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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 08:06

 

 

Voilà un titre surprenant que l’on pouvait lire dans la presse français du วๆรหmois de juillet 1933, je ne cite que le Figaro mais il y en eut beaucoup d’autres et jusque dans la Presse américaine, le New York Hérald tribune . On connaissait certes jusque-là les fameux jumeaux siamois connus comme bêtes de cirque, exhibés par Barnum dans le monde entier. Chang et Eng Bunker qui vécurent du 11 mai 1811 au 17 janvier 1874, le second mourut deux heures après son frère.

 

 

Ils sont à l’origine de l’expression « frères siamois ». Or, s’ils naquirent au Siam, ils n’étaient pas siamois mais chinois et devinrent américains après que Barnum eut fait leur fortune. Spécialisé dans l’exhibition malsaine de monstres humains, nabots ou géants, ne citons que sa célèbre femme à barbe.

 

 

Leur vie est bien connue, constamment marquée par la cupidité. Alors que la médecine américaine s’était proposée de les séparer ce qu’elle était alors parfaitement capable faire, ils s’y seraient toujours refusé préférant une situation peut-être difficile à vivre au quotidien mais qui fit leur fortune en sus de celle de Barnum. Cette tradition de cupidité ne s’est pas perdue puisqu’ils se marièrent, eurent une nombreuse descendance qui a transformé leur demeure américaine en musée du souvenir.

 

 

Tout cela est du dernier mauvais goût et d’ailleurs, lors des tournées de Barnum en France, l’exhibition des jumeaux y fut interdite. Notons que pour les Thaïs, on n’a jamais parlé de jumeaux siamois mais de « jumeaux attachés l’un à l’autre » (แฝดติดกัน - faet tit kan)

 

 

Les premières vraies jumelles siamoises

 

L’article de presse que l’on trouve partout nous apprend que ces deux petites filles sont nées au mois de juin précédent dans la province de Khonkaen. Nous n’en saurons pas plus, pas de curiosité malsaine, pas de photographies. Prises en mains par des médecins de Bangkok, eues furent les premières jumelles « attachées » et séparées avec succès.

 

 

 

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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 07:54

 

Voilà un titre surprenant que l’on pouvait lire dans la presse française du mois de juillet 1933, je ne cite que le Figaro mais il y en eut beaucoup d’autres et jusque dans la Presse américaine, le New York Hérald tribune . On connaissait certes jusque-là les fameux jumeaux siamois connus comme bêtes de cirque, exhibés par Barnum dans le monde entier. Chang et Eng Bunker devenus américains qui vécurent du 11 mai 1811 au 17 janvier 1874, le second mourut deux heures après son frère.

 

 

Ils sont à l’origine de l’expression « frères siamois ». Or, s’ils naquirent au Siam, ils n’étaient pas siamois mais chinois et devinrent américains après que Barnum eut fait leur fortune. Spécialisé dans l’exhibition malsaine de monstres humains, nabots ou géants, ne citons que sa célèbre femme à barbe.

 

 

Leur vie est bien connue, constamment marquée par la cupidité. Alors que la médecine américaine s’était proposée de les séparer ce qu’elle était alors parfaitement capable faire, ils s’y seraient toujours refusé préférant une situation peut-être difficile à vivre au quotidien mais qui fit leur fortune en sus de celle de Barnum. Cette tradition de cupidité ne s’est pas perdue puisqu’ils se marièrent, eurent une nombreuse descendance qui a transformé leur demeure américaine en musée du souvenir.

 

 

Tout cela est du dernier mauvais goût et d’ailleurs, lors des tournées de Barnum en France, l’exhibition des jumeaux y fut interdite. Notons que pour les Thaïs, on n’a jamais parlé de jumeaux siamois mais de « jumeaux attachés l’un à l’autre » (แฝดติดกัน - faet tit kan)

 

 

Les premières vraies jumelles siamoises

 

L’article de presse que l’on trouve partout nous apprend que ces deux petites filles sont nées au mois de juin précédent dans la province de Khonkaen. Nous n’en saurons pas plus, pas de curiosité malsaine, pas de photographies. Prises en mains par des médecins de Bangkok, eues furent les premières jumelles « attachées » et séparées avec succès.

 

 

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9 mars 2024 6 09 /03 /mars /2024 03:09

 

Le bouddhisme Theravada, assorti, il est vrai d'autres pratiques spirituelles brahmaniques et animistes antérieures au bouddhisme, est pratiqué par environ 95 % des quelque 71 millions de thaïs. Les musulmans constituent la plus grande minorité religieuse en Thaïlande, Ils appartiennent pour la plupart et se confondent avec l’ethnie des Thaïs-Malais reconnue comme telle au sein des 62 officiellement reconnues.

 

 

Plus de 6 % de la population, c’est dire que plus de 4 millions de thaïs qui professent la foi islamique, la maintiennent et la pratiquent dans environ 4000 mosquées.

 

 

Ils se répartissent en deux catégories que ne relient entre elles que leur foi en la parole du prophète  et peu ou prou des origines ethniques similaires.

 

 

Les « musulmans malais » ou, en termes ethnique, « les Malais de Thaïlande » (ชาวมาลายูภิ่นไทน) parlent une langue malaise austro-asiatique et utilisent un alphabet issu de l’alphabet arabe, le « jawi ».

 

 

lls résident principalement dans le sud du pays surtout dans les provinces frontalières de la Malaisie,   

 

 

Les « musulmans thaïs » (ชาวไทยมุสลิม) résident dans le centre, l’ouest, te nord et le nord-est du pays. Ils y sont infiniment minoritaires et si la plupart sont aussi des Malais, quelques-uns n’en sont pas. Nous leur consacreront toutefois quelques lignes.


 

 

Les Malais du sud représentent environ 70 % de l’ensemble de la population musulmane. Il est aléatoire de chiffrer leur population dans chaque province mais il en est un signe extérieur visible, celui de la présence des mosquées. En partant du nord vers le sud musulman,  à  partir de  la province de Suratthani, on entre en terre d’Islam. Si cette province n’est pas majoritairement musulmane, elle abrite déjà plus de 50 mosquées face à 390 temples bouddhistes avec, par exemple un sous district (tambon), celui de Phumriang (ตำบลพุมเรียง) abrite  7500  habitants dans une demi-douzaine de villages dans le district de Chaya (ไชยา). Ils s’y consacrent au tissage de la soie et y ont leur mosquée

 

 

, ou le village de Hua Thanon sur l’île de Samui (หัวถนน) village de pécheurs malais qui a également sa mosquée.

 

 

Les chiffres sont plus significatifs lorsqu’on atteint le cœur de la Thaïlande musulmane : Il y a plus de 4000 mosquées dans le pays dont  la majorité, 3 340, sont situées dans le sud ;  Dans  la province de Patani 707 mosquées font face à 82 temples bouddhistes. Dans la province Narathiwat, 666 mosquées sont à comparer aux 73 temples bouddhistes.  La balance est la même à Yala, 509 mosquées contre 46 temples bouddhistes et à Satun, 34  temples bouddhistes face à 236 mosquées

 

 

Ceux du sud résident dans une région imprégnée d'un environnement culturel et politique islamique malais.

 

 

Tous sont sunnites comme en Malaisie, une branche de l’Islam que l’on retrouve en Afrique du Nord, dans la Péninsule arabique, en Turquie, en Syrie, en Afghanistan, au Pakistan, au Bangladesh, en Indonésie, en Afrique subsaharienne et en Asie centrale. On trouve aussi quelques communautés chiites (comme on trouve des communautés sunnites dans des pays majoritairement chiites comme l'Iran, l'Irak ou le Liban). Des implantations de très mystiques soufistes sont également présentes. Toutes font plus ou moins bon ménage et l’on ne signale pas des conflits parfois sanglants comme en Afghanistan ou en Irak ni des pratiques discriminatoires comme celles qui frappent les chiites en Malaisie.

 

 

Cette diversité se situe dans l’environnement spécifique au pays, la promotion d’une identité collective basée sur ses trois piliers, la nation « Chat » (ชาติ), la religion « Satsana » (ศาสนา) et le roi « Phramahaksat » (พระมหากษัตริย์) symbolisé dans le drapeau tricolore, la nation en rouge, la religion en blanc et le roi en bleu. Si historiquement, le deuxième pilier, Satsana, la religion, signifiait le bouddhisme Theravada, plus récemment le terme a du s’élargir pour inclure des traditions religieuses non bouddhistes comme le christianisme et l'islam.

 

 

Cette triple conception de nationalité, de royauté et de religion, a eu des conséquences majeures pour les minorités ethniques et religieuses telles que les musulmans et les chrétiens.

