Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
  • Contact

Compteur de visite

Rechercher Dans Ce Blog

Pourquoi ce blog ?

  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

(suite cliquez)   POURQUOI CE BLOG ?

Pour nous contacter . alainbernardenthailande@gmail.com

Merci d’être venu consulter ce blog. Si vous avez besoin de renseignements ou des informations à nous communiquer vous pouvez nous joindre sur alainbenardenthailande@gmail.com

15 novembre 2024 5 15 /11 /novembre /2024 03:58

 

 

 

Ce personage est en réalité, un mignon petit animal,qui a fait fondre le coeur de dizaines de milliers de Thaïs dès le mois de septembre 2024, elle est bien le personage de l'année.

 

 

Moo Deng (หมูเด้ง) est née le 10 juillet 2024. C’est une hippopotame pygmée vivant au zoo ouvert de Khao Kheow à Sriracha, Chonburi (สวนสัตว์เปิดเขาเขียวในศรีราชลบุรี) situé à une centaine de kilomètres de Bangkok et qui se flatte de recevoir plus de 600.000 visiteurs dans l’année.

 

 

Le prix actuel est de 350 bahts pour les adultes et 120 pour les enfants. Elle y elle vit avec ses parents Tony et Jona (โทนี่ et โยนาห์) et de nombreux frères et sœurs. Elle est devenue une personnalité populaire sur Internet dès l'âge de deux mois après publication de photographies notamment sur la page Facebook du Zoo. Elle a été plébiscitée par un sondage de septembre 2024 au cours duquel 20.000 admirateurs se sont signalés et elle reçut alors son sur nom de « cochon rebondissant », de ne demandez pas pourquoi, probablement parce qu’elle est joueuse ce que ne sont pas les hippopotames ordinaires qui pèsent des tonnes ce qui ne leur permet pas de gambader ? Cette popularité à déchaîné les vendeurs de produits de quelque nature qu’ils soient pourvu qu’ils portent l’image de ce sympathique petit cochon bondissant, vêtements en particulier.

 

 

Le succès est présentement  tel que des roulements ont dû être organisés ce qui donne 5 minutes aux visiteurs  pour photographier l’animal. Le zoo a mis à l’étude un système permettant de visiter par Internet l’animal en permanence.

 

Elle s’est acquis une  réputation supplémentaire, celle d’un esprit supérieur : en effet, deux jours avant l’élection américaine, nous la vîmes entre deux assiettes portant le nom des candidats, choisircelle de Donald Trump. Il n’y a toutefois pas de quoi s’extasier : si les sondages étaient incapables de déterminer le résultat final, celui-ci était d’ores et déjà annoncé par tous les « bookmakers » du pays (même si leur activité y est formellement interdite) mais ils étaient guidés par le bon sens et non par des études de sciences politiques.

 

 

 

Comme il fallait s’y attendre, des esprits chagrins se sont crus obligés de s’interroger sur la manière dont ce petit cochon était traité dans sa «captivité ». Tous les organismes privés ou publics qui s’occupent du bien-être des animaux ont affirmé qu’il était tout aussi bien traité que les 2000 pensionnaires du zoo.

En définitive, le succès de l’opération médiatique fut tel que Narongwit Chotchoi, (นายณรงค์วิทย์) directeur du zoo, a annoncé que le zoo avait commencé le processus d'enregistrement des droits d'auteur, de la marque commerciale « Moo Deng l'hippopotame » et du logo, afin de collecter des fonds pour le zoo mais avec le bénéfice du monopole !

 

 

Cette attitude est révélatrice mais fallait-il s’attendre à autre chose ? Toute cette affaire médiatiquement superbement menée n’est qu’une affaire de gros pognon plus ou moins puante.

Que cette opération ne soit qu’une affaire vulgairement commerciale est une chose mais en faisant connaître à la Thaïlande et via Internet au monde entier l’existence d’une paisible famille d’hippopotames nains, elle permettra aux scientifiques et spécialistes d’histoire naturelle qui s’intéressent à cette espèce singulière et fort mal connue de la mieux connaître Pendant longtemps on ne connaissait d'elle guère que son existence

 

 

 Il n’y a pas d’hippopotames en Asie, l’animal est spécifiquement africain mais le nain, s’il en porte le nom et en est cousin, n’a rien de similaire avec le grand. Pesant plusieurs tonnes, celui-ci est systématiquement agressif en particulier envers l’homme, il est trop gros pour avoir des prédateurs. Les crocodiles géants qui s’y risquent n’ont pas loisir de s’en souvenir. Il a laissé un mauvais souvenir aux bateliers du Nil à l’époque pharaonique.

 

 

Protégé car en voie de disparition, son seul prédateur efficace est l’homme mais le braconnage est férocement réprimé. Il est connu depuis l’antiquité, tel n’est pas le cas de l’espèce naine. Elle est restée totalement inconnue des explorateurs et des érudits jusqu’au début du siècle dernier, en 1912 semble-t-il. « En 1864, un chirurgien anglais, le docteur Morton, attaché à une expédition scientifique qui explorait la république indigène du Libéria, y rencontrait le crâne d’un animal inconnu à la science, et qui lui parut être assez rapproché de l’hippopotame. Il le baptisa « Chæropsis Liberiensis » ce qui signifie tout simplement « hippopotame du Libéria », nom qu’il a conservé depuis lors. Les années suivantes, plusieurs expéditions, sans se décourager, parcoururent les forêts du Libéria dans l’espoir d’y trouver vivants quelques spécimens de cette mystérieuse espèce. Toutes revinrent bredouilles. Ce n'est que celle année que le mystère s’est éclairci. Pénétrant dans un district inconnu, au centre d’une forêt au sol marécageux, M. Schomburg y découvrait toute une bande de ces chæropsis. Il réussissait à en capturer une douzaine, dont cinq viennent d'arriver sains et saufs en Allemagne. Ces pachydermes sont gros comme des chiens, et leur aspect général est celui d'un hippopotame. Et dire que si ces herbivores s’acclimatent, ils deviendront peut-être, par la suite, les favoris des salons ». Ainsi lit-on dans le  Journal des voyages et des aventures de terre et de mer dans la livraison du 1er septembre.

La même année, il apparaît aux États-Unis : «  Le premier hippopotame pygmée fut exhibé au Zoo de New-York en 1912. Il n'en existe que cinq aux États-Unis. On raconta l’histoire du petit. En 1912, le célèbre chasseur de fauves Carl Hagenbeck apporta du Libéria trois hippopotames pygmées, qu’il vendit au Zoo du Bronx pour la somme de quinze mille dollars.

 

 

Pour souligner l’importance extraordinaire de l’événement, on plaça le bébé près du gigantesque hippopotame Pierre le Grand, qui pèse deux tonnes et dont la bonhomie est proverbiale. Pierre ne dit rien. Il se borna simplement à bâiller lors que les photographes envahirent son enclos » in Voilà : l'hebdomadaire du reportage du 2 octobre1936.

Il résulte de ces premières découvertes que l’animal supporte paisiblement la captivité, y mène sa vie de couple et s’y reproduit sans difficultés. Il y prospère même mieux que dans la nature. Il ne resterait que 2 ou 3000 animaux sauvages vivant dans des zones reculées du Libéria. Il n’a d’ailleurs jamais été sérieusement étudié  dans son environnement naturel aussi intensément que son cousin ​​plus grand. Il est principalement nocturne, secret et relativement solitaire, et il est difficile de mener des recherches dans les forêts d'Afrique de l'Ouest. L’essentiel de ce que nous savons de lui vient des hippopotames pygmées maintenus en captivité dans le cadre de programmes d'élevage ce qui permet d’améliorer la compréhension scientifique de ces mammifères. Tout ce que nous savons de lui en réalité vient des observations effectuées dans les parcs animaliers et de rares observations sur le terrain mais sa vie en captivité a-t-elle le moindre rapport avec sa vie dans les marécages de la jungle africaine ? Les rares photographies ont été prises à l'aide de pièges photographiques.

 

 

Nous savons que dans ses geôles, il n’est pas chassé pour sa viande qui ressemblerait à celle du sanglier, qu’il se nourrit  d’herbes, de bananes et de patates douces. Il ne vit pas dans les cours d'eau et les marécages des forêts tropicales humides. Il n'aime pas rester en troupeau. Il reste solitaire ou en couple. Il sort de l'eau la nuit. Il gagne sa vie en marchant sur la même piste, ce qui ressemble presque à une marche dans un tunnel. Lorsqu'il est effrayé, il se cache dans les forêts denses au lieu d'entrer dans l'eau. Il peut vivre jusqu'à 35 ans. La période de gestation est de 190 à 210 jours. Le poids du nouveau-né est de 3 à 4,5 kilogrammes. Sa taille est de près d'un mètre. Son poids est d'environ 160 à 180 kilogrammes.

Une étude sxientifque de l'animal dans son habitat naturel est exclue : Il vit dans les forêts tropicales du Libéria, la République du Liberia est une terre perçue comme dangereuse. Le pays est l’un des moins développés du monde et une grande majorité des habitants ont peur de sortir de leur domicile. L’ambassade de France répète ses mises en garde : « Il demeure toutefois déconseillé de se rendre au Liberia sauf raison impérative. » , Les braquages à main armée, la criminalité et la délinquance sont les principales hantises des résidents. C'est la terre des enfants soldats. L'ambiance est plus calme à Chonburi.

 

 

Les hippopotames pygmées en captivité jouent un rôle essentiel dans la sensibilisation et l'éducation du public aux défis de leur conservation. De nombreux zoos du monde entier abritent des individus qui aident à promouvoir la protection de l’espèce.

Partager cet article
Repost0
31 août 2024 6 31 /08 /août /2024 06:47

 

 

Somrak Khamsing vient du village de Non Somboon (หมู่บ้านโนนสมบูรณ์), district de Ban Phai (อำเภอบ้านไผ่ ), province de Khon Kaen, né le 16 janvier 1973 dans une famille modeste. Mr. Daeng et Mme Prayoon Khamsing (นายแดง- นาง- ประยูร คำสิงห์) ont trois enfants, Somrak porte le surnom de « Bat » (บาส) pour le distinguer de son frère qui est également boxeur, Somrot Khamsing, (สมรถ คำสิงห์)  dont le surnom est « Rot – autobus -รถ ». en raison d'un accouchement dans un autobus. Sa carrière de boxeur est également fulgurante même s'il n'a pas été distingué à Atlanta où il était présent dans l'équipe de boxe mais dans une catégorie différente puisqu'il est plus lourd que son cadet (ou un peu moins léger).

 

 

Somrak a d'abord fréquenté l'école Mahathai Suksa Nonsomboon (โรงเรียนมหาไถ่ศึกษาโนนสมบูรณ์). Son père était boxeur et a formé ses fils à la boxe thaïe depuis leur enfance. Somrak a boxé pour la première fois à l'âge de 7 ans et a voyagé partout dans la région du nord-est pour participer à des combats. Il fut distingué par Narong Kongnarong (ทั่วณรงค์ กองณรงค์), chef du groupe Narong Yim (ณรงค์ยิม), un « chasseur de têtes » pour rejoindre son camp. Somrak combattit alose en boxe thaïe sous le nom de Somrak Narong Yim (สมรักษ์ ณรงค์ยิม est devint célèbre dans la province de Khon Kaen.

 

 

ll se sépara ensuite de Narong et « descendit » à Bangkok où il continua son parcours scolaire à l'école Phadungsit Pittaya (โรงเรียนผะดุงศิษย์พิทยา). Il continua à combattre comme amateur en boxe thaïe et en boxe classique En combattant à la fois le Muay Thai et boxe amateur. En boxe thaïe, il adopte le surnom de « Pim AranlekSit Aran » (พิมพ์อรัญเล็ก ศิษย์อรัญ) jusqu'à la mort de son père.

