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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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27 août 2020 4 27 /08 /août /2020 13:23

 

 

LE ROI CHULALONKORN  (RAMA V) 1868-1910.

 

 

 

Chulalongkorn est né à Bangkok le 20 septembre 1853. Il est le fils aîné du roi Mongkut (Rama IV) et de la reine Debsirindra. Le prince a 15 ans lorsque son père meurt le 1er octobre 1868 des suites de la malaria contractée lors d’une expédition menée pour observer l’éclipse de soleil du 18 août 1868.

 

 

 

Un Conseil de régence présidé par Chao Praya Sri Suriyawongse, l’ancien premier ministre de son père Rama IV, le fait roi  le 11 novembre 1868. Sri Suriyawongse va diriger le pays jusqu’au 16 novembre 1873, et céder  le pouvoir à la majorité du roi. 

 

 

 

 

 

Rama V va régner pendant 42 ans jusqu’à sa mort, le  23 octobre 1910,  après avoir eu 77 enfants, de 36 de ses 92 femmes (dont ses quatre demi-sœurs). C’est le grand-père de Rama IX.

 

 

 

Le roi Chulalongkorn fait l’objet d’un véritable culte en Thaïlande.

 

 

Le jour de sa mort, le 23 octobre (1910) est un jour férié et est l’occasion de lui rendre hommage.

 

 

 

 

Il est considéré comme le père de la Nation, « le roi réformateur », celui qui « a entrepris des réformes dans les domaines de l'administration, de l'économie, de l'éducation, de la science, qui ont transformé la société traditionnelle et posé les fondations d'un Etat moderne », comme le dit un communiqué de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) à l'occasion du 150e anniversaire de sa naissance.

 

 

En effet, les 42 années de règne du roi Chulalongkorn vont marquer une rupture  entre le Siam dit « traditionnel » et le  Siam « moderne ».

 

 

 

Le roi va  réorganiser son  pays en un État national centralisé, avec l'aide de ministres siamois exceptionnels pour la plupart ses frères ou demi frères  (Le Prince Damrong et le Prince Dévawongse entre autres)  et  plus de 300 conseillers européens, et dans la ligne de la grande réforme de 1897, créer pour chaque circonscription administrative une administration judiciaire, un système éducatif, une police et une armée … et  une administration fiscale, avec un service du cadastre qui  fut effectif dans l'ensemble du pays en 1910. (Cf. (1)).

 

 

Il va transformer profondément son royaume en créant de nouvelles institutions et en mettant en œuvre des réformes importantes comme : 

 

]

la création de l'éducation nationale, de la poste, du télégraphe et du chemin de fer ; la loi sur la conscription en 1905,  la réorganisation du système judiciaire, la création d'un nouveau  code pénal en 1908 selon le modèle européen ; un budget d’Etat en 1909, etc ;  et les deux réformes les plus « révolutionnaires »: la  suppression de la corvée royale en 1900, et l'abolition progressive puis définitive de l’esclavage en 1905.

 

 

Mais durant son règne, ses relations diplomatiques et commerciales avec l'Occident (Cf. Tous les traités signés avec les nations européennes) et le développement d’une économie monétaire, avec le rôle prépondérant tenu par les Chinois, et le développement d’une classe de fonctionnaires et de militaires, vont également transformer  la société siamoise. (Pour en savoir plus. Cf.19).

 

 

 Nous avons consacré vingt-et-un articles (Plus de 250 pages) à ce long règne, en nous appuyant sur de nombreuses sources, dont nous vous donnons en notes quelques liens  que nous ne pouvons pas tous reprendre dans le cadre d'un seul article. Il vous appartiendra donc de choisir ce que vous voulez approfondir. Nous nous limiterons -ici- à quelques faits et observations, concernant la politique intérieure et extérieure et la personnalité du roi Chulalongkorn.

 

 

En effet,  le roi Chulalongkorn est une personnalité hors du commun. Il fut le premier roi à entreprendre des voyages à l'étranger. Le  jeune roi  effectuera des visites  en mars-avril 1871 à Singapour et à Java et du 16 décembre 1871 au 16 mars 1872 en Inde anglaise (Calcutta, Delhi, Bombay, puis retour à Calcutta).

 

Puis il accomplira deux voyages en Europe. Le 1er, officiel,  en 1897 (14 mai-26 octobre) au cours duquel, le roi a rencontré le duc de Gênes à Venise, le Président du Conseil fédéral de la Confédération suisse à Berne, les dignitaires de Florence, le roi et la reine d’Italie et le Pape Léon XIII à Rome, l’Empereur d’Autriche et les trois archiducs à Vienne, le président de Hongrie, le Tsar Nicolas II, la Tsarine de Russie et la Tsarine mère,

 

 

 

 

le roi Christian IX et la reine Louise du Danemark, l’Empereur d’Allemagne, la Reine régente de Hollande, le roi des Belges (mais aucune correspondance), le Président français Félix Faure, la reine Margueritte d’Espagne, le roi et la reine du Portugal.

 

 

 

Puis le second, officieux de huit mois, du 27 mars au 6 novembre 1907. Voyages que nous pouvons connaître avec une partie des lettres et télégrammes que le roi enverra à la reine Régente Saowabha Phongsri en 1897 et à sa fille, la princesse Nibha Nabhatala, en 1907. C’est la première fois, que nous avons accès à des lettres royales personnelles, qui permettent d’approcher son sens politique, ses goûts en matière d’art,  sa manière de se comporter, sa relation aux autres, ses jugements de valeur; et aussi ses espoirs et ses craintes, ses faiblesses, ses maladies, ses critiques sur les pays et les gens rencontrés.

