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  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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7 mai 2020 4 07 /05 /mai /2020 04:45

 

De l'usage des sources.

 

Nous avions vu dans notre dernier article de notre récit historique, que la succession de Thaï Sra (1709-1733) fut  chaotique et sanglante, et racontée dans la confusion des versions divergentes et contradictoires le plus souvent. (1) Nous retrouverons avec le roi Borommakot, selon les sources trouvées, des présentations différentes de son règne (1733-1758), en sachant que nous avions déjà  dans notre «Histoire de la Thaïlande» proposé une première vision basée sur « Les Chroniques royales d'Ayutthaya ». (2)

 

 

Mgr Pallegoix dans sa «Description du royaume thaï ou Siam» exécute ce règne en une ligne: «Ce fut sous le règne de cet usurpateur qu’on découvrit les mines d’or de Bang Thapan». Alain Forest, reprenant la correspondance des missionnaires français, nous apprend en deux pages qu'ils n'ont signalés qu'un seul événement marquant: une révolte des Chinois en 1735 contre d'autres autorités d'origine chinoise sévèrement réprimée, mais sans en donner le motif. (3) Elle aurait justifiée l'envoi d'une ambassade siamoise auprès de l'empereur de Chine (Quand?). A. Forest citant une correspondance de Mgr Brigot du 27 juin 1757, évoque aussi le triste sort réservé à Thammathibet qui avait été nommé uparât (successeur) par son père en 1741, mais qu'il avait été accusé par des  demi-frères d'avoir couché avec une des premières concubines du roi, qui le livra à leur «tribunal» «qui l'ont condamné et l'ont fait châtier si rigoureusement qu'il est mort de ses plaies et a été enterré sans cérémonie». Toutefois plus loin, traitant dans un chapitre le renouveau bouddhiste sous l'impulsion initiale du roi Petracha (1688-1703) (pp.119-124), il nous apprend que Borommakot «ne dédaigne pas apparaître comme un nouveau Bouddha»  et qu'après la découverte d'une mine d'or en 1748, il décida de redorer  l'Empreinte du pied de Bouddha et de confectionner une fleur de lotus en or. Ce qui donna l'occasion d'un grande procession  fastueuse, où  tous les princes et princesses  et dignitaires placés chacun selon leur rang, suivaient le roi. 

 

 

D'ailleurs, dit A. Forest, on peut constater ce rayonnement bouddhiste avec la demande du roi Kirti Sri Râjasimha (1747-1782) de Kandy à Ceylan au roi Borommakot d'envoyer des moines du Siam pour régénérer la religion bouddhique. Cette demande fut acceptée et une première mission fut envoyée en 1751-1752, composée de deux moines supérieurs et de 12 autres moines. (Une autre aura lieu  en 1759-1760)

 

 

 

A cette identité bouddhique affichée, il faut noter une période de riches créations littéraires, avec surtout de poésie qui était  appréciée et répandue à la Cour et aussi parmi le peuple. Le roi lui-même s'y est essayé et surtout le prince héritier Thammathibet, auteur reconnu à l'époque de célèbres poèmes. Ce règne eut aussi une importante production de pièces théâtrales principalement sur le thème du voyage et de la séparation avec les êtres aimés popularisés par le Ramayana (Cf. Le genre nirat) et sur les vies antérieures de Bouddha. Les filles de Borommakot, les princesses Khunton et Mongkut auraient d'ailleurs écrites des pièces avec un certain succés. Mais de cela, les « Chroniques royales d'Ayutthaya » ne disent mot.

 

 

 

W. A. R. Wood quant-à lui, dans son «Histoire du Siam» dans son chapitre 15 va consacrer 7 pages au règne de Borommakot (pp. 231-238) (4). Après avoir évoqué la succession sanglante et la terrible répression qui s'en suivit, il nous apprend qu'en 1733, 300 Chinois ont attaqué le palais royal, qu'ils ont été repoussés et que 40 d'entre eux furent capturés et exécutés, sans nous donner les raisons de cette attaque.

 

 

Ensuite sans transition, il nous dit que Borommakot eut beaucoup de difficultés avec ses  enfants et qu'à sa mort en 1756 (?) il laissait 123 enfants dont 15 avec ses trois reines et 108 avec ses épouses inférieures.  Le paragraphe suivant nous apprend qu son fils aîné  Kron Sena Pitak (Thammathibet)  fut très indiscipliné dans  sa jeunesse et qu'il haïssait son cousin le Prince Naren que le roi appréciait. Un jour, le Prince Sena Pitak attaqua sauvagement avec une dague le Prince Naren -qui était moine-   venu rendre visite au roi  qui alors était malade. Il ne fut pas blessé mais le roi l'ayant appris ordonna que son fils fut fouetté.

 

 

 

 

Le moine prince lui pardonna et l'emmena sous sa protection au temple, mais deux de ses demi-frères qui avaient été impliqués furent fouettés à mort! En 1740, le Prince Sean Pitak fut nommé Uparat. Ensuite Wood, sans donner aucun nom, nous dit que tous les écrivains qui ont écrit sur  Borommakot qualifient son règne comme  un âge d'or et évoque la magnificence de la Cour et un peuple heureux. Wood en doute mais reconnaît que ce fut une période de paix.

Puis il va mentionner quelques événements qui ont eu lieu en Birmanie qui auront ensuite de graves conséquences pour le Siam. En 1734, la capitale de Birmanie est transférée à Ava, ce qui est très impopulaire parmi les Pégouans (Môns).

 

 

 

 

En 1737, le gouverneur birman de Pegu, Maung  Tha Aung se rebelle contre le roi de Birmanie Maha Tammaraja Dhiphati et proclame son indépendance. Il est assassiné par un Pégouan en 1740. L'oncle du roi qui avait été envoyé pour gouverner Pegu fut bien accueilli au départ mais partagera son destin. Un prêtre shan qui se prétendait être descendant de la famille royale fut choisi (par qui?) en 1742 pour être le nouveau roi de Pegu sous le titre de Saming Toh.

 

 

 

 

Les gouverneurs birmans de Martaban et de Tavoy qui étaient restés fidèles à Ava, se trouvèrent isolés et choisirent par désespoir de fuir à Ayutthaya avec plusieurs centaines de leurs sujets. Le roi Borommakot les accueillit chaleureusement et  leur offrit des lieux d'habitation. Sa politique fut pro-birmane estimant sans doute, précise Wood, que le pouvoir de Pegu était devenu trop important.

 

 

Pourtant le nouveau roi de Pegu proposa une alliance au Siam et  demanda une princesse siamoise en mariage.  Borommakot refusa et fut même indigné qu'un simple parvenu ose demander la main d'une de ses filles. Saming Tho chercha alors une autre alliance et obtint une fille du Prince de Chiangmai Chao Ong Kam.

 

 

En 1744, le roi de Birmanie envoya une ambassade à Ayutthaya -la première depuis près de 100 ans- afin de remercier le roi de l'accueil qu'il avait fait aux réfugiés birmans et de lui demander son appui contre les Pégouans ou au moins une promesse de neutralité. En 1746 une ambassade siamoise était chaleureusement reçue à Ava; ceci d'autant plus qu'en 1744 les Pégouans avaient pris Prome et se dirigeaient  actuellement vers eux. Ceux-ci crurent que l'ambassade siamoise précédait son armée et décidèrent de se replier. Les Birmans en profitèrent pour les attaquer et leur infliger une défaite.

 

 

 

Par ailleurs, le mariage de Saming Tho avec une princesse de Chiangmai causa sa perte, car il avait une autre femme, la fille de Pya Dala. Elle se plaignit auprès de son père de son indifférence à son égard et lui demanda d'organiser un complot contre son mari. En 1746, Pya Dala profita de l'absence de Saming Tho parti à la chasse à l'éléphant pour fomenter une conspiration. Saming Tho dut se retirer à Chiangmai et Pya Dala fut le nouveau roi de Pegu.

 

 

En 1750, Saming Tho eut l'intention de reprendre son trône avec une armée de Chiangmai, mais il avait besoin de l'aide de Borommakot. Il alla  donc à Ayutthaya pour solliciter son aide, mais  Borommakot avait conservé du ressentiment vis-à-vis de sa demande en mariage d'une de ses filles et après l'avoir reçu, le mit en prison. Pya Dala demanda ensuite son extradition mais Borommakot refusa considérant qu'il était sous sa protection. Mais devant  le danger que constituait sa présence à Ayutthaya il le fit embarquer sur une jonque chinoise qui regagnait la Chine. Mais la jonque échoua sur la côte d'Annam et Saming Tho put rejoindre Chiangmai.  Ayant appris qu'Alaungpaya avait vaincu Pya Dala en 1756, il décida  de quitter Chiangmai avec plusieurs centaines de ses fidèles. Mais  Alaungpaya se méfia de lui et l'emprisonna jusqu’à sa mort en 1758.

 

 

 

 

Borommakot doit intervenir au Cambodge en 1750.  Le roi Ramathibodi qui était monté sur le trône en 1748 avait été détrôné une année plus tard par le Prince Satta avec l'aide des Cochinchinois. L'armée siamoise avait été envoyée, mais le Prince Ong Eng, le frère du Prince  Satta avait fait preuve d'allégeance au roi d'Ayutthaya, ce qui permit au Prince Satta de se maintenir sur le trône. Mais il mourut quelques mois plus tard et Ramathibodi put reprendre son trône.

 

 

Puis Wood revient sur Pya Dala, pour signaler que son frère, l'Uparaja de Pegu, avait capturé Ava en mars 1752 et fait prisonnier le roi de Birmanie qu'il fit transférer à Hanthawadi. La Birmanie semblait alors sous le pouvoir de Pya Dala. Mais très vite, un  Birman au nom d’Alaungpaya, issu du petit village de Moksobo (Shwebo) se révolta et put composer une armée de 5 000 hommes qui put reprendre Ava en décembre 1753 et capturer Hanthawadi  en mai 1757.  Pya Dala fut fait prisonnier et la suprématie birmane fut rétablie et mit fin au  royaume récent de Pegu.

 

 

 

Pendant ces événements qui avaient lieu en Birmanie, Borommakot gérait les affaires domestiques et religieuses. Il fut flatté de recevoir en 1753, une ambassade du roi de Ceylan qui lui demandait de lui envoyer une mission de quelques moines siamois pour réformer et purifier sa communauté bouddhiste corrompue. Il l'a reçue en grande pompe et envoya 15 moines. Il est dit que le chef de cette mission de moines  siamois s'appelait Upali et que de nos jours (En 1924) une secte appelé Upaliwong (ou Sayamwong) subsiste encore.

 

 

 

 

En 1756, le roi apprit que son fils aîné, l'Uparat, avait couché avec deux de ses propres femmes. (Remarquons que contrairement à Forest, on ne parle d'intrigue menée par deux de ses demi-frères) Le roi furieux, ordonna que son fils fut fouetté 230 fois, mais il  expira au bout de 180  fois. Ses deux épouses furent également fouettées à mort.

 

 

Il restait deux fils au roi: les Princes  Ekatat et Uthumpon. Il devenait urgent de nommer l'ainé Ekatat comme le nouveau Uparat (successeur), mais celui-ci estimait qu'il n'était pas capable de diriger le gouvernement. (La raison ici invoquée est surprenante, quand on sait qu'Ekatat reprendra le pouvoir à son frère deux mois après son accession. Cf. Article suivant).  De plus son visage était marqué par la lèpre. Son frère était intelligent, studieux, religieux par nature et aimé du peuple. Il fut donc nommé Uparat.

 

 

En mai 1758, le roi mourut à l'âge de 77 ans après un règne de 36 ans. Wood nous dit qu'il fut un des meilleurs rois du royaume d'Ayutthaya. Il aimait la paix et  fit tout pour éviter la guerre. Le peuple fut prospère et heureux, et il y eut peu de voleurs et de malfaiteurs durant son règne. Toutefois, quand il était offensé, le roi pouvait être d'une grande sévérité. Mais il était par nature gentil, généreux et gai. Chaque année, lors de la saison froide, il allait avec toute sa Cour vivre dans les rizières pour s'y relaxer, et profiter des danses et de la musique traditionnelles. Il aimait aussi assister aux courses de poney et toutes sortes de sport de la campagne.

 

 

Il fut également un grand législateur [Aucun exemple n'est donné] et certaines de ses lois ont encore cours (Lesquelles?).  Il fut sévère pour les voleurs d'éléphants et de bétail, qui étaient tatoués à la main et au  front pour leur premier vol et mutilé lors du second. Il faut savoir, ajoute-t-il, que le vol du bétail était fréquent à cette époque.

 

 

Ainsi pour Wood, le récit du règne de Borommakot avait été marqué par une dizaine d'événements en consacrant une large place aux bouleversements qui ont eu lieu en Birmanie de 1737 à 1757 (Révolte des Môns contre le roi birman qui refonde le royaume de Pegu en 1740, coup d'État à Pegu, et  Alaungpaya, chef du  petit village de Moksobo (Shwebo) qui put reprendre Ava en décembre 1753 et capturer Hanthawadi  en mai 1757 et mettre ainsi fin au royaume de Pegu. (Voir  (5) un récapitulatif en notes)

 

 

 

 

Une autre source: Les «Chroniques royales d'Ayutthaya» (6)

 

 

 

 

Elles vont consacrer 47 pages, en leur chapitre 10,  au roi Borommakot (1733-1758).

(Ou Somdet Phra Chao Yu Hua ou Boromokot ou Maha Tammaratchathirat II ou Boromma Kot).

Un règne que nous avons déjà traité en notre article 103 de «Notre Histoire de la Thaïlande». (2)

 

Le début du chapitre 10 des Chroniques royales (p.415-419), nous donne une version  de la prise sanglante du pouvoir par le futur roi. (Cf. Une mise en perspective des versions divergentes dans notre précédent article (1)) Ensuite dans leur style particulier, les chroniques vont relater une cinquantaine d'événements d'inégale importance et sans relations, où nous allons retrouver les rubriques habituelles, dont vous nous avons montré la valeur dans la légitimation bouddhiste et la puissance royale, à savoir l'éléphant blanc, les pèlerinages,  la rénovation des temples.

 

Ainsi nous trouverons la capture et le don solennel d'un éléphant blanc du roi du Cambodge au roi Borommakot (p.430), la capture d'éléphants dans le Sud (p. 436), la capture d'un éléphant blanc à Nakhon Si Thammarat (p.443), une chasse royale d'éléphants à Lopburi (p.453), une nouvelle chasse avec un pèlerinages (p.457); des pèlerinages en 1739 et 1740 (p. 434) avec celui traditionnel  à l'Empreinte du pied de Bouddha (p. 447), royale bienfaits et autre pèlerinage (p. 459). Outre le prestige acquis par les éléphants blancs et les pèlerinages, on  n'oubliera pas de signaler que le roi est un bon roi bouddhiste qui  rénove des temples et fait des dons (Cf. «dédication au monastère de division du Sceau» (p. 443), et surtout en 1755 (p. 454)) et une diplomatie religieuse engagée avec le roi de Sri Lanka pour l'envoi de moines siamois.  (p.452)

 

 

 

 

Mais on trouvera aussi d'autres événements comme: la rénovation du palais royal en 1735 (p. 428), son incendie en 1744 (p.439), la mort de la princesse Yothathep et du Chao Praya Chamnana Borirak et l'organisation de leurs funérailles, etc …

 

 

Mais les Chroniques relateront surtout d'autres événements plus importants, comme La révolte des Chinois en 1733 (ou 1535?), la découverte de l'or en 1747, les «événements» de Pegu et Ava (p. 437- haut p. 439) suivie d'une mission d'Ava à Ayutthaya (p.439-haut p.440), l' attaque d'Ava par Pegu, avec des Môns qui se réfugient à Ayutthaya (p.442 et p. 444), d'une mise au point des relations avec Pegu en 1750 (p.451), le rôle joué par Saming Tho (aux frontières de l'Ouest) ( p.448 et p.451),  une révolte de Lopburi en 1746 (p. 443), une nouvelle querelle dynastique au Cambodge suivie d'une nouvelle intervention guerrière d'Ayutthaya en 1750 (pp.449-451), une ambassade du roi de Sri Lanka en 1753 pour obtenir des moines siamois. (Cf. La version Wood plus haut afin de ne pas nous répéter et notre article 103 (2)).

 

 

Mais si les Chroniques royales retiendront une cinquantaine d'événements, il faut noter qu'elles se termineront (pp.459-462) sur une histoire touchante concernant le premier éléphant du roi nommé Paramount Chakraphanet que nous vous résumons:

Cit Sunthon obtint du roi que cet éléphant très vieux et prêt de mourir  puisse être présenté à l'Empreinte du Bouddha couché avant d'être relâché dans la forêt.

 

 

 

 

Le roi en personne fit les pèlerinages et relâcha l'éléphant, mais il reçut 2,3 jours après un rapport du gouverneur de Lopburi, qui lui apprit que l'éléphant  n'était pas entré dans la forêt, mais était venu dans sa ville et avait dormi au Pavillon central. Le roi fut touché et vit là une marque d'amour et son désir de finir ses jours à côté de lui. Des ordres furent donnés afin qu'il soit ramené à la capitale et placé là où il vivait, avec un titre encore plus honorifique.

 

 

Les Chroniques s'achèvent sur les circonstances de la mort du roi qui survint en mai 1758, en résumant superbement sa vie:

«Le pays était prospère, le peuple était satisfait, la sécurité régnait, pas de voleurs, il était inutile de clôturer les propriétés, charitable par nature même s’il fallait si besoin était, faire preuve de sévérité.».

 

 

Il avait 77 ans et avait régné 26 ans. Nul ne pouvait prévoir que le royaume d'Ayutthaya tomberait neuf ans après sa mort.

 

 

Nous avions là les principaux événements les plus connus, il restait aux historiens d'écrire  un récit possible.

 

NOTES ET REFERENCES.

 

 

(1) RH 51 -  LE ROI TAI SRA DU ROYAUME D'AYUTTHAYA (1709-1733)

http://www.alainbernardenthailande.com/2020/03/rh-51-le-roi-tai-sra-du-royaume-d-ayutthaya-1709-1733.html

 

 

(2) Notre article: 103. Les rois Borommakot (1733 – 1758) et Uthumphon. (13 avril 1758 – mai 1758)

http://www.alainbernardenthailande.com/article-103-les-rois-borommakot-1733-1758-et-uthumphon-1758-120704153.html

 

 

(3) Alain Forest, cf. De la révolution de Siam à la chute d'Ayutthaya. (1688-1767), in la 2e partie du livre1, «Les missionnaires français au Tonkin et au Siam. XVIIe- XVIIIe siècles». (pp.81-164),  L’ Harmattan, 1998.

 

 

(4) W. A. R. Wood, «A history of Siam from the earliest time to the year A.D. 1781 with a supplement dealing with more recent events», Chiangmaï, 1924. 

Chapitre 15, pp. 231-238

 

(5) Récapitulatif des événements évoqués par Wood:

 

La succession sanglante; L'attaque du Palais royal par 300 Chinois en 1733 (Forest évoque une révolte entre Chinois et en 1735. Mais aucun des deux ne nous donne les raisons); La nomination du Prince Sean Pitak (ou  Thammathibet pour Forest) comme successeur (Uparat) en 1740 (1741 pour Forest) et sa triste fin en 1756, fouetté à mort sur ordre de son père pour avoir couché avec deux de ses femmes, qui furent également fouettés à mort. (Chez Forest, on évoque une intrigue mené par des demi-frères qui l'ont accusé d'avoir couché avec une des premières concubines du roi (Deux chez Wood) , qui leur laissa le châtier à mort et enterrer sans cérémonie» (Mgr Brigot));

 

 

Ensuite Wood va s'attarder longuement sur les événements importants qui ont eu lieu en Birmanie qui auront ensuite de graves conséquences pour le Siam, avec quelques dates clés:

 

 

Transfert de la capitale birmane  à Ava en 1734; Rébellion en 1737 du gouverneur birman de Pegu, assassiné par un Pégouan (Môn) en 1740. Prise du pouvoir à Pegu par le Môn  Saming Toh en 1742, avec pour conséquence, la fuite à Ayutthaya des gouverneurs birmans de Martaban et de Tavoy avec leurs fidèles qui étaient restés fidèles à Ava; Leur accueil par le roi Boromamakot, favorable à une politique pro-birmane pour contrer les Môns. Refus de l'alliance proposée par  le nouveau roi de Pegu; Envoi d'une  ambassade  birmane à Ayutthaya en 1744 suivie en 1746 d'une ambassade siamoise  chaleureusement reçue à Ava; Coup d'État de Pya Dala en 1746 à Pegu (Avec les vaines tentatives de Saming Tho pour reprendre le pouvoir). Et enfin l'avènement du roi birman  Alaungpaya, chef du  petit village de Moksobo (Shwebo) qui put reprendre Ava en décembre 1753 et capturer Hanthawadi  en mai 1757 et mettre ainsi fin au royaume de Pegu. Il est le fondateur de la dynastie Konbaung et du troisième empire birman, en réunifiant la Birmanie de 1752 à 1759. Meurt en 1760.

 

 

Une incursion guerrière  au Cambodge en 1750, pour rétablir sur le trône le roi Ramathibodi, détrôné  par le Prince Satta avec l'aide des Cochinchinois, mais le frère du Prince  Satta  fait preuve d'allégeance au roi d'Ayutthaya. Ce qui met fin à la guerre. (On se souvient qu'en 1717, le roi Tai Sra avait aussi dû intervenir  au Cambodge pour rétablir Keo Fa sur  son trône).

 

 

En 1753, une ambassade du roi de Ceylan demande à Borommakot de lui envoyer une mission de quelques moines siamois pour réformer et purifier sa communauté bouddhiste corrompue.

 

 

En 1756, après la punition mortelle de l'ainé, coupable d'avoir couché avec deux épouses du roi, le Prince Ekatat s'estime incapable d'être  le nouveau Uparat (successeur), son frère  Uthumpon est nommé. En mai 1758, le roi meurt à l'âge de 77 ans après un règne de 36 ans et Wood en fait un portrait flatteur qui fait de lui, dit-il,  l'un des meilleurs rois du royaume d'Ayutthaya.

 

 

 

(6) Chapitre 10, pp. 415-462 in A Synoptic Translation by Richard D. Cushman, “The Royal Chronicles of Ayutthaya”, Edited by David K. Wyatt, The Siam Society, Under Royal Patronage, 2006.

 

 

 

 

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