Il n'y a pas de « Génèse » bouddhiste. La traduction thaïe des textes chrétiens traduit le mot par Phatomkan (ปฐมกาล), le début des temps. Pathom utilisé ut singuli, c'est l'origine, les débuts.
Pour les bouddhistes « orthodoxes », le fait de croire en la création du monde par un être suprême conduit à un manque d'effort dans la pratique et à l'inaction. Plusieurs textes affirment que le monde est sans dieu créateur. En l'absence de transcendance divine s’exprimant à travers un dieu monothéiste, le bouddhisme est mieux placé pour ne pas imposer aux autres une vérité absolue et, partant, moins enclin à utiliser lau nom de « Dieu » comme « Vérité unique ». Par ailleurs historiquement, les églises bouddhistes ne détiennent pas de pouvoir temporel et un Vatican bouddhiste n’a jamais existé pas plus qu'une « sainte inquisition bouddhiste ».
Le bouddhisme, ne posant pas de dieu suprême par-delà le monde, n’a pas non plus senti le besoin de se doter d’un ou de récits mettant en rapport le dieu suprême et l’univers qu’il aurait créé. On pourrait donc dire qu’il n’y a pas à proprement parler de mythe de création dans le bouddhisme. Les bouddhistes ont pourtant développé à une époque ancienne un discours portant sur la formation et la transformation des univers.
Ayant hérité de croyances et de concepts uniques des cultures de la vallée du Mékong et du Lan Chang, la région de l'Isan au nord-est de la Thaïlande reste encore distincte des autres régions de la Thaïlande. Bien que les Isan partagent un héritage religieux bouddhiste avec d'autres parties du pays, un certain nombre de leurs croyances et coutumes traditionnelles pré-bouddhiques les rendent uniques par rapport au reste de la Thaïlande. Les Isan adhèrent à une religion populaire qui comprend des éléments religieux rudimentaires comme des croyances animistes primitives, le culte des ancêtres, des croyances, aux pouvoirs surnaturels, à la magie, aux amulettes, au temps propice, et enfin un mélange de brahmanisme et de bouddhisme. Incluse dans l'empire khmer pendant des siècles, dans celui Mon-Dvaravati, dans celui du Lan Chang, la région a absorbé des croyances antérieures à l'arrivée du bouddhisme. Le mérite, pour autant que cen soit un, est que par rapport aux religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme, Islam), le boudhisme ne répudie pas l'inclusion de ces croyances non-bouddhistes sans les considérer comme hérétiques, mais le bouddhisme n'est pas une religion et encore moins une religion monthéiste !
Naturellement, les habitants de l'Isan affirment sans hésiter qu'ils sont bouddhistes (phuttasatsanikason-พุทธศาสนิกชน)
...ou qu'ils respectent le bouddhisme (napthu phutthasatsana-นับถือพุทธศาสนา).
Ils ne sont pas gênés et ne voient aucun conflit entre prétendre être bouddhiste et suivre d'autres croyances et pratiques qui n'ont aucun lien avec les Trois pierre précieuses, Bouddha, le Dhamma et le Sangha. Leurs croyances spécifiques ne posent aucun défi au bouddhisme qui appartient presque entièrement à des considérations d'un autre monde.
Nous voyons dans leurs traditions (charit prapayni – จารีตประเพณี) ....
...apparaître en particulier les esprits (phi-ผี)...
...et les créatures célestes, mâles ou femelles (thevada-). Ne revenons ps sur ses sujets que nous avons abordés d'abondance.
La création du monde fut l'oeuvre de Phi-Tan (ผีแถน)...
... appelé aussi phaya tan (พญาแถน)ou tan fa luang (แถนฟ้าหลวง) que certains assmilent à Indra, le dieu créateur des hindouistes.
Cette histoire ou cette légende s'est transmise pendant des siècle par tradition orale avant de l'être sur les manuscrits en feuille de latanier en écriture Thainoi (ไทน้อย)...
...et serait toujours vivaces dans la région du Mékong sur ses deux rives. L'univers était alors composé de trois mondes : le ciel, la terre et l'enfer. La terre, composée d'eau, de terre et de ciel, a été créée par la Parole. Vinrent ensuite les formes de vie humaine et animale. Les premiers humains n'auraient ni religion ni croyance religieuse ni conscience de l'enfer. Est-ce dire qu'ils ne connaissaien alors encore pas le mal ? Ce chaos initial antérieur à l'apparition de la vie sur terre rappelle en tous cas de façon singulière celui que nous narre la Génèse ?
Cette lente évoltuon fut le fruit des mots, de la Parole, du Dharma (พระธรรม) c'est à dire du souffle divin. La Parole serait donc la vraie force à l'origine de toutes les formes de vie et de la nature elle-même ? Le souffle divin a fait naître l'eau et la terre, puis d'autres formes, les humains, les plantes et les animaux.
Ainsi virent sur terre le premier homme et la première femme, Pu Sangkasa (ปู่สังกะสา) et Ya Sangkasee (ย่าสังกะสี). Les similitdes avec le récit biblique sont troublantes puisque l'homme a été créé par l'action du verbe qui fit souffler le vent sur l'eau et la terre afin qu'ils naissent du chaos.
Il est impossible de ne pas faire le lien avec l'Evangile de Saint Jean « Au commencement était le verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. Il était au commencement auprès de Dieu. C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui »,
Il en est de même avec les Védas hindous. Elles rendent hommage au souffle autant que la génèse qui du chaos intial a fait naître le monde et l'homme. Les Védas et la Bible, séparés par plus de mille ans d’âge et plusieurs milliers de kilomètres, – l’antériorité et l’orientalité revenant aux Védas – partagent le même souffle,
commenter cet article …