 

LES MUSULMANS DU SUD

 

Leur implantation est consécutive à l'expansion de l'État siamois dans cette région. Les quatre provinces méridionales de Patani, Narathiwat, Satun et Yala, limitrophes de la Malaisie actuelle ainsi que les sultanats du nord de la même Malaisie, ont été progressivement intégrées au Siam depuis au moins le XVIe siècle. La date de l’introduction de l’Islam y est sujet à discussions  bien qu’introduit probablement et initialement à Patani. Les populations locales se seraient  convertis à l'islam au cours du XIIIe ou du XIVe siècle de notre ère en coexistence plus ou moins pacifique avec les autres croyances. Ils sont historiquement et culturellement liés au monde insulaire malaiso-indonésien. Ils s’identifient comme « le peuple malais » face aux bouddhistes qu’ils appellent  « peuple siamois ». Pour les bouddhistes, les musulmans malais de leur pays sont des  « khaek Musalayam » (แขก มูซาลายัม) avec une connotation pas toujours positive.

 

 

Historiquement avant le XIXe siècle, ces régions islamiques étaient des États tributaires liés de façon informelle  aux autorités de Bangkok.  Ainsi les sultanats de Kedah, Perak, Kelantan, Terenggan, Saiburi et Perlis payaient tribu au roi de Siam. Depuis le 17e siècle, les sultans envoyaient les « Bunga mas » (fleurs d'argent et d'or - ต้นไม้เงินต้นไม้ทอง - tonmai ngoen tonmai thong) au Siam en reconnaissance de la souveraineté du roi du Siam, ce qui correspond à la moitié nord de l’actuelle Malaisie.

 

 

 

Mais après le XIXe siècle et l’introduction du colonialisme dans cette région, l’État siamois commença à rivaliser avec les Britanniques en Malaisie et  y lança une politique d’expansion que l’on peut dire coloniale.

 

 

Après 1902, l'État siamois a tenté de dépouiller les dirigeants indigènes de leur autorité traditionnelle tout comme ne le faisaient pas les Anglais en Malaisie voisine, construction de routes, de bureaux de poste et développements d’infrastructures. Mais alors que les Anglais souhaitaient plus subtilement conserver la base d'autorité de l'élite malaise pratiquant une politique coloniale indirecte, les autorités siamoises se méfiaient de l'élite malaise traditionnelle et cherchaient à renverser leur base de pouvoir en nommant des bouddhistes siamois comme dévoués bureaucrates.

 

Le résultat de cette politique siamoise a créé un ressentiment immédiat. L'élite malaise ressentait un sentiment de privation par rapport à ses voisins de Malaisie britannique. L'élite malaise de la région de Patani entretenait des liens sociaux et politiques étroits avec les nobles malais de Malaisie par le biais d'alliances matrimoniales.

 

 

Cette élite était unie par le destin et l’histoire qui alimentaient leur désir d’autonomie. Cette solidarité, combinée à une politique thaïlandaise insensible, a conduit à un soutien accru à la résistance malaise à la colonisation anglaise et à une distance politique entre les autorités centrales siamoises et elles. En outre, les autorités siamoises ont commencé à interférer directement dans les pratiques religieuses des musulmans du sud. Elles ont tenté de prendre en charge toutes les questions juridiques en vertu de la loi siamoise. En effet, cela signifiait que le code juridique musulman, structuré par la coutume malaise et administré par le juge musulman local, devait être contrôlé par des responsables bouddhistes siamois. Ces politiques ont provoqué des conflits entre l'élite malaise et les autorités siamoises, mais aussi avec les chefs religieux, les « ulémas » qui bénéficiaient du soutien de la population rurale et avaient servi de force de légitimation à l'autorité malaise tout au long de l'histoire de Patani, centre spirituel du monde islamique dans la région.  Elles ont conduit aux premières rébellions à grande échelle dans ces régions en 1903 et 1922, déclenchant le recours à la force militaire, ouvrant la voie à un irrédentisme qui sévit encore jusqu’à présent de façon mois visible qu'il y a 10 ans

 

 

Le 10 mars 1908, le Siam avait dû abandonner aux Anglais ses derniers territoires de la péninsule malaise, Kelantan, Terenggan, Saiburi et Péris mais les Britanniques n’avaient pas poussé jusqu’à s’emparer des sultanats du sud siamois, toujours sources de « problèmes ».

 

 

Suite au déclenchement de ces rébellions massives, le gouvernement siamois fut contraint de reconsidérer sa politique en établissant de nouvelles lignes directrices pour le traitement des Malais. Les politiques fiscales devaient être égales à celles instituées par les Britanniques en Malaisie britannique En outre, un minimum de pluralisme était introduit en accordant une reconnaissance officielle à la tradition religieuse islamique.

L'enseignement obligatoire siamois s'étendit et les mosquées furent «  encouragées » à modifier le programme islamique pour mettre l’accent sur les trois piliers sacrés de l’État : la nation, la religion et le roi. Et le gouvernement continua à nommer comme fonctionnaires des bouddhistes du centre qui ne parlaient pas le malais.

 

Dans la période qui a suivi l'établissement d'un régime plus ou moins démocratique au Siam dans les années 1930, le gouvernement a promu l'éducation comme moyen d'inculquer de nouvelles valeurs démocratiques dans toute la région. Cela a créé un dilemme pour les musulmans malais, car le système d'enseignement obligatoire siamois était basé sur des valeurs bouddhistes, intimement associées à un programme développé par la Sangha bouddhiste, et la langue d'enseignement était le thaï

 

Dès lors, les élites en arrivèrent a la nécessité du rejet de la langue et de la religion siamoises. Les  chefs religieux locaux et source de légitimité politique, jouèrent rôle de premier plan en mobilisant un soutien politique autour des dirigeants malais dans la politique démocratique afin de renforcer leur autonomie. Les symboles religieux et culturels islamiques ont été mis en avant lors de l'élection des dirigeants malais.

 

 

 

 

À la fin des années 1930, avec le déclin de la politique « démocratique » et l'imposition de la « race » et de la culture centrale aux dépens des autres groupes minoritaires, les musulmans malais ne furent pas autorisés à porter leurs vêtements traditionnels, les éléments subsistants de la loi islamique qui s'appliquaient au mariage et à l'héritage furent interdits, les non-bouddhistes furent délibérément discriminés au sein du gouvernement et des tentatives de prosélytisme bouddhiste furent menées dans le cadre du système éducatif parrainé par le gouvernement. Ainsi, toutes les tentatives de réforme furent émasculées par les politiques agressives d'assimilation imposées par le régime du Maréchal Phibun qui adopta un concept de nation raciste basé sur la race thaïe et se règles culturelles.

 

 

Après la Seconde Guerre mondiale, l'État devenu « thaï » et non plus « siamois » a recommencé à libéralisé sa politique à l'égard de ses provinces du sud en établissant un organe  gouvernemental chargé de gérer les dirigeants malais et d'attirer les Ulémas dans le réseau bureaucratique officiel. Par la législation connue sous le nom de « loi sur le mécénat » de 1945, (พระราชบัญญัติอุ)

 

 

.... les Ulémas ou conseils des mosquées furent centralisés sous l'autorité d’un  « Cheikh al-Islam » ou Chularatchamontri (จุฬาราชมนตรี) dépendant du  ministère de l'Intérieur et ayant compétence pour émettre des fatwas (règles religieuses), de réglementer l'administration des mosquées, leur distribuer des subventions, soutenir les publications islamiques, organiser les festivals, , superviser la certification halal (abattage rituel) dans la fabrication et production d'aliments et d'autres biens de consommation pour les musulmans.

 

 

L’institution existait d’ailleurs déjà sous le royaume d’Ayutthaya (1350-1767) entre les mains des Persans. Son rôle est parallèle à celui des Muphtis dans divers pays islamiques.

 

 

Il devait être le conseiller de la monarchie et être considéré comme le chef spirituel des musulmans de Thaïlande. Cette fonction devait être le pendant du Sangharacha (สังฆราชา), le patriarche suprême de la hiérarchie religieuse bouddhiste. La loi a également ordonné au gouvernement de développer des établissements d'enseignement islamique pour les enfants musulmans avec un programme islamique approprié. Parallèlement, un collège islamique devait être créé en Thaïlande, doté de bourses royales pour les pèlerinages à La Mecque. Les Ulémas devaient être intégrés dans la bureaucratie de l'État par le biais de comités provinciaux islamiques mis en place par le ministre de l'Intérieur. Un article de la loi autorisait le ministre de l'Intérieur à nommer et à révoquer les Ulémas afin de garantir leur loyauté et de combattre l'irrédentisme. En raison des profondes suspicions des musulmans malais à l'égard des autorités thaïes, la loi sur le patronage est devenue une question de discorde dans le, divisant les musulmans malais entre « loyalistes » et « séparatistes ».

 

 

La politique thaïe visait à promouvoir le développement socio-économique comme un moyen de réduire les conflits sociaux et la rébellion dans le sud et renforcer la légitimité politique …et bouddhiste. Comme prévu, beaucoup de dirigeants musulmans considéraient cette nouvelle idéologie comme un colonialisme de l’intérieur. Le gouvernement a tenté de promouvoir  cette nouvelle idéologie du développement à travers les institutions éducatives au sud, les pondoks  (ปนโดะก์) traditionnels ou écoles religieuses.