 

 

 

 

On y trouve un roi attachant, conscient de sa mission pour défendre son pays, ouvert et curieux à la « modernité » européenne, évaluant ce qui peut être importé sans oublier les valeurs siamoises, un roi exigeant envers lui-même et les autres, conscient de sa valeur et de son rang, mais respectueux des usages et des coutumes européens. (Cf. Nos deux articles sur  ces lettres (2))

 

 

 

La politique extérieure. (3)

 

 

Nous avions vu que le roi Mongkut (1851-1868), ouvert à l’occident, à la science, à l’anglais avait été contraint (ou avait eu la « sagesse »)  de signer avec John Bowring le 18 avril 1855  un traité d’amitié, de commerce et de navigation, avec la Grande Bretagne. Le traité limitait à 3% les taxes à l’importation, autorisait l’importation d’opium en franchise, prévoyait à l’exportation des droits négociés ; et aussi donnait aux Britanniques le droit d’acheter ou de louer des terrains autour de Bangkok en bénéficiant du droit d’exterritorialité et accordait le droit de juridiction civile et criminelle sur les sujets britanniques.

 

 

 

 

D'autres traités analogues seront signés : le 29 mai 1856 avec l’émissaire américain Townsend Harris, le 15 août 1856 avec la France, le 21 mai 1858 avec le Danemark, le 17 décembre 1860 avec les Pays-Bas, le 7 février 1862 avec la Prusse agissant au nom des membres du Zottverein allemand (Union douanière), le 15 juillet  1867 avec  la France, (dans lequel La France conservait le Protectorat sur le Cambodge et le Siam obtenait la propriété des deux provinces cambodgiennes de Battambong et de Siem Reap/ Angkor),  le 10 février 1868 avec le Portugal, le 18 mai 1868 avec la Suède-Norvège, le 29 août 1868 avec la Belgique, le 3 octobre 1868 avec l'Italie, le 17 mai 1869 avec l’Autriche-Hongrie et le 23 février 1870 avec  l'Espagne.

 

 

 

Nous nous sommes limités à l'étude des traités du 3 octobre 1893 et du 23 mars 1907 signés entre le Siam et la France, avec le contexte de leurs négociations et leurs conséquences néfastes  pour le Siam. (Cf. en (4) nos  articles)

 

 

L’Article 1 du traité de 1893  qui en comportait 10, était le plus important : « Le Gouvernement siamois renonce à toute prétention sur l’ensemble des territoires de la rive gauche du Mékong et sur les îles du fleuve ». L’Article  2  portait sur « L’évacuation des postes siamois établis sur la rive gauche du Mékong… ». Des indemnités importantes devaient être payées.

 

 

En sachant que le traité avait été signé,  après que l’aviso l’Inconstant, le J. B. Say et le Comète aient forcé le blocus siamois sur le Chao Praya, durant lequel  le J. B. Say avait été coulé, et un ultimatum en 6 articles, présenté par Auguste Pavie, alors Consul général  de France à Bangkok,  le 20 juillet sous la menace des navires.  Le roi Rama V avait alors accepté sans réserve les conditions de l’ultimatum le 29 juillet 1893.

 

Un Traité de 10 articles et une convention furent signés le 3 octobre 1893. (Dans laquelle la France avait exigé une zone démilitarisée large de 25 km le long de la rive occidentale du Mékong, plus les provinces de Battambang et de Siam Reap. De plus Chantaburi fut occupé par une garnison française. Les Français renonceront à mettre le Siam sous protectorat, mais partageront le pays en zones d'influence avec les Britanniques)

 

 

 

 

La signature du traité et de la convention de 1893 avait plongé la Cour du Siam dans une « véritable crise intérieure » et il faudra de nombreuses années pour régler les problèmes et les différends, puisqu'il faudra attendre que le ministre français des Affaires étrangères Delcassé  propose  à Phya Surya dans un mémorandum le 13 mai 1903, une nouvelle base de discussion. Cela  aboutira à la signature de la Convention en 13 articles du 13 février 1904 (ratifiée en décembre 1904),  établissant un nouveau cadre de « travail » très important, comme la délimitation des frontières entre le Siam et le Cambodge (article1), de Luang Prabang (article 2), entre le Siam et l’Indochine française (article 3). Le Siam renonçait à sa suzeraineté sur Luang Prabang et la rive droite du Mékong (article 4), Les troupes françaises devaient quitter Chantaboun (article 5). Elle comportait des dispositions « commerciales » sur les futurs ports, canaux, chemins de fer et  précisait, une fois de plus, la juridiction et la protection des Français.

 

 

 

Ces négociations aboutirent au Traité du 23 mars 1907.

 

 

Le gouvernement siamois cédait à la France les Territoires de Battambang, Siemréap et Sisophon (article 1). Le Gouvernement français cédait au Siam les Territoires de  Dan-Sai et de Trat (article 2). Des délais, une commission étaient établis (articles 3 et 4). Les articles 5 et 6 établissaient les statuts juridiques des Asiatiques sujets et protégés des Français.

 

 

Le Siam entrait dans une nouvelle période de son Histoire. Certes il avait perdu sa suzeraineté sur le Laos et le Cambodge, cédé quatre de ses territoires « malais » (Kedah, Perlis, Kelantan, et Trengganu) aux Anglais ; (Cf. Le traité anglo-siamois de 1909), mais avait conservé son indépendance, grâce à « L’Entente Cordiale » franco-anglaise du 8 avril 1904, définissant leurs zones d’influence. Le départ du Roi Chulalongkorn pour l’Europe en mars 1907 est peut-être le signe de l’acceptation de ce nouveau monde.

