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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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Pourquoi ce blog ?

  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 04:01

asie du sud est 5ème« Notre » Histoire de la Thaïlande : l’ indianisation de la Thaïlande avant les Thais.

Les Thais étaient encore en Chine et  ne rêvaient même pas encore à ce qui allait devenir le Siam plus de 1000 ans plus tard. Encore aujourd’hui  les archéologues et paléontologues, année après année, découvrent des nouveaux sites qui leur permettent de « reconstituer » la vie de peuples préhistoriques venus d’Océanie, d’Indonésie et qui se sont installés en Asie du Sud-Est. L'étude de ces sociétés donne des éléments permettant de reconstituer les organisations politiques,  sociales et culturelles de ces habitants, leur évolution, leur diversité.

 

Elle a permis à certains d’avancer l’ hypothèse , que l’ancêtre du Khmer, d’origine indonésienne, était le plus ancien occupant du territoire  du Cambodge, du Laos, du Vietnam, et de Malaisie et de Haute-Birmanie et … du Siam; et qu’il existait bien avant l’arrivée des commerçants indiens et chinois, et donc  à fortiori, avant la formation des cités-Etats et royaumes « indianisés » du III e siécle.*


khmer


Cette « indianisation » s’était réalisée sur une culture matérielle et spirituelle déjà très développée, dont on peut avoir une idée à travers la tradition orale et les légendes des tribus montagnardes. Mais il faut se rendre à l’ évidence, avions-nous dit, la propagation et l’installation des cultes hindouistes et bouddhistes se sont faites en « effaçant »  l’existence matérielle des objets et lieux de cultes anciens et en intégrant les dieux ou déesses existantes  à leur panthéon.

De plus, les sources sont peu nombreuses et les explications, des conjectures. Les chercheurs les plus sérieux sont obligés d’admettre :


« On ne connaît pas encore très bien les circonstances qui ont amené à l'introduction de concepts et de modèles culturels et religieux indiens en Malaisie et en Indonésie. On peut seulement constater leur présence au moins dès 450 après J.-C. Mais des fouilles récentes… » (wikipédia).

«  Notre documentation est trop pauvre pour retracer exactement les étapes de la constitution du Fou-nan ; si nous n'en sommes plus réduits aux seules conjectures comme pour le processus de l'indianisation, nous ne pouvons cependant établir la ligne de démarcation entre le légendaire et l'historique, non plus que faire coïncider exactement celui-ci avec les faits archéologiques».

 « Nous ne savons pas actuellement qui, exactement, étaient les habitants du Fou-nan  » (angkor.wat.online.fr/les-arts-1.html)


funan


De fait, nous dépendons des dernières découvertes archéologiques, des annales des ambassadeurs chinois du milieu du IIIe siècle, des mythes et des légendes « interprétés ». Et les différents auteurs consultés  font surtout référence à Paul Muss et George Coedès, (dont l’ouvrage de référence date de 1962 !)


coedes.jpg


Au stade des connaissances actuelles, on peut faire des hypothèses, mais on doit finalement renoncer à connaître précisément l'histoire et les mécanismes de l'indianisation de la péninsule indochinoise.

Mais beaucoup s’accordent sur une indianisation de cette Région au IIIe siècle. 

La date des plus anciens vestiges archéologiques trahissant une influence indienne ne remontent pas au-delà du II e siécle : inscriptions en sanscrit à Vo-canh, près de Nha Trang, à la fin du IIIe siècle  , mais aussi en Birmanie, à Bornéo, sur la péninsule Malaise et à Java. (wikipédia) 

Le plus ancien vestige bouddhique trouvé en Indonésie est une statue de Bouddha en bronze de style Amaravati de l'ouest de l'île de Sulawesi datant du IIIe ou IVe siècle).( quelle précision !)

Mais des fouilles récentes (2000) effectuées à l’embouchure du fleuve Musi dans le sud de Sumatra ont révélé des sites portuaires qu’on date du Ier siècle après J.-C. Ces sites ne présentent pas de trace d’influence culturelle indienne, bien qu'on y ait trouvé des objets d’origine notamment chinoise qui montrent que ces sites commerçaient avec la Chine et l’Inde.