 

 

Ce que l’État thaïlandais n’a pas reconnu, c’est la réalité que les pondoks étaient le symbole des idéaux musulmans malais et de la résistance culturelle aux autorités bouddhistes du nord. Comme les autorités thaïes les considéraient comme une institution clé dans la transmission de la religion malaise et de  l'idéologie politique au Sud, leur objectif était de transformer cette institution en un instrument laïc destiné à cultiver les valeurs thaïes. Dès 1970, il y en eut 463 dans le au sud officiellement incorporés au réseau officiel. Ne pouvaient pas légalement exploiter leurs propres pondoks privés, les Ulémas choisirent de collaborer dans l’espoir d’éviter trop d’ingérence bouddhiste dans leurs affaires religieuses. Pourtant, comme sous les régimes précédents, cette sécularisation équivalait à l'adoption de la culture thaïe incluant le bouddhisme. Le résultat fut que beaucoup de musulmans malais envoyèrent leurs enfants à l'étranger dans des pays islamiques ce qui ne fit que renforcer les sentiments  irrédentistes. C’est alors que surgirent dans les années  1960 et 1970 des groupes activistes comme le Front de libération nationale de Patani, dirigé par le descendant d’un Sultan, qui souhaitait ouverte,ent le rétablissement de l’ancienne gloire de Patani dans le cadre d’une autonomie au sein de la fédération de Malaisie mais il se compromit avec les mouvements communistes. Notre propos n’est pas de revenir sur l’histoire de ces mouvements insurrectionnels ouvertement terroristes.

 

 

Bien qu'il y ait encore et toujours des escarmouches sporadiques, les communautés musulmanes malaises de Patani se sont largement éloignées des mouvements séparatistes extrémistes et ont modifié leurs stratégies politiques, mobilisant leurs électeurs pour chercher  une voix dans la politique thaïe. Un certain nombre de dirigeants musulmans du sud ont organisé une groupe politique connu sous le nom de Groupe Al Wahda (อัล วาห์ดา « Unité » en langue malaise), et ont été, déterminant pour influencer la politique gouvernementale issue de Bangkok en faisant pression pacifiquement sur les responsables du gouvernement central pour que soient nommés plus de musulmans dans les hauts postes de la fonction publique ou les ministères.  

 

 

Une intégration au moins partielle ? Un rêve. Une assimilation, on peut en douter ?

 

 

LES MUSULMANS DES PROVINCES DE L’OUEST, DU CENTRE, DU NORD ET DU  NORD-EST

 

En revanche, les musulmans thaïs du reste du pays résident, en tant que minorités partiellement ethniques mais totalement religieuses, au cœur de ces régions où ils ont été influencés par un environnement politico-religieux brahmanique, animiste et Theravada.

 

En dehors des 183 mosquées de Bangkok dans une ville qui comporte probablement 650 temples bouddhistes, la présence musulmane en dehors du grand sud n’est pas inexistante même si elle est très marginale. Nous avons pu relever l’existence de 27 mosquées dans notre région du nord-est, en particulier :

 

Khonkaen

 

 

Roiet

 

 

Buriram

 

 

Bungkan

 

 

Kalasin

 

 

31 dans la région nord, 42 à l’ouest et enfin 350 dans la région centre (y compris celles de Bangkok). Il faut évidemment comparer ces chiffres à ceux des temples bouddhistes qui sont des centaines dans chacune de ces provinces.

En raison des conditions historiques et culturelles, la présence des musulmans dans le centre et les provinces de nord est  très différente de celle de leurs coreligionnaires du sud. Ils ont migré soit volontairement soir de force y apportant leurs particularités ethniques, sociales et religieuses. Mais ces communautés sont beaucoup plus hétérogènes que celles du sud en raison de leur environnement presque exclusivement bouddhiste.

 

 

Lorsque l’état siamois a investi les provinces du sud, il y eut une politique d’immigration forcée probablement à partir du XIIIe siècle pour affaiblir les forces antagonistes du sud, en transférant les populations vers le nord. Il en aurait été de même entre le XIIIe et le XVIIIe alors que le pays faiblement peuplé manquait de main d’œuvre. On ne pratiquait alors pas le génocide systématique à l’égard des vaincus, on se contentait de déporter les habitants qui, d’esclaves dans leurs pays d’origine se retrouvaient esclaves dans le pays d’accueil. Lorsque les Siamois ont attaqué victorieusement Patani au XVIIe de nombreux habitants du sud ont été « transférés » vers le nord. Lors de l’émergence de la dynastie Chakri en 1782 et l’invasion de Patani par Rama Ier, les familles de Patani qui avait combattu contre les troupes siamoises, furent transportées à Bangkok. Rama II suivit la même politique, enlevant des populations d’otages dans le sud.  En 1828, Bangkok aurait abrité 3 000 résidents malais Peu de de temps après, cette population a triplé suite à l’écrasement d’une nouvelle rébellion à Patani ; 4 000 à 5 000 captifs auraient été emmenés en masse à Bangkok. La majorité de ces musulmans furent réinstallés dans les districts suburbains allant du sud au nord en la partie extrême est de la métropole de Bangkok. Beaucoup de leurs descendants y résident toujours. On leur doit en particulier le creusement et la construction de canaux dont le Klong (canal) Saen Saeb (คลองแสนแสบ),

 

 

... qui part du centre de Bangkok vers l'est, construit par des corvées, la plupart des membres ayant été « recrutés » parmi les musulmans malais et leurs descendants résidant dans les communautés musulmanes environnantes. Lorsqu’on voyage sur ce canal, on trouve ses berges ponctués de mosquées qui ont été érigées sur les deux rives. Plus de 70 % des mosquées de Bangkok ont été construits par des musulmans malais et leurs descendants.

 

 

Il n’y a pas de statistiques précises pour évaluer le nombre exact de ces descendants, compte tenu de facteurs démographiques tels que la fécondité, la mortalité, la migration et les mariages mixtes, cette population serait d‘environ 280 000 ou 300 00 personnes dont la majorité vit à Bangkok et entre 15 ou 20 000 dans les autres provinces ou tous ne sont pas des Malais.Une place particulière doit être réservée à la communauté musulman  Cham de Bangkok, n’y revenons pas, nous lui avons consacré un article (1)

 

 

Des communautés musulmanes se sont également établies dans le nord et le nord-est dont beaucoup ne venaient ni du sud ni des états malais. Beaucoup venaient de la partie islamisée de la Chine. Les autorités les appellent « Chinois Ho (จีนฮ่อ). Ils sont originaires du sud-ouest du Yunnan. Historiquement, ils se sont progressivement installés dans les provinces du nord et du nord-est en tant que résidents permanents et après la révolution chinoise de 1950, une nouvelle vague a fui vers la Thaïlande, après avoir reçu mauvais accueil au Laos et en Birmanie et moins mauvais en Thaïlande.

 

 

Plus ou moins intégrés sans être assimilés, ils se désignent aux mêmes sous le nom de « Thaïs musulmans » (ชาวไทยมุสลิม). Ils ont probablement tous oublié leur langue d’origine, qu’ils descendent de Malais ou de Chinois et ne l’enseignent pas à leurs enfants. La scolarité obligatoire pour les enfants de 7 à 14 ans signifie que les enfants musulmans fréquents les écoles thaïes et y apprennent la langue et l’écriture.

 

 

Les mariages mixtes sont fréquents où l’on voit des migrants marié à des femmes thaïes qui se sont ensuite converties à l'islam. On dit volontiers dans la communauté musulmane que  les enfants de ces mariages mixtes respecteraient la tenue vestimentaire, les manières et le langage des leurs mères thaïes, mais à la religion de leurs pères musulmans.

 

 

UN « AGGIORNAMENTO » SERA-IL UN PAS VERS L’ASSIMILATION ?

 

Sans le moins du monde entrer dans des discussions théologiques, il faut noter une forte implantation du mouvement Da'wa (ดะวะห์), une sorte d’ « Islam intérieur » : les musulmans sont appelés à consacrer leur vie à l'amélioration du bien-être social de leurs semblables. Le mouvement appelle à un dialogue et à une coopération entre musulmans et bouddhistes

Un autre mouvement islamique a eu une certaine influence marginale. Créé en 1968, le mouvement Darul Arqam (ดาร์ อัล-อัรกัม) est de tradition soufiste.

Ils luttent à leur façon contre un islamisme extrême qui n’est certainement pas mort chez mes musulmans du sud :

Le mouvement le « dépoussiérage » lancé par le Pape Jean XXIII chez les catholiques a-t-il un équivalent chez les musulmans en lutte contre l’intégrisme islamiste qui fait actuellement des ravages et alimente d’abondance des sentiments islamophobes qui ne sont pas absents en Thaïlande ?