 

 

En boxe thaïe, il participe à des combats dans les stades de Chonburi(ชลบุรี) Samrong (สำโรง), Om Noi (อ้อมน้อย) qui sont de hauts lieux de la boxe thaïe) Nous le voyons au Rachadamnern Stadium (ราชดำเนิน) et au Lumpini Stadium (ลุมพินี) où il affronte les boxeurs les plus célèbres de l'époque et il connait un triomphe en 1995 en mettant KO une gloire du ring à Chiangmaï. Il abandonna alors la boxe thaïe au profit de la boxe classique. Il n'est pas inutile de préciser que ces combats de boxe thaïe mettent en jeu des sommes énormes et la vainqueur empoche des sommes de l'ordre de plusieurs milliers d'euros compte non tenu des paris, mais tout cela est parfaitement opaque.

 

 

Il fut approché par le club de la Marine royale (สโมสรราชนาวี) pour pratiquer le boxe classique et devient alors sergent major dans la Marine.

 

 

Somrak a commencé à concourir en boxe amateur au nom de son école en 1985 à l'âge de 12 ans, avec une limite de poids de 52 kilogrammes lorsque il a obtenu son diplôme Mathayom 6 de l'école Phadungsit.

 

Il est alors sélectionné pour les Jeux Olympiques d'Atlanta. Il choisit le nom anglophone de Kamsing Somluck. Lors du combat qui lui valut la médaille d'or, il est encouragé par le Prince héritier qui offrit une symbolique corbeille de fruits à son équipe.

 

 

La marine l'éleva au grade de lieutenant et les postes royales émirent un timbre poste représentant son combat final ce qui est un honneur exceptionnel.

 


 

Il participa encore aux jeux d'Athènes en 2004 sans succès et décida alors de raccrocher ses gants et de retourner à la vie civile.

 

 

La suite de sa carrière est chaotique avec de solides problèmes financiers mais je ne fais pas de la presse à ragots

 

Ses derniers échecs ne fut pas sur un ring

Le 12 mai 2011, il se présente avec des amis boxeurs sous l'étiquette du parti Chart Thai Pattana (พรรคชาติไทยพัฒนา) aux élections à la chambre des représentants dans sa province natale. C'est un premier échec électoral.

 

 

 

Lors des élections générales de 2023, il se présente sous l'étiquette du parti Palang Pracharat (พรรคพลังประชารัฐ) mais n'a pas été élu

 


 


 

Partager cet article
Repost0
24 août 2024 6 24 /08 /août /2024 02:40

 

 

En 1946, un comité appelé « Comité international d'accueil » (คณะกรรมการต้อนรับระหว่างประเทศ)  fut constitué dans le but d'offrir aux étrangers venus séjourner en Thaïlande après la Guerre la possibilité de jouer et de s'amuser lors de compétitions sportives. La collecte des droits d'entrée était destinée à soutenir la Croix Rouge locale (บำรุงสภากาชาดไทย) ainsi que d'autres œuvres caritatives.

 

 

Il devint rapidement le Comité olympique de Thaïlande (คณะกรรมการโอลิมปิคแห่งประเทศไทย) le 20 juin 1948 et reçut l'agrément du Comité International en 1950. Il reçut l'agrément royal et l'autorisation de porter l'éléphant blanc sur son logo.

 

 

Ainsi la Thaïlande participa-t-elle pour la première fois aux Jeux Olympiques d'Helsinki en 1952 en envoyant 8 sportifs et 3 de réserve, tous masculins dans quelques disciplines d'athlétisme (100 mètres, 200 mètres, 400 mètres, 800 mètres, 1500 mètres et relais 4 fois cent mètres). Elle participa aux jeux suivants.

 

Il n'y eut toutefois de médaille pour le Thaïlande ni à Helsinki 1952, ni à Melbourne en 1956, ni à Rome en1960, ni à Tokyo 1964 , ni à Mexico en 1968, ni à Munich en 1972. Il fallut attendre Montréal en 1976.

 

 

La Thaïlande y envoya de nombreux sportifs et sportives, (4 en athlétisme, 7 en cyclisme, 5 en escrime, 5 en boxe, 1 en haltérophilie, 3 en tir à l'arc, 13 en tir à l'arme à feu, 1 en judo, 2 en voile et 3 en natation . Je me contente de relever au passage la participation d'un « bébé » Ratchaniwan Bunkun  (รัชนีวรรณ บูลกุล) en natation, elle venait d'avoir 13 ans. Après de multiples scandales relatifs à ces bébés, notamment chez les Chinois, l'âge minimum est actuellement de 16 ans.

 

 

Le pays va remporter sa première médaille de bronze en boxe classique.

 

Connu sous le psuedonyme de « Chom »  (จ้อน ), le héros naquit le 15 octobre 1956 – ce n'est plus un bébé - dans un district de Prachuap Khiri Khan (ประจวบคีรีขันธ์).Très jeune, il pratique avec assiduité la boxe thaïe (มวยไทย muaithai) qui n'est toujours pas une discipline olympique.

 

 

Il utilise alors le pseudonyme de « Petchpayao Sit Kru Tat » (เพชรพเยาว์ ศิษย์ครู) remportant de nombreux succès au Rachadamnern (เวทีราชดำเนิน), temple de la boxe thaïe..

 

 

Il se tourne très vite vers la boxe dite « anglaise » et remporte des succès flatteurs jusqu'aux États-Unis. Il rejoint l'équipe olympique de 1976. Il y décroche la médaille de bronze dans la catégorie de poids les plus légers, moins de 49 kilogrammes.

 

Il a 19 ans et c'est la première médaille olympique de son pays.

 

Il va quelques années plus tard quitter l'amateurisme pour devenir boxeur professionnel. Les Thaïs respectent en effet l'esprit de Coubertin qui réservait les jeux aux seuls amateurs

.

 

Après de nombreux succès, le triomphe intervient le 27 novembre 1983, lorsqu'il devient champion du monde du World Boxing Council (WBC)

 

 

...des super poids mouche (moins de 115 livres) au Grand Palace Hotel de Pattaya en battant le champion du monde vénézuélien Rafael Orono. Il s'imposa aux points au milieu de l'excitation et de la joie dans tout le pays.

 

 

Il perdit ensuite son titre l'année suivante au stade Rachadamnern au terme d'un arbitrage contestable. Il va alors raccrocher ses gants. Il n'est pas inculte puisqu'il état titulaire de diplômes universitaires en ingénierie et en génie civil. Il abandonna la boxe pour travailler initialement à la Bangkok Bank dont il démissionna pour entrer dans la police et y gagna le grade de capitaine. Il quitta la police en 1995 pour se lancer dans la politique active. Après quelques échecs électoraux, il devient représentant dans sa province natale en 2001 sous l'égide du parti démocrate....

 

 

...ce qui lui valut le Décoration Royale de l'Ordre de la Couronne de Thaïlande.

 

 

L'année suivant, il subit les premiers symptômes du mal qui devait l'emporter le 13 août 2006, paralysé, dans l’impossibilité de se déplacer mais toujours député. Il mourut paisiblement dans un hôpital de Bangkok.

 


 

 

Partager cet article
Repost0
3 août 2024 6 03 /08 /août /2024 04:17

 

La province de Nongkhai est la plus septentrionale de la région du nord-est. De tous les monuments qu’elle abrite, ce Sala n’est peut-être pas le plus beau, il est en tous cas le plus singulier. Situé dans un parc de près de 7 hectares à l’est et proche de la ville, il abrite plus de 200 statues géantes en béton armé brut, dispersées de façon assez éclectique, la plus grande, de 25 mètres de haut,

 

 

....des représentations de Bouddha, des divinités hindoues, des personnages du Ramayana. Contrairement à ce qu’on lit parfois, ce n’est pas le sanctuaire du syncrétisme de toutes les religions du monde, je n’y ai vu aucune représentation chrétienne et encore moins mahométane. A la base de chaque statue, il y a des inscriptions expliquant le concept et des rappels de principes moraux,

 

 

Mélange étroit d’Hindouisme et de Bouddhisme, c'est ce que nous voyons au quotidien dans tous les temples bouddhistes à l'intérieur desquels on peut voir, par exemple, les représentations du grand Dieu Indra (พระอินทร์) et du Dieu Ganesh (พระพิฆเนศ) cohabiter avec celles de Bouddha.

 

 

 

Rien n’y signifie que « toutes les religions se valent » Les Thaïs l’appellent d’ailleurs « le temple hindou » (วัดแขก) par abus de langage car ce n’est pas un temple. Nous ne trouvons sur les lieux et son créateur que des précisions squelettiques, la mention qu’après avoir construit un parc similaire au Laos en aval de Vientiane, il en avait été chassé par les communistes et avait franchi le Mékong pour édifier un parc similaire sur la rive droite. Qui était-il ? Gourou, Yogi, chaman, prêtre hindouiste ou brahmanique ? Nous avons de lui de rares photographies, celles d’un jeune homme affable ....

 

 

....et sa dépouille momifiée ...

 

 

... qui repose au dernier étage de l’un des bâtiments du parc depuis 1997. Tout au plus connaissons nous son nom, Pu Bunluea Surirat (ปู่บุญเหลือ สุรีรัตน์)

 

 

Nous allons enfin être éclairés sur ce personnage assurément atypique, la lumière venant de la rive gauche du Mékong, depuis Philao, le Bulletin de nos amis collectionneurs de timbres-poste et de cartes postales du Laos, dans la livraison du troisième trimestre de cette année,

 

 

... un article sous la signature de Didier Cabiddu « Visite du site touristique de Xieng Khuan, plus connu sous le nom de Parc de Bouddha ». Connu par les Thaïs sous le nom de Wat Chiangkhwon (วัดเซียงควน), ce qui signifierait « le temple de l’esprit de la cité », Il est devenu une attraction touristique majeure, de la région de Vientiane. Il est l’œuvre de Pu Bunluea Surirat.

 

 

Cet article est riche en photographies ainsi que d’une intéressante notice bibliographique, que nous reproduisons avec l’autorisation de l’auteur et des responsables du bulletin. Qu’ils en soient remerciés.

 

Qui est l’architecte de cette construction originale?

 

Le parc a été rêvé et construit à partir de 1958 par le bonze Luang pu Bunleua Suliltat. Il était un prêtre chaman né en 1932 qui a intégré l'hindouisme et le bouddhisme dans son inspiration pour aménager le site ; il a été influencé par un maître hindou sous la direction duquel il a étudié. Bunleua Sulilat est né le 7 juin 1932, septième de huit enfants, dans une famille de la province de Nongkhaï en Thaïlande. Selon une légende, alors qu'il était jeune homme, il est tombé dans une grotte et a ainsi rencontré l'ermite Keoku, son mentor spirituel.

 

Après avoir terminé son apprentissage avec Keoku, Sulilat se lança dans la sculpture monumentale et procéda à la construction en 1958 de son premier jardin de sculptures en béton, le parc du Bouddha, près de Vientiane, au Laos.

 

La personnalité excentrique et captivante de Sulilat et le syncrétisme de bouddhisme et d'hindouisme qu'il professait ont exercé un grand attrait sur certains habitants.

 

Rahu (พระราหู) n'est pas un dieu mais un démon malfaisant

 

Le titre de Luang Pu, habituellement réservé aux moines, fut appliqué à Sulilat, qui était laïc.

 

Le parc a été construit avec du béton donné par des centaines de personnes enthousiastes et travaillant sans rémunération.

 

Certains habitants de la région considéraient Sulilat comme un illuminé.

 

Son méfait principal est de tenter d'avaler la lune et le soleil, il est le démon des éclipses.

