, 18e année, n°4, 1968. pp. 685-714.
Nous avons par ailleurs dans notre article 202 « La résistance des Thaïlandais, les Free Thais, pendant la seconde guerre mondiale ? » analysé les raisons pour lesquelles le mouvement, ou plutôt « les » mouvements n’ont jamais réalisé d’action d’éclat ni même d’action tout court, querelles entre les chapelles (celle de Londres, celle de Washington et celle de l’intérieur), rivalités entre les services anglais, chinois et américains, absence de soutien populaire (jamais les « Free thais », même en Isan, n’ont été dans la population « comme un poissons dans l’eau ») et probablement aussi, totale incompétence de certains de ses dirigeants, notamment sur le terrain de l’action militaire ce qui explique la réticence des Anglais et des Américains à les engager dans des actions militaires.
(6) Voir notre article Isan 29 « Chemin de fer et service aérien « dans les années 20 en Isan » et celui du Colonel Phraya Chalemhakas : « L’aviation au Siam » in Éveil économique de l’Indochine du 8 juillet 1923 qui fait référence à l’aéroport de Sakhon.
• « Irrigationalism – the politics and ideology of irrigation development in the Nam Songkhram Basin, Northeast Thailand » par David John Humphrey Blake (A thesis submitted to the School of International Development, University of East Anglia, in partial fulfilment of the requirements for the degree of Doctor of Philosophy Novembre 2012)
• « The Seri thai movment. A prosopograhpical approche » par Sorasak Ngamcachonkulkid (2006)
• « The secrets war – The office of strategic service in world war II » édité par Georges Chalou, publié par la librairie du congrès en 1992.
• « Thai politics in Phibun’s government under the US world order – 1948 – 1957 » par Nattapol Chaiching (A Dissertation Submitted in Partial Fulfillment of the Requirements for the Degree of Doctor of Philosophy Program in Political Science Faculty of Political Science Chulalongkorn University Academic year 2009)
• « Thailand’s Secret War - The Free Thai, OSS, and SOE during World War II » par E. Bruce Reynolds à Cambridge, 2004.
• « The End of the Innocents - How America’s longtime man in Southeast Asia, Jim Thompson, fought to stop the CIA’s progression from a small spy ring to a large paramilitary agency — and was never seen again » par Joshua Kurlantzick, 2011.
• « Remembering your Feet: Imaginings and Lifecourses in Northeast Thailand » par Susan Upton, University of Bath, Department of Social and Policy Sciences, août 2010.
• « What Did The Free Thai Movement (Seri Thai) Accomplish During World War II ? » sur le site dont le titre est tout un programme : http://www.khonkaen.ws/what-did-the-free-thai-movement-seri-thai-accomplish-during-world-war. Les animateurs de ce site ont passé la grotte au détecteur de métaux et n’y ont trouvé aucune trace de métaux anciens ?
• Philippe Mullender « L'évolution récente de la Thaïlande » In Politique étrangère N°2 - 1950 - 15e année pp. 213-233.
• La liste des membres des cabinets thaïs se trouve sur le site (bilingue) http://www.cabinet.thaigov.go.th/eng/
• Les articles de Fistié, notes 2 et 5.
• http://www.geekbackpacker.com/sakhonNakon.php (en thaï)
• http://www.bangkokpost.com/travel/26753_editorialDetail_seri-thai- museum.html?reviewID=2458