 

 

Le Siam indépendant? Avec cette conviction siamoise souvent brandie « Nous n’avons jamais été colonisé ». (5)

 

 

Le traité anglo-siamois du 18 avril 1855 organisait déjà un régime juridictionnel spécial pour les ressortissants anglais au Siam. (La Grande-Bretagne renoncera très partiellement à jouir de l’exterritorialité par le traité du 3 septembre 1883.)

 

 

Ce sera ensuite au tour des États-Unis de se faire concéder le privilège de l'exterritorialité par le traité du 29 mai 1856 à peu près dans les mêmes termes.

 

 

De même « le traité franco-siamois du 15 août 1856 prévoyait à son tour, l'établissement d'un consul français à Bangkok, la liberté de culte et d'enseignement, la création d'hôpitaux pour missionnaires, la liberté de commerce, de résidence et de circulation sous réserve de l'observation de certaines formalités, la possibilité, pour les Français, d'acquérir des immeubles, mais seulement à plus de six kilomètres de Bangkok dans un rayon égal à l'espace parcouru en vingt-quatre heures par les bateaux du pays. Dans le domaine judiciaire, le traité stipulait que le consul français et le magistrat siamois compétent statueraient conjointement, selon l'équité, sur les difficultés entre Français et Siamois, que les Français, dépendraient de la juridiction française pour les difficultés s'élevant entre eux et que le Siam ne se mêlerait en rien des différends survenus entre Français et étrangers et n'exercerait aucune action sur les navires de commerce français.

 

 

Le traité décidera encore que les Français seront régis par la loi française pour la répression de tous crimes et délits commis dans le royaume. Une dernière disposition enfin était particulièrement lourde pour le Siam constituant jusqu’en 1925 une sujétion exorbitante, « le droit à percevoir sur les marchandises importées par navires français dans le royaume de Siam n'excédera point trois pour cent de la valeur ».

 

 

Le mouvement fut contagieux, comme nous l'avons dit, et de nombreuses puissances vont signer avec le Siam des conventions plus ou moins similaires.

Ces sujétions procédurales imposées au Siam n’auraient eu guère de poids si elles s’étaient limités aux seuls étrangers (quelques centaines tout au plus) résidant dans le pays. Mais elles furent étendues aux « protégés » c’est-à-dire aux ressortissants des pays placés sous souveraineté du pays « colonial ». Ainsi pour la France : Annamites, Laos, Cambodgiens et Chinois installés au Siam et venant se faire inscrire dans nos consulats comme « protégés » bénéficiaient d’un « privilège de juridiction » ;  c’est-à-dire en clair qu’ils échappaient (tout simplement) aux tribunaux siamois, que ce soit pour un meurtre ou une faillite, pour tomber sous la juridiction « consulaire » (des consuls de France) ou sous celle de « commissions mixtes », plus clairement paritaires, moitié siamois, moitié français mais avec prépondérance du Consul de France.

 

 

 (Il y avait 6  Français  inscrits consulaires en 1906,  30 en 1907, il y en aura 200 en 1910. Les « protégés » inscrits consulaires de nos protectorats (annamites, laos et khmers) étaient environ 15.000. » (In nos articles (4) (5))

 

 

 

De plus, les traités signés, avaient accordé d'autres privilèges à ces puissances à l’intérieur même du pays siamois en termes de commerce, de libre-circulation, d’extra-territorialité, qui nous avait amené à nous interroger sur une forme de colonisation intérieure.

 

 

Et de fait, le système postal était revenu aux Allemands, le système portuaire aux Anglais, la gendarmerie et la marine de guerre aux Danois, et le système judiciaire commercial aux Français. « In notre article : la politique extérieure du roi Chulalongkorn » ( (2))

 

 

lI faudra attendre la participation des Siamois auprès des Alliés lors de la 1ère guerre mondiale et que le Siam devienne un des membres fondateurs de la Société des Nations, en janvier 1920, pour que  le Siam de Rama VI retrouve tous ses droits souverains en 1925, et puisse librement établir ses droits à l'importation et à l'exportation, ainsi que ses taxes d'entrepôt. (Cf. (6))

 

 

 

 

La politique intérieure.

 

 

Le modèle ?

 

 

Le roi Mongkut ouvert à la science et à la langue anglaise avait donné une éducation occidentale à ses enfants. Anna Leonowens, en avait été chargée  pendant cinq années, entre 1862 et 1867, et raconte qu’elle enseignait la géographie, l’astronomie, et  la langue anglaise à 20-25 princes et princesses et quelques concubines. (Cf. (7) Notre article Anna et le roi ou l'histoire d'une imposture)

 

 

 

 

(Rappelons-nous que le roi Chulalongkorn enverra son fils aîné le futur Rama VI étudier en Angleterre de l'âge de 11 ans  en 1891  jusqu'à janvier 1903, et que son plus jeune fils, le futur Rama VII étudiera aussi en Angleterre de1906 à 1913)

 

 

 

 

Mais nul doute que les voyages qu’il a effectués en mars-avril 1871 à Singapour et à Java et du 16 décembre 1871 au 16 mars 1872 en Inde anglaise (Calcutta, Delhi, Bombay, puis retour à Calcutta) ont dû contribuer à sa formation, même si de nombreux écrits exagèrent les connaissances qu'il aurait acquises durant ces 4 mois. Ses relations avec le Régent  Sri Suriyawongse, l'ancien premier ministre de son père, qui va diriger le pays du 11 novembre 1868 au 16 novembre 1873 ont  certainement été plus déterminantes.