 

Après la révolution de 1975, il a quitté le Laos pour se rendre en Thaïlande, à Nongkhaï de l'autre côté du Mékong où il a construit un autre parc de sculptures bouddhiques nommé le Sala Kaeo Kou avec la même inspiration qui l’avait guidée pour ériger le site de Xieng Khuan.

 

Sulilat a été victime d'une chute de l'une de ses sculptures géantes. Par la suite, sa santé s'est détériorée, et il est mort le 10 août 1996. Son corps momifié a été enterré au 3e étage du pavillon Sala Keo Ku à Nongkhaï.

 

Les jardins de sculptures de Sulilat s'appuient sur la riche tradition d'art religieux de la région. Ce qui les distingue, ce sont leur nombre (plus de 200 pour le parc du Bouddha et leurs dimensions physiques inhabituellement grandes, jusqu'à une vingtaine de mètres de haut,

 

 

...rendues, possibles par l'utilisation de matériaux de construction modernes, leur fantaisie artistique hautement individualisée (et même excentrique) et leurs références contemporaines sporadiques (véhicules motorisés, armes à feu, vêtements occidentaux).

 

 

Ayant été érigés par une main-d’œuvre non qualifiée, les jardins présentent de beaux spécimens d'art naïf et d'art brut, et ils possèdent certainement la spontanéité et le sens de l'émerveillement enfantin caractéristiques. (Sulilat a affirmé ne pas avoir eu d'expérience artistique avant la construction du parc du Bouddha). Pourtant, une fois encore, l'échelle monumentale des projets et la nature organisée, communautaire et à long terme de la construction sont tout à fait remarquables dans le domaine de l'art brut.

 

Le béton aurait été choisi par Sulilat comme le matériau le moins cher et le plus accessible pour ses œuvres d'art. Il existe un grand nombre d'usines de ciment sur la rive laotienne du Mékong. Les statues ont été conçues par Sulilat lui-même, puis construites en utilisant du béton non peint (pour la plupart) renforcé par du métal. Les plus grandes installations reposent sur des structures de soutien en briques à l'intérieur.

 

La nature didactique de la vision de Sulilat trouve son expression la plus détaillée dans les représentations de la roue de l'existence karmique...

 

Nous reconnqissons le Dieu-éléphant Ganesh  (พระพิฆเนศ)

 

J'ai visité une première fois le Sala au début de l'année 2000 avec plus de curiosité que d'admiration. L'accès en était alors libre et c'était un lieu de promenade agréable quelle que soit l'opinion que l'on puisse avoir sur l'art « brut ». Aujourd'hui des processions d'autobus déversent des hordes de visiteurs qui payent un droit d'entrée de 20 bahts, moins de la moitié d'un euro, modeste certes mais ils affluent quotidiennement probablement par milliers. De mes visites beaucoup plus récentes, je tire la même conclusion que Didier Cabiddu au sujet du parc de Vientiane.

 

Les petites cabanes traditionnelles qui servaient de boutiques de vente de cartes postales et de souvenirs ont été remplacées par des boutiques uniformes qui proposent toutes le café des Bolovens et autre mets servis dans des assiettes ou tasses en plastique. Terminé le café « chaussette » accompagné de son thé vert et les beignets traditionnels lao…

 

 

La mondialisation est même parvenue à contaminer ce superbe petit site où il faisait bon venir passer quelques heures d'évasion hors du temps. Pour autant, il serait dommage de ne pas effectuer une petite visite si vous avez l’occasion de vous rendre à Vientiane

 

Tous les temples ont leurs marchands même chez les communistes ;

 

A Vientiane, le droit d'entrée est de 40000 kips pour les étrangers, soit un peu plus d'un euro et demi.Il est de la moitié pour les autochtones.

 

 

Il est une question que je me pose, elle est fondamentale mais je ne l'ai vue abordée nulle part :

 

Les statues ont été édifiées en béton armé mais dans quelles conditions a été mélangé ce béton ? Mélange de ciment, de sable, d’agrégats, d'eau et d'une très faible quantité d'adjuvants, sa fabrication est réglementée par un certain nombre de normes draconiennes. Qualité du ciment, qualité du sable, qualité des agrégats, qualités des adjuvants, qualité de l'eau même.... Lorsque le béton armé fut utilisé au début du siècle dernier, on lui prêta alors une durée de vie de plusieurs centaines d'années ? L'apparition de ce que les entrepreneurs appellent « le cancer du béton » laisserait à penser que certains bétons armés ne dureraient guère plus d'un siècle ? Le fait que le constructeur ait été victime de la chute de l'une de ces statues géantes, fait tout de même réfléchir.

 

 

 

Partager cet article
Repost0
30 mars 2024 6 30 /03 /mars /2024 03:53

 

 

Inge Eberhard naquit le 23 février 1932 à Bad Sankt Leonhard, en Autriche. En 1938,  les Allemands entrèrent dans le pays, ce fut la réunification accueillie avec chaleur par les habitants.

 

 

Nous ignorons tout de son enfance, de la personne de son père et du rôle qu’il joua pendant la guerre. Elle nous apprend seulement que sa mère fut arrêtée par les Allemands à trois reprises et qu’elle aurait eu une enfance difficile ? À la fin de la guerre, elle prit la décision de s’expatrier après avoir obtenu en 1951 une bourse de la branche autrichienne de la fondation Fulbright

 

... ce qui lui permit d’être admise au Colorado Women's College dépendant de l’Université de Denver.

 

 

Lors d'une fête estudiantine, elle fit la connaissance Sao Kya Seng, un étudiant birman ...

 

 

qui fréquentait la Colorado School of Mines.

 

 

Pourquoi l’école des mines ? Parce que la Birmanie regorge de mines de pierres précieuses et que sa principauté d’origine  - l’un des micro états shans, la principauté de Hsipaw, 

 

 

- abritait de précieuses mines de charbon à ciel ouvert et que la Birmanie est riche en mines de pierres précieuses. 

 

 

Quant à elle, son village de Carinthie bénéficie d'une longue tradition minière, mines d’argent, aujourd’hui devenue totalement obsolète.

 

 

Il était lui-même né en 1924 et avait hérité du titre et des fonctions princières de son père en 1947. C’est l’inévitable coup de foudre en 1952 et le couple se marie le 7 mars 1953. Inge attendit sa majorité probablement pour être dispensée d’une autorisation paternelle ? Seul alors le doyen de l’Université aurait connu les qualités princières du jeune homme ?

 

 

Quoi qu’il en soit, Inge avait du bien s’apercevoir qu’il n’appartenait pas aux damnés de la terre. Le couple décida alors de rejoindre la Birmanie en 1957 en passant par l’Autriche pour que ses parents fassent la connaissance du mari. Des centaines de personnes accueillirent le couple au port de Rangoon.

 

 

Le jeune homme lui apprit alors qu’il était le prince régnant sur cette principauté de Hsipaw, l’une des plus importantes dans l’invraisemblable mosaïque des principautés shans mais qu’il bénéficiait aussi d’une ascendance prestigieuse, Il héritait en effet au milieu de tous ces principicules, d’une généalogie le faisant remonter au premier de ses ancêtres qui régna de 58 à 23 avant Jésus Christ. Il était le 80e et dernier. Au milieu de toutes les familles princières ou royales qui se targuent d’ascendances légendaires, il n’est battu que par la famille impériale du Japon.

 

 

Il est Saohpalong (Grand Seigneur du Ciel) et elle devint Mahadevi (Princesse Céleste). Ils s’installent le 2 novembre 1957 dans le palais qui serait aujourd’hui un hôtel de luxe ?

 

 

Elle apprit à parler shan et birman et se consacra à améliorer la vie des habitants dans des projets caritatifs tels que la création de cliniques d'accouchement, l'enseignement d'une meilleure nutrition aux villageois et la création d'une école trilingue.  Ils eurent deux filles, Sao Mayari et Sao Kennari, née en Birmanie.

 

 

Les efforts altruistes du couple le rendirent au moins régionalement populaires. Leurs efforts ne durèrent que peu de temps mais cette période de bonheur fut brève : En 1962, l’armée birmane prit le pouvoir sous la direction du général Ne Win.

 

 

Tout embryon de démocratie, pour autant qu’il y en ait eu un, fut anéanti et la relative autonomie des minorités ethniques anéantie. Son mari fut arrêté  et elle-même et ses deux filles assignées à résidence pendant deux ans, soupçonnée d'être une espionne de la CIA. Durant ces années, elle travailla sans relâche pour découvrir ce qui était arrivé à son mari, pour finalement apprendre sans la moindre certitude qu'il avait probablement été tué en prison en 1962 ?  Elle réussit à fuir avec ses filles en Autriche avec l'aide d'un fonctionnaire de l'ambassade autrichienne. Elle avait en effet conservé la nationalité autrichienne et ses deux filles l’avaient acquise par droit du sang. De retour en Autriche, elle obtenant un poste à l'ambassade de Thaïlande à Vienne, cherchant toujours avec acharnement à connaître le destin de son mari. Lorsque le général Ne Win se rendit à Vienne en juin 1966 pour suivre un médical, elle s'est rendue au palais Schloss Laudon où il séjournait 

 

 

Ne Win refusa de la rencontrer. Après avoir vécu chez ses parents pendant deux ans, elle décida de retourner au Colorado avec ses filles et devint professeur d'allemand au Centennial Junior High School et à la Fairview High School à Boulder. Elle y prit sa retraite d'enseignante en 1993. En 1968, elle avait rencontré et épousé son second mari Howard « Tad » Sargent, scientifique et expert de l'Antarctique, qui l'encouragea à écrire sa biographie. Ses mémoires « Twilight over Burma - My Life as a Shan Princess » furent publiées en 1994.

 

 

Tous les bénéfices de son livre sont reversés aux réfugiés birmans vivant près des frontières du Myanmar essentiellement dans la région de Chiangmai. Elle dit que l'écrire a été une expérience libératrice: « Avant d'écrire le livre, je faisais des cauchemars où je courais avec mes deux petites filles pendant que les balles nous dépassaient. Mais depuis que j'ai terminé le livre, les cauchemars ont pris fin. » Un film est l'adaptation du livre,

 

 

et fut mis en scène en 2015 avec  en vedette Maria Ehrich dans son rôle.

 

 

Il aurait été interdit au Myanmar et en Thaïlande. Je n’ai vu que la version sous-titrée en anglais, c’est assez consternant de banalités bêlantes, mieux ne pas en faire la promotion.

 

Dans les premiers mois de 1988, au milieu des troubles en Birmanie, elle se rendit à Chiang Mai, sa première visite en Asie du Sud-Est depuis sa fuite 1964. Des exilés de Hsipaw  l'accueillirent chaleureusement dans un hôtel de Chaignmaï, la laissant émue de ces marques de respect. Elle demanda si elle pouvait les aider d'une manière ou d'une autre à son retour aux États-Unis. Un participant lui  rappela que l'aide apportée par Washington aux militaires birmans sous prétexte de lutte contre la drogue était désastreuse. Ce soutien fut en effet une catastrophe pour les petits producteurs d'opium, innombrables dans les états shans tandis que l'armée protégeait les principaux trafiquants. Mieux vaut en reste là car la question reste entière.

 

 

En 1995, elle créa avec son mari la Burma Lifeline Foundation, une organisation caritative visant à collecter des fonds pour aider ceux qui fuient le régime militaire en Birmanie. En 2000, elle reçut le Prix international des droits de l'homme pour son soutien aux minorités ethniques et pour la fondation de la Burma Lifeline Foundation  Elle persista jusqu’à sa mort à écrire des lettres aux dirigeants (ou dirigeante) pour obtenir des informations sur le sort de son mari, restées systématiquement sans réponse alors qu’elle aurait pu en espérer une au moins d’ Aungsansuuyin

 

 

Elle mourut chez elle à Boulder dans le Colorado, le 5 février 2023, à 91 ans.