Certains penseurs mahométans, je pense au poète syrien Mohamed Al Maghut disparu en 2006 ; ont décrit avec un certain humour ce qui repose sur des constatations d’évidence, aussi tristes soient-elle :

Lors de la naissance de l’Islam il y a 1400 ans, les musulmans vivaient dans le désert, et dormaient dans des tentes.  Tout ce qu’ils savaient faire était de monter des raids pour capturer des esclaves et élever du bétail. Ils guerroyaient et se mariaient. Ils ont laissé des histoires, des textes et des hadiths qu’ils considéraient comme sacrés. 1400 ans plus tard, on ne peut penser, comme eux, porter les mêmes vêtements, mener la même vie et livrer des batailles comme eux et se marier comme eux On ne peut après 1400 ans être censés croire tout ce qui a été transmis : 1400 ans de malédictions contre les juifs, les chrétiens et les infidèles dans les prières et d’appel à Allah à les disperser.  Les musulmans versent la dime pour les pauvres depuis 1400 ans mais le nombre d’affamés et de démunis ne cesse de croitre dans les pays musulmans. Ceux qu’ils maudissent dans leurs prières sont allé dans l’espace et marché sur la lune, divisé l’atome et inventé la révolution numérique. S’occuper de ses organes génitaux et étudier encore comment savoir entrer dans la salle de bains ou ce qui annule les ablutions à part les femmes et les chats noirs  a-t-il encore un sens aujourd’hui ? Après avoir étudié en profondeur leurs érudits se sont penchés pour disserter sur le djihad sexuel, l’inceste, l’allaitement de l’homme et rapports sexuels d’adieu avec sa femme décédée.  Ils ont écrit des livres expliquant comment avoir des rapports sexuels avec les femmes et les animaux. Leurs esprits n’ont-ils pas eu le droit d’être influencés par la connaissance, la science et la technologie qui nous entourent ? Ces esprits sont restés captifs après 1400 ans, ils ont fait de l’Islam une religion assoupie.

Un autre mouvement islamique a eu une certaine influence marginale. Créé en 1968, le mouvement Darul Arqam (ดาร์ อัล-อัรกัม) est de tradition soufiste.

 

 

Ils luttent à leur façon contre un islamisme extrême qui n’est certainement pas mort chez les musulmans du sud :Le mouvement le « dépoussiérage » lancé par le Pape Jean XXIII chez les catholiques a-t-il un équivalent chez les musulmans en lutte contre l’intégrisme islamiste qui fait actuellement des ravages et alimente d’abondance des sentiments islamophobes qui ne sont pas absents en Thaïlande ?

 

 

 

 

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17 février 2024 6 17 /02 /février /2024 01:22

 

Vous avez souvent pu remarquer ces arbres ceints d’une pièce de tissus de couleur safran, ce qui évoque évidement un lien avec l’habit des moines. C’est bien là le résultat d’une cérémonie qui vient probablement de la nuit des temps, avant même Bouddha, appelée l’ « ordination de la forêt » (PHITHIBUATPA  - พิธีบวชป่า) ou encore l’ « ordination des arbres » (PHITHITONMAI -  พิธีบวชต้นไม้) et remise en vigueur depuis une trentaine d’années  compte tenu de l’état actuel de la planète. Le terme est singulier et l’on peut suivre le très érudit Louis Gabaude lorsqu’il préfère non sans raisons peut-être le terme de « bénédiction » (1).

 

 

N’oublions pas que nous sommes en terre bouddhiste qui ignore le mythe de la création selon la Génèse  « ... Alors Dieu dit : faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre… Dieu a créé l'homme et la femme… Et leur dit : Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre, et l'assujettissez; et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, et sur tout animal qui se meut sur la terre. Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait et vit que cela était bon » (Genèse 1, 25-31).

 

 

Ce texte contient, et il n'est pas possible de l'interpréter autrement, les composantes fondamentales d'une vision du monde en rupture complète avec le monde antérieur au sein duquel, chaque arbre, chaque source, chaque colline, chaque montagne avait ce que les romains appelaient son propre génius loci, son gardien spirituel. Nous connaissons ces génies protecteurs, incontestable survivance animiste, nous en avons longuement parlé (2)

 

 

Le monde fut en quelque sorte désacralisé et l'homme se vit autorisé à l'exploitation de la nature. Ce fut l’entrée du monde dans ce qu’on appelle l’ère « anthropocène » - Un néologisme, associant les mots grecs « homme » et « récent », ensuite de quoi l’homme a provoqué des extinctions massives d’espèces végétales et animales, pollué les rivières et les océans et modifié notre atmosphère.

 

 

Pour les bouddhistes, il existe des liens spirituels entre l’homme et la nature avec d’autant plus de force que le bouddhisme thaï reste fortement empreint d’animisme. Les textes canoniques bouddhistes décrivent la relation de l’homme avec le monde naturel selon les cinq lois de la nature (niyama -  นิยามะ) qui correspondent aux évènements physiques (température, saisons), la biosphère -  à la vie des plantes, la biodiversité -  au Karma – et aux lois naturelles, le Dharma. L’homme ne peut se définir sans son environnement et sur la planète terre, tous est interdépendance, qu'il s'agisse d'une étoile, d'un nuage, d'une fleur, d'un arbre ou de vous et moi.

 

 

La spiritualité bouddhiste suggère que la survie de l’espèce n’est possible qu’en soutenant cet environnement. Les liens spirituels de l’homme avec la nature considérée comme sacrée vont alors jouer un rôle important. L’homme n’est que l’intendant de la terre donc responsable de la protection de la planète. Mais cette exploitation a incontestablement conduit à ce qu’il est convenu d’appeler le dérèglement climatique.

 

 

Certes, les problèmes qu’il pose existaient peut être à l’époque de Bouddha mais la population mondiale n’était que de 150 millions d’habitants et la destruction de l’environnement ne pouvait être que dérisoire. Elle sera cependant probablement de 10 milliards en 2100.  Il ne faut évidemment pas s’attendre  à  trouver dans l’enseignement du maître des directives pour résoudre des difficultés qui n’existaient pas encore et régler les problèmes que pose l’activité humaine souvent désordonnée, forcenée et cupidité face à des ressources limitées. Peut-on toutefois trouver dans la spiritualité bouddhiste une réponse à ces questions ? Le bouddhisme explique que tout sur cette planète est constitué des quatre éléments principaux : la terre, le feu, l'eau et l'air.

 

Dans les croyances animistes qui subsistent omni présentes, les hommes adoraient ou vénéraient les  forêts, les montagnes, les  jardins et les arbres, la nature était considérée comme non seulement une source de vie mais encore une source de religion et de spiritualité. Cela n’a évidemment rien à voir avec le concept moderne de protection de la nature et de combat contre les dérèglements climatiques. Mais le fait de se réfugier dans la nature a un résultat direct sur sa protection. Nous avons longuement parlé du Bouddhisme de la forêt (3)

 

 

Les bouddhistes croient toujours aux esprits - que l’on peut appeler génies, démons, fantômes ou anges -  de la forêt et des arbres.  Nous en avons également parlé (2). En dehors de nombreux rituels reliant l’homme à la nature se situe la cérémonie d’ordination des arbres. Couvrir un arbre de la robe safran élève son statut tout comme l’ordination d’un moine. Il est devenu sacré et nul n’osera la couper. Il a en effet son esprit ou son génie qui interdit de l’abattre. Nous avons une longue description (en thaï) de cette cérémonie in  https://www.seub.or.th/bloging/into-the-

 

Avant de considérer ce rituel comme une superstition, il faut en connaître la signification profonde. La forêt et la nature sont sources à la fois de bien et de mal ; Cela dépend de la manière dont chaque individu les traite. Le bouddhisme considère la nature comme le meilleur endroit pour la pratique religieuse et la  plupart des événements importants de la vie du Bouddha se sont déroulés dans la nature. Bouddha lui-même est né dans le jardin de Lumpini,

 

 

a reçu l’éveil sous l’arbre de la Bodhi

 

 

et a prononcé sa première homélie dans le parc aux cerfs.

 

 

Il a passé quarante-cinq ans de sa vie à enseigner au milieu la nature et est mort dans un bois. Le bouddhisme établit ce culte de la nature, forêts et montagne, considérées comme sacrées ou sources d’illumination. N’oublions pas non plus qu’à l’époque de Bouddha, la Thaïlande (en particulier) devait être couverte de forêts ce qu’elle n’est pas depuis longtemps en raison de la cupidité des hommes !