 

 

 

 

Quoi qu'il en soit, quand le roi Chulalongkorn peut exercer le pouvoir, il commence par une première réforme très symbolique en demandant à ses sujets  de rester debout en sa présence au lieu de se prosterner et de rester accroupis ou aplatis au sol. Et de suite, il va créer  le « Bureau de l'audit » pour collecter les impôts, pour remplacer les percepteurs corrompus, et en 1874 le Conseil d'État en tant qu'organe législatif et un conseil privé en tant que son conseil consultatif.

 

 

Il va ensuite réformer et moderniser le royaume dans tous les domaines : l'administration unifiée et centralisée, le système d’impôts, la justice, les codes du pénal et du commerce, les travaux publics et les infrastructures (canaux, chemin de fer, lignes télégraphiques et téléphoniques, eau, etc.), la poste, l’éducation, les écoles primaires, secondaire, les écoles de droit, de médecine, des mines, de gendarmerie, de police, des arts et métiers, de commerce, etc, avec la fin de la corvée royale (1900) et l'abolition progressive de l'esclavage jusqu'à son abolition en 1905.

 

 

Nous vous avons présenté les principales réformes, ainsi la création d'une nouvelle organisation administrative à partir de 1892 (Cf. (8))

 

 

Le roi Rama V, va donc créer de toutes pièces une nouvelle organisation administrative pyramidale de concert avec le Prince Damrong, son demi-frère, avec la création en 1892 de douze ministères de type occidental, puis  des circonscriptions administratives avec en corollaire et attachée à chacune d’elle, une administration fiscale, une administration judiciaire, un système éducatif et évidemment une police et une armée.

 

 

Le prince Damrong (ministre de l’intérieur en 1892) va créer une subdivision administrative à partir de 1897: le « monthon », avec  sous cette unité administrative de base,  les changwats (les anciens mueangs) qui ne seront baptisées changwat (จังหวัด) qu’au fil des années (en 1907 pour la province de Pattani et généralisé ensuite en 1916 seulement), puis les amphoe et en-dessous les tambon et enfin les groupes de villages et villages. Chaque monthon est sous la direction d’un « commissaire royal » dépendant directement de Bangkok, appelé thesaphiban. Le système a été généralisé en 1897 mais précédé auparavant d’essais ponctuels. (Nous trouvons ainsi en 1915, 19 monthon  contenant 72 provinces (mueang avant de devenir changwat)

 

 

 

En sachant que pour permettre le recouvrement de l’impôt il fut créé le 3 septembre 1885 un véritable service du cadastre qui ne fut effectif sur le terrain qu’en 1901 et généralisé en 1910.

 

 

 

Cette réforme devait bien évidemment se heurter à des résistances, les féodaux n’acceptant facilement la perte de leurs privilèges, et aussi  à des mouvements locaux de résistance ; Le plus connu sera nommé « La révolte des saints ». (Cf. Notre article sur  cette révolte (9))

 

 

 

 

Si  ces réformes seront accomplies avec l’aide des experts occidentaux (plus de 300) dont les plus connus seront  le belge Gustave Rolin-Jaequemyns (ex-ministre de l'intérieur du roi Léopold II), conseiller juridique du roi et le français Padoux, elles  seront dirigées  exclusivement par des membres de la famille du roi, qui occuperont tous les postes ministériels et provinciaux, comme par exemple le prince Damrong comme ministre de l’intérieur et le prince Sri Sahadebh comme son vice-ministre, le prince Dewawongse (un autre demi-frère) le brillant ministre des affaires étrangères. (Cf. en (10) d'autres exemples)

 

 

 

 

La création de l’Éducation nationale. (11)

 

 

La construction de ce nouvel appareil d’État nécessitait de promouvoir une nouvelle instruction pour les Princes et les élites et de former des fonctionnaires pour gérer ces nouvelles tâches.

 

 

Auparavant, l’école était essentiellement assurée dans les écoles des temples. L’enfant devait servir son maître, accomplir des tâches quotidiennes pour l’aider, et recevait des rudiments de lecture et d’écriture, parfois de mathématiques, en plus de sa formation religieuse de base. L’enseignement reçu était peu formalisé, sans cursus défini, et  dépendait des occupations du moine instructeur et des travaux des champs. Si les enfants du peuple étaient peu formés, ceux des nobles ne l’étaient pas davantage.

 

 

C’est donc dans ce contexte  de fondation  d’un État « moderne » qu’il fallut assurer un nouveau mode d’éducation, promouvoir des nouveaux savoirs qui allaient bouleverser l’éducation traditionnelle siamoise. Aussi en 1871, le roi  crée deux écoles royales dans l’enceinte du palais, avec  une école de pages et une école de langue thaï.

 

Un an plus tard, l’école de langue anglaise est fondée. Des enseignants étrangers y assureront des cours de type occidentaux, des manuels scolaires seront élaborés. Le roi y enverra ses petits frères, les dignitaires et les pages pour apprendre l’anglais. En 1875, le roi édictera un décret appelant à l’extension de l’éducation primaire dans tous les monastères royaux.

 

 

En 1879, Rama V  autorisera au palais Nandha Uthayan, l’ouverture d’une école connue sous le nom d’école Suan Anandha. La plupart des élèves seront des membres de la famille royale et des dignitaires du royaume. Les cours donnés consistaient en langues thaïe et anglaise, ainsi qu’en sciences occidentales. En 1881, la nouvelle école Suankulap jouera un grand rôle en enseignant selon un curriculum moderne avec les sciences, l’arithmétique. En 1884, l’école de Wat Mahannaparam de Bangkok sera la première école de roturiers.

 

 

En 1884 également, le roi Rama V envisagera avec l’aide de son demi-frère, le patriarche Wachirarayanwarorot, et son réseau des monastères  d’introduire l’instruction primaire en dehors de Bangkok, mais cela ne fut effectif qu’à la fin du siècle. (Avec la lecture, l’écriture, les connaissances professionnelles de base et les principes moraux.)

 

 

Mais c’est en 1887 que fut créé le ministère de l’Éducation, confié au Prince Damrong qui était alors le commandant en chef de l’Armée. (L’Académie militaire royale sera aussi créée également en 1887 avec des méthodes plus « occidentales ».)

 

 

lI y eut deux projets nationaux pour promouvoir un cursus national. D’abord anglais en 1898, puis en 1902 avec un modèle inspiré par le système éducatif japonais. Des programmes avaient été élaborés,  mais le budget était insuffisant et les maîtres formés peu nombreux, surtout si l'on sait que la première École Normale fut ouverte le 12 octobre 1892.  Toutefois entre 1884 et 1886, le gouvernement avait achevé d’établir une vingtaine d’écoles publiques à Bangkok et une dizaine d’écoles dans les provinces du Centre et  on en dénombrera 338 dans les provinces en 1901, avec 11 630 élèves et 408 maîtres bonzes.

 

 

La résistance fut grande selon les régions et les villages. Outre la crainte de voir leurs enfants enrôler dans l’armée, les parents ne comprenaient pas l’intérêt de cette nouvelle éducation, ni la nécessité de parler le thaï. (Le thaï avait été effectivement choisi pour des raisons pratiques mais aussi de  nationalisme linguistique.) Mais le roi Chulalongkorn avait donné l’impulsion, l’exemple royal,  initié cette nouvelle éducation basée sur le modèle occidental, créé l’institution de l’éducation nationale, rappelé la nécessité de se former à ces nouveaux savoirs, tant pour les élites que pour le peuple. Il promut l’éducation primaire en associant les moines des pagodes à ce vaste chantier de l’instruction publique.

 

 

Il avait également envoyé ses fils étudier en Europe (surtout en Angleterre), donnant ainsi  prestige à ces formations européennes. (L’enseignement primaire fut déclaré obligatoire en 1921 par son fils, le roi Vajiravudh (1910-1925). Il ne fut vraiment effectif dans l’ensemble du pays que dans les années 60.)

 

 

 

 

Mais deux grandes réformes vont marquer une profonde mutation de la société siamoise : la fin de la corvée royale en 1899-1900 et l'abolition définitive de l'esclavage en 1905.

 

 

 

 

 La fin de la corvée royale en 1899-1900. (12)

 

 

Mgr Pallegoix, in  « Description  du royaume thai ou Siam », nous donne une présentation du système de la corvée :

 

 

«  Les gens de corvée, qu’on appelle khao-duean, sont tenus à trois mois de service par an ; on les emploie à bâtir des forteresses, les pagodes ou des palais, à creuser des canaux, faire des digues, des chemins, des hangars et en général à tous les ouvrages royaux et publics. S’ils veulent s’exempter de ces corvées, ils n’ont qu’à payer la somme de seize ticaux à leurs chefs qui la retiennent pour eux ou bien louent quelque autre à leur place. C’est une chose avérée que les chefs, grands et petits, exemptent généralement du service royal et à leur profit, un certain nombre des gens qu’ils doivent y employer, le roi le sait bien, mais il ferme les yeux là-dessus  et avec raison, parce que la modique solde que  reçoivent les mandarins ne suffisent pas pour leur entretien. C’est ce qu’ils appellent proverbialement tham na bon lang phrai, faire les champs sur le dos du peuple.

 

 

Dans toute l’étendue du royaume, il y a une bonne partie du peuple qui n’est pas sujette aux corvées, mais doit payer, chaque année, un tribut, dont la valeur varie de huit à seize ticaux. Il y en a qui le paient en colonnes de bois, d’autres en briques, en tuiles, en chaux, en sable, en bambous, en cire, miel, bois d’aigle, gomme-laque, huile, résine, etc, etc. Cette partie du peuple est peut-être la plus heureuse, en ce que, pourvu qu’elle paie son tribut, en nature ou en argent, elle est libre toute l’année de faire ce qu’elle veut, excepté dans le cas de guerre, où elle doit fournir des soldats comme les autres. » 

 

 

La durée de la corvée et les modalités de son exemption ont varié au cours des règnes. Pour en rester à la dynastie Chaki, par exemple sous Rama II, le décret royal de 1789 dispensait les esclaves de la corvée et celui de 1810 réduisait la corvée à 3 mois par an. Sous Rama IV en 1873, tout le peuple (les 4 catégories) et les esclaves étaient obligés d’effectuer la corvée royale ou de payer l’exemption.

 

 

Par contre, les Chinois, fort nombreux à Bangkok, et maîtres du commerce, devaient payer une taxe qui augmentera au fil des règnes. (Tous les 3 ans sous Rama II) Une nouvelle loi sur la taxe phukpi sera promulguée en 1900, et modifiée en 1905 pour ceux qui seront mobilisés au service militaire et qui en seront exemptés.

 

 

« Le Système des prestations en travail ou corvées (rente travail) fut aboli en 1899 et remplacé par un impôt annuel par tête qui variait selon les régions de 1,5 à 6 bahts. » (Michel Bruneau) Une loi sur l’emploi en 1900 confirmera que désormais les travailleurs ne pouvaient être soumis au travail forcé et devaient être payés.

 

 

 

 

 

 

La fin de la corvée royale enlevait à l’État une source de revenu importante.  Mgr Pallegoix nous avait appris que la source du revenu la plus importante pour le royaume était celle de l’exemption des corvées et clients qui s’élevait à 12 000 000 ticaux et représentait env. 44% du budget de l’Etat. Sa fin nécessitera donc un nouveau système des impôts qui prit la forme d’un impôt par tête et sur les terres et introduira ainsi le Siam dans l'économie marchande. La fin de la corvée royale nécessitera aussi  de trouver un nouveau moyen pour mobiliser les soldats pour la défense du royaume ; une loi sur la conscription fut promulguée en 1905.

 

 

 

 

La réforme du code pénal de 1908. (D'après notre article (15))

 

 

Le régime juridique du pays était– au moins au sens occidental du terme – purement et simplement moyenâgeux : esclavage,  prison pour dettes, mise en esclavage du débiteur, justice chancelante, absence de structures juridiques, etc…

 

  Les peines prévues par la législation criminelle étaient épouvantables et barbares (les meurtriers auront les pieds et les mains coupés, l’auteur de coups et blessures sur un ascendant sera fouetté trois fois, exposé au pilori puis, les doigts des deux mains coupés, attaché sur un radeau et abandonné au fil de l’eau) même si, nous apprend  Padoux, elles n’étaient en pratique plus prononcées. La procédure n'était pas plus clémente et connaissait sept sortes d’épreuves : par le plomb fondu, par le serment, par le feu, par l’immersion dans l’eau, par la nage, en remontant le courant,  par la nage, en traversant une rivière, par les cierges. De plus, son organisation  était très complexe car chaque affaire devait passer devant quatre tribunaux différents avant d’atteindre l’étape du jugement. Elle sera réformée à partir de 1892 sur le système pyramidal correspondant à l’organisation administrative des Monthon.

 

Dans son projet de réformer son pays et de donner une image positive de la monarchie, le roi Chulalongkorn montra dès le 29 mars 1892, son intention de changement avec la création d’un ministère de la Justice et de la rédaction d'un nouveau code pénal.

 

 

Il n'hésitera pas à faire appel à l’expertise de juristes occidentaux qui avaient pour tâche d’évacuer les lois tenues pour obsolètes ou dénigrées par les diplomates européens  et de persuader les Européens de mettre fin au principe d’extraterritorialité. Mais il faudra attendre 1897, pour que les travaux pour la réforme du code pénal commencent avec une « commission » désignée par le roi et présidée par le prince Rachaburidireklit fils du roi et ministre de la justice (16). Devant la lenteur des travaux de rédaction dont était chargé Kirkpatrick, la commission fut remaniée et en 1904 le Français  Padoux, employé comme conseiller législatif, en sera désormais l’élément moteur et  le rédacteur direct des deux versions  en français et en anglais. La version thaïe, la seule  officielle, sera l’œuvre de traduction  du prince Damrong.

 

Elle  est promulguée le 1er  juin 1908, mais sera  déclarée applicable le 22 septembre 1908, jour anniversaire du roi.

 

Le code se présentera sous une forme articulée de 340 articles divisé en plusieurs chapitres et sections, les dispositions générales, les délits contre les bonnes mœurs, les délits contre les personnes, les délits contre la liberté et la réputation, les délits contre la propriété et enfin les contraventions.».

 

 

Cette même année 1908, devant ces premières réussites le roi Chulalongkorn décida de  créer une Commission de Codification spécialisée, composée de juristes français et chargée de rédiger un Code civil et commercial, un Code de procédure criminelle et un Code de procédure civile et d'autres lois pour conforter l’image d’une nation moderne. (Cf. d'autres exemples de réformes dans l'article de Jean Baffie (17))

 

 

 

 

 

Le roi avait aussi envisagé la possibilité de doter son pays d’une constitution écrite à l’européenne. Le projet ne vit pas le jour, probablement parce qu’il mourut avant de pouvoir le formaliser (20).

 

 

Il dota enfin son pays d’un système postal cohérent ce qui n’était pas sans importance pour le quotidien de la population. L’adhésion à l’Union Postale Universelle date de 1883 (21)

 

 

 

Le roi Chulalongkorn meurt  le 23 octobre 1910, après 42 ans de règne.

 

 

On peut comprendre désormais pourquoi le roi Chulalongkorn (Rama V)  est  considéré  comme « le père de la Nation » et fait  l’objet d’un véritable culte. Toutes ses réformes ont transformé la société traditionnelle et posé les fondations d'un État moderne.

 

 

Son fils cadet, le prince Wachirawut, le premier roi siamois éduqué en Angleterre,  poursuivra son œuvre de modernisation r (19).

 

 

 

 

 

NOTES ET RÉFÉRENCES.

 

 

(1) 134. Le roi Chulalongkorn. (Rama V) (1868-1910)

Introduction.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-134-le-roi-chulalongkorn-rama-v-1868-1910-123492284.html

 

(2) 150. Un portrait du roi Chulalongkorn en Europe en 1897.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-150-un-portrait-du-roi-chulalongkorn-en-europe-en-1897-124412381.html

 

149. La visite du Roi Chulalongkorn à Paris en 1897 vue par la presse française.

« Petites histoires » 

http://www.alainbernardenthailande.com/article-149-la-visite-dur-roi-chulalongkorn-a-paris-en-1897-vue-par-la-presse-fran-aise-124067047.html

 

151. Introduction aux lettres du roi Chulalongkorn envoyées d’Europe en 1907 in « Klaï Ban » (Loin du foyer).

http://www.alainbernardenthailande.com/article-151-introduction-aux-lettres-du-roi-chulalongkorn-envoyees-d-europe-en-1907-in-klai-ban-loin-du-f-124500150.html

 

(3) 135. La politique étrangère du roi Chulalongkorn.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-135-la-politique-etrangere-du-roi-chulalongkorn-123539922.html

 

(4) 24. Les relations franco-thaïes : Le traité de 1893

http://www.alainbernardenthailande.com/article-24-les-relations-franco-thaies-le-traite-de-1893-66280285.html

 

 H1- L’INCIDENT DE PAKNAM DU 13 JUILLET 1893 : I - LES PRÉMICES : « L’AFFAIRE GROSGURIN »

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/10/h-1-l-incident-de-paknam-du-13-juillet-1893-i-les-premices-l-affaire-grosgurin.html

 

27. Les relations franco-thaïes : Le Traité du 23 mars 1907

http://www.alainbernardenthailande.com/article-27-les-relations-franco-thaies-1907-67452375.html

 

(5) A 38. La Thaïlande n’a jamais été colonisée, en êtes-vous sûr ?

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a38-la-thailande-n-a-jamais-ete-colonisee-vous-en-etes-sur-81581652.html

qui revient sur cette conviction siamoise souvent brandie « Nous n’avons jamais été colonisé » ! 

Cf. le « privilège de juridiction ». Depuis le traité de 1856, revu en 1893 et « amélioré » en 1904, Français (bien sûr) mais aussi Annamites, Laos,  Cambodgiens et Chinois installés au Siam et venant se faire inscrire dans nos consulats comme « protégés » bénéficiaient d’un « privilège de juridiction » c’est à dire en clair qu’ils échappaient (tout simplement) aux tribunaux siamois.

 

Et  A 218- La THAÏLANDE N' A JAMAIS ÉTÉ COLONISÉE ? (Suite)

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/07/a-218-la-thailande-n-a-jamais-ete-colonisee-suite.html

 

(6) Voir ce que signifie le concept du régime des capitulations, in 176.  La fin du régime des capitulations au Siam en 1925.

http://www.alainbernardenthailande.com/2015/03/176-la-fin-du-regime-des-capitulations-au-siam-en-1925.html

 

(7) A 220 -  « ANNA ET LE ROI » OU L’HISTOIRE D’UNE IMPOSTURE.

http://www.alainbernardenthailande.com/2017/03/a-220-anna-et-le-roi-ou-l-histoire-d-une-imposture.html

 

(8) 139. La nouvelle organisation administrative du roi Chulalongkorn.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-139-la-nouvelle-organisation-administrative-du-roi-chulalongkorn-123663672.html

 

(9) 140.  La résistance à la réforme administrative du roi Chulalongkorn : La « révolte des saints ».http://www.alainbernardenthailande.com/article-140-la-resistance-a-la-reforme-administrative-du-roi-chulalongkorn-la-revolte-des-saints-123663694.html

 

(10) Ainsi en 1908, par exemple  le prince Damrong (son demi-frère) comme ministre de l’intérieur et le prince Sri Sahadebh comme son vice-ministre, le prince Dewawongse, son demi-frère est son très habile ministre des affaires étrangères, le prince Chaofa kromluang Narisara Nuwatiwongse (autre demi-frère) a charge de la maison royale, le prince Chaofa Bhanurangsi Savangwongse (encore un demi-frère) est ministre de la guerre, le prince Sukhum Nayvixit a charge des gouvernements locaux et supervise le prince Inthrathibodi Siharatrongmuang, le prince de Chantaburi (Kitiyakara Voralaksana) encore un demi-frère, est ministre des finances, le prince de Rajaburi (demi-frère encore) est ministre de la justice et dirige le prince Wichitwongse Wudikrai comme vice-ministre, le prince Nares Varraridhi (un cousin germain) est ministre des travaux publics, le prince Dewesra est ministre de l’agriculture et supervise le Prince Sri Sunthara Wohara, vice-ministre de l’agriculture, le prince Inthrathibodi  Siharatrongmuang est ministre chargé des gouvernements locaux, le Prince Phipat Kosa est sous-secrétaire d’État permanent.

 

(11) 147. La création de l’éducation nationale par le roi Chulalongkorn. (1868-1910)

http://www.alainbernardenthailande.com/article-147-la-creation-de-l-education-nationale-par-le-roi-chulalongkorn-1868-1910-124067077.html

 

(12) 142. La suppression de la corvée royale au Siam en 1900.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-142-la-suppression-de-la-corvee-royale-au-siam-123823027.html

 

(13) 141. L’esclavage est aboli définitivement au Siam en 1905.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-141-l-esclavage-est-aboli-definitivement-au-siam-en-1905-123721727.html

http://www.alainbernardenthailande.com/article-142-la-suppression-de-la-corvee-royale-au-siam-123823027.html

 

 H 23- L’ESCLAVAGE AU SIAM AU XIXe SIÈCLE JUSQU’À  SON  ABOLITION EN 1905. 1ère partie.

http://www.alainbernardenthailande.com/2018/09/h-23-l-esclavage-au-siam-au-xixe-siecle-jusqu-a-son-aboliton-en-1905.html

 

H 24- L’ESCLAVAGE AU SIAM AU XIXe SIÈCLE JUSQU’À  SON  ABOLITION  EN 1905.