Un processus historique qui s’achèvera au XIII e siècle et dont nous essayerons d’expliciter les principales données, à savoir :

  • Le réseau commercial entre la Chine et l’Inde ? via la position stratégique de « l’Indonésie » 
  • La diffusion de l’hindouisme et du bouddhisme, et le succès de la « culture indienne » (par qui ? comment ?)
  • L’indianisation ?
  • La formation d' Etats (et/ou de cités-Etats)  de type indien, avec le Champa, dans la partie centrale du Viêt Nam actuel, le Fou-nan, dans le delta du Mékong, sur un territoire correspondant au sud du Viêt Nam actuel et au Cambodge actuel, et le Sri Ksetra, dans la basse vallée de l'Irrawaddy (Birmanie), et le Dvaravati, avec les Môns, dans le sud du bassin de la Ménam, sur le territoire central de la Thaïlande actuelle (et à l'ouest de la Birmanie).

1/ Le réseau des échanges  intercontinentaux.

Nous savons tous que les échanges commerciaux entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie, remontent à la plus haute antiquité. Un réseau mondial qui a bien sûr changé au fil des guerres, des invasions, des empires, des conquêtes… On a tous nos histoires sur les caravanes de la soie, du jade, de l'or et du sel, et des épices … parcourant les routes dangereuses via les Balkans, la Crimée, le Levant, l'Anatolie et l'Asie centrale jusqu'en Chine ou jusqu’aux Indes.

Déjà au troisième millénaire av. J.-C., on peut retrouver des traces d’un commerce entre la Mésopotamie antique et la civilisation de l’Indus, puis ensuite avec le monde gréco-romain (Cf. la route de l’encens). Mais la conquête de l’Egypte par les Romains va développer les échanges avec l’Inde. Dans  les années 80 av. JC, Alexandrie et Calicut en Inde  par exemple, devinrent les centres du commerce pour les épices indiennes.

Mais vers 100 après J.-C., l'ouverture de routes maritimes entre la Chine et l'Inde va faire des ports du Founan , de la péninsule Malaise et de Sumatra un carrefour maritime stratégique. Le clou de girofle par exemple, apporté en Inde par des commerçants de l’archipel indonésien et de là, acheminé au Moyen-Orient, y est connu dès l’Antiquité.

 

2/Avec les échanges commerciaux  arrivent deux religions,  l’ hindouisme et le bouddhisme, qui vont « révolutionner » les systèmes religieux, politiques, sociaux … 

« Depuis le Ve siècle av. J.‑C., l'Inde, en pleine ébullition culturelle autour du brahmanisme et du bouddhisme, fait preuve d'un grand dynamisme économique et artistique et devient l’un des principaux foyers du monde antique. À la même époque, la péninsule indochinoise, et plus largement l’Asie du Sud-Est, développe des civilisations du bronze et des cultures élaborées mais garde du retard par rapport au monde indien. Ses ressources naturelles sont de nature à attirer des convoitises »(Wikipédia)


2.1 La diffusion de l’ hindouisme 

On ne va pas ici résumer l'une des plus vieilles religions du monde, première manifestation de la culture indienne apparue aux environs du IIIe millénaire av. J.-C. Et ceci d’autant plus qu’on la  sait complexe, avec tous ses divinités majeures et mineures, les dévas et autres entités célestes, concepts,  … un ensemble de croyances, de rites et de sagesse… d’écoles différentes voire de sectes … Sa chronologie elle-même indique des éres différentes (5000 à 2500 avant JC , ère harappienne ou dravidienne) ; 2500 à 1500 avant JC (ère védique) ; 1500 à 500 avant JC (ère brahmanique) ; 500 av. J.-C. à 500 après, ère oupanishadique) correspondant à des phases historiques différentes et des croyances et rituels différents, avec le début de sa diffusion en Asie du Sud et en Indonésie que l'on situe entre le IIe- VIe siècle. 

On peut dire plus simplement que les hindous croient en l'autorité du Veda, qui, selon la Tradition, furent révélés par Brahma aux hommes.

Mais quand on sait que LE Veda est composé  de quatre Védas : le Rig-Veda, le Yajur-Veda, le Sama-Veda et l’Atharva-Veda plus tardif.  Et que chacun est divisé en quatre sections (les Samhitâ : les mantras et les hymnes ; les Brâhmana : les textes liturgiques et de rituel ;les Âranyaka : la section théologique ; les Upanishad : la section spéculative), on peut estimer que leur explication ne nous aidera pas à comprendre l’indianisation  du Siam avant les Thais. 