 

Le 11 février 2023, des proches en Thaïlande organisèrent pour elle une cérémonie de remise du mérite au temple birman de Wat Pa Pao, sous-district de Sri Phum, district de Mueang, province de Chiang Mai.

 

 

Princesse birmane ou princesse siamoise ?

 

Mon propos n’était pas de raconter l’histoire des états shans, malheureusement pour eux mal situés entre la Birmanie, la Chine et le Siam ou des états tributaires, Laos et Lanna. Il s’agit simplement de rappeler que la princesse, si l’histoire avait suivi un cours différente, aurait tout aussi bien pu être une princesse d’un état sinon siamois, du moins tributaire du Siam. Les Shans ne sont en effet ni Birmans, ni Chinois mais plus ou moins proches des Siamois. Le Siam entra en guerre en 1942 pour retrouver sa souveraineté sur les états shans. Le succès initial ne fut que temporaire. Nous avons écrit plusieurs articles à ce sujet, il me suffira de faire référence au plus complet (1)

 

Les états shans rejoignirent un temps le Siam tel qu'il était au temps du roi Naresuan avant d'avoir été démembré au fils des années par les états colonisateurs, les Birlans dont les Anglais chaussèrent les bottes et els Français.

 

 

 

NOTE

 

200. 2 - L’ARMÉE THAÏE ENTRE EN BIRMANIE LE 10 MAI 1942

https://grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-blog.com/2016/07/200-2-l-armee-thaie-entre-en-birmanie-le-10-mai-1942.html

 

Partager cet article
Repost0
24 février 2024 6 24 /02 /février /2024 02:42

 

L’ethnie Tailue a conservé sa langue et ses coutumes. Elle conserve aussi  le souvenir d’une époque où elle occupait son propre État qui réussit à se maintenir contre vents et marées, contre des voisins prédateurs et des états coloniaux tout aussi prédateurs. Elle le doit au moins en partie à la gouvernance d’un administrateur colonial exemplaire, Joseph Vacle, un pionnier de la France au Laos.

 

 

Elle appartient à l’un des 62 groupes ethniques dont l’existence est reconnue en Thaïlande  et à l’intérieur  de ce groupe, au sous-groupe des 22 de langue taï-kadaï (1). Ils y seraient environ 100.000. Ils sont également reconnus plus ou moins bien au sein des 47 groupes ethniques recensés au Laos et aux 56 enregistrés plus ou moins mal en Chine dans le Yunnan dont ils sont probablement originaires et le SIpsongpanna (Xishuangbanna) sous le nom de groupe Daï, ils y seraient 280.000. Sans statut particulier en Birmanie, en nombre indéterminé, ils occupent essentiellement  les États Shan (รัฐฉาน). Quelques milliers vivent au Vietnam proches de la province chinoise du SIpsongpanna ? En Thaïlande, ils vivent essentiellement dans les provinces du nord, Chiangrai, Chiangmai, Phayao,  Lamphun,  Nan et  Lampang et partout dans le pays où ils vont chercher fortune.

 

 

Ils y sont nommés Thailue (ไทลื้อ ou ไทฮลื้อ), Tailue (ไตลื้อ) ou encore Thailueyong  (ไทยลื้อยอง) pour ceux qui vivent dans la Mueangyon (เมืองยอง) près de la frontière entre la Chine et le Laos, dans les états shans (2).

 

 

Cette ethnie est remarquable : dans leur vallée traversée par le Mékong, les Lue ont réussi à assurer la pérennité de leur principauté, un véritable État, bien qu’elle fut soumise à des revendications fortes, anglaise via la Birmanie, française via le Laos, Siamoise depuis Bangkok. Pour les Siamois, elle est « mueang samfaifa » (เมิองสามฝ่ายฟ้า), le pays des trois côtés du ciel, aux trois maîtres, Chiangmai et Nan eux-mêmes tributaires du Siam et Chiang Tung ou Kengtung, tributaire de la Birmanie. Cette principauté dont les contours sont incertains porta d’abord le non de Mueang Chiangkhaeng (เมืองเชียงแขง), la ville de Chiangkhaeng (aujourd’hui en Birmanie) en était la capitale, avant de devenir Mueang Sing (เมืองสิงห์),  la ville de Sing (aujourd’hui au Laos) en était la capitale.

 

 

Nous connaissons l’histoire chaotique de la principauté Lue par les articles de Volker Grabowsky datés de 1999 et 2011 et un autre de Pierre-Bernard Lafont (3) et de façon plus générale, les luttes d’influence dans cette région, Siam, Chine, Birmanie et les luttes des cités-états entre elles,  par les deux volumes de l’encyclopédique ouvrage de notre ami Jean de la Mainate, publiés en 2023 (4).

 

 

N'oubllions pas l'ami Philppe Drillien, animateur de l'Association des collectionneurs de timbres du Laos que nous remercions pour sa contribution

 

La situation se compliqua en 1885/86 lorsque les Britanniques conquirent le royaume d’Ava et poussèrent leur avantage jusqu’à la principauté Lue en se prétendant héritiers des rois birmans auxquels le prince lue rendait hommage, ce qui était faux puisqu’hommage était rendu au Siam depuis au moins 1774. Le monarque de Luang Prabang avait été investi en 1872 par Bangkok  auquel il payait tribut.  Mais comme on sait, la raison du plus fort est toujours la meilleure. De  là, ils voulurent pousser leur avantage en  avril 1895 sur la partie de la principauté située sur l’autre rive du Mékong laquelle appartenait incontestablement au domaine français puisque la rive gauche du Mékong  appartenait au domaine français depuis le traité franco-siamois de 1893.

 

 

Le Prince Sinokham (เจ้าฟ้าสรีหน่อคำ)....

 

 

... qui avait déjà perdu une partie – plus de la moitié -  de son territoire avec des cités importantes comme Chiang Lap, Yu et Luai (เมืองเชียงลา-เมืองยู้ - เมืองหลวยถ se réfugia alors à Luang Namtha (เมืองหลวงน้ำทา).

 

 

La situation devint explosive et la presse française se déchaîne contre les empiétements britanniques. Des débats au ton souvent virulent ont lieu à l’assemble nationale (5). Le 9 mai 1896, une troupe  française accompagna Joseph Vacle, qui avait alors rang de commissaire principal du gouvernement au Laos depuis l’année précédente, rencontre un certain Stirling à la tête d’une délégation anglaise. Les Britanniques avec leurs Gurkhas se retirèrent alors sur la rive droite et le drapeau français fut hissé à Sing que le prince put regagner (6). Il administra alors sa principauté sous la « protection » de la France. Il y mourut le 9 octobre 1901 âgé de 55 ans.

 

 

Le royaume de Luang Prabang jouissait alors non de son indépendance mais d’une autonomie certaine ; l’administration et la justice étant entre les mains des mandarins, on peut penser qu’il en était de même à Sing ; La France s’efforçait en priorité d’obtenir l’émancipation des Khas que les Lao considéraient comme des bâtes de somme.  Son fils aîné, nommé Ong Kham (เจ้าอ่องคำ) lui succéda sans opposition des Français qui lui assurèrent l’appui d’une présence militaire. Mais la tutelle se fit plus lourde lorsqu’une circulaire du gouvernement central de ‘Indochine de février 1906 à tirer des larmes des crocodiles du Mékong demandait d'urgence en termes pathétiques quelles réformes étaient, susceptibles d'apporter à l'indigène le confort, le bien-être, le progrès que lui doit une grande nation... et patati et patata !  Plus simplement, il fut décidé alors d’appliquer aux colonies indochinoises une « politique d’énergie » ; La tutelle se fit plus pesante. En 1914, la France entra en guerre et un groupe chinois appelé Ho (กลุ่มชาวจีนฮ่อ) en profita pour envahir le nord du Laos. Ong Kham tenta alors d’obtenir leur appui pour se dégager de la tutelle française. Il fut déposé le 6 avril 1916 sous l’accusation de s’être rendu  « coupable des crimes et délits de droit commun et de crimes politiques ». De la haute trahison tout simplement ! Il réussit à échapper au peloton d’exécution ou de la décapitation et se réfugia avec nombre de ses fidèles au Sipsongpanna.

 

 

Ainsi prit tristement fin la principauté que Vacle avait fait échapper à la voracité anglaise. Coupée en deux par les vertus de la colonisation mais « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » n’était pas à l’ordre du jour et les colonisateurs découvrir en pleurant des larmes de sang quelques dizaines d’années plus tard lorsqu’il qu’il leur fut alors retourné.

 

 

QUI ÉTAIT JOSEPH VACLE ?

 

Nous savons par son dossier à la Légion d’honneur (7) qu’il naquit Sébastien Joseph Prosper Vacle le 22 janvier 1857 à Macon. Son père, Joseph Prosper, est agent principal de la Compagnie d’assurances générales, âgé de 30 ans.  Sa mère, Jeanne Marie Verne, est âgée de 27 ans. Le couple habite au 9 de la bourgeoise rue Lamartine. Un milieu évidement aisé mais nous ignorons tout de sa jeunesse et de son éducation.

 

 

Il mourut à Juliénas le 25 novembre 1907, toujours selon son dossier de la légion d’honneur et,  nous apprend lev « le petit journal » du lendemain. Il y était venu en convalescence. Il fut décoré oeu de jours avant sa mort.

 

 

ll bénéficiât d’un très précieux éloge funèbre qui nous éclaire un peu sur sa carrière,  de Jean Louis de Lanessan qui fut Gouverneur général de l’Indochine française mais ne fut pas aimé de tous (8).

 

 

Sa participation à la Mission Pavie nous éclaire sur ses activités coloniales. Les comptes rendus contiennent d’intéressantes photographies (9).

 

 

Sa carrière se déroule avec une sécheresse administrative dans les publications officielles (10),

 

Lanessan nous en donne un portrait singulier ; Il se présenta à lui en 1891 vêtu d’une culotte courte, d’une chemise à jabot, de bas de soie noire et d’escarpins vernis à boucle d’argent. Souriant et bedonnant, d’une politesse exquise, portant un éventail à la main droite et un bracelet d’argent au poignet gauche « Il paraissait sortir d’un bal du XVIIIe siècle ».

 

 

La photographie que nous en donne Pavie est plus conventionnelle.

 

 

Il eut le chagrin de perdre cet accoutrement dans l’incendie accidentel qui détruit la résidence de Luang Prabang, avec, en dehors de ce déguisement avec lequel il recevait les indigènes, tout le mobilier et toutes les archives officielles. Pavie nous dote d’une photographie des lieux !

 

Un autre trait de son caractère dénote une éducation à tout le moins rigoureuse : Lors de son arrivée à Luang Prabang, «  craignant que les hommes de sa petite troupe ne se livrassent à l’égard du beau sexe, à des entreprises illégitimes d’où seraient sortis des conflits peut-être graves, il les réunit dès le premier soir et leur intima l’ordre d’avoir à se marier, tous, dans les vingt-quatre heures selon les rites du pays/ Dès le lendemain, chacun avait sa femme légitime ». Nous ignorons par ailleurs si lui-même arrivé en Indochine, on ne sait trop à quelle date, y prit femme et y fonda une famille ?

 

 

Arrivé dans ce pays « pour y faire du commerce », il rejoignit la mission Pavie avant d’être intégré dans l’administration et tout au long des comptes rendus de mission, celui-ci nous dit qu’ « il  avait toujours eu pour règle à l'égard des indigènes les principes de douceur que je recommandais moi-même ». C’est là un trait essentiel de son caractère : en 1891, il partit avec quelques miliciens réprimer des actes de piraterie sur la Rivière noire, aux confins du nord du Laos et du Vietnam, ce qu’il fit sans utiliser la moindre force (11).