 

 

Tout, dans ce monde, enseigne le bouddhisme, est interconnecté et nos actions y ont un effet d’entrainement sur ce monde qui nous entoure donc de toute évidence sur le climat. Le bouddhisme enseigne que tous les êtres font partie d’un réseau d’interdépendance plus vaste. Un autre principe fondamental du bouddhisme est le concept d’impermanence. Il nous enseigne que tout dans le monde est en constante évolution y compris notre environnement naturel. En reconnaissant le reconnaissant, nous pouvons mieux apprécier sa beauté et sa valeur et prendre des mesures pour la protéger pour les générations futures. Le bouddhisme met également l'accent sur l'importance de la compassion et la nécessité de ne pas causer de préjudice à tous les êtres vivants, animaux, et plantes.  Les moines bouddhistes sont des acteurs de la protection de la nature dans la mesure où ils sont astreints, entre autres, à quatre obligations fondamentales qui sont

Vivre avec des moyens de subsistance suffisant,

Vivre selon un principe de recyclage,

Vivre en harmonie avec la nature,

Vivre une vie d’autosuffisance.

Le premier fondement est à l’opposé d’une vie dictée menée par le consumérisme qui peut devenir immoral. Citons Gandhi : « Le monde en a assez pour répondre aux besoins de chacun, mais pas assez pour satisfaire l’avidité de chacun. »

 

 

Le deuxième fondement, suivre le principe de recyclage ? La planète est inondée de déchets qui sont les sous-produits de l'activité humaine. Par exemple, un moine est censé porter des robes faites de chiffons récupérés dans un tas de poussière, de préférence des cimetières. Cela s'applique non seulement aux robes mais à tout ce que nous consommons dans nos vies.

 

 

Le troisième fondement est de vivre en harmonie avec la nature. Bouddha parlait du « pied de l’arbre » comme de l’abri de base des moines. Les premiers monastères bouddhistes étaient des forêts et des parcs. Détruire toute sorte de la vie est totalement interdit à un bon moine. Détruire une plante vivante, abattre un arbre, arracher une fleur, cueillir des fruits sur un arbre ou brûler de l’herbe est une infraction. Les règles monastiques interdisent de déféquer, uriner ou cracher dans l’eau ou sur des cultures vivantes. C’est protéger les sources de la pollution. Les moines de la forêt sont réputés pour être les meilleurs protecteurs des animaux et de.la forêt

 

 

Le quatrième fondement est de vivre une vie de suffisance pour diminuer les dommages causés par les humains à la planète.

 

 

Même si le bouddhisme ne s’attaque pas spécifiquement au phénomène moderne du changement climatique, ses principes et ses enseignements peuvent offrir des orientations pour relever les défis environnementaux.

 

Ces dernières années, il y a eu un mouvement croissant au sein du bouddhisme pour s'attaquer à ces problèmes.

 

Les cérémonies d’ordination ou de bénédictions des arbres se sont multipliées depuis les années 1990. Avant la guerre de 39-45, la forêt couvrait 70 % de la superficie du pays. Nous ne serions plus aujourd’hui qu’à 25 % t peut-être moins. Aux bénédictions d’arbres ont succédé des bénédictions de forêts entières notamment lors des cérémonies du 50e anniversaire de la montée du roi Rama IX sur le trône en 1996.

 

 

Le récit biblique, que la création résulte du doigt divin ou d’une étincelle lors du « bis bang », énonce que Dieu, une fois créé le monde, créa le troisième jour le vert, un chaos de cellules végétales le quatrième puis les animaux le cinquième puis le plus sublime d’entre eux, l’homme le dernier jour.

 

 

Les connaissances scientifiques actuelles confirment cet ordre d’entrée en scène : les premières cellules vivantes susceptibles d’opérer une photosynthèse seraient apparu sur la planète il y a trois milliards d’années et l’homme tout au plus, il y aurait deux cent mille ans. La photosynthèse a généré l’oxygène rendant possible le développement de la vie animale. Or tout vient à la fois du soleil et des plantes sans lesquels il n’y aurait plus de vie. Le règne végétal a une masse qui correspondrait à au moins 90 % de la masse du monde des vivants, une présence écrasante par rapport aux animaux et à l’homme. Si l’enseignement de Bouddha ignorait tout de la photosynthèse,

 

 

il était par contre parfaitement conscient de l’importante de la végétation dans son ensemble, forêts et jardins. Bouddha fut-il le premier écologue de l’histoire ?

 

 

Nous avons une bonne analyse de ce bouddhisme « écologique » dans un article du vénérable Anil Sakya (Phra Dhammashakyavamshavisuddhi), collaborateur du patriarche suprème, dans son article  « Spiritual Connections to Nature and to Climate Change Action » in Journal of the Siam Society, Vol. 111, Pt. 2, 2023, pp. 233–246,

Notre ami Jean de la Mainate nous a dotés d’un très enrichissant article « L’ORDINATION D’ARBRES » sur son site

https://www.merveilleusechiang-mai.com/ordination-daarbres-la

 

 

 

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10 février 2024 6 10 /02 /février /2024 03:09

 

Beaucoup de choses ont été écrites sur les « chats siamois » à l’intérieur des quels il faut inclure LE chat siamois, celui qui est, pour les amateurs de chats le chat de plus parfait. Quand les Thaïs parlent de maeo thai (แมวไทย) ou de maeo sayam (แมวสายม), il faut – pensons-nous – comprendre chat de Thaïlande ou chat du Siam et non de notre seul superbe « chat siamois ». parfois blanc comme neige :

 

 

Bien que les chats aient probablement été élevés dans l'ancien Siam depuis des centaines d'années. on sait peu de choses ou presque rien sur l'apparence des chats indigènes et sur la manière dont les Siamois procédaient à leur élevage. Il semble qu’actuellement, les Thaïs n’aient plus de programme formel d'élevage de chats. Il faut donc en déduire  que les chats issus de lignées thaïes de race pure documentées remontant à plusieurs centaines d'années, n'existent plus en fonction de siècles de métissage ou de mélanges de races. Les chroniqueurs ou visiteurs occidentaux comme le Chevalier de La Loubère après l’expédition » siamoise à la fin du XVIIe siècle pas plus Monseigneur Pallegoix qui connaissait le pays comme sa poche au milieu du XIXe siècle ne se sont intéressés à d’autres animaux que les plus exotiques et les plus spectaculaire – éléphants, rhinocéros, tigres ou panthères par exemple et non à ce banal animal domestiqué depuis des siècles sinon des millénaires. Ils venaient d’ailleurs par voie de mer et les navires avaient tous leurs chats pour lutter contre les rats et souris qui sont toujours un problème pour leurs réserves de nourriture.

 

 

On cite, mais au conditionnel, un savant allemand qui aurait décrit le chat siamois en 1700. Or, cet estimable Peter Simon Pallas a narré ses souvenirs de voyage « en différentes provinces de l'Empire de Russie, et dans l'Asie septentrionale » et ils ont été traduits et publiés en France  entre 1788 et 1793, 5 volumes et un sixième de planches. Ils sont numérisés, je les ai feuilletés et je n’y ai pas trouvé l’ombre de la queue d’un chat siamois ou moscovite qui hanterait les rives de la mer Caspienne ?

 

 

Des chats sauvages, certes, mais pas de chat aux yeux bleus en amande. Il ne faut pas s’étonner de ces fariboles, fréquentes sur Internet où l’on peut apprendre par exemple que cet animal était sacré dans le Siam ancien alors que le seul animal sacré était et reste l’éléphant blanc ou que les rois l’offraient comme riche présent à leurs visiteurs mais l’on attend encore les récits d’un visiteur ayant reçu un matou comme royal présent.

 

 

Il est une constatation d’évidence, les chats existaient sinon pullulaient dans les temples, dans les palais et dans les habitations les plus modestes car ils sont le prédateur privilégié des souris ou rats de toutes races qui se repaissent dans les greniers ou silos à riz et, dans les temples, se régalent des manuscrits sur feuilles ou sur papier. Nous savons que les souris peuvent faire des ravages dans les bibliothèques ou les archives. Souris et rats ont d’autres prédateurs, serpents ou volatiles carnivores en particulier mais à choisir entre un serpent ou  un héron et un chat, fidèle à son domicile sinon à ses maîtres et casanier, affectueux et joueur, apprécié des femmes et des enfants, le choix du chat semble s’imposer … Encore qu’il y aurait beaucoup de Thaïs qui élèveraient dans les jardins de luxueuses résidences de Bangkok, des boas ou des pythons qui ne sont pas agressif envers l’homme mais le sont à l’égard des souris et des rats.

 

 

Il y a plusieurs manières de définit les chats dans ce pays. L’espèce probablement la plus répandue est de toute évidence ce que nous appelons le chat de gouttière qui s’appelle ici le chat des rues (maeo soi – แมวซอย),

 

 

Leur présence peut devenir envahissante sinon dangereuse compte tenu de la quantité de vermine dont ils sont porteurs faute du moindre soin. Un organisme répandu dans tout le pays se préoccupe de les stériliser comme les chiens errants

 

On connait aussi le chat sauvage qui s’appelle ici chat de la forêt  (maeopa – แมวป่า). Il est de l’espèce des félidés et ressemble comme deux gouttes d’eau au chat domestique avec lequel il peut parfaitement se reproduire.

