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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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21 septembre 2021 2 21 /09 /septembre /2021 13:09

 

Les principales caractéristiques de l’éléphant sont sa force et sa constance. Il devient un symbole de force physique et mentale, ainsi que de responsabilité et de terreur. Il est actuellement le plus grand des animaux terrestres.

 

 

La mythologie indienne connait des éléphants volants et Airavata (Erawan pour les Thaïs)

 

 

l'éléphant blanc devenu le véhicule d’Indra et qui est né dans le barattage de l’océan lacté.

 

 

De là est né le culte dont bénéficient les éléphants blancs (en réalité albinos) qui ont en particulier le pouvoir de produire la pluie puisqu'ils sont identifiés comme étant des nuages contenant de la pluie. De là vient la croyance en l’éléphant volant. Dans la société indienne, les éléphants étaient considérés comme porteurs de chance et de prospérité. Ils appartenaient aux rois et étaient en particulier utilisés dans les guerres.

 

 

Dans le bouddhisme, l’éléphant est un symbole de force mentale. L'esprit incontrôlé est symbolisé par un éléphant gris qui peut se déchaîner à tout moment et tout détruire sur son passage. Après avoir pratiqué le dharma et apprivoisé son esprit, l’esprit qui est maintenant maîtrisé est symbolisé par un éléphant blanc fort et puissant, qui peut être dirigé où on veut et détruire tous les obstacles sur son chemin.

 

Dans l’iconographie bouddhiste, nous trouvons souvent la divinité à visage d’éléphant, Ganesh, émanation du bodhisattva Avalokitesvara.

 

 

Il est présent dans de nombreux templs thaïs, dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir. Il est descendu de la terre pure de Tushita (les royaumes de Katmandu)

 

La mythologie indienne connait des éléphants volants et Airavata (Erawan pour les Thaïs)

 

 

La mythologie indienne connait des éléphants volants et Airavata (Erawan pour les Thaïs) l'éléphant blanc devenu le véhicule d’Indra et qui est né dans le barattage de l’océan lacté. De là est né le culte dont bénéficient les éléphants blancs (en réalité albinos) qui ont en particulier le pouvoir de produire la pluie puisqu'ils sont identifiés comme étant des nuages contenant de la pluie. De là vient la croyance en l’éléphant volant. Dans la société indienne, les éléphants étaient considérés comme porteurs de chance et de prospérité. Ils appartenaient aux rois et étaient en particulier utilisés dans les guerres.

 

 

Dans l’iconographie bouddhiste, nous trouvons souvent la divinité à visage d’éléphant, en dehors de Ganesh. Il est présent dans de nombreux templs thaïs, dieu de la sagesse, de l’intelligence, de l’éducation et de la prudence, le patron des écoles et des travailleurs du savoir. Il est descendu de la terre pure de Tushita (les royaumes de Katmandu), sorti du ventre de sa mère sous la forme d’un éléphant blanc.

 

L’éléphant est le véhicule du Tathagata Aksobhya

 

 

et de la divinité Balabadra.

 

 

Il apparait aussi comme gardien des temples et de Bouddha lui-même.

 

 

 

Il fut longtemps, avant qu'il ne devienne tricolore, au centre du drapeau siamois.


 

 

Bouddha Shakyamuni se devait de naître comme éléphant dans certaines de ses incarnations précédentes.

SILAVANAGA JATAKA : La punition de la cupidité et de l'ingratitude

 

Ce jataka porte le numéro 72

 

Nous l'avons rencontré dans un article précédent (A 438 – DEUX PIEUX BOUDDHISTES S'IMMOLENT PAR LE FEU À BANGKOK EN 1790 ET 1816). Rappelons-le brièvement, il est un symbole du don de soi et du mépris qui s'attache à l'ingratitude et à la cupidité.