 

En 1893, en exécution du traité franco-siamois du mois d’octobre, Lanessan, sans aucun moyen militaire,  envoya encore Vacle prendre possession du petit royaume de Luang Prabang à partir du Tonkin, deux mois de marche sans incidents !

 

 

Pavie ne parle de lui que comme « ce bon Vacle » ou « mon vieil ami Vacle » et demanda pour lui la légion d’honneur pour « ce compagnon simple et bon.à qui j’ai voué une affection aussi sincère que vive ». Il fut nommé chevalier alors qu’il était porteur du titre de « Commissaire du gouvernement au Laos – Commandant supérieur par intérim du haut Laos » le 17 novembre 1896 au titre du Ministère des affaires étrangères. Il reçut son brevet le 4 novembre 1897 alors qu’il se trouvait à Macon quelques jours avant sa mort. Il avait 50 ans et ramené probablement quelque mal exotique. Le budget général du Laos fait apparaître alors le versement d’une somme de 1750 francs à son père ce qui laisse à penser qu’il ne laissait ni veuve ni héritiers directs ?

 

Son dossier résume sa carrière ; attaché  à la Mission Pavie de 1888 à 1891 – soumission des rebelles de la rivière noire en 1891 – Commissaire du Gouvernement le 1er octobre 1891 – Délégué pour Luang Prabang le 1er janvier 1894 – Commandant supérieur du haut Laos le 21 février 1895.

 

Si les comptes administratifs publiés ne sont pas d’une grande limpidité,  il semble que sa rémunération ait été en son dernier état de 15000 francs (rémunération de  base) et de 18300 francs (indemnités pour frais de service et de représentation) soit 33300 de nos bons vieux francs  ce qui donne au vu du convertisseur de l’INSEE une équivalence à environ 150 000 euros 2024.

 

 

Lanessan souhaitait qu’un monument fût édifié à sa mémoire. Cela ne se fit pas mais la place centrale de Luang Prabang et une avenue portèrent son nom ainsi qu’une avenue à Paklay par arrêté du Gouverneur général de l’Indochine de 1932 mais elles sont probablement débaptisées depuis longtemps ?

 

 

NOTES

 

 (1) Sur les Taîlue de Thailande voir :

La carte ethnolinguistique « Ethnolinguistic maps of Thailand », iremplaçable même si elle date peut-être un peu sur les chiffres, une publication de l’Université Mahidol (2004)

 « The Stateless Tai Lue in Chiang Kham » par Prasit Leepreecha et Songkran Jantakad » in Journal of the sciences and humanities, une publication de l’Universit/ de Chiangmaï de 2020.

 

(2)  Sur les Taïlue en général, voir l’article de Paul Cohen dans « The Journal of the Siam Society » de 1986 « LUE ETHNICITY IN NATIONAL CONTEXT: A COMPARATIVE STUDY OF TAl LUE COMMUNITIES IN THAILAND AND LAOS »

 

Voir aussi une étude toute fraiche, « The Dynamics of Dai Lue Vernacular Houses: A Comparative Study of House Forms and Spatial Organization in Xishuangbanna, Yunnan, China and Mainland Southeast Asia » publié dans Journal of the Mekong societies de décembre 2023

 

 

Cet article nous offre une très belle carte de l'implantation actuelle de l'ethnie

 

 

(3) Volker Grabowsky « lntoduction to the History of Müang Sing (Laos) prior to French Rule : the Fate of a Lü Principality ». (Introduction à l'histoire de Müang Sing (Laos) avant la domination française : le destin d'une principauté Lü)  In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 86, 1999. pp. 233-291;

François Lagirarde, Volker Grabowsky et Renoo Wichasin « Chronicles of Chiang Khaeng: A Tai Lü Principality of the Upper Mekong », in: Aséanie 28, 2011. pp. 201-203;

Pierre-Bernard Lafont «  L'affaire de Muong Sing (1893-1896) vue par la chronique royale de Xieng Kheng ». In: Revue française d'histoire d'outre-mer, tome 72, n°267, 2e trimestre 1985.

 

(4).  Les deux premiers volumes d’une série qui en comportera trois, sont l’œuvre encyclopédique (peut-être trop !) de Jean de la Mainate, infatigable animateur de la page « merveilleuse-chiangmai.com » ; La diffusion est pour l’instant confidentielle et c’est dommage. Il dépasse de très, très loin la seule histoire du Lanna et l’œuvre initiale  de Camille Notton, le très érudit consul de France à  Chiangmaï. Qu’ils ne soient pas dépourvu de critiques est une chose mais il me semble difficile à celui qui s’intéresse à l’histoire du Siam de ne pas l’avoir sur sa table de travail : « CHRONOLOGIE DES EVENEMENTS CONCERNANT CHIANG-MAI, livres I et II.

 

(5) « Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Chambre des députés : compte rendu in-extenso ». Numéro du 24 février 1896.

 

(6) Nous trouvons le récit de cette restitution dans de nombreux organes de presse de cette époque ;  ne citons qu’un récit tardif dans La Dépêche coloniale illustrée du 31 mars 1914 sous le titre « Les royaumes du haut Mékong – chez le Tiao Fa de Luons Sing ».

 

(7) Les dossiers des légionnaires sont numérisés sur le site

https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/

 

(8) « Un colonial modèle » à la Une du journal Le siècle du 23 décembre 1907.

 

(9)  Nous le trouvons surtout dans deux des volumes du compte rendu de la Mission Pavie :

«  Géographie et voyages – Exposé des travaux de la mission,  première et deuxième périodes, de 1879 à 1899 » publié en 1901.

«  Géographie et voyages – Exposé des travaux de la mission,  troisième et quatrième période, de 1889 à 1895 » publié en 1906.

 

(10) Diverses années de 1882 à 1905  de l’Annuaire général de l’Indochine, du Bulletin administratif du Laos  et du Bulletin officiel de l’Indochine française.

 

(11) Voir à ce sujet l’ouvrage de Philippe Le Failler « La Rivière noire », numérisé :

https://books.openedition.org/editionscnrs/24444

 

 

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2023 5 24 /11 /novembre /2023 02:34

 

 

Nous avons publié cet article il y a deux ans mais - bis repetita placent - le rappel de ce parcours singulier m'incite à suggérer la possibilté de faire une bonne action en Thaïlande, pourquoi pas ?

 

Qui se souvient encore du « gang des postiches » qui, entre 1981 et 1986 opéra dans les beaux quartiers de la région parisienne ? On lui prête 27 attaques de banques, l'ouverture de milliers de coffres-forts particuliers et toujours une longueur d'avance sur la police. Ils firent sourire la France entière. On a toujours un faible pour Guignol qui frappe le gendarme, les Pieds Nickelés qui ridiculisent leur éternel adversaire, le commissaire Croquenot et l'inspecteur Duflair  ou Arsène Lupin - qui avait avant eux le génie des déguisements - ridiculise le Commissaire Ganimard et jusqu'au grand Herlock Sholmès lui même. Ils ont la faveur du lecteur, le sang ne coule jamais et, ils ne volent que les riches.

 

 

Les membres de notre gang étaient totalement étrangers au « mitan ». Leur équipe comportait un noyau d'une demi douzaine de durs, originaires de Belleville et de Montreuil issus de milieux modestes sinon défavorisés. Tous amis depuis leur enfance : Sidi Mohamed Badaoui dit « Bada », Bruno Berliner dit « Sœur sourire » un tunisien,  André Bellaïche dit « Dédé », Patrick Geay dit « Pougache », et Robert Marguery dit  Bichon », peut-être fut-il leur chef ou leur inspirateur  ou peut-être était-ce Geay ? ils étaient tombés très vite dans la petite ou moyenne délinquance, vols à la tire, escroqueries à la carte bancaire, leur préférence allant à faire « tomber la marchandise » de camions d’électro-ménager pour fournir à leur famille ce qu'elles ne pouvaient s'offrir. Marguery qui a alors 35 ans a un passé plus solide puisqu'il a commis de petits braquages et subi même une condamnation par la Cour de Sûreté de l'état pour une détention de nombreuses armes de guerre. Ils décident de passer à un cran supérieur agissant avec des méthodes particulières : entrés avec une rare audace en plein jour dans les agences bancaires choisies « au feeling », ils sont déguisés en bourgeois, en rabbin (tenue préférée de Marguery), chapeau, fausses moustaches et fausses barbes, perruques, ils pénètrent dans l'agence, une partie d'entre eux tient en respect, en généralement courtoisement, le personnel et les clients, une autre se fait ouvrir sous la menace la salle des coffres individuels forcés en quelques minutes, s'emparent du contenu, détruisent systématiquement les caméras de vidéo-surveillance.

 

 

Il leur est arrivé de glisser une liasse à une vieille cliente qui leur faisait peine, un peu un aspect de Robin des bois ! A cette époque les systèmes d'alarmes ne sont branchés que la nuit et les jours fériés, or, il opèrent toujours en plein jour et en dehors de ces périodes. Leur audace et leur sang froid sont peut-être aussi améliorés par l'utilisation de cocaïne comme le laisse entendre Marguery à demi-mots ?

 

 

Comment connaître le contenu de ces coffres ? Les banquiers demandent officiellement aux victimes dont le coffre a été fracassé d'en donner le détail du contenu à l'intentions des Compagnies d'assurances. Qui dit alors la vérité ? Il en est comme du casse de Nice, on ne la connaîtra jamais.

 


 

Le début des véritables opérations commence en septembre 1981. Le moment fut-il choisi au hasard ? Mitterrand est au pouvoir depuis le mois de mai, Les bourgeois du XVIe ont eu la peur au ventre et les économies plus ou mois avouables sont cachées dans ces petits coffres de leurs agences bancaires qui s'ouvrent – paraît-il avec un marteau et un pied de biche – comme une boite de sardines. Par ailleurs et depuis longtemps, il n'y a plus dans les banques des en-cours autrement que le strict nécessaire, les richesses sont au sous-sol.

 


 

Après une « campagne » qui peut comporter jusqu'à deux attaques le même jour, ils partent se mettre au vert, voyages sous les tropiques, c'est là que Marguery découvre la Thaïlande où il réside aujourd'hui. ils se retrouvent en France et avant de repartir en campagne, mènent un train de vie fastueux, restaurants et hôtels de luxes, Rolex, Ferrari, Porsche, BMW ou Mercédès de haut de gamme. Il semblerait que l'or et les pierres précieuses, même desserties, aient été mise à l'abri – nous y reviendrons – pour constituer une ultime poire pour la soif. Il faut pour s'en débarrasser passer par l'intermédiaire des receleurs qui servent souvent de « balance » à la police et ne prennent qu'à 10 % de la valeur réelle.

 


 

Le montant de leurs méfaits se seraient élevé à 187 millions de francs à la fin de leur course soit 18,7 milliards de centimes de francs, c'est ce qu'a dit la presse à l'époque? Marguery n'a toutefois été condamné par la Cour d'assises qu'à 4 milliards de centimes au profit des parties civiles qui peuvent en faire leur deuil. Cela pourrait, hypothèse hasardeuse, laisser penser que les victimes en auraient dans leurs déclarations oublié 14 !


 

La police est totalement dépassée, les réseaux d'indicateurs aussi nauséabonds qu'utiles, sont désemparés, le milieu n'est manifestement pas concerné. La presse a parlé de guerre des polices entre le Ministère de l'intérieur de Gaston Deffere jusqu'à celui de Joxe.