 

 

Le chat domestique que l’on appelle chat de la maison  (maeo ban – แมวบ้าน) peut évidemment le fruit de n’importe quelle race, sous race ou mélange de races. Beau ou pas beau – mais la beauté ne se mange pas en salade (de papaye) - Il est le compagnon fidèle et affectueux de bien des foyers.

 

 

Mais venons en donc aux chats de bonne race qui vont nous conduire à des siamois qui sont l’orgueil des expositions de félins. N’oublions pas que nous sommes en Thaïlande et que – de bonne race ou de mauvaise race, il y a deux espèces de chats de race. Les chats bénéfiques sont les chats qui sont bons pour vous (maeo di hai khun – แมวดีให้คุณ) il en est dix sept.

 

 

Les chats maléfiques qui vous punissent  (maeo rai hai thotแมวร้ายให้โทษ) sont de six espèces.

 

 

Les chats bénéfiques

 

Le premier sur la liste des chats bénéfiques est le chat de race wichian mat (maeo phan wichianmat – แมวพันธุ์วิเชียรมาศ) A l’ origine très probable des siamois de luxe vendus dans le monde occidental, beau, très intelligent, affectueux et facile à vivre pour son entourage.

 


 

 

Le chat moineau (maeo phan krachok -  แมวพันธุ์กระจอก) est en tous cas tout noir, quelle que soit l’origine de son nom, les chats noirs ne portent pas malheur en Thaïlande. Il est certain en tous cas que sa possession anoblit un roturier ?

 

Le chat Karawek  (maeo karawek - แมวการเวก) est un autre type de chat noir mais il ne l’est pas totalement, il a une légère tache blanche sur le bout du nez et, en tous cas, porte chance.

 

 

Le chat à neuf tâches (แมวเก้าแต้ม – maeo kao taem)  est plus singulier : il est  blanc avec des taches noires à neuf endroits, sur la tête, le cou, les quatre cuisses avant et arrière, les deux épaules et la base de la queue. Les taches noires peuvent être des cercles ou des carrés. Il n’apporte que le bonheur aux commerçants.

 

 

Le chat koncha (maeo koncha – แมวโกญจา) est encore un  chat entièrement noir au pelage court et lisse, ses yeux  sont jaune-vert, la bouche est fine et ses oreilles sont dressées en permanence.

 

 

Le chat blanc « pierre précieuse » (maeo khao mani – แมวขาวมณี). Ce chat à crinière blanche a une fourrure blanche courte, dense et douce. La particularité de cette race réside dans ses yeux de couleurs différentes, ambre jaune ou vert, bleu de l’autre. Il est  considéré  comme chat porte-bonheur  (maeo nam chok  - แมวนำโชค).

 

 

Le chat nirat (maeo ninrat – แมวนิลรัตน์) est également un chat  noir qui ne se distingue du chat koncha que par sa langue, ses dents, ses griffes er ses yeux noir. L’élever favorise la richesse.

 

 

Le chat supalak  (maeo supphalak - แมวศุภลักษณ์) dont le nom signifie chat bénéfique serait le plus ancien dans la longue histoire et sa race est en passe de se perdre.

 

 

Le chat cuivré grisé bleu nuit (แมวทองแดง สีสวาด - maeo thongdaeng sisawat), c’est un chat spécifique à la province de Khorat (แมวโตราช). La race serait comme la précédente en voie de disparition. Il en est de même des autres chats bénéfiques de la liste de dix-sept, que je ne vous cite donc pas.

 

 

Les chats maléfiques

 

Le chat solitaire (maeo kop phloeng – แมวกอบเพลิง) est un chat mystérieux qui aime se cacher et éviter les gens. Lorsqu’il voit des gens, il court ou s’enfuit. Celui qui les élèvera ne connaîtra que des malheurs.

 

 

Le chat handicapé du sexe (maeo thu phon phet แมวทุพลเพศ). Je n’ai pu déterminer l’origine de ce nom singulier ? Il est un chat vicieux. Blanc pâle avec  une queue enroulée ou bouclée et des yeux rouges comme du sang, il aime voler du poisson pour manger la nuit. Celui qui les élève aura régulièrement des ennuis.

 

 

Le chat démon  (maeo pisat - แมวปีศาจ) Il mérite son nom. Lorsque la femelle met bas, elle dévore sa progéniture. Considéré comme méchant de tous temps, son élevage est évidement déconseillé.

 

 

Le chat tigré (maeo phan phayak - แมวพรรณพยัคฆ์ ou maeo lai suea).  Il porte évidement le nom de son très probable et très lointain ancêtre.

 

Sa robe rugueuse est olivâtre ou rougeâtre et ses yeux rouge sang. Son miaulement ressemblerait aux pleurs du fantôme Pong (ผีโป่ง – phipong) dans la forêt.

 

Il aime se cacher dans les endroits sombres pendant la journée. Il ne doit pas être élevé comme animal de compagnie car il est source de difficultés. Celui que l’on voit sur la  fresque murale du Wat Phra Chetuphon Vimolmangkalaram Ratchaworamahawihan (วัดพระเชตุพนวิมลมังคลารามราชวรมหาวิหาร  allas wat Pho - วัดโพธิ์ ) montre un chat qui semble bien être de cette espèce sur le point d'attraper une souris.

 

Il est d’autres races de chats maléfiques signalées que je ne cite pas car il est possible que comme pour ses frères bénéfiques, ces races, pour autant qu’elles aient été pures, sont en passe de disparition par voie de métissage.
LE CHAT SIAMOIS

 

Il est évident que, faute de description scientifique précise et naturellement faute de représentation graphique en couleurs, il est difficile de se faire une idée de ce qu’étaient les chats à l’époque d’Ayutthaya puis au courant du XIXe siècle. Le premier français à nous parler de ce qui semble bien avoir été ce superbe chat siamois d’aujourd’hui est Auguste Pavie  Dans le cadre de sa mission en Indochine entre 1879 et 1895, le compte rendu fit l’objet de précieux volumes descriptifs et en 1904, de celui intitulé « ETUDES DIVERSES – III - RECHERCHES SUR L'HISTOIRE NATURELLE DE L'INDO-CHINE ORIENTALE » publiées avec le secours  des spécialistes du Museum d’Histoire naturelle de Paris. Cet ouvrage monumental, plus de 600 pages, se consacre à la préhistoire, à la flore et à la faune, de tout ce qui vit.

 

N’est-ce pas le chat siamois qu’il nous décrit de façon fidèle : « Pour clore la liste des Carnassiers, il nous reste à signaler un Chat domestique spécial au Siam. Le corps est d'une couleur blanc de crème un peu jaunâtre qui brunit avec le temps, mais, dès le plus jeune âge, toutes les extrémités (museau, oreilles, pattes, queue, régions génitale et anale) sont d'un noir de suie qui se distingue toujours des teintes plus claires du reste du corps. Parfois, sur les individus semi-adultes, on remarque, sur la face externe des cuisses, de vagues indices de bandes plus foncées, et tout le long de la queue des anneaux plus sombres à peine estompés et régulièrement espacés. Les yeux sont constamment d'un bleu très clair. Quelle est l'espèce sauvage souche de cette race si bien fixée ? Existe-t-elle encore? Ce sont là autant de problèmes non résolus ; mais tout porte à supposer qu'elle diffère de celle de nos Chats domestiques » (page 596)

C’est bien du même qu’il écrit un plus haut : « J'ai inutilement cherché quelle pouvait être en Indo-Chine la région d'origine de la jolie espèce de Chat domestique particulièrement douce et caressante que nous appelons Chat siamois et que les Siamois nomment Chat laotien. Ceux que j'ai envoyés au Muséum provenaient de Bangkok, seul endroit où on puisse actuellement s'en procurer » (Page 568). Nous ignorons quelle fut la descendance de ce couple envoyé au Museum en 1885 ?

 

 

Malheureusement, alors qu’il n’est pas avare de dessins, en particulier sur les plus modestes pucerons, nous n’avons rien sur le chat, ni dessins ni photographies. Et en 2024, nous n’en savons pas plus sur l'espèce sauvage souche de cette race si bien fixée.

 

 

En tous cas ce chat était donc déjà bien connu depuis quelques années et provenait incontestablement de Bangkok.