 

Le Bodhisattva était autrefois un éléphant. Il était tout blanc et magnifique. Il régnait sur un troupeau de quatre-vingt mille éléphants. Il découvrit un jour que certains d'entre eux étaient des malfaisants, il partit vivre seul. Un jour, un bucheron s'était perdu et le Bodhisattva l'entendit pleurer de désespoir et de peur de la mort. Il l'invita chez lui et le nourrit pendant plusieurs jours. Puis il l'emmena après l'avoir juché sur son dos jusqu'au chemin conduisant à la ville. À son retour, l'homme demanda aux artisans qui travaillaient l'ivoire s'ils lui achèteraient des défenses d'éléphant, ils répondirent évidemment par l'affirmative. Il prit alors une scie et retourna au repaire du Bodhisattva où il se plaignit de devoir vivre dans la pauvreté, et demanda donc au Bodhisattva l'autorisation de scier une partie de l'une de ses défenses pour la vendre. Bodhisattva accepta. Plus tard, l'homme revint affirmant que l'argent provenant de la vente de l'ivoire avait seulement permis de payer des dettes anciennes. Il supplia le Bodhisattva de lui donner le reste de ses défenses. Encore une fois, le Bodhisattva accepta. Saisi par l'avidité et la cupidité, l'homme revint une troisième fois et feint encore la pauvreté en disant qu'il avait besoin de s'emparer des racines des défenses. Le Bodhisattva le laissa faire. Mais alors qu'il rentrait chez lui, la terre s'ouvrit et les flammes de l'enfer l' entraînèrent dans les entrailles du monde. Un esprit des arbres qui le vit fit savoir à tous les esprits de la forêt qu'il n'y a rien au monde qui puisse satisfaire les êtres ingrats et cupides et qu'ils doivent être punis.

 

 

 

DUMMEDHA-JATAKA : L'irresistible ascension de l'empeureur Ashoka

 

Ce jataka porte le numéro 122.

 

Le Bodhisatta était né éléphant. Il était blanc et de toute beauté. En raison de cette beauté, le roi en fit sa monture royale. Un jour de fête, le roi orna la ville comme pour une cité de créatures célestes et, monté sur l'éléphant orné de tous ses atours, il fit une procession solennelle autour de la ville en compagnie d'un immense cortège. Tout au long de la route, les gens étaient émerveillés à la vue de cet éléphant sans pareil et s'exclamaient : « Oh quelle allure majestueuse ! quelles proportions ! quelle beauté ! quelle grâce ! » Tous ces éloges éveillèrent la jalousie du roi qui résolut de le tuer en le faisant jeter dans un précipice. Il convoqua alors le cornac et lui demanda si l'animal était suffisament dressé. « Il est bien dressé, Sire », dit le cornac. « Non, il n'est pas assez entraîné » dit le roi. Le cornac retorqua « Sire, il est bien entraîné ». Le roi dit alors « S'il est si bien entraîné, pouvez-vous le faire grimper au sommet du mont Vepulla ? ». « Oui, Sire » répondit le cornac. Le roi descendit alors du dos de l'éléphant et fit monter le cornac à sa place. Ils se rendirent au sommet de la montagne suivis par les courtisans. Le roi fit arrêter l'éléphant au bord d'un précipice. « Maintenant » dit le roi au cornac « s'il est aussi bien dressé que vous le dites, faites-le se tenir sur trois pattes ». Le cornac sur le dos de l'éléphant toucha juste l'animal avec son aiguillon en guise de signe et lui dit : « Salut ! Ma beauté, tiens-toi sur trois pattes ». « Maintenant, faites-le se tenir sur ses deux pattes de devant », dit le roi. Le Grand Être leva ses pattes postérieures et se tint seul sur ses pattes antérieures. « Maintenant sur les pattes arrière », dit le roi, et l'éléphant obéissant leva ses pattes antérieures jusqu'à ce qu'il se tienne sur ses seules pattes postérieures. « Maintenant sur une patte » dit le roi, et l'éléphant se tint sur une seule patte.

 

Voyant que l'éléphant ne tombait pas dans le précipice, le roi s'écria: « Maintenant, si vous le pouvez, faites-le se tenir en l'air ». Le cornac pensa alors « Le roi doit sûrement vouloir le faire tomber dans le précipice et lui faire rencontrer la mort ». Alors il murmura à l'oreille de l'éléphant : « Mon fils, le roi veut que tu tombes et que tu te tues. Il n'est pas digne de toi. Si tu as le pouvoir de voyager dans les airs, monte avec moi sur ton dos et vole dans les airs jusqu'à Bénarès ».