Par contre, il est important de savoir que cette religion a assimilé les croyances et les philosophies venues des nombreuses conquêtes et invasions qui se sont déroulées sur le sous-continent indien. Et qu' avant les invasions islamiques et le colonialisme européen , elle était un vecteur pour toutes les sciences : le droit, la politique, l'architecture, l'astrologie, la philosophie, la médecine, etc., comme d'autres savoirs qui avaient en commun le substrat religieux. Et qu’elle avait mise en place un modèle de société, une société « brahmanique » qui repose sur une division hiérarchique en quatre castes (varnas , « couleurs ») (ou groupe de classes) qui imposaient des règles de vie spécifiques aux Brahmanes ( les prêtres, le clerc enseignant) ; aux Kshatriyas ( les guerriers, les rois et les administrateurs) ; aux Vaishyas (les paysans, commerçants et artisans ; et aux  Shudras  (les serviteurs).


Mais aussi et surtout un modèle de société et une religion véhiculés par une langue, le sanscrit, non seulement langue sacrée de l’hindouisme (et du bouddhisme), employée dans les chancelleries royales et les littératures profanes, mais surtout ,pour notre sujet, langue de communication généralisée , (comme le latin en Europe) ,commun à l’ ensemble du monde indien et indianisé. On comprend son rôle dans la propagation des sciences et des techniques indiennes, ainsi que pour  l’art et l’ iconographie  religieux ** (Cf. Jean Filliozat).

Une société donc dominée par les brahmanes dont beaucoup établissent l’origine depuis les conquêtes territoriales et mise en valeur de la vallée du Gange par les tribus aryennes depuis – 1500 av J.-C. … venues avec le védisme, depuis le plateau iranien par l’Hindukush.


hindu.kush.1.jpg


Une société religieuse, avec une caste brahmane puissante, dont les Védas révèlent le contenu, avec un système de pensée, une langue officielle pour les élites (le sanscrit), un modèle de société jalonné par son calendrier, ses rites, ses « sacrifices », ses valeurs et ses interdits…

Masi l’hindouisme va voir apparaitre deux nouvelles religions, le bouddhisme et le jainisme, qui ont cette particularité de ne pas empêcher leurs fidèles de vénérer les dieux hindoux. A l’inverse de nombreuses traditions hindoues  considèrent Bouddha comme un Avatar de Vishnou. Mais on se doute que sur le terrain les rivalités devaient être plus visibles.


 vishnu

 

2.2 La diffusion du bouddhisme

En Inde, le bouddhisme se répand grâce aux moines itinérants, mais c’est par les marchands qu’il se diffuse. Le bouddhisme devient, de plus en plus, une religion de masses populaires. Les monastères s’implantent alors le long des routes commerciales. On en trouve tout le long des côtes de l’Asie du sud-est, en Indonésie, jusqu’aux Célèbes… aux portes de l’Iran, autour du désert du Takla-makan en Asie centrale, aux confins de la Chine. Chaque cité-état, port maritime ou oasis du désert, abrite un ou plusieurs monastères, qui diffusent aussi bien les enseignements du bouddhisme "ancien" que ceux du Mahâyâna.

Depuis environ deux mille ans, le bouddhisme Mahayana s'est propagé par voie de terre, du Nord-Ouest de l'Inde vers l'Asie orientale, en contournant les montagnes de la Haute-Asie, en gagnant l'Asie centrale et en progressant alors vers la Chine, le Vietnam, la Corée, le Japon... dont il séduisit les artistes, les lettrés et même les militaires grâce aux réalismes transcendant de la vacuité et sa secte de l'extase, le Zen, et dont il sut aussi attirer la grande masse..
D'autre part, une seconde vague de propagation du Mahayana a déferlé, toujours par voie de terre, du Nord-Est de l'Inde vers le Tibet. Elle fut le fait des écoles tantriques qui, par la gnose, le yoga, la dévotion, les rites, voire la magie, ambitionnaient une réalisation plus large et plus prompte du salut.
Enfin, la Doctrine Primitive du Bouddha par voie maritime de Ceylan vers la Birmanie, gagnant la Thaïlande, le Cambodge, le Laos, des pays où le bouddhisme s'est profondément ancré..
 