 

 

L'imagination féline telle que nous la connaissons aujourd'hui est née en Angleterre et les premiers éleveurs de chats anglais ont importé des chats siamois au cours du 19e siècle. Selon la légende, les Thaïs en élevaient encore à l'époque, même si toutes les belles histoires sur les chats données aux citoyens britanniques par le roi de Siam semblent sans fondement. Par exemple, il existe une histoire trop  largement citée selon laquelle le roi de Siam aurait donné une paire de Siamois à un vice-consul britannique, qui les aurait à son tour ramenés en Angleterre et les aurait donnés à sa sœur, Madame Veley. Cette dame était parmi les premiers éleveurs de Siamois occidentaux et elle posséda bien un couple de Siamois ramenés du Siam par son frère en 1884. Elle précisa plus tard que son frère avait acheté au moins un de ses deux chats pour une somme dérisoire auprès d’un habitant de Bangkok, probablement un vendeur ambulant, rien à voir avec un cadeau du roi du Siam à un imaginaire vice-consul anglais nommé Owen Gould. Ce couple de chats aurait remporté un concours de chats à Londres et a rendu les Britanniques friands de cette espèce ? Finalement, il s'est répandu dans le monde entier. Ces chats siamois sont également connus en anglais sous le nom de « Siamese Cat » ou chats siamois.

Cette race était alors répandue au Siam mais probablement rare sinon inexistante en dehors du pays. C’est sa beauté et ses grandes qualités qui inspirèrent les exportateurs. On n’achetait encore moins exportait de vulgaires chats des rues !

 

Les premières importations siamoises connues remontent aux années 1870, mais nous n’en avons malheureusement aucunes photographies. Il est permis de penser que tous les chats siamois de race actuelle descendent de chats importés en Angleterre depuis le Siam à partir des années 1880 et que du « sang nouveau » fut introduit plus tard au XXe siècle, en particulier après les guerres mondiales, lorsque les chats siamois étaient en passe d'extinction dans leur pays d’origine. Le véritable fondement du siamois de race vient d’Angleterre.

 

La première grande exposition nationale où apparut le « siamese cat » eut lieu le 13 juillet 1871 au Crystal Palace mais nous n’avons pas trouvé avec certitude de photographies bien caractéristiques de siamois parmi les bêtes exposées.

 

 

Les photographies des premiers siamois importés sont rares ou ont disparu. En voici quelques exemples.

 

 

Le Siamois a continué à être importé au début du 20e siècle.

 

Les premières importations aux États-Unis ont eu lieu au moins plusieurs années avant 1900 mais toutes ne furent peut être pas enregistrées.

 

Le premier club d'élevage de Siamois américain à avoir survécu longtemps fut le Beresford  cat Club fondé en 1899 créa un registre et un livre généalogique en 1900.

 

 

En conclusion, le Siamois actuel ressemble aux photos des premiers Siamois importés en Angleterre, ainsi que de leurs premiers descendants. Mais de manipulation génétique en manipulation génétique – il faut appeler les choses par leur nom – on peut douter qu’il ressemble aux chats d’Ayutthaya ?

 

Pour un chat soit reconnu comme chat de race, il doit disposer d'un pedigree sans failles,  parents et grands-parents au minimum, délivré par le Livre officiel des origines félines 

 

 

Les standards français qui peuvent être différents de ceux d’autres pays : caractéristiques du corps des pattes, des pieds du cou, du poil et de sa douceur, de la forme de la tête et du museau, des oreilles, de la queue qui doit être surtout en pointe ! Mais tout est dans le regard ! Les yeux sont en amande et d’un bleu profond. Le regard du Siamois est très important et représente sa marque de fabrique. C’est le regard oriental du Siamois. Le couleur est celle d’un pelage clair sur le corps et des zones de couleur plus foncée, les points : le bout de la queue, les oreilles, le masque et le bas des pattes. Sont admis le gris bleuté, le noir, le chocolat, le roux, le beige etc… Ils peuvent présenter  des différences significatives entre eux.

 

 

C’est à ce prix que vous pourrez différencier un chat que vous pourrez payer plusieurs centaines, voire de milliers d’euros pour un reproducteur

 

Quelles personalités amoureuses des chats ....

 

 

Notre Brigitte nationale

 

 

L'infame Blawfeld et son persan

 

 

Le chat siamois de Moulinsart, Hergé était un amoureux des chats

 

 

Sources

Sur les chats

ตำราดูลักษณะแมว (« Manuel sur les caractéristiques du chat ») (en thaï)

De nombreuses éditions sont numérisées notamment

https://board.postjung.com/767241

 

L’essentiel en est repris (en thaï) sur

https://th.wikipedia.org/wiki/แมวไทย

Cette page contient de très nombreuses références, toutes en thaï

Sur les chats maléfiques (en thaï) :

http://hosting.udru.ac.th/it62240233115/project/page/unluckycat.html

Sur la stérilisation des chats et chiens errants (en anglais) ;

https://support.soidog.org/th/content/request-sterilisation.

De nombreuses photographies des premiers chats de concours sur le site en anglais https://www.siamesekittens.info/siamhx.html

 

 

 

 

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27 janvier 2024 6 27 /01 /janvier /2024 03:48

 

Que peut offrir le patrimoine culturel de l’Asie du Sud-Est dans la lutte contre le "changement climatique" ? Ce fut le sujet d’une conférence tenue à la Siam Society en janvier 2023.

 

 

Alors que les chances d’éviter des niveaux catastrophiques face au changement climatique mondial semblent s’amenuiser, les gouvernements et les organisations internationales convoquent de plus en plus de conférences, qui se concluent par des engagements à réduire les émissions de carbone, à explorer la séquestration du carbone et à aider les pays en développement exposés aux ravages causés par les sécheresses, les inondations, les vagues de chaleur et la hausse des températures. Des engagements solennels sont pris, formulés dans une prose diplomatique turgescente. Ce ne sont que « faut qu’on »  et « il n’y a qu’à ». Les résultats sont décevants.

 

 

 

Dans ces forums internationaux, les espoirs reposent avant tout sur des solutions technologiques qui permettront aux pays d'éviter des changements fondamentaux dans leurs modes de vie. Les intérêts particuliers, les contraintes politiques nationales et les rivalités de pouvoir internationales bloquent tout engagement en faveur des actions de transformation nécessaires pour protéger la planète.

 

 

Parmi toutes les approches technologiques face au défi climatique, le patrimoine culturel est négligé. La tendance est à attendre avec impatience des solutions technologiques aux problèmes que la technologie elle-même a créés, mais le manque d’imagination pour revenir à des modes de vie ancestraux qui étaient respectueux du climat, autant que de l’environnement, loin du mode de vie actuel – consommer, prendre et gaspiller - qui empoisonne notre air, notre terre et notre eau.

 

 

Ces dernières années, cependant, quelques esprits lucides, principalement en Europe, dans les Amériques et en Afrique, ont souligné que des leçons sont à portée de main concernant les connaissances et les modes de vie traditionnels ancrés dans nos héritages culturels, mais largement oubliés. Il suffit d’ouvrir les yeux et l’esprit pour les trouver.

 

 

En janvier 2023, l'Alliance du patrimoine culturel d'Asie du Sud-Est (SEACHA -  Southeast Asian Cultural Heritage Alliance) avec la Siam Society comme secrétariat, a réuni un groupe d'experts et de jeunes leaders des dix pays de l'ASEAN pour explorer le potentiel de la culture et du patrimoine culturel pour compléter les solutions technologiques face au défi du changement climatique. Cette conférence de trois jours avait pour thème « La sagesse culturelle pour l'action climatique : contribution de l'Asie du Sud-Est ». Les intervenants ont démontré l’intérêt potentiel de récupérer les connaissances, techniques et modes de vie traditionnels qui ont permis aux générations précédentes de vivre dans des économies circulaires en harmonie avec la nature. C’était la première fois qu’une telle approche de l’action climatique était envisagée en Asie du Sud-Est sinon dans le monde.

 

 

Le bulletin de la Siam Society, tome II de 2023, présente les articles scientifiques rédigés par ces participants.  Ces articles couvrent un large éventail: la gestion traditionnelle des forêts, des terres et de l'eau et son rôle dans la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles ; les approches traditionnelles de l'architecture et du design urbain, et leur adaptation au présent ; l'héritage du colonialisme et la nécessité d'aller au-delà des approches occidentales dominantes ; et le rôle des croyances et des systèmes religieux.  Ainsi avons-nous connaissance de croyances et de pratiques traditionnelles et de l'accès à leur sagesse. Sarawak, Brunei, Indonésie, Malaisie, Myanmar, Vietnam, Singapour, Philippines, Thaïlande bien sûr

 

 

Trois messages principaux sont ressortis de la conférence. C’est un discours que nous n’avons pas coutume d’entendre en Occident.

 

 

Les méthodes traditionnelles respectueuses du climat pour vivre en harmonie avec la nature sont largement ignorées par les « décideurs » bien qu’elles soient dans une certaine mesure disponibles pour une large utilisation dans le monde moderne.

 

 

Les principes séculaires respectueux de l’environnement de l’architecture traditionnelle peuvent être adaptés aux matériaux et techniques modernes pour créer des villes où il fait bon vivre.

 

 

Les traditions spirituelles enfin, fondées sur des croyances multi séculaires associent la nature et l’humanité

 

 

Ce discours change des fariboles que l’on lit ou entend trop souvent d’experts autoproclamés, il suffit de revêtir une blouse blanche et de se pencher sur une ordinateur pour s’imaginer être pris au sérieux en nous apprenant qu’en été il fait chaud, qu’il pleut en saison des pluies et qu’en hiver il fait froid.

