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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 03:01

cushman" Les Chroniques royales d’Ayutthaya" dans une traduction synoptique  de Richard D. Cushman.**


Nous comprenons aujourd’hui pourquoi S. Dovert* s’est référé au travail monumental de Richard D. Cushman** The Royal Chronicles of Ayutthaya. Nous avions trouvé là NOTRE REFERENCE pour écrire l’Histoire du royaume d’Ayutthaya. David K. Wyatt*** expliquait dans sa préface en quoi consistait le travail ambitieux et énorme accompli par Cushman.


150px-David K. Wyatt


Il n’a ni plus  ni moins traduit en 20 ans, jusqu’ à sa mort en 1991, toutes les chroniques connues concernant le royaume d’Ayutthaya (1351-1767), à savoir les 7 versions et des fragments édités en thaï dans les années 60. Mais il a de plus -d’où le titre- présenté ces versions de façon synoptique, afin que nous puissions comparer les divergences et les variations  entre les versions  quand elles existent. (précise Wyatt). Mais Wyatt nous apprend, qu’il a reçu le manuscrit de la famille, et qu’il a effectué lui-même la mise en chapitres et sections.

AAmanuscrits


Nous avons ainsi onze chapitres - ou livres- et chaque chapitre contient un nombre variable de sections, chacune d'elles ayant un titre selon le contenu du passage. Nous avons  ainsi 554 sections qui ont été délimitées et nommées. 

 

1. La structure proposée n’est donc pas thaïe, mais elle a le mérite de la lisibilité et permet surtout de distinguer dans les 11 chapitres :

  • Quels sont les rois qui ont droit à un chapitre, et mesurer ainsi leur importance dans l’Histoire thaïe ?
  • A contrario quels sont ceux, parmi les 33 connus,  qui ont laissé peu de traces dans la mémoire  thaïe ?
  • Les périodes relatées et les périodes « silencieuses ».
  • Mais surtout les dates et les événements majeurs retenus de l’histoire d’Ayutthaya.

 

Ch. 1. Au début d’Ayutthaya  (… -1351-1548)

(Une période de 197 ans (1351-1548) pour 15 rois nommés)

23 p.,  29 s/c (s/c : sous-chapitres ou sections).

Légendes (9p.) et 1351- 1548, 15 p.  pour 15 rois nommés (plus l’ « usurpateur » Khun Warawongsa, juin-juillet 1548)  


Ch. 2. Le roi aux éléphants blancs.

Le roi Cakkrapat (1548-1569)

47p., 59 s/c,  11 ans


Ch. 3. Roi Thammaracha, 1569-1590. 

46p., 51s/c, 21 ans 


Thammarachat


Ch. 4. Le roi Naseruan, 1590-1605. 

73p., 47s/c, 25 ans


 

naresuan


Ch. 5. Les rois du début du XVII ème siècle, 1605-1656. 

33p., 11s/c, 8 rois nommés, 51 ans


Ch. 6. Le roi Naraï, 1656-1688, et ch. 7. Le roi Naraï, 1656-1688) (suite). 

95p., ch. 6, 38 s/c et ch. 7, 26s/c soit 64 s/c pour le roi Naraï. 32 ans


Ch. 8. Le roi Phetracha, 1688-1703. 

59p., 75 s/sc, 15 ans


Ch. 9.  Luang Sorasak (le roi Süa) et le roi Thai Sa. 

Le roi Süa, « le roi tigre »1703-1709, et el roi Sa 1709- 1733

35p., 53s/c, 30ans


Ch. 10 Le roi Borommakot, 1733-1758.

59p., 51s/c, 25 ans


Ch11. Les derniers rois d’Ayutthaya, 1758-1767. 

Le roi Uthumphon (13avril-mai 1758), roi Suriyamarin (mai 1758- 7 avril 1767),

 60p., 76s/c, 19 ans

arbre


2. Une première remarque. 

Les 7 versions (plus une, fragmentaire), justifient déjà notre travail présenté préalablement, qui s’étonnait devant les multiples versions. La traduction de Cushman ne prend pas en compte les interprétations et l’épigraphie. La traduction prend pour acquis le corpus thai édité, et ne fait aucune référence aux originaux.  La structure proposée par Wyatt nous parait étonnamment précise par les dates affichées !


Bref, il y a toute une série de questions qui peuvent surgir au préalable.

 

Lagirarde par exemple, s’il reconnaît la traduction de Cushman comme  la seule des  longues chroniques à jamais avoir vu le jour et salue ce travail monumental qui constitue la référence incontournable, regrette qu’il n’ait laissé « apparemment la moindre trace personnelle de la problématique qui fut la sienne ou des questions et des problèmes techniques qui se posèrent à lui. » et qu’il ne pût consulter les documents originaux. Il indique  avec des exemples que « La traduction n'est donc pas seulement faible, elle est parfois totalement inexacte ». (Cf. en note la référence et  quelques extraits. ***)


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3. Une première observation de la table des matières.


On peut déjà faire quelques observations avant de  de lire les événements retenus pour chaque période.

  • On voit apparaitre les fameux 33 rois du royaume d’Ayutthaya ( (plus celui qui est  toujours nommé l’ « usurpateur » Khun Warawongsa (juin-juillet 1548)
  • Le 1er chapitre, avec 23 pages couvre  15 rois sur une période de 197 ans de 1351 à 1548 (plus les légendes). Curieusement le fondateur du royaume U thong n’a pas droit à un chapitre particulier et est  intégré dans le 1er chapitre avec les autres 14 autres rois.
  • On peut donc avoir le sentiment que ce passé est oublié, et que l’Histoire du royaume commencerait en 1548, avec les rois Cakkrapat, Thammaracha, et Naseruan, un retour dans l’oubli avec « les rois du début du XVII ème siècle » 1605-1656 (8 rois en 33p.), et l’arrivée du roi Naraï en 1656.
  • 8 rois ont droit à un chapitre avec leur nom.

Les rois Cakkrapat (1548-1569) (ch.2), Thammaracha (1569-1590) (ch.3),  Naseruan (1590-1605) (ch. 4), Naraï, (1656-1688) (ch. 6 et 7), Phetracha, (1688-1703) (ch.8), Borommakot 1733-1758 (ch.10), Süa, « le roi tigre » (1703-1709) et Thai Sa (1709- 1733) (tous deux dans le chapitre 9)

  • La période historique la mieux couverte est donc  la deuxième moitié du XVI ème siècle. (1548-1605) (Ch 2, 3, 4. Trois  rois, 119 pages) et la deuxième moitié du 17 ème siècle (154p.), avec une place prépondérante  pour le roi Naraï (95p.). Elle correspond en effet à l’ouverture du royaume d’Ayutthaya avec l’extérieur (Cf. Nos relations franco-thaïes).
  • Une Histoire du royaume qui laisse donc  dans l’ombre de nombreux rois et de nombreuses périodes. Elle implique que nous ne pourrons pas traiter ou si peu de nombreux règnes faute de documents.

 

4. D’où une autre présentation possible (qui tient compte de cette disparité)   :

 

1/ De l’origine au milieu du XVI ème siècle.(23 pages)

Ch 1 : 1351-1548, 23 pages pour 197 ans,  15 rois


2/ La deuxième moitié du XVI ème siècle. (1548-1605) (Ch 2, 3, 4. Trois  rois, 119 pages)

  • Les rois Cakkrapat (1548-1569), Thammaracha (1569-1590), et Naseruan (1590-1605).

 

3/ Le 17 ème siècle. (187 p.)

  • Ch 5 : Volontairement nommés « Les rois du début du XVII ème siècle, 1605-1656. »,  33p., pour 8 rois nommés
  • Le roi Naraï, 1656-1688 (ch. 6 et 7) (95 p.) et le roi Phetracha, 1688-1703.(ch.8) (59p.).  

4/ Le 18 ème siècle.(154 p.)

  • Le roi Süa, « le roi tigre » 1703-1709, et le roi Thai Sa 1709- 1733
  • Le roi Borommakot, 1733-1758.
  • Les derniers rois d’Ayutthaya, 1758-1767. (Le roi Uthumphon (13avril-mai 1758),et le  roi Suriyamarin (mai 1758- 7 avril 1767 (fin d’Ayutthaya) )

 

5. 554 sections « officielles » pour écrire l’Histoire d’Ayutthaya.


Si 11 chapitres structurent donc  l’histoire d’Ayutthaya, nous avons indiqué que chaque chapitre avait un nombre variable de sections, pour arriver à un total de 554 sections. Il faudrait maintenant observer leur titre, les noms, les événements, les dates  qui ont été retenus pour chaque chapitre.


Nous le ferons au fur et à mesure de « notre » Histoire du royaume d’Ayutthaya, et pour commencer, et pour en finir avec la fondation d’Ayutthaya, vérifions ce qui a été écrit sur la fondation d’Ayutthaya. 


Maintenant si nous sommes assurés avec le travail de  Cushman, d’avoir LA REFERENCE, pour connaître l’Histoire du royaume d’Ayutthaya, il n’est pas sûr, que celle-ci soit convaincante.

 

 

______________________________________________________________________

 

*Cf. notre article 39. Dovert, in Thaïlande contemporaine, qui se mettait sous l’autorité de Richard D. Cushman : « Mais on se référera surtout au travail monumental de Richard D. Cushman, The Royal Chronicles of Ayutthaya ». 


**A Synoptic Translation by Richard D. Cushman, The Royal Chronicles of Ayutthaya,  Edited by David K. Wyatt, The Siam Society, Under Royal Patronage, 2006.

 

 

***Quelques extraits de Lagirarde présentant le livre de Cushman,  Chronicle of the Kingdom of Ayutthaya 

 

Citer ce document / Cite this document :

Lagirarde François. Chronicle of the Kingdom of Ayutthaya (Phraratchaphongsawadan Krung Si Ayuthaya). The British Museum

Version__**__ Richard D. Cushman : The Royal Chronicles of Ayutthaya. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.Tome 88, 2001. pp. 388-394.

 

 

Chronicle of the Kingdom of Ayutthaya (Phraratchaphongsawadan Krung Si Ayuthaya) The British Museum Version [Reproduction photographique du manuscrit de la Chronique ď Ayutthaya copié en 1805 et conservé à la British Library de Londres avec une introduction de David K. WYATT et une préface de Yoneo ISHII], Tokyo,The Centre for East Asian Cultural Studies for Unesco (Bibliotheca Codicum Asiaticorum 14), 1999, ix + xx + 607 p.

 

british museum


Richard D. CUSHMAN, (une traduction synoptique de), The Royal Chronicles of

Ayutthaya, [manuscrit édité et introduit par David K. Wyatt], Bangkok, The Siam Society, 2000, 556 p., index.

 

Voici deux livres indissociables publiés, par le meilleur des hasards, à un très court intervalle : le premier reproduit l'original d'une chronique historique du royaume ď Ayutthaya (le manuscrit dit « du British Museum ») et le second offre la traduction comparée de la quasi-totalité des chroniques d'Ayutthaya, y compris cette version du British Museum (conservée à la British Library). Deux livres qui devraient donc tout naturellement se retrouver sur la table de travail de l'historien de la Thaïlande, ou plutôt du Siam, si l'on entend par Siam le royaume d'Ayutthaya fondé en 1351 et qui s'effondra en 1767.


 papiers

 

 BMV et RCAC sont donc des publications essentiellement documentaires qui présentent des sources brutes, d'accès difficile. Ces sources sont plutôt réservées à l'usage du chercheur qui saura tenter lui-même leur interprétation même si la lecture de RCAC est parfaitement possible pour quiconque s'intéresse aux fresques historiques d'un point de vue, disons, littéraire. Dans ce cas les amateurs d'épopée, voire de fiction historique, ne seront pas déçus. Ceux-ci ont d'ailleurs été comblés cet été 2001 avec la sortie du film Suriyothai, grande fresque hollywoodienne qui retrace les événements tragique de l'an 1549 et le sacrifice de la reine du même nom. De grandes parties du scénario du film – une commande royale - ont été d'ailleurs tirées des chroniques .

 

BMV et RCAC ont sans aucun doute été publiés dans le but de devenir des références incontournables.

 

D'une certaine façon ces deux publications ne peuvent qu'y réussir puisque :

 

1) aucun document de l'importance de BMV n'était directement accessible aux chercheurs

2) la traduction de Cushman est la seule des longues chroniques à jamais avoir vu le jour. Il est seulement regrettable que la présentation de documents historiques de cette importance se fasse sans fournir les outils nécessaires à leur étude car ces lourds ouvrages qui présentent des matériaux scientifiques, des données à l'état brut, exigent une lecture des plus actives. Ce sera donc au lecteur d'organiser autour de lui ses propres outils de soutien (loupe, dictionnaires, collection des textes originaux en thaï ainsi que divers manuels d'histoire) étant donné l'absence quasi totale de tout apparatus critique dans l'un ou l'autre des volumes en question. Car si leur lecture peut être merveilleuse, en particulier du point de vue de l'imaginaire, c'est aussi une laborieuse traversée d'un désert editorial. […]

 

On y apprend (une intro de Wyatt) incidemment l'existence de la traduction de Cushman et le fait que son auteur en avait différé la publication pour pouvoir consulter les manuscrits originaux. Projet qu'il ne réalisa pas puisqu'il mourut en 1991.

[…]

 

Il semble bien que Cushman travailla seul sur cette traduction pendant vingt ans sans laisser apparemment la moindre trace personnelle de la problématique qui fut la sienne ou des questions et des problèmes techniques qui se posèrent à lui. Son travail, élaboré dans ce qui nous apparaît aujourd'hui comme une tour d'ivoire, demeure énigmatique. RCAC n'est donc « rien » qu'une traduction, un monolithe représentant un travail colossal livré sans la moindre ligne d'interprétation. On n'y trouvera aucune introduction, préface, note, commentaire, analyse, planche, tableau, bibliographie, glossaire, index... qui soit de la main du traducteur.

[…]

 

Une table des matières a donc été imaginée par David K. Wyatt. Celui-ci a découpé le texte en onze chapitres - ou livres- et chaque chapitre en sections, donnant à chacune d'elles un titre selon le contenu du passage : ainsi, c'est cinq cents sections qui ont été délimitées et nommées

 

La communauté scientifique est incontestablement redevable à Cushman de cette première traduction jamais réalisée des chroniques longues d'Ayutthaya.

 

Lagirade critique surtout la traduction comme par ex. le « préfixe » phra (brah). Sur quatre lignes Cushman adopte trois solutions différentes ou encore « Un autre point étonnant concerne la traduction des toponymes et des noms des monastères en particulier. » (…) le lecteur, à moins d'être suffisamment visionnaire pour revenir au réel malgré la traduction, se retrouve trop souvent avec des phrases qui ont certes une signification grammaticale - voire littéraire ou poétique -, mais pas de sens apparent pour l'historien …(Ce qui lui fait dire) « La traduction n'est donc pas seulement faible, elle est parfois totalement inexacte » … Bref, le lecteur de RCAC se heurte continuellement à des phrases mystérieuses qui appartiennent à un premier essai de traduction ou à une exégèse inachevée.

 

Mais il reconnait : « Et si cette traduction n'est pas toujours bien bonne, c'est de toute façon la meilleure... » 

 

Cf. la critique plus constructive de Terwiel.


http://www.paragonbook.com/html/browsesubj/fullcitation.cfm?item=17831&CFID=77681249&CFTOKEN=10979029

 

 


The Royal Chronicles of Ayutthaya: A Synoptic Translation
Cushman, Richard D. & Wyatt, David K.
8.2 x 11.4", 556 pp., paper, Bangkok, 2000.
In the sack of Ayutthaya in 1767, most of the historical records were destroyed. The early Bangkok kings collected what little could be found of the old chronicles. But even most of these collections later disappeared from view. Only later were seven major versions and several smaller fragments rediscovered and published in the original Thai.

In the early 1970s, a young American scholar in Texas, Richard D. Cushman, decided to translate all the known versions of the Ayutthaya chronicles into English, creating a master translation showing all variations. He worked on this enormous task for almost 20 years. In 1991, when he had virtually reached the end, he tragically died. His work was painstaking. He photocopied the different versions, laid them side-by-side, and tracked word-by-word differences between eight different versions. The result is an epic of 375,000 words.

Richard D. Cushman was not the only a talented linguist, but an outstanding writer. The translation is meticulous, exceptionally faithful to the original, and often beautifully poetic. David K. Wyatt, the John Stambaugh Professor of History at Cornell University, and translator of several Thai chronicles, edited Cushman's work for publication. Both Professor Wyatt and the Siam Society have ensured that the manuscript is unchanged from Richard Cushman's monumental efforts.

The Royal Chronicles of Ayutthaya is a unique record of 400 years of Thai history. The task of making them available in English has taken quarter of a century. The Cushman translation will undoubtedly become a classic, valued by historians for its extraordinary scholarship.

 

 

 erudits

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