Sa propagation, vingt-cinq siècles durant, a été en effet largement liée à la mise en place d’ententes commerciales entre des étrangers, souvent des marchands itinérants, et les élites locales. Facilitées par la plasticité de la nouvelle religion, propice à la cohabitation et à l’hybridation avec d’autres idéologies, ces conversions ont permis la mise en place de communautés partageant des valeurs morales.


Religion et politique.

Le bouddhisme entre réellement dans l’histoire lors du règne de l’empereur Ashoka, de la dynastie Maurya, qui contrôle la quasi-totalité du subcontinent indien. Vers – 261, Ashoka conquiert la province du Kalinga et se convertit au bouddhisme – le mythe raconte que cet acte dérive de son écœurement devant les massacres.


Ashoka2

 

Cette conversion est devenu légendaire, on la devine surtout politique : le devoir d’un bon souverain, dans la tradition indienne, est de se poser en garant de l’harmonie religieuse.

Notre précédent article  citait le moine Payut Payutto,  qui en 1990, n’hésitait pas à déclarer que « l’une des neuf missions envoyées par le roi indien Asoka pour répandre le bouddhisme dans d’autres pays est venue à Suvarnabhumi. Cette mission était dirigée par deux des Etres Nobles, nommés Sona et Utara. Ils ont réussi à convertir le roi et le peuple thaï au Bouddhisme. » Eh oui, 1000 ans avant leur venue !!!

Comme pour le brahmanisme, on peut constater 3 modes de diffusion essentiels :  la venue des commerçants indiens, l’installation de « comptoirs », de diasporas , l’accueil de missionnaires, l’installation  et l’influence des communautés religieuses et la plus efficace : la conversion d’un Roi, d’un Chef de village.

En fait, dès les premiers siècles, le bouddhisme theravāda sera implanté, dans la partie occidentale de la péninsule indochinoise, dans les royaumes de Sri Ksetra et de Dvaravati, alors qu'à l'Est, c'est-à-dire au Champa, au Fou-nan et au Cambodge, on assiste à une alternance du Çivaisme et du bouddhisme mahāyāna.

 

3/ L’ indianisation ? 

La date des plus anciens vestiges archéologiques trahissant une influence indienne ne remontent pas au-delà du IIe siècle : inscriptions en sanskrit à Vo-canh, près de Nha Trang, à la fin du IIIe siècle, mais aussi en Birmanie, à Bornéo, sur la péninsule Malaise et à Java. C'est également vers la fin du IIe siècle que des annales chinoises font référence à des États indianisés en Asie du Sud-Est. Ces faisceaux d'indices suggèrent une indianisation dès le IIIe siècle.


Au stade des connaissances actuelles, on peut faire des hypothèses, mais on doit finalement renoncer à connaître précisément l'histoire et les mécanismes de l'indianisation de la péninsule indochinoise **. De fait, pour cette période,  nous n’avons pas trouvé d’exemples, de noms de moines  brahmanes ou bouddhistes  ayant réussi une conversion, nous n’avons pas vu de description de processus d’indianisation d’un port, d’un village ou groupes de villages.

Certains disent même que l'hindouisme n'a pas été apporté en Indonésie par des marchands mais par des brahmanes.


indouisme

 

Ils donnent pour preuves des inscriptions en sanscrit, qu'on date des Ve et VIe siècles, qui ont été trouvées dans la région de Kutai dans l'est de Kalimantan, loin des routes commerciales internationales, et dans la région de Karawang à l'est de Jakarta.

Elles révèlent l'honneur dont sont l'objet des lettrés indiens ou leurs disciples locaux à la cour. Les souverains de celles-ci étaient des chefs de villages regroupés par les besoins de l'irrigation nécessitant une autorité supérieure. Ces brahmanes supervisaient le culte du symbole phallique de Shiva, le linga, censé apporter les faveurs du dieu à leurs royaux protecteurs. Ce culte shivaïte était pour ces derniers source de prestige et d'autorité.


Linga


On reste toujours au niveau des généralités :

Il est établi que les grands ports de l'Inde, tant ceux de la côte orientale que ceux de la côte occidentale, étaient en relation avec la Péninsule Indochinoise ou l'Indonésie. Certains foyers de culture indienne, notamment dans l'actuelle Malaisie, extérieurs à la Péninsule Indienne ont également joué un rôle de relais.