 

 

N’a-t-on pas entendu une dinde, il ne s’agit plus de fariboles mais de couillonades, affirmer le plus sérieusement du monde qu’il n’y avait jamais fait si chaud depuis 100.000 ans probablement après une correspondance télépathique avec l’homme de Cro-Magnon ?

 

 

Un paramètre majeur est en général éludé, il est une leçon de l’histoire pourtant, l’existence de l’incontestable réchauffement climatique de l’an mil, il n’y avait ni thermomètres ni baromètres pour le mesurer mais la vigne poussait à Stockholm et le Groenland était vierge de glaces.

 

 

C’est l’exemple de l’ethnie karen qui nous a interpellés. Dans la revue de la Siam society suscité, l’article « Karen : Environmental Stewardship of Natural Resources » (Karen : Gestion environnementale des ressources naturelles) porte la signature de Suwichan Phatthanaphraiwan et d’Alexandre Greene. Le premier est un universitaire originaire de Chiangmai et le second attaché au CNRS en Guyane. Cet article est assorti d’une remarquable bibliographie.

Cette ethnie en effet ne fait pas de l’écologie contrainte et forcée, ce serait pour elle une langue inconnue adressée à un dieu qui n’existe pas.

 

 

LES  KARENS

 

 

Les Thaïs les appellent Kariang (กะเหริ่ยง) ou encore Pa-o (ปะโอ), Yang (ยาง), Sako (สะกอ), Pakakayo (ปกากะญอ),  Pawo (โปว่) o encore Phlong  (พล่ง), ces dénominations différentes semblent correspondre à l’existence en leur sein de sous-groupes utilisant des dialectes plus ou moins similaires.  La majorité d’entre eux vit en Birmanie où ils sont victimes d’incessantes persécutions, là n’est pas notre propos. En Thaïlande, ils vivent dans quinze provinces tout au long de la frontière birmane : Chiang Rai, Chiang Mai, Mae Hong Son, Lamphun, Lampang, Phrae, Sukhothai, Tak, Kamphaeng Phet, Kanchanaburi, Ratchaburi, Phetchaburi et Prachuap Khiri Khan.

 

 

Selon diverses sources, leur population serait de 350.000, environ 450.000 ou plus précisément d’environ 550.000 comportant 125.673 ménages répartis dans 1 993 villages. Ces chiffres restent aléatoires puisqu’en dehors de ceux qui sont originaires de cette bande frontalière, il en est de nombreux qui ont fui la Birmanie et se trouvent dans des camps.  Originairement, Ils vivent en communauté dans une région qui, à ce jour, a échappé à la déforestation massive. La carte de la disparition des zones forestières entre 1950 et 2022 est impressionnante.

 

 

Le discours officiel a souvent qualifié divers groupes minoritaires des hautes terres ou « tribus montagnardes » de destructeurs de forêts par la culture sur brûlis et sont souvent associés au trafic de drogue et de migrants alors que la réalité est moins simplificatrice. Les Karen gèrent traditionnellement leur environnement de façon élaborée.

Des terres communautaires sont protégées de toute exploitation.

Des interdits complexes gèrent  la chasse et la pêche.

L’utilisation du sol enfin est précédée de demandes d’autorisation au ciel.

 

 

LES SURFACES PROTÉGÉES

 

Elles sont de trois sortes :

Au premier chef, la partie supérieure des bassins versants, considérée comme fragiles, ne peut être ni exploitée ni même pénétrée.  Ni chasse ni pèche ni abattage des arbres sur une superficie qui représenterait 30 à 40 pour cent du territoire communautaire.

Sont protégées ensuite les « forêts de cimetières ». Elles ne sont autorisées que pour y inhumer les morts sauf pour y ramasser le bois pour la construction des cercueils. Tout y est propriété des défunts, végétation et faune. Enfreindre ces interdits provoque la colère des esprits des morts. Les corps retournent à la terre pour payer tout ce que le défunt en a tiré de son vivant. Dans les zones occupées par les tribus karens, cela représenterait 37 500 hectares de terres protégées.

Sont ensuite protégées les forêts sacrées de réception des cordons ombilicaux. A chaque naissance, le cordon est coupé par un couteau en bambou spécialement affecté à cette fin. Il est placé avec le placenta dans un tube en bambou qu’un ascendant va attacher dans la zone à un arbre fruitier. Il se crée un lien spirituel entre l’arbre et l’enfant et celui-ci, devenu adulte, doit le protéger. Cette zone aurait la même taille que les forêts funéraires. 37 500 hectares de terres sont ainsi protégés.

 

 

LES INTERDITS PESANT SUR LA CHASSE ET LA PÊCHE.

 

Ils règlent cette activité pour éviter le gaspillage. Certains animaux sont strictement protégés et toute activité de chasse ou de pèche interdite. Les gibbons sont ainsi tabous, peut-être pour la raison qu’ils vivent en société monogame comme les Karens.

 

 

Il en est de même pour les oiseaux calaos car ils mènent eux-aussi une vie de famille monogame ?

 

 

Il en est de même pour l’éléphant, quiconque tue une bête ne pourra plus jamais cultiver du riz ni en manger. Chasser ces animaux irritera l'esprit des lieux.

 

 

Ils sont les messagers des esprits de la forêt et les tuer ne génère que des désastres.

 

 

D’autres animaux ne peuvent être consommées qu’à certaines saisons  Le sanglier, par exemple, ne peut être consommé qu'au début de l'hiver, après la récolte du riz et avant la prochaine plantation car sa viande serait alors fétide ? Certains poissons ne peuvent être pêchés qu’en dehors de la période de frai. Toute infraction  à ces règles est génératrice de catastrophes. Ainsi est maintenu un équilibre harmonieux entre les besoins des personnes et les besoins des animaux.

 

 

LES RELATIONS AVEC LES GARDIENS SPIRITUELS DE LA TERRE.

 

 

La question de la cosmologie karen a fait l’objet d’un article synthétique d’un universitaire japonais, Kumiko Yamamoto : « RELIGION AND RELIGIOUS CHANGE IN A HILL KAREN COMMUNITY OF NORTHWESTERN CHIANG MAl PROVINCE » publié dans le bulletin de la Siam Society, volume 79-2 en 1991.

 

 

Dans la croyance des Karens, la terre et ses ressources n’appartiennent pas aux hommes mais en réalité à des « propriétaires », les esprits dont la domination s'étend sur certaines zones incluant la faune autant que la flore. Quand la nécessité s’impose d’utiliser les ressources du sol, il faut alors entrer en relation avec les propriétaires selon une triple étape :

Demander l’autorisation d’utiliser le terrain,

Demander éventuellement pardon s’il y a eu utilisation abusive,

Remercier par des actions de grâce avant de rendre le sol à son propriétaire.

 

 

L’exemple pour le riz, cultivé sur brûlis, est remarquable :

 

Une fois repéré un site potentiel, un premier rituel consiste à laisser sur les lieux un petit tas de riz pour la nuit. Si la personne arrive sur les lieux le lendemain et voit que le tas de riz a diminué, cela montre que le propriétaire a accepté l'offre et a accordé la permission de cultiver la terre.

 

 

Les cérémonies ne sont pas terminées. Il est nécessaire d’implorer les esprits des arbres et de solliciter l’aide du dieu du feu pour que ne soit brûlé que l’espace nécessaire et inviter tous les occupants des lieux, insectes, fourmis, termites, serpents, à quitter les lieux.

 

Après la récolte, une cérémonie d’action de grâce et de remerciements doit être accomplie.

 

Le but de ces rituels est de remercier les esprits qui jouaient un rôle dans la culture, esprits de la terre, de l'eau, du vent, du feu, de la forêt et du riz, et également les esprits de ceux qui ont sacrifié leur habitat, oiseaux, insectes, termites, etc… 

 

Ces obligations des humains ne sont pas univoques. Le principe est l’égalité de tous les êtres, humains, animaux, végétaux et esprits.

 

Ils affirment essentiellement l’égalité de tous les êtres, qu’ils soient humains, animaux, végétaux, spirituels ou physiques. Chacun d’entre eux à la responsabilité de son domaine et doit le protéger, le poisson respecter la rivière et les oiseaux les airs autant que les humains leur territoire. Toute infraction est génératrice de catastrophes. Ce mode de vie est évidemment gravement menacé et en passe de devenir obsolète. Les difficultés avec les autorités administratives, chargées pourtant de la protection des forêts, sont incessantes, tout autant avec les communautés voisines. La christianisation aussi n’est pas sans porter ses fruits, les laïcs des Missions étrangères de Paris sont très présents dans les communautés karens et dans les camps de réfugiés, ils y font du bon travail mais comme chacun sait, l’enfer est pavé de bonnes intentