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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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Pourquoi ce blog ?

  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 03:01

31592 175117134 empire lao conquis par le grand roi fa ngumL’ISAN  au temps des royaumes laos de Lang Xang, de Vientiane, de Luang Prabang et de Champassak.

 

Après le déclin de l' empire kmer à partir du XIIIème siècle, l'Isan  a vu passé de multiples armées (et bandes armées) mais avec l’affaiblissement du Royaume de Sukkothaï et la formation du royaume laotien du Lan Xang et de Vientiane, la  Région sera de plus en plus colonisée par les migrants laotiens.


Naissance du « Laos »

Le prince fa Ngum, originaire de Xieng Dong-Xieng Thong.est chassé très jeune par son père, chef thaï du Haut Mékong, d’une longue lignée de chefs de la principauté du Muong Xua, connue plus tard sous le nom de Luang Prabang, Il se réfugie à la Cour d’ Angkor, où il est éduqué. Il épouse une princesse kmère, parente du Roi. 

Entre 1340 et 1350, Fa Ngum prend le commandement d'une armée khmère et entreprend d'unifier le Laos. Il s'empare du Bassac (Champassak) et de Xieng Khouang et finalement, en 1353, s'installe sur le trône à Xieng Tong.

 

fa ngun

Il se fait sacrer roi à Luang Prabang (1353), puis revient occuper Vientiane. Il étend ses possessions jusqu'au Yunnan et au nord-est du Siam. Il fonde ce qu’on va  appeler le royaume du Lan Xang,  constituant pour la première fois dans l'histoire de la région un territoire laotien uni. Le nouveau royaume est baptisé Lan Xang Hom Khao, ou littéralement « Le Royaume du Million d'Éléphants et du Parasol Blanc ». La capitale est presque tout naturellement installée à Muang Seua, et une nouvelle religion est proclamée pour tout le royaume, le bouddhisme Theravada que Fa Ngum rapportait de son séjour kmer.

Le nouveau royaume connaît soixante ans de prospérité avant de décliner durant près d'un siècle, vacillant aux mains de souverains trop rapidement remplacés (31 rois jusqu’en 1707.On ne compte pas moins de sept monarques entre 1416 et 1438, et six encore entre 1479 et 1520, dont.Mahaupahat (règne sous la domination birmane  (1574-1580), Saensurin (1580-1582) (règne interrompu par une brève occupation birmane) et Nakhon Noi   (règne aussi sous la domination birmane) (1582-1583).

 

Toutefois, il faut noter le rôle du roi Phothisarat  (1520-1548). Il relève le pays de ses ruines, étend son influence sur le Lan Na (1548), installe sa nouvelle capitale à Vientiane. Il guerroie contre Ayutthia, la capitale du Siam de l’époque Vientiane

C’est en 1520 que Phothisarat décida de transférer les centres politiques et administratifs du royaume à Wieng Chan (Vientiane), inquiété par la possibilité d’une invasion birmane.   (Luang Prabang ne fut donc, dans les faits, capitale du Laos que durant 170 ans mais conservera historiquement une ascendance dans la vie politique du pays (coexisteront d’ailleurs longtemps plusieurs rois au Laos : celui de Wieng Chan, celui de Champassak et celui de Luang Prabang, parfois amis, parfois ennemis !).  

La disparition (vers 1548) du roi Phothisarat est suivie d'une attaque des Birmans, qui prennent Vientiane en 1574 et imposent leur suzeraineté. (il y avait eu en 1479, les Thais Noirs, et en 1525,  les Annamites).

Le pays vit alors une longue période d'anarchie, qui prendra fin avec l'arrivée sur le trône de Souligna Vongsa (Suliyavongsa) [1637-1694].

 

souligna vongsa

Ce souverain, qui règne cinquante-sept ans, rétablit la paix dans le royaume et assure de bonnes relations avec l’Annam ; il épouse une princesse vietnamienne, et les deux pays fixent leur frontière. Sous son long règne, le Laos reçoit la visite d'Européens, parmi lesquels le commerçant hollandais Gerrit Van Wuysthoff (1641) et le jésuite italien Leria (1641-1647).

La mort de Souligna Vongsa (1694) entraîne entre ses descendants une querelle qui va mettre fin à l'unité et à l'indépendance du Laos pour plus de deux siècles pour voir coexister, au début du XVIIIe s. les royaumes de Vientiane, de Luang Prabang et de Champassak.

Ce dernier passera vite sous la suzeraineté siamoise. Celui de Luang Prabang, affaibli par ses rivalités avec Vientiane, est envahi par les Birmans (1753) au cours de leur campagne contre le Siam, puis mis à sac une seconde fois (1771).

Bien qu’allié de la Birmanie, le royaume de Vientiane signe un traité d'alliance avec le Siam trois ans plus tard, mais est envahi et conquis par le général Phraya Chakri (futur roi  Rama 1er) en 1778. Le pays et la capitale sont pillés, le bouddha d'émeraude est amené à Bangkok. Vientiane passe à son tour sous la suzeraineté siamoise. (réaffirmée en 1836).

 

De ce jour, Bangkok intronisera les rois laotiens et intégrera leurs troupes dans ses armées. Le roi Anou, qui règne de 1805 à 1828, et qui a été placé sur le trône par les Siamois, tente de secouer cette tutelle. Il obtient d'abord de Bangkok pour son fils le trône de Champassak, où il vient d'écraser une révolte des tribus khas (1819). En 1826, croyant le Siam menacé par la guerre anglo-birmane, il marche sur Korat et Bangkok. Il est arrêté par le général Bodin (sur ordre de Ram III), qui contre-attaque et s’empare de Vientiane en 1827. Il rase la ville et déporte ses habitants en Isan. Plus de six mille familles sont exilées sur la rive droite du Mékong, en territoire siamois. Quant au roi Chao Anou, vaincu, il fuit vers Annam (Vietnam). Il est capturé et transféré à Bangkok où il mourra en captivité. 

Là encore je n’ai pas encore trouvé d’étude qui analyse ces déportations, ni comment se décident  les nouvelles localisations, se font les nouvelles installations. Mais une chose est sûre : l’Isan devient de plus en plus Lao.

Un livre d’Etienne Aymonier  « NOTES SUR LE LAOS », (Saïgon, Imprimerie du Gouverneur) de 1885 nous donne toutefois une idée de l’organisation des nouvelles provinces, districts, villages et comment s’exerce la suzeraineté siamoise (Cf. l’analyse de cette étude en notre Isan 11 ).

L’ Isan se vit comme un pays essentiellement lao avec des minorités kmers, kouis … mais un pays éclaté sans roi reconnu, ni pouvoir central .

 

Le pouvoir siamois n’intervient pas pour imposer ses mœurs, ses coutumes, ses  valeurs et laissent les Laotiens  vivre en Laotiens. Il reconnait la hiérarchie et les pouvoirs des chefs lao à travers une procédure évidemment établie par la Cour, qui doivent accepter en retour leur vassalité, qui prend essentiellement les formes du respect de la hiérarchie et du cérémonial siamois, le paiement de capitation /tribut annuel adapté aux ressources  des différentes régions  et le recours à la justice siamoise  pour les conflits majeurs. 

 

L’ISAN était vu désormais comme une province surtout lao, vassal du Roi du Siam, mais à l’Est, des populations kmères de l’ancien Empire demeuraient, augmentées par des déportations successives.

 

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Nota. Une  étude de Michel Lorrillard « VIENTIANE ET LE MÉKONG, Situation de la ville dans l’espace régional et la longue durée » montre les limites de notre présentation des  Royaumes laos. Mais c’est toute la différence entre un véritable chercheur et un débutant.

Il est symptomatique que depuis le début des recherches historiques sur la vallée moyenne du Mékong, ce sont des sources écrites européennes qui, d’une façon quasiment exclusive, ont été utilisées pour donner un éclairage sur le passé de Vientiane. Le récit de voyage de Gerrit van Wuysthoff – marchand hollandais qui a séjourné dans la capitale du Lan Xang du 5 novembre au 20 décembre 1641 – est devenu une référence incontournable pour les livres d’histoire sur le Laos. Plus récemment, on s’est intéressé également à l’ouvrage du père de Marini et, à travers lui, au témoignage laissé par un autre missionnaire jésuite italien, le père Léria.

 Ces documents, certes précieux pour la connaissance de la civilisation lao, n’ont cependant pas été traités avec la rigueur scientifi que que nécessite la discipline historique. Ce sont au départ des textes relativement limités dans leur objet, puisque le premier est tout entier centré sur des questions commerciales, alors que le second consiste essentiellement en une violente critique de la pratique religieuse en pays lao. Leur interprétation rapide et exagérée a notamment servi de base à une affi rmation qui est vite devenue un dogme, à savoir que le XVIIe siècle, et en particulier le règne du roi Suriyavongsa, avait été pour le Lan Xang et sa capitale Vientiane un véritable âge d’or – une thèse qui n’est en rien  confi rmée par les documents en langue vernaculaire.

 

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