 

Le Grand Être, doté comme il l'était des pouvoirs merveilleux qui découlent des mérites qu'il avait acquis, s'éleva aussitôt dans les airs. Alors le cornac dit au roi : « Sire, cet éléphant, possède des pouvoirs merveilleux qui découlent de ses mérites, il est trop bon pour un être aussi insensé que vous : seul un roi sage et bon serait digne d'être son maître ».

 

Ainsi disant, le cornac assis sur le cou de l'éléphant, mit fin à cette réprimande et s'élevant dans les airs. Ils volèrent jusqu'à Bénarès et s'arrêtèrent en plein air au-dessus de la cour royale. « Regardez l'éléphant d'état qui est venu par les airs pour notre roi et plane au-dessus de la cour royale ». La nouvelle fut immédiatement transmise au roi qui sortit et dit: « Si vous êtes venus pour me voir, descendez sur terre » Le Bodhisattva descendit alors pour la plus grande joie du roi qui fit décorer la ville et installa l'éléphant dans une somptueuse écurie. Puis il divisa son royaume en trois parties, l'une pour le Bodhisattva, l'une pour le cornac et l'une pour lui. Sa puissance se développa par les vertus du Bodhisattva jusqu'à ce que toute l'Inde soit réunie sous son empire souverain. En tant qu'empereur des Indes, il fut charitable et ne fit que des bonnes œuvres jusqu'à sa mort.

 

Il est facile de voir dans ce jataka un écrit légendaire de l'ascension de l'empereur Ashoka et sa conquête de tous les royaumes indiens après sa conversion au bouddhisme.

 

 


 

KASAVA-JATAKA : L'habit ne fait pas le moins.

 

Ce jataka porte le numéro 221

 

Le Bodhisattva était venu au monde comme éléphant dans la région de l'Himalaya. Il était à la tête d'un troupeau de quatre-vingt mille éléphants sauvages et habitaient dans la forêt.

 

Un pauvre homme de Bénarès, voyant les artisans qui travaillaient l'ivoire leur demanda s'ils achèteraient des défenses d'éléphant s'il leur en menait et ils répondirent par l'affirmative.

 

Alors il prit une arme, et s'habillant d'une robe jaune, il prit l'apparence d'un Pacceka-Bouddha. Le Pacceka-Bouddha est celui qui a atteint la connaissance nécessaire pour atteindre le Nirvana, mais ne la prêche pas aux hommes.

 

 

Prenant position sur le trajet habituel des éléphants, il les tuait et en vendait les défenses à Bénarès et de cette manière gagnait sa vie.

 

Il arriva un moment qui approchait où il devrait tuer les derniers éléphants de la troupe du Bodhisattva. En effet, de jour en jour, les éléphants devenaient de moins en moins nombreux. Ils allèrent alors demander au Bodhisattva quelle était la raison de ces disparitions. Il l'avait compris. « Un homme », pensa-t-il, « se tient sur le passage habituel des éléphants en s'étant donné l'apparence d'un Pacceka-Bouddha ». Un jour, il décida de suivre ses congénères. L'homme vit le Bodhisattva, et se précipita sur lui avec son arme. Le Bodhisattva lui fit face et se disposait à le tuer mais vit la robe jaune qu'il portait. Il lui dit alors « Je devrais rendre hommage à cette robe sacrée, homme, elle est le drapeau de la sainteté, ne vous convient-elle pas ? Pourquoi la portez-vous ? ». Sans réponse, il se contenta de le réprimander et ne le tua pas par respect pour la robe qu'il portait. Il l'invita à ne plus jamais revenir car alors, il devrait le tuer.

 

 

 

UPAHANA-JATAKA : Le respect dû à nos maitres

 

Ce jataka porte le numéro 231.

 

Bien que le bodhisattva ne soit pas directement né comme éléphant, sa naissance comme cornac d'un éléphant porteur de pouvoirs magiques méritait que nous l'inscrivions dans cette liste. Si le bodhisattva était cornac, son éléphant ne devait pas être loin de l’état de bodhisattva.

 

Le Boddhisattva était donc autrefois cornac. Il enseignait à un jeune villageois comment dresser les éléphants, ne cachant aucune de ses connaissances, ce que font toujours tous les Bodhisattvas lorsqu'ils enseignent. Quand ses études ont été finies, l'étudiant souhaita travailler pour le roi, et le Boddhisattva alla au palais pour le faire embaucher. Le roi lui dit qu'il le paierait la moitié de ce que gagnait le Boddhisattva. L'étudiant répondit alors qu'il ne prendrait le travail que s'il gagnait la même chose que le Boddhisattva puisque celui-ci lui avait transmis l'intégralité de ses connaissances. Le roi lui répondait que s'il démontrait des compétences égales à celles du bodhisattva, il aurait un salaire égal. Une démonstration fut prévue pour le lendemain.

 

L'étudiant crut bien faire mais le bodhisattva avait passé la nuit précédente à enseigner de nouvelles instructions à l'éléphant en sorte que toutes les actions soient inversées par rapport aux mots. L'éléphant se coucha lorsqu'il entendit « Debout ! », ramassa quelque chose quand il entendit « Laissez tomber ! ». Quand il entendit « Allez ! » il recula. Quand il entendit « Reculez ! », il avança.

 

La foule fut impressionnée par le bodhisattva et en colère contre l'étudiant qui avait manqué de respect à son maître en prétendant être devenu son égal. Ils lui donnèrent des coups de bâton et lui jetèrent des pierres. Le bodhisattva s'adressa alors au roi, lui disant que si la plupart des hommes bénéficient de son apprentissage, celui-là avait apporté le mal. Pour lui, la connaissance était comme une chaussure mal faite qui faisait mal parce qu'elle ne lui allait pas. Quand le bodhisattva termina son discours, le roi le combla d'honneurs.

 

 

 

LAṬUKIKA-JĀTAKA : Nous avons la mort que nous avons mérité ou nous avons souvent besoin d'un plus petit que soi.

 

Ce jataka porte le numéro 357.

 

Le Bodhisattva était né jeune éléphant et en grandissant une bête de toute beauté. Il devint le chef d'un troupeau de quatre-vingt mille éléphants et habitait dans l'Himalaya. A cette époque, une caille pondait ses œufs dans l'aire des éléphants. Lorsque les œufs étaient prêts à éclore, les jeunes oiseaux cassaient les coquilles et sortaient. Avant que leurs ailes n'aient poussé, et quand ils étaient encore incapables de voler, le Grand Être avec sa suite de quatre-vingt mille éléphants, en allant chercher de la nourriture, vint à cet endroit. En le voyant, la caille pensa : « Cet éléphant royal va piétiner mes petits et les tuer. Je vais implorer sa clémence pour la défense de ma progéniture ». Alors elle leva ses deux ailes et, debout devant lui dit «  Seigneur de la forêt, je ne suis qu'un chétif oiseau, je te rends hommage de mes ?


 

Le Grand Être lui répondit « Caille, ne t'inquiètes pas. Je protégerai ta progéniture ». Et se tenant au-dessus des jeunes oiseaux, tandis que les quatre-vingt mille éléphants passaient, il s'adressa ainsi à la caille : « Derrière nous vient un éléphant solitaire et malfaisant prends garde à la sécurité de ta progéniture » et sur ses mots il la quitta. La caille alla à la rencontre de l'autre éléphant et avec les deux ailes levées faisant un salut respectueux, elle lui dit : «  Toi, ô roi de la forêt, je te salue et te rends hommages mes ailes levées, je ne suis qu'une misérable caille, épargnes ma tendre progéniture ». L'éléphant lui répondit «  je tuerai tes petits, caille; ma patte gauche à elle seule peut en écraser facilement des milliers ». En disant cela, le misérable, de sa patte écrasa les jeunes oiseaux qui venaient d'éclore et s'éloigna en fanfaronnant.

 

La caille assise sur une branche d'arbre dit : « Alors, partez et claironnez, vous verrez très bientôt ce que je vais faire. Vous ne savez pas quelle différence il y a entre la force du corps et la force de l'esprit. Eh bien, je vais vous donner cette leçon. Vous avez tué mes petits mais je peux vous faire du mal ».


Elle était liée d'amitié avec un corbeau qui lui demanda après qu'elle lui eut tendu quelques services. « Que puis-je faire pour vous ? ». Elle lui répondit «  Je n'attends qu'une chose, c'est que vous alliez de votre bec crever les yeux de cet éléphant malfaisant ». Ainsi fit le corbeau. La caille était également liée d'amitié avec une mouche bleue qui lui demanda/ « Que puis-je faire pour vous ? »

 

Elle lui répondit «  Les yeux de cet éléphant malfaisant sont crevés, allez y pondre vos œufs ». C'est ce que fit la mouche.

 

La caille avait également une grenouille pour amie qui lui demanda quel service elle pouvait lui rendre. Elle lui répondit « Cet éléphant voyou est devenu aveugle et va chercher à boire. Poussez un coassement au sommet d'une montagne, et quand il sera monté, redescendez et croassez au fond du précipice ». Ainsi fit la mouche. L'éléphant était devenu aveugle, ses yeux étaient mangés par les asticots et il était fou de douleur. La grenouille poussa son coassement au sommet de la montagne. L'éléphant pensa : « Il doit y avoir de l'eau là-bas » et il gravit la montagne. Puis la grenouille descendit et, au fond du précipice, coassa à nouveau. L'éléphant pensa : « Il y aura de l'eau là-bas » et s'avança vers le précipice, et y tomba et fut tué. Quand la caille apprit sa mort, elle se contenta de dire «  Ses actes lui ont valu de mériter la mort ».

 

Le thème «On a souvent besoin d'un plus petit que soi » et été largement exploité par le bon La Fontaine, par exemple « Le lion et le rat », «La Colombe et la Fourmi. « Le Lion et la Souris reconnaissante », « La Fourmi et la Colombe ». Le sujet provient de fables d'Esope. Il est dommage qu'il n'ait pas connu ce conte qui a beaucoup plus de force et dépit de sa cruauté.


 

 

 


 

MATI-POSAKA-JATAKA : Les vertus de l'amour filial,


 

Ce jataka porte le numéro 455,

Le Bodhisattva était né éléphant dans une région de l'Himalaya. Tout blanc il était, une bête magnifique, et un troupeau de quatre-vingt mille éléphants l'entourait. Malheureusement, sa mère était aveugle. Il demandait à ses éléphants de ramasser des fruits à son intention mais ils n'en faisaient rien se contentant de les manger. Lorsqu'il s'en aperçut, il décida de quitter le troupeau pour s'occuper de sa mère. Ainsi une nuit à l'insu des autres, il partir avec elle vers le mont Caṇḍoraṇa et il l'installa dans une grotte dans les collines et au bord d'un lac. Or, un bucheron qui habitait Bénarès, se perdit dans cette région et ne pouvait se repérer. Il se lamentait à grand bruit. En l'entendant, le Bodhisattva se dit : « Il y a un homme en détresse et il ne pourra pas nous nuire pendant que je suis ici ». Alors il s'approcha de l'homme qui s'enfuit effrayé. Voyant cela, l'Éléphant lui dit : « Homme ! Tu n'as rien à craindre de moi, ne t'enfuis pas, mais dis pourquoi tu te promènes en pleurant ? ».

« Monseigneur » déclara l'homme, « Je me suis égaré depuis sept jours. »L'éléphant lui dit : « Ne crains rien, homme, car je te mettrai sur le chemin qui conduit vers les hommes ». Puis il le fit asseoir sur son dos, le transporta hors de la forêt, puis revint chez lui.

Ce méchant résolut d'aller dans la ville et d'en parler au roi. Il marqua alors les arbres, repéra les collines puis se dirigea vers Bénarès. À cette époque, l'éléphant blanc du roi venait de mourir. Le roi fit proclamer à coups de tambour : « Si quelqu'un a vu quelque part un éléphant convenable et propre à la chevauchée du roi, qu'il le déclare ! ». Alors cet homme se présenta devant le roi et dit : « Moi, seigneur, j'ai vu un éléphant magnifique, tout blanc, digne d'être monté par le roi ».

Le roi envoya avec l'homme pour servir de guide avec une grande troupe de fidèles.

Quand le Bodhisattva les vit guidés par le bucheron, il pensa, « Ce danger est sans doute venu de nul autre que cet homme mauvais. Mais je suis très fort ; je peux disperser même mille éléphants ; dans la colère je peux détruire toutes les bêtes qui portent l'armée de tout un royaume. Mais si je cède à la colère, ma vertu sera entachée. Ainsi, aujourd'hui, je ne serai pas en colère ». Après avoir pris cette résolution avec résignation, il courba la tête et resta immobile.

Il fut alors conduit en sept jours jusqu'à Bénarès.

La mère du Bodhisattva voyant que son fils ne venait pas pensa qu'il devait avoir été capturé par les troupes du roi, et qu'elle ne pourrait se nourrir des fruits qui continuaient à pousser sur les arbres.Un courrier prévient le roi de l'arrivée de l'éléphant blanc. Le roi fit décorer la ville et installa une écurie ornée de festons et de guirlandes. Il fit encore préparer toutes sortes de nourritures fines et délicieuses pour le Bodhisattva qui les refusa. Il répétait « Sans ma mère, je ne mangerai rien ». Le roi le pria et le Bodhisattva lui dit « Ma mère est misérable et aveugle près du Caṇḍoraṇ et incapable de se nourrir ». En entendant cela, le roi lui rendit la liberté. Le roi, émerveillé de la puissance de cet amour filial fit construire une ville non loin du lac et fit entourer le Bodhisattva et sa mère d'une foule d'esclaves pour les servir. Par la suite, lorsque sa mère mourut et que le bodhisattva eut célébré ses obsèques, il s'en alla dans un monastère appelé Karaṇḍaka. En ce lieu, cinq cents sages vinrent s'y réfugier. Le roi fit sculpter en pierre une reproduction du boddhisattva.

 

 

Depuis lors, les habitants de toute l'Inde se réunissent chaque année pour exécuter ce qu'on appelle le festival des éléphants.Depuis lors, les habitants de toute l'Inde se réunissent chaque année pour exécuter ce qu'on appelle le festival des éléphants.

 

 

CHADDANTA JATAKA : Les méfaits de la jalousie


Il porte le numéro 514

 

Nous l'avons rencontré dans un article précédent (A 438 – DEUX PIEUX BOUDDHISTES S'IMMOLENT PAR LE FEU À BANGKOK EN 1790 ET 1816). Il est certainement l'un des plus connus des jataka, a fait l'objet de multiples versions dont bon nombre à l'usage des enfants,

 

 

Rappelons-le brièvement :

 

Le Bodhisattva était né en tant que roi des éléphants porteur de six défenses de couleur différentes. Son corps était d'un blanc éclatant et son visage et ses pieds de couleur rouge. Il vivait dans une grotte dorée et avait deux reines. Un jour, alors qu'il se tenait entre les deux, il frappa un arbre en fleurs. Les fleurs tombèrent sur sa reine préférée et des brindilles mélangées à des fourmis rouges tombèrent sur l'autre ce qui la mit en colère et la rendit folle de jalousie. Une autre fois, en se baignant dans le lac, lI donna une fleur de lotus à sa reine préférée mettant l'autre en rage. Elle décida de mourir volontairement de faim et de renaître en tant que reine chez les hommes ce qui lui permettrait d'envoyer un chasseur pour tuer le Bodhisattva. Devenue princesse, elle épousa un roi et devint reine consort. Elle se souvenait de sa vie antérieure et après un odieux stratagème, elle put à grands renforts de récompenses et de promesses, envoyer un chasseur pour tuer le Bodhisattva. Au terme d'un long voyage, vêtu d'une robe de moine, il atteignit le repaire du Bodhisattva et lui envoya une flèche empoisonnée. Ne pouvant tacher son karma d'une colère, il raconta l'histore au chasseur et se laissa mourir après avoir lui-même coupé ses défenses pour qu'il les ramène à la reine. Le chasseur revint au palais, donna les défenses à la reine mais lui reprocha avec véhémence sa haine du Bodhisattva. Elle fut alors remplie de remords et de chagrin et mourut ce jour-là.

 

 

 

 

 

 

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