 


 

Alors que l'équipe s'était juré de ne pas faire couler le sang, c'est le sang qui va les faire tomber. C'est en réalité une bavure que la presse a qualifié de bavure policière qui en est à l'origine. En 1986, un gigantesque dispositif policier (des dizaines de véhicules banalisés) en attente de la sortie des auteurs d'un braquage. Les consignes de ce plan était simple, ne surtout pas utiliser d'armes à feu et ensuite les suivre discrètement jusqu'à leur repaire. Deux d'entre eux sortent, un policier les aperçoit et tire, un malfaiteur s'écroule, l'autre tire sur les policiers et en tue un. Trop c'est trop ! La presse a parlé de bavure judiciaire, au mieux de cafouillage ? Les mésaventures ou les aventures de Marguery qui n'était pas le tireur vont commencer. Il est naturellement incarcéré après mise en détention provisoire. L'attitude intempestive de ce policier fut au demeurant critiquée avec virulence au sein des polices. L'Instruction est interminable tellement que Marguery bénéficie de la législation européenne relative au droit d'être jugé dans un délai raisonnable ce qui entraîne son obligatoire mise en liberté provisoire. Aussi curieux que ce soit (un oubli du juge d'instruction évidemment qui n'a pas mentionné dans l'ordonnance de mise en liberté une interdiction de quitter le territoire), il obtient alors sans difficultés un passeport, vrai cette fois-ci, et part rejoindre sa fille dans le nord le plus sauvage de la Thaïlande. Il revient au pays du sourire se constituer prisonnier pour son passage à la Cour d'assises, le verdict est clément : 20 ans après, la Justice a frisé le ridicule : Le 4 avril 1996, 12 ans pour une série de 7 sur les 27 attribués à son équipe. Partie des années passées en détention provisoire et partie bonne conduite, Il n'est au demeurant pas accusé du meurtre du policier. Le chapeau sera porté par son ami Patrick Geay qui, lui aussi libéré de façon conditionnelle avait préféré se mettre en cavale. Il fut finalement retrouvé à Paris sous une fausse identité et condamné en appel par la Cour d'assises de l’Essonne en 2006 à 17 ans de réclusion pour avoir participé à 5 braquages et complicité dans le meurtre du policier.

 


 

il est libéré en 1998 et rejoint sa fille en Thaïlande où il se trouve toujours !


 

Qu'est devenu leur butin, probablement fabuleux ?


 

Ils dépensèrent des sommes énormes tant dans leurs périples autour du monde que, de retour à Paris dans les dépenses somptuaires, entre les Ferraris et les Rolls. Insouciants, une fois les liquidités dépensées et les vacances terminées, ils repartaient en campagne pour un nouveau tour. Marguery indique que l'un de ses nombreux périples sous les tropiques lui avait couté « 120 briques ». Ils ne purent manifestement pas rompre avec le passé de ces montées d'adrénaline pour bénéficier paisiblement dans quelque paradis exotique du fruit de leurs méfaits. Mais ils s'étaient constitué soigneusement une pelote non pas d'argent liquide, tout avait été dépensé, mais de richesses plus difficiles à négocier que les billets de 500 francs. Les confidences d'un membre du gang détenu à un voisin de cellule lui apprennent que le gang avait déposé un énorme stock de lingots et de pièces d'or dans un cimetière de la région parisienne. De fil en aiguille, je n'entre pas dans les détails, le membre du gang entre en contact avec le tueur-violeur en série, Michel Fourniret, pour l'aider à récupérer le magot. Fourniret le récupère pour son compte pour financer ses turpitudes et l'achat de son château. On n'en retrouvera guère que 25.000 euros en pièces d'or de collection en 2004.

 

 

La rédemption


 

Lors de ses derniers mois de sa détention, il est l'objet d'une singulière crise de mysticisme. Telle qu'il l'a décrite, j'y vois surtout un sombre cauchemar qui semble l'avoir convaincu de la vanité des choses humaines dont il est complètement détaché. Il est dés lors devenu un bon chrétien. A tout péché miséricorde !

 


 

Sophie Marguery, née en 1967 et fille de Robert a découvert la Thaïlande lors des multiples périples touristiques alors qu'elle accompagnait son père. Elle tombe sous le charme du pays et s'y installe en 1987. Elle a connu une vie chaotique entre la vie fastueuse que lui fit mener son père puis l'horreur des attentes interminables dans les parloirs des prisons, rendez-vous avec le juge d'instruction ou les avocats avant de trouver la sérénité thaïe.


 

Elle a 20 ans et lors d'une excursion dans les tribus du nord, notamment la tribu Lahu (1), fascinée par leur vie, elle s'y marie en adoptant leurs coutumes et leurs modes de vie. Elle crée alors une association appelée ABCD POUR TOUS, pour venir en aide aux enfants défavorisés de ces villages et obtient des parrainages pour les aider à acheter du matériel scolaire, participer aux frais de déplacement vers les écoles, leur apporter des colis de provisions et actuellement leur apporter un soutien scolaire. L'association à ce jour intervient dans 22 villages et parraine 600 enfants (2).

 


 

Sitôt libéré, Marguery la rejoint et participe à ses activités, il parle en effet la langue qu'il a appris lors de ses multiples visites. Et après avoir connu le faste des hôtels 5 étoiles du monde entier, vit avec sa fille et sa famille dans une cabane en bambou sur pilotis. C'est aujourd'hui un vieillard de 75 ans que sa fille materne. Il a – dit-elle - un caractère difficile, lors de son procès en Assises, les psychiatres l'ont décrit comme bipolaire et schizophrène, ce ne sont pas de fous mais des personnages difficiles à vivre et surtout à comprendre.


 

Une fin de parcours sans gloire et sans fortune. Ces enfants du XXe arrondissement avaient rêvé d'or et d'aventures. Ils se sont égaré dans un banditisme dur. méritents-ils d'être considérés comme des héros ?


 

Je n'y vois que l'histoire d'un père et de sa fille. membre du gang des postiches, il a payé sa dette et s'est reconstruit ou a tenté de le faire dans le spirituel aux côtés de sa fille alors que celle-ci a trouvé une vie simple consacré à son prochain, dans une tribu au cœur de la profondeur des jungles du nord de la Thaïlande.

 

Le parcours chaotique de ce père et de sa fille a fait l'objet d'un reportage télévisé en 2017 sous le titre « Grand banditisme – le gang des postiches ». Il est en réalité consacré à Marguery et à sa fille. Marguery décrit de son bel accent de Titi parisien, le nuit où il a eu ses visions cauchemardesque qui lui ont fait trouvé le chemin non pas de Damas mais celui de la jungle Thaïlandaise (3).

 

Tous deux ont écrit un livre de souvenirs à quatre mains en 2020 « De l'ombre du gang des postiches jusqu'au pas des éléphants » dont le bénéfice participe au financement de l'association(4).

 

 

Un épisode enfin de la série « Faites entrez l'accusé » a été consacré de façon plus générale au gang par Christophe Hondelatte et son équipe. Son magazine tranche avec de nombreux ersatz sur la télévision française (5).

 

 

 

 

NOTES

 

 

1 – L'ethnie Lahu (ลาหู่ ou  มูเซอ – musoe pour les Thaïs) est originaire de Chine où ils sont quelques centaines de milliers. Ils sont aux environ de 80.000 en Thaïlande le long de la frontière birmane, dans les provinces de Chiang Mai, Chiang Rai, Khamphaengpet, Maehongson, Lampang, Phayao, Nan, Tak et Petchaburi. Ils sont en général bouddhistes mais beaucoup sont christianisés.

 

 

2 - Voir la page web de l'association :

http://www.abcdpourtous.com/ -

- https://www.youtube.com/watch?v=fFxy1jD_pdE&ab_channel=CanalCrime

 

  • 4 – Il est facilement disponible à la vente sur le site https://en.epiceriedusiam.com/ Il est versé une obole à l’association sur chacune de ses livraisons.

 

- 5 - https://www.youtube.com/watch?v=deOIMGbxh5o&ab_channel=Faitesentrerl%E2%80%99accus%C3%A9-Officielle

 

 

 

Partager cet article
Repost0
11 septembre 2023 1 11 /09 /septembre /2023 02:27

 

Nous nous sommes interrogés sur les origines encore mystérieuses de ces bornes sacrées, les bai sema, qui entourèrent aux huit point cardinaux les chapelles d’ordination – la partie la plus sacrée du temple – des tempes du nord-est et du nord. Aujourd’hui le plus souvent gravées de motifs religieux, elles ne le furent pas toujours et n’étaient que des mégalithes, des pierres dressées, à la destination discutée.

 

 

Divers érudits ont émis l’hypothèse – tout aussi – discutée – d’un lien de parenté avec les mégalithes du Laos. Ces monuments préhistoriques ont fait l’objet de solides études de Madeleine Colani  (qui signe parfois Colany), figure marquante et incontournable de l’archéologie et de la préhistoire en Asie-du Sud-est. Elle mérite l’hommage d’un article.

 

 

Elle est née à Strasbourg le 13 août 1866 au domicile de ses parents, 19, rue de hallebardes à deux pas de la Cathédrale.

 

 

Son père, Timothée Colani, alors âgé de 42 ans, est mentionné sur l’acte « professeur à la Faculté de Théologie eu au séminaire protestant ».

 

 

Nous savons qu’il était né le 25 janvier 1824 à Lemé, petite commune de l’Asine où son père était devenu pasteur après avoir quitté la Suisse, pays d’origine de la famille ; probablement le Tessin italophone.  Madeleine n’a pas connu son grand père, mort en 1844 Sa mère – sur laquelle nous ne savons rien – Josèphe Marie Vncente Gauthey (dite « Paquita » ce qui semble bien lui donner une origine partiellement espagnole ?) alors âgée de 23 ans. Il semble qu’il ait été d’usage alors dans les milieux calvinistes purs et durs de marier les garçons alors qu’ils étaient dans la force de l’âge ? Le mariage fut célébré le 29 octobre 1865, à peine plus de 9 mois avant la naissance de Madeleine. Marié sur le tard, le pasteur remplit scrupuleusement ses devoirs conjugaux ! Il est en effet également pasteur de l’église réformée Saint Nicolas à Strasbourg en 1862.

 

 

Cette précision n’est pas sans intérêt ; la France est encore sous le régime concordataire et les pasteurs comme les curés et les rabbins y sont rémunéré comme des fonctionnaires de l’état, pour eux le même salaire qu’un instituteur. Timothée commençât en 1840 des études de théologie à Strasbourg et obtient successivement les grades de bachelier (1845), licencié (1847) et docteur en théologie (1864). Protestant dit « libéral », il bénéficie de l'appui d'Edmond Schérer, grande figure de la théologie protestante. Il fonde la Revue de théologie et de philosophie chrétienne en 1850 : cette revue, dite aussi Revue de Strasbourg, vise à faire connaître la théologie libérale allemande en France. La lecture de la table des matières de l’une de ces revues en démontre le sérieux et l’austérité (premier semestre 1861).

 

 

Ses écrits sont nombreux et ainsi que nous pouvons le constater à’ l’un d’entre eux (le seul numérisé à la Bibliothèque nationale), ne sont pas destinés au grand public et moins encore

 

 

Il entretient des liens étroits avec d’autres figures protestantes en Alsace, le théologien Edward Reuss et Jules Sengenwald qui présidait la Chambre de commerce locale. Après l’annexion de 1870, il quitte l’Alsace pour la France, abandonnant son poste de pasteur rémunéré, probablement plus lucratif que ses activités purement théologiques. Il est incontestablement francophile et les calvinistes n’aiment pas les luthériens que sont les Prussiens. Il avait d’ailleurs lancé des appels à la résistance armée qui ne connurent guère d’échos. Il tente alors de se reconvertir, sans succès, dans les affaires, à Royan et s’établit à Paris en 1874. Il bénéficie de l’appui de Gambetta avec  lequel il a des liens d’amitié. Madeleine petite, aurait joué sur ses genoux ? Il obtiendra un poste de conservateur subalterne à la Bibliothèque nationale. Il meurt inopinément en Suisse, dans le pays de Tessin d’où serait originaire sa famille en 1888.

