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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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Pourquoi ce blog ?

  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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Merci d’être venu consulter ce blog. Si vous avez besoin de renseignements ou des informations à nous communiquer vous pouvez nous joindre sur alainbenardenthailande@gmail.com

11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 03:02

babel tour118. Notre Isan : Langues et dialectes en Isan.

Les langages en Isan constituent-ils une tour de Babel linguistique ? On pourrait le penser... en première analyse, en faisant en quelque sorte un inventaire «  à la Prévert » (dialectes parlés, nombre de locuteurs).

La langue thaïe n’utilise pas de vocable spécifique tel que « patois », à la connotation négative sinon péjorative. Il y a une « langue » ภาษา phasa et des « langues utilisées dans la région de.... » ภาษามถิ่น phasathin. La différence entre une « langue », un « patois » et un « dialecte » repose sur des critères disctutables. Ne parlons pas du «ไทยกลาง » « thaï klang »« thaï du milieu », celui de Bangkok, le beau langage qui est sinon parlé, du moins compris partout et par tout le monde. 

Vient ensuite, bien sûr, le ภาษาถิ่นอีสาน, le langage de l’Isan, très proche du lao - du thaï à 70 ou 80 % - mais écrit en caractères thaïs, parlé par la quasi- totalité des habitants de nos 20 provinces et par le gros million d’Isans expatriés pour aller chercher fortune à Bangkok ou ailleurs. C’est une langue vivante que l’on parle partout au quotidien, qui a sa chaine de télévision « E-San discovery » et sa littérature propre. Le site en thaï :

http://www.esansawang.in.th/esanweb/es0_home/index_esan.html

en donne un bon aperçu.

 

 les mots que nous allons oublier

Si l’Isan a son langage, il a aussi sa bière, เบียร์อีสานเบียร์ของเฮา « la bière isan est notre bière » dit la publicité, en isan naturellement.

 bière

Le Cambodgien, qui n’a rien à voir avec le thaï, ภาษาเขมร serait parlé par  2.000.000 de locuteurs en Thaïlande dont la plus grande partie se trouve dans les provinces de Surin, Sisakét, Buriram, Roïét et Nakhonratchasima.

Le ภาษาไทยโคราช, langage de Khorat, serait parlé par environ 2.000.000 de personnes qui gitent évidemment à Nakhonratchasima (Khorat) et à Buriram.

Le ภาษากุย ou ภาษาส่วย, koui ou souaï (quel joli nom !) est encore parlé par 300.000 personnes, à Surin, Buriram, Sisakét, Khorat et Roïét. Il comprendrait - pour simplifier - trois sous-dialectes différents.

Le Phouthaï, ภาษาผู้ไท a plus de 150.000 locuteurs centrés autour de Kalasin, Nakhonphanom, Mukdahan, Sakhonnakhon, Khorat et Udonthani.

Le ภาษามอญ, le Mon, la langue des premiers habitants du pays aurait encore plus de 100.000 locuteurs dont une grande partie sur Khorat. Ils utilisent l’alphabet thaï.

Le Phouan, ภาษาพวน est parlé par environ 100.000 (dont certaines fort jolies...) personnes en Thaïlande, à Loeï, Kalasin et Sakhonnakhon.

thaipaon2

Le ภาษาโส้, le , est connu de 60.000 personnes environ à Nakhonphanom, Sakhonnakhon, Nongkhai et Kalasin.

Le ภาษาไทญ้อ, thaïyô, se parle à Sakhonnakhon, Nongkhai et Nakhonphanom, 50.000 locuteurs environ.

20.000 personnes parlent le ภาษาบรูตะวันตก, Brou du couchant à Mukdahan.

Quant au Brou du levant, ภาษาบรูตะวันออก, il n’est pas celui du couchant et a 5.000 fidèles à Sakhonnakhon.

Dans cette même province, 5.000 personnes connaissent encore le Yoï, ภาษาโย้ย.