SECONDE PARTIE

http://www.alainbernardenthailande.com/2018/09/h-24-l-esclavage-au-siam-au-xixe-siecle-jusqu-a-son-abolition-en-1905.html

 

110. « La place du peuple et des esclaves au Siam ».

http://www.alainbernardenthailande.com/article-110-la-place-du-peuple-et-des-esclaves-au-siam-121390588.html

 

111. «  L’esclavage au Siam. » basé sur l’article Thai institutions of slavery, de Andrew Turton,  (pp. 411-458), http://www.alainbernardenthailande.com/article-111-l-esclavage-au-siam-121488465.html

in « Formes extrêmes de dépendance », Contributions à l’étude de l’esclavage en Asie du Sud-est », sous la direction de Georges Condominas, Editions de l’Ecole des Hautes Etudes en Science sociales, (EHESS), Paris 1998.

 

(14) Les esclaves pour dettes.

« Au Siam, le statut social des esclaves pour dettes n’est pas tellement différent de celui des hommes libres ; ils sont autorisés à posséder des biens et à en hériter, ils ont le droit de se racheter et de faire appel à la justice ». Et surtout,  ils ne sont pas astreints à la corvée royale comme les phrât. Aussi certains n’hésitent-ils pas à se faire esclave pour éviter la corvée. Selon la loi, les esclaves pour dettes sont divisés en plusieurs catégories :

  • les esclaves rachetables. Il s’agit de pauvres gens, obligés de se vendre pour payer leurs dettes. Il y a un contrat et un garant.
  •  les esclaves non-rachetables. (L’explication donnée par  Suthavadee est peu claire)
  • les individus vendus mais que le maître ne peut pas faire travailler. Ils sont là pour garantir la dette et doivent par contre, payer les intérêts.
  • les enfants d’esclaves nés dans la maison du maître, appartiennent au maître et sont difficilement rachetables, du fait de leur prix élevé. » ( Suthavadee Nunbhakdi)

 

(15) 143. Le code pénal siamois de 1908.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-143-le-code-penal-siamois-de-1908-123864695.html

 

Voir : Mlle Chalanthorn Kidthang,  « Le code pénal du royaume de Siam (1908) et la société thaïe »,  Mémoire de maitrise de l’Université Silpakorn, 2004.

 

(16)  Le prince Rachaburidireklit fils du roi et ministre de la justice est assisté  de deux juristes siamois, le prince Phichitprichakon, frère du roi et ancien ministre de la justice et du prince Prachakit konchak  qui n’est pas de sang royal mais appartient au clan des Bunnag, un érudit historien qui a assuré la publication de diverses éditions des Annales, et qui est président de la cour suprême, un juriste belge,  Richard Jacques Kirkpatrick   et un japonais, juriste aussi, Tokich Masao qui connaissait à la perfection l’ancienne législation siamoise. Le belge Gustave Rolin-Jaequemyns, conseiller juridique du roi est évidemment de la partie jusqu’en 1901. Les Siamois apporteront leurs lumières sur les usages, coutumes et traditions,

 

(17) Cf. L'excellent article de Jean Baffie, « Sous le règne de Rama V (1868-1910), l’adaptation du Siam à la modernité occidentale », p.26-41

 https://books.openedition.org/pup/6640?lang=fr

 

« Ces premières réussites décidèrent le roi Chulalongkorn à créer une Commission de Codification spécialisée, composée de juristes français et chargée de rédiger un Code civil et commercial, un Code de procédure criminelle et un Code de procédure civile. Ces juristes français, qui continuèrent à être très actifs sous les deux règnes suivants, contribuèrent également à la promulgation de lois, plus spécialisées, mais essentielles pour conforter l’image d’une nation moderne, parmi lesquelles les lois sur l’enregistrement des naissances et décès (13 août 1909), sur la naturalisation (18 mai 1911) et sur la faillite (27 novembre 1911) ; le Code pénal militaire (février 1912) ; les lois sur la nationalité (22 mars 1913), sur la morphine et la cocaïne (14 juin 1913), sur la navigation (16 juillet 1913),

sur l’administration locale (14 juillet 1914), sur les marques de fabrique (1er octobre 1914) et sur la télégraphie sans fil (24 avril 1914).

 

(18) 138. Qui était  le commodore  du Plessis de Richelieu, commandant en chef  de la marine siamoise en 1893 ?

http://www.alainbernardenthailande.com/article-138-qui-etait-le-commodore-du-plessis-de-richelieu-commandant-en-chef-de-la-marine-siamoise-en-189-123550274.html

 

(19) 182.1 La société siamoise à la veille du coup d'État de 1932.

http://www.alainbernardenthailande.com/2015/04/182-1-la-societe-siamoise-a-la-veille-du-coup-d-etat-de-1932.html

182. 2 La société siamoise à la veille du coup d’État de 1932.

http://www.alainbernardenthailande.com/2015/05/182-2-la-societe-siamoise-a-la-veille-du-coup-d-etat-de-1932.html

Lecture du livre de Pierre Fistié étudiant « L’évolution de la Thaïlande contemporaine » (Armand Conin, 1967) qui montre comment la société traditionnelle sera  transformée par le développement d’une économie monétaire, avec le rôle prépondérant tenu par les Chinois,  et le développement d’une classe de fonctionnaires et de militaires.

(20)  A - 194 - LE PREMIER PROJET DE CONSTITUTION DE 1885

http://www.alainbernardenthailande.com/2015/09/le-premier-projet-de-constitution-de-1885.html

 

(21) A 252 - 1448 : DÉBUTS DU SYSTÈME POSTAL SIAMOIS.

http://www.alainbernardenthailande.com/2018/02/a-252-1448-debuts-du-systeme-postal-siamois.html

 

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