 

 

Madeleine était l’aînée. La vie à Paris fut difficile. Elle a obtenu le brevet supérieur. Ce diplôme n’est peut-être pas prestigieux mais le passage par l'enseignement primaire supérieur représentait une des principales voies d'accès à la classe moyenne pour des bons élèves issus des classes populaires ou modestes. Contrairement à l'enseignement secondaire de l'époque, l'enseignement y est gratuit et ne comprend pas l'étude du latin. Les matières enseignées comprennent notamment le français, l’histoire et la géographie, les mathématiques, la physique, la chimie, les sciences naturelles et une langue vivante.

 

 

Elle débuta sa carrière dans l'enseignement, avec un maigre salaire qui pourtant augmentait les revenus modestes de son père qui ne s’est pas enrichi par ses droits d’auteur. Elle apportait un soutien financier à un ménage avec trois frères et sœurs encore à l'école primaire ou secondaire. Elle a évidemment continué à la mort de son père en 1888. Nous ignorons tout des dix ans de sa vie jusqu’en 1898, date de son départ en Indochine et du devenir de sa mère et de ses frères et sœur qui poursuivent tous des études secondaires ou supérieures. La notice que lui consacre l’Ecole française d’extrême Orient nous apprend qu’elle fut appelée en Indochine par Paul Doumer. Quels furent les motifs de cet appel ? Probablement parce que le Gouverneur de l’Indochine cherchait des instituteurs et professeurs  pour former les populations de sa colonie ? Elle commence par occuper un poste d'institutrice, puis sera professeur d'histoire naturelle au Lycée Albert Sarraut jusqu'en 1916. Enseigner l’histoire naturelle lorsqu’on n’a pas appris le latin, ne fut probablement pas facile ? Elle ne quitta alors plus l’Indochine jusqu’à sa mort à Hanoï le 2 juin 1943. Elle ne fit que de brefs séjours en métropole pour y obtenir plusieurs diplômes d’enseignement supérieur en géologie en particulier.

 

 

Avec son soutien, Jeanne et André, ses cadets, purent suivre des études supérieures. Sa petite sœur Eléonore, née en 1877, orpheline à l’âge de 11 ans, put bénéficier d’une bourse d’état pour compléter son éducation secondaire. Il semblerait qu’elle ait suivi sa sœur aînée en Indochine pour lui servir de collaboratrice mais elle quitta ce monde 5 ans avant elle.

Nous devons à sa sœur Jeanne une « Histoire nationale et notions sommaires d'histoire générale » écrit en collaboration avec Édouard Driault, publié en 1914. André, docteur ès sciences, enseignait à Paris

Son doctorat ès sciences d'université et d'État lui permit d'entrer en 1917 comme assistante au service géologique, où elle restera jusqu'à sa retraite, en 1927. En 1929, Louis Finot, reconnaissant la valeur de ses recherches préhistoriques, menées en collaboration avec J. Mansuy, décide de l'attacher à l'École comme chargée de mission. Elle effectue de nombreuses tournées dans les provinces de Hoa Binh, Tran Ninh, Hua Pan, dont les résultats sont publiés par l'EFEO. Elle rédige aussi pour l'École et pour l'Institut indochinois pour l'étude de l'homme, dont elle est membre, une série d'articles d'ethnologie comparée. Elle représente l'EFEO aux congrès des préhistoriens d'Extrême-Orient, à Hanoi en 1932, à Manille en 1935 et à Singapour en 1938. Son entrée à l’EFEO Cela lui a également permis d'accéder aux écrits des préhistoriens sur  la recherche de complexes de grottes et de sites mégalithiques en Asie du Sud-Est.

 

 

Ses recherches effectuées dans le nord du Laos, des régions où ne s’aventuraient que rarement les voyageurs les plus curieux qui en général s’arrêtaient à Luang Prabang se firent dans des conditions spartiates et plus encore la firent reconnaitre dans le monde érudit comme une préhistorienne de talent. Peu de voyageurs s'étaient aventurés au-delà de Vientiane, Luang Prabang ou Champasak, Elle vivait comme les ouvriers, sachant se contenter d’un bol de riz et d’une banane dans des conditions météorologique souvent difficiles, dormant souvent à la hâte sur un lit de feuilles près des jarres. Elle s'est toujours abstenue de déplorer les conditions spartiates de son travail de terrain dans des coins inexploités du Laos au début du XXe siècle. Nous ne les connaissons que par le récit de ses proches et – hélas – de riches oraisons funèbres. Petite et maigrichonne, elle était d’une résistance physique étonnante. Nous avons une photographie datée de 1932, quatrième à partir de la droite sur le parvis du Musée de Hanoï, elle est malgré son ridicule chapeau-cloche, minuscule.

 

 

Elle l’est plus encore sur une autre photographie de 1938 sans ce couvre-chef grotesque mais un foulard sur la tête.

 

Comme tous les petits par la taille, dans un milieu où les attitudes misogynes paternalistes étaient monnaie courante, elle réagissait avec bec et ongles : « Je ne suis pas Ici pour cuisiner, je suis ici pour creuser »

 

 

Discrète sinon secrète, nous ignorons tout ce que fut sa vie entre la mort de son père et son départ pour l’Indochine qui la dégagea de tout souci financier, probablement consacré à sa mère et à l’éducation de ses frères et sœurs ?

 

Elle ne fera guère parler d’elle dans la presse en dehors du bulletin de l’EFEO et de revues spécialisés mais  peut-être une exception dans l’Eveil économique de l’Indochine, hebdomadaire très lu dans le milieu colonial.

 

 

Faut-il voir dans sa signature dont nous avons quelques spécimens, fortement inclinée vers la droite, un signe de modestie ? Probablement.

 

 

Elle est l’incontestable fruit de son éducation dans un milieu proche du piétisme. La vie en semaine est consacrée à l’étude ou au travail et le dimanche aux activités religieuses. Prières en famille le matin, avant les repas et avant le coucher et le dimanche, les offices en famille. Elle est toujours vêtue comme une nomme protestante, une stricte robe grise descendant jusqu’aux talons, rien qui puisse attirer un œil égrillard. On n’y rit guère, Dieu ne rit pas. Les photographies d’elle sont rares, elle déteste probablement se faire photographier, jamais un sourire, un vague sourire esquissés sur celle qui est reproduite en tête de cet article est numérisée sur le site de la Bibliothèque Nationale qui n’en donne malheureusement pas l’origine.

 

 

Elle restera fidèle au culte de ses pères, en liens constant avec l’église protestante d’Indochine.

 

Par ailleurs, une jeunesse passée au milieu de difficultés financières lui a appris à se contenter de peu.

 

C’est l’histoire atypique d’une fille qui vivait à une époque où l’image traditionnelle de la femme était de devenir épouse, mère de famille et maitresse de maison.

 

Elle fut d’un désintéressement total à une époque où l’archéologie était souvent, en particulier chez les égyptologues, une chasse au trésor. On insinue d’ailleurs que chez ces derniers, beaucoup se constituaient  leur propre musée personnel et sont volontiers avides de droits d’auteur.

 

Elle reçut une récompense républicaine en recevant la croix de chevalier de la Légion d’honneur au titre du Ministère des colonies en 1937.

 

 

Tous les objets qu'elle a collectés ont été transportés au Musée d’Hanoï, en particulier ceux venant de la Plaine des Jarres qui appartient depuis 2019 au patrimoine mondial de l’humanité dans que ses secrets aient été percés. Il est un problème auquel elle n’avait pas pensé, celui des discussions entre les deux états sur le retour au Laos des objets en provenant.

Sur les pierres sacrées

Voir notre article

A 213- LES ORIGINES MYSTÉRIEUSES DES BORNES SACRÉES (BAÏ SÉMA ) DES TEMPLES DE L’ISAN EN THAILANDE.

https://grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-blog.com/2016/05/a-213-les-origines-mysterieuses-des-bornes-sacrees-bai-sema-des-temples-de-l-isan-en-thailande.html

Les écrits de Madeleine Colani

Le site de la BNF data.bnf  en enregistre 38 sur les sujets les plus divers, histoire naturelle, botanique, zoologie, paléontologie et surtout préhistoire. Quelques-uns ont été publiés dans le Bulletin de l’école française d’extrême orient et sont donc numérisés. Son œuvre maitresse est évidemment son ouvrage sur « les mégalithes du haut Laos », deux épais volumes publiés en 1935 assortis de milliers de dessins, croquis ou plans. Cet ouvrage nous a permis de découvrir son existence. Il est d'autant plis précieux que de nolbreux sites visités ont été détruits par les guerres.

 

 

Le journal de la Siam society

Il lui a consacré trois articles récents sous la signature de Lia Génovèse :

« Madeleine Colani and the Deprat Scandal at the Geological Survey of Indo­china » (volume 99 de 2011).

«  Listing the Plain of Jars of Laos as World Heritage » (volume 109/2 de 2o21)

« Katherine Routledge and Madeleine Colani: Victorian Trowel Blazers or Honorary Men ? »  (volume 101 de 2023)

Oraisons funèbres

« Le nouveau Laos » du 7 janvier 1943 sous la signature de Georges Coédès.

« L’écho annamite » du 12 juin 1943 sous la même signature

« Le lien de l’église protestante d’Indochine » du 11 janvier 1943 article de G. Bois sous le titre « Le protestantisme et l’Indochine – Mademoiselle Madeleine Colani ».

Sur la famille Colani

Antoine et Timothée Colani sont des figures marquantes dans cette difficile et ardue discipline qu’est la théologie protestante. Les sources qui les concernent sur Internet sont innombrables. Nous y renvoyons, sans les citer, ceux que cette austère discipline intéresserait. Elle n’est pas au centre de nos préoccupations.

Partager cet article
Repost0
9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 02:37

 

Il y a dix ans, son Altesse sérénissime la Princesse Marsi Paribarta  s’est éteinte à l’âge de 82 ans dans sa thébaïde de la petite ville d’Annot entourée de ses animaux, au milieu des lavandes du département des Alpes-de-Haute-Provence. Cette femme hors du commun était née sur les marches du Palais, elle aurait pu devenir Reine de Thaïlande si les circonstances tortueuses de la vie politique avaient été autres. Elle appartenait intégralement la famille royale, proche cousine de feu de Roi Rama IX et de son épouse la Reine Sirikit, elle-même cousine de son époux.  D’une immense culture, elle vivait sans faste dans sa bergerie ayant consacré une partie de sa vie à la peinture, une peinture surréaliste qu’elle exposait de temps à autre dans des galeries de Nice ou de la Côte d’azur où elles recevaient meilleur accueil que dans son département de résidence où la vie culturelle et artistique sont un peu étriquées.
 

 

Nous lui avons consacré plusieurs articles

« HOMMAGE RENDU À LA PRINCESSE MARSI PAR UN AMI QUI L’ESTIMAIT ».

https://grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-blog.com/2015/08/hommage-rendu-a-la-princesse-marsi-par-un-ami-qui-l-estimait.html

A 122 - HOMMAGE A S.A.R. LA PRINCESSE MARSI PARIBATRA (1931-2013), « PRINCESSE DES LAVANDES ».

https://grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-blog.com/article-a122-hommage-a-s-a-r-la-princesse-marsi-paribatra-1931-2013-119264451.html

A123. La Princesse Marsi Paribatra, Un Parcours Intellectuel Et Artistique Étonnant ! (1931-2013)

https://grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-blog.com/article-a123-la-princesse-marsi-paribatra-un-parcours-intellectuel-et-artistique-etonnant-1931-2013-119339418.html

Partager cet article
Repost0
21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 03:27

 

L’intérêt des archéologues français dans la péninsule indochinoise a commencé avec le Vietnam et le Cambodge.

Il faut préciser et ne pas oublier qu’à l’époque de ces pionniers, Le Siam n’avait pas encore été amputé de nombreux territoires. Si le sud du Cambodge avait été accapare par la France en 1866, la partie nord comprenant les sites d’Angkor resta siamoise jusqu’en 1907. Le Laos fut perdu en 1893, annus horribilis pour le Siam puisqu’il y perd la rive gauche du Mékong et une partie de la rive droit en 1904.Qu’on le veuille ou non, ces territoires étaient bien sous la suzeraineté siamoise au sens ou l’entendait le droit internationale de l’époque. De là l’utilisation systématique à cette époque de « Cambodge siamois » ou « Laos Siamois »

 

 

Étienne Aymonier (1844-1929) fut tout à la fois  spécialiste de la langue et de la culture Khmères, capitaine d'infanterie de marine, administrateur en Cochinchine, archéologue, explorateur, chargé de mission scientifique en Indochine, résident de France en Annam en 1886-1887.et de surcroît photographe amateur.

 

 

Le Cambodge est alors  partiellement sous protectorat français. Il est le premier à s’intéresser à la langue et aux sites anciens lassés à l’abandon. En dehors de l‘archéologie, nous lui devons un dictionnaire khmer-français publié en 1878 et de nombreux ouvrages sur le Cambodge dont « Le groupe d’Angkor et l’histoire en 1904 ». Sa détermination dans l’étude de la langue le conduisit à rassembler et à traduire les inscriptions trouvées sur les sites qu’il utilisera pour écrire une histoire du Cambodge. De là le voilà conduit à s’intéresser aux sites anciens du Siam où avaient été repérés des sites khmers. En 1884, il comment à recopier les inscriptions du Wat Bovorrniwet Rachavihan (วัดบวรนิเวศวิหารราชวรวิหาร) et étendra ses investigations jusqu’à la province de Nakon Phathom (นครปฐม). Il émet l’hypothèse qu’il s’agit peut-être du berceau du bouddhisme siamois. Les chercheurs locaux n’y avaient jamais fait de réels travaux d’investigation ? La rénovation du grand chedi avait été effectuée par le roi pour les motifs exclusivement religieux. En 1911 il publie «  Le Cambodge – les provinces siamoises ». Sa description des monuments anciens, depuis Bangkok et Ayuthaya se poursuit en réalité dans tout le pays siamois. Une grande partie de l’ouvrage porte sur l’épigraphie khmère, palie et sanskrite. Le plateau de Korat est détaillé  ainsi que toute la région du nord-est, le Laos alors siamois. Plans, cartes, gravures, photographies, transcription et traduction des inscriptions, l’ouvrage est fondamental. Les photographies nous montrent dans quel état de délabre,ent  il a découvert les sites, ici Phimaï.

 

 

Il avait été précédé par Lucien Fournereau (1846-1906) lui-même explorateur et ethnologue auquel nous devons une longue description des « ruines khmers du Cambodge siamois » (communication à la société de géographie du 16 novembre 1888. Il publie en 1890 « Les Ruines khmères, Cambodge et Siam, documents complémentaires d'architecture, de sculpture et de céramique », intéressant car il comporte plus de 100 planches photographiques. Nous lui devons enfin, publié en 1908 par le Musée Guimet « Le Siam ancien », fondé sur des recherches épigraphiques, assorti de plans et photographies. Sa fin prématurée a malheureusement interrompu la publication des relevés consciencieux et très « architecte », commentés par un texte descriptif scrupuleusement objectif.

 

 

Étienne Lunet de la Jonquières est un militaire envoyé en poste au Tonkin en 1901. Il s’intéresse tant à l’histoire qu’à l’archéologie. Il se lie d’amitié avec Louis Finot, premier directeur de l’École français d’extrême orient, basée à Saigon puis à Hanoi. Il mène alors de vastes explorations archéologique seul ou avec Finot, dont les rapports ont été publiés par le Bulletin de la Commission archéologique de l’Indochine (1909 et 1912) et dont l’Inventaire descriptif des Monuments du Cambodge, traitant de toute la partie orientale du Siam, a paru dans les Publications de l’École Française d'Extrême-Orient (vol. VII, VIII, IX de 1907 à 1909) et réunies en un seul volume en 1912.

 

 

Son soucis de préserver les monuments anciens du Sam en particulier est partagé par le Prince Damrong (พระยาดำรงราชานุภาพ), demi-frère du roi Rama V et son homme de confiance. Lunet sous son égide participera aux recherches archéologiques jusqu’en 1908. En dehors d’un dictionnaire français-siamois en 1904 toujours et encore utile, nous lui devons cet  « Inventaire descriptif des monuments du Cambodge ». Il ne se limite pas à ce qui est aujourd’hui le Cambodge : Le Laos français qui n’est plus siamois depuis 1893 et ce qu’on appelait alors le Laos siamois c’est-à-dire en gros la région actuelle du nord-est de la Thaïlande, plans détaillés, vues cavalières, gravures et photographies des centaines de vestiges, compris les plus modestes, certains à l’état d’abandon aujourd’hui Tout est inventorié sans le moindre oubli, d’une modeste chapelle perdue au milieu des rizières

 

 

... ou le chedi perdu dans la forêt dont il ne subsiste plus que les soubassements.

 

 

Environ trois cent sites, aussi modeste fussent-ils, n’ont pas échappé à sa curiosité.  Il est l’auteur de bien d’autres ouvrages tous d’une grande érudition.

Georges Coedès (1886-1969)  succède en 1918 à Oskar Frankfurter, allemand arrêté en 1917 à la déclaration de guerre du Siam aux puissances centrales à la tête de la bibliothèque nationale du Siam.

 

 

Il est lui aussi lié d’amitié au Prince Damrong, passionné d’archéologie. Les plus importantes de ses études concernant la civilisation du Dvaravati (ทวาราวดี) dont il a dévoilé l’existence au monde savant en 1922.

 

 

Jean Yves Clayes ‘1896-1978) se voir confier certaines recherches par Coedès « L’archéologie du Siam » publié en 1931 dans le Bulletin de l’école française d’extrême orient, une véritable synthèse illustrée de croquis et de photographies et assortie d’une volumineuse bibliographie : Bulletin de l'École française d'Extrême-Orient  Année 1931  n° 31  pp. 361-448

 

 

Pierre Dupont (1908-1955), conservateur au Musée Guimet entreprit plusieurs campagnes de fouilles concernant les sites du Dvaravati.

 

Jean Boisselier (1912 – 1996), fut un historien de l'art français spécialiste des Khmers. Il était membre de l'École française d'Extrême-Orient (EFEO) de 1949 à 1955 et responsable de la restauration d'Angkor. Il mena ensuite des opérations de fouilles en Thaïlande et nous a doté de nombreux articles sur ses découvertes par exemple : « Récentes recherches archéologiques en Thaïlande. Rapport préliminaire de mission (25 juillet-28 novembre 1964) in  Arts Asiatiques 1965 n°  12.

 

 

Bernard-Philippe Groslier (1926-1986), conservateur des monuments d’Angkor fut chargé en particulier de la restauration du site de Phimai et de Phanomrung.

 

 

Ces restaurations sont effectuées actuellement selon le procédé de l’anastylose, la science du relèvement des monuments anciens,  qui consiste à reconstruire un monument à partir de ses ruines, une espèce de puzzle en trois dimensions : le monument est rétabli avec ses propres matériaux, et selon les méthodes de construction propres à chacun que monument. Elle  s'autorise de l'emploi discret et justifié de pièces neuves, en remplacement des pièces manquantes, sans lesquels on ne pourrait remonter les éléments antiques. Par ailleurs, des matériaux nouveaux ont pu être utilisés, le ciment, par exemple, plus adéquat, par son aspect et sa plasticité, à l'esthétique des temples.

 

 

Si nous parlons de ces pionniers, n’ayons garde d’oublier évidemment Auguste Pavie (1847-1925)  dont les 11 volumes de ses comptes rendus de Mission publiés entre 1898 et 1919 de sa plume ou de celle des membres de la mission comporte de nombreuses analyses archéologiques.

 

 

Le général de Beylié (1849-1910) consacra au Siam un chapitre de son ouvrage sur l'Architecture hindoue en Extrême-Orient somptueusement illustré, en 1907.

 

 

Henri Parmentier (1871-1949) fut un spécialiste de l’architecture khmère. Ses communications furent multiples, par exemple « La construction dans l'architecture khmère classique » In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 35, 1935. pp. 243-311.

 

 

Un allemand, Oskar Frankfurter (1852-1922) mérite d’être cité, fondateur de la Siam Society en 1904, allemand d’une profonde érudition, connaissant pali et sanskrit, ce qui le rendait précieux pour les traductions épigraphiques, fut incarcéré à la déclaration de guerre de 1917 puis expulsé du Siam. Il avait commencé à classer l’immense collection des manuscrits palis de la bibliothèque nationale.

 

 

Mais nous sommes au XXIe siècle et l’archéologie thaïe est devenue adulte.

Ne revenons pas sur ce passé !

Les études archéologiques n'ont été entreprises par le Gouvernement siamois que depuis à peine un siècle. Le service chargé de ces recherches fut créé par un édit du roi Rama VI en date du 17 janvier 1924 et les travaux commencèrent l'année suivante. Le roi Rama VII portait portait un très vif intérêt aux questions touchant à l'histoire et à l'art de son pays, mais en fait, c'est son oncle, S. A. R. le Prince Damrong, qui fut l'âme des études historiques au Siam. A l'époque où il était encore ministre de l'Intérieur, le Prince collectionnait déjà, avec une érudition passionnée, les vestiges artistiques qu'il lui était donné de rencontrer au cours de ses tournées. Cet éminent homme d'état, savant autant qu'infatigable, fut la force agissante qui se donna sans compter aux recherches archéologiques. Une organisation homogène groupait, à partir de février 1926, sous la dénomination d'« Institut royal de littérature, d'archéologie et des beaux-arts », la Bibliothèque nationale, le Service archéologique, le Musée et l'ancien Département des Beaux-Arts. La présidence de cette institution fut donnée naturellement à S.A.R. le Prince Damrong. Le 14 novembre 1926, S. M. le Roi Rama VII inaugurait le Musée national. Depuis ce Musée a conquis une place que l'on peut considérer comme l'une des plus importantes parmi les Musées se rapportant à l'Extrême-Orient. Et c'est grâce à la cohésion des services groupés sous le nom d'Institut royal, que l'étude de l'archéologie au Siam a pu, d'un bond extrêmement rapide, prendre cette place prépondérante.

L’immense contribution de nos compatriotes savants, archéologues et architectes en ce XXI siècle  et la collaboration active entre les français et les Thaïs fait l’objet d’un chapitre circonstancié dans l’ouvrage bilingue publié sous l’égide de l’Ambassade de France en 2021, à diffusions malheureusement restreinte « Deux siècles de relations franco-thaïlandaises » - สองศตวรรษแห่งความสัมพันธ์ระหว่างประเทศางฝรั่งเศสและประเทศไทย (ISBN 978-974-641-785-3). La collaboration entre les Français du CNRS en particulier et les universitaires thaïs de l’Université Siiapakorn essentiellement est présentement sans failles.

 

 

SOURCES

 

Les ouvrages ou les articiles que nous citons sont numérisés soit sur le site de la BNF soit sur le site persée.fr. La qualité des photographies du début du siècle dernier n'est pas toujours au rendez-vous

 

Partager cet article
Repost0