A Nakhonphanom, on trouve 11.000 locuteurs du ภาษาแสก, le Sék, proche du lao et pour cette raison en voie de disparition soit au profit du lao soit au profit de l’isan.

Le ภาษาญัฮกุ้ร, Yokoun a encore 10.000 fidèles en partie à Khorat. 

Il resterait 700 habitants d’un amphoe de Loeï qui connaissent le ภาษาไทดำ, Thaïdam (thaï noir) et peut-être encore quelques-uns son écriture spécifique (qui ressemble tout de même beaucoup au thaï).

thai dam

C’est la langue des thaïs du Vietnam. Ils sont plusieurs centaines de milliers, mais ils l’écrivent en utilisant l’alphabet vietnamien romanisé.

Quelques 300 initiés de la province de Loeï connaissent le Malabri, ภาษามลาบรี et  encore 200 de Sisakét, le Yeu (ภาษาเยอ).

Naturellement, des colonies éparses ça et là, chinoises, khmers, vietnamiennes, laos, musulmans du sud, hmongs, réfugiés ou pas, continuent de parler leur langue maternelle, et peut-être encore des dialectes très locaux pratiquement en voie de disparition. Et même des colonies de farangs qui parlent leurs divers dialectes, français, wallon, suisse, canadien voire même marseillais.

La principale et très érudite source qui fut la mienne donne des chiffres de 2006, et il se passe bien des choses en quelques années. Quel avenir aurait alors un dialecte encore parlé par 100 personnes ?

Mais est-ce vraiment une « tour de Babel » ? Je suis persuadé que non ! Chacun de ces dialectes, miracle de la technologie moderne, a son site Internet (en thaï évidemment !) d’autant plus complet, mais pas toujours, que le nombre de locuteurs est important (évidemment). Tous ces dialectes (sauf le khmer et le malais) ont la même base que le thaï, langue monosyllabique à tons et tous utilisent l’alphabet thaï. L’alphabet Isan est perdu dans la mémoire des hommes et l’alphabet thaï-noir est peu ou prou fortement inspiré de l’alphabet thaï.

Que ces dialectes présentent entre eux des différences plus ou moins sensibles est une chose, que les locuteurs ne se comprennent pas entre eux en est une autre. Je raisonne par analogie (bien ou mal ?) avec le Provençal codifié alors qu’il était en train de disparaître, par Frédéric Mistral dans son « Trésor du Félibrige », chaque mot dans notre langue d’oc a selon la région une forme variée, provençal pur d’Arles ou d’Aix, provençal de Forcalquier, la capitale de la haute-Provence, gavot (provençal des montagnes, celui des plouks), nissart (celui de Nice), gapian (celui de Gap), comtadin, auvergnat, catalan, toulonnais, marseillais, béarnais, forézien, et j’en oublie mais l’origine (le bas-latin) est la même et tous se ressemblent.

Je rigole – bélèu - quand j’entends dire «bessaï  » (« peut-être » en provençal de plouk), alors que moi je dis «bélèu » mais j’ai compris comme je comprends le « gapian » qui me dit « dillèu ». Mistral recense 14 façons de dire ce « peut-être » !


La politique de « thaïfication » a imposé à tous l’utilisation du thaï standard. Qu’ils conservent précieusement leur dialecte local est une bonne chose et Internet est un magnifique outil pour cela, mais dans la mesure où il existe une « Nation thaï », la necessité d’un langage vernaculaire commun s’impose.

Lorsque Jules Ferry a créé l’école primaire « laïque, gratuite et obligatoire », il a aussi créé les écoles normales destinées à former les instituteurs de la république. Issus des meilleurs éléments de l’école primaire, nommés ensuite généralement dans leur région d’origine, ils connaissaient tous le patois local que l’on parlait au quotidien chez eux. Aussi, Jules Ferry les bombarda en permanence de circulaires rappelant l’interdiction formelle d’utiliser le patois dans les écoles !

Grace à Jules Ferry, en 1914, tous les petits Français qui sont partis mourir dans la merde des tranchées parlaient et comprenaient le français. A l’inverse, la piétaille belge, essentiellement les paysans flamands commandés par des officiers wallons ne parlaient que leur patois flamand et leurs officiers, que le français. Les siciliens, napolitains et autres calabrais massacrés à Caporetto ne comprenaient pas mieux les ordres de leurs officiers toscans ou piémontais. Le bilinguisme n’existait pas en Belgique à cette époque pas plus qu’en Italie ! Etonnez-vous que les Flamands aient aujourd’hui quelques rancoeurs et que Mussolini (qui avait connu la grande guerre de l’intérieur) ait exigé à coup de pieds au derrière que ses compatriotes parlent tous le bon toscan ! Mais, je sais, la guerre de 14 n’est pas le meilleur exemple !

Par contre, si tous les locuteurs de ces dialectes se comprenent pour l’essentiel entre eux, ce dont je suis persuadé, vous, si vous parlez thaï, vous aurez des difficultés à les comprendre, ne vous leurrez pas.

________________________________________________________

Références 

Généralités

http://www.ethnologue.com/show_country.asp?name=TH

Une référence fondamentale à laquelle font référence tous les sites thaïs cités plus bas et une source considérable de références linguistiques, en anglais malheureusement.

http://www.asiamaya.com/thai/ภาษาไทยถิ่นอื่น.htm

Un bon site (en thaï).

Isan : Il existe un dictionnaire thaï-Isan-lao et, bien sûr et toujours, l’énorme « dictionnaire de l’académie royale thaïe » qui est riche de vocabulaire isan.

Sur le site (celui de l’Université Chulalongkorn) en thaï :

http://www.isan.clubs.chula.ac.th/lang/list.php?transaction=list.php&start=0&page=1

vous trouverez un remarquable lexique en ligne, près de 2.000 mots avec indication de leur province d’origine, mais aussi la sécheresse d’un lexique !

Vous trouverez sur le site (Université d’Ubon)

http://www.isangate.com/word/isandict.html

un petit lexique en ligne, isan-anglais, beaucoup moins bien fourni.

Tous les sites qui suivent donnent des précisions sur le langage concerné, parfois un lexique sommaire et pour certains d’entre eux, d’intéressants renseignements sur les populations locutrices. Tous enfin, ce qui n’est pas fréquent sur Wikipédia, donnent de solides références, provenant le plus souvent du département de linguistique de l’université Mahidon de Bangkok. Ils sont évidemment en thaï.

Khorat : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาไทยโคราช

Il n’existe pas (à ma connaissance du moins) de lexique du thaï de Khorat mais il s’agit essentiellement de décalages de tonalités par rapport au thaï standard.

Koui : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษากุย 

Le site est très complet, apparemment fort actif et contient un bon lexique.

Phouthaï : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาผู้ไท 

Le site est  aussi très complet et très didactique.

Mon : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษามอญ 

Phouan : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาพวน 

Le site contient un petit lexique.

 : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาโส้

Thaïyo : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาไทญ้อ 

Brou du couchant : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาบรูตะวันตก 

Sék : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาแสก 

Yokoun . http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาญัฮกุ้ร 

Brou du levant : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาบรูตะวันออก

Yoï : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาโย้ย 

Thaï dam :  http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาไทดำ  - http://www.omniglot.com/writing/taidam.htm

Ces deux sites sont aussi très complets, aussi faible que soit le nombre des  locuteurs en Thaïlande, et apparemment fort actifs.

Malabri : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาสามลาบรี 

Yeu : http://th.wikipedia.org/wiki/ภาษาเยอ 

Un bon aperçu de cette mosaïque (http://www.ethnologue.com/) :

Cartes langages

 

 

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