On est là aussi dans un long processus historique et commercial avec la venue et l’installation de diasporas commerçantes indiennes (et autres   ), l’envoi de missionnaires brahmanes et bouddhistes, avec  la « conversion » des chefs , des rois , des élites aux nouvelles religions et aux nouveaux modèles de pensée et mode de vie indiens.


Une nouvelle culture : des nouveaux modèles : religion, politique, pensée, langue, mode de vie indien.


Religion :

Pour comprendre la facilité apparente avec laquelle la culture indienne s'est répandue en Asie du Sud-Est, Paul Mus attire l'attention sur le fait que l'Inde partageait avec les pays de l'Asie du Sud-Est un fond commun pré-aryen, si bien que les indigènes « n'ont peut-être pas eu toujours conscience de changer de religion en adoptant celle de l'Inde », surtout si, comme nous l’avons écrit précédemment , les moines « indiens » intégraient les divinités locales à leur panthéon .

Beaucoup de ports, de villages et groupes de village, profitant de la  « nouvelle » richesse provenant de l’Inde ou de Chine , vont être sensibles avec ce qui pouvait apparaître comme une « modernité » ,une nouvelle source de prestige : une religion , une langue, une « science », un modèle « politique » et culturel … 


En Inde, comme dans les nouvelles cités qui vont s’indianiser, les chefs comme les élites vont se rendre compte du profit qu’ils peuvent retirer du prestige des brahmanes. Il s’agit toujours de justifier son pouvoir et ses privilèges, de légitimer son nouveau rang

Et quoi de plus grand pour un Roi (ou un Chef) de devenir une incarnation d’une divinité hindou ou de Bouddha, avec le respect « sacré »  qu’il impose.

Les vestiges archéologiques vont montrer que les classes supérieures étaient complètement imprégnées par la culture indienne.


Ce processus devait aboutir à la formation des États indianisés de l’Asie du Sud-Est continentale, dont celui du Dvaravati avec les Môns, dans le sud du bassin de la Ménam, sur le territoire central de la Thaïlande actuelle (et à l'ouest de la Birmanie). Un royaume ( ?), une culture  que rencontreront les premiers Tai venant de Chine au 8 ème siècle.


asie du sud est 8ème-copie-1 

 

Article à suivre :

 4/ La formation d'Etats (et/ou de cités-Etats)  de type indien, avec le Champa , le Fou-nan, le Sri Ksetra, et le Dvaravati, avec les Môns.

 

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L’article de wikipédia intitulé L'indianisation de la péninsule Indochinoise fixe bien le cadre de cette étude :

  http://fr.wikipedia.org/wiki/Indianisation_de_la_p%C3%A9ninsule_indochinoise


La référence constante dans les sources : George Cœdès, Les Peuples de la Péninsule indochinoise, Dunod, 1962. Certes un grand auteur, mais cela date !


Un bon blog : et sur le sujet, voir : http://blogs.histoireglobale.com/?cat=6

 

*Des sources peu nombreuses ou trop générales.

Les événements qui sont liés à l'indianisation de la péninsule indochinoise ne peuvent être datés avec précision, faute de sources historiques dignes de foi. On ne peut en inférer l'existence que par les résultats observables, c'est-à-dire, le plus souvent, des vestiges archéologiques et épigraphiques.

 ** Même chez Jean Filliozat, faisant le point sur les « Nouvelles recherches sur l’hindouisme et son expansion, Journal des savants », je n’ai pu trouver des noms, des dates sur les premières implantations de l’hindouisme (et du bouddhisme) dans les ports du Founan et de la péninsule indonésienne.


Cf. persée

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jds_0021-8103_1962_num_3_1_1034

Ou :


http://dictionary.sensagent.com/indianisation+de+la+p%C3%A9ninsule+indochinoise/fr-fr/


Sur le bouddhisme de/en Thaïlande , cf. par exemple nos  deux articles :

http://www.alainbernardenthailande.com/article-20-le-bouddhisme-thailandais-et-d-isan-78694128.html

http://www.alainbernardenthailande.com/article-15-les-relations-franco-thaies-le-bouddhisme-vu-par-les-missionnaires-du-xvii-eme-siecle-64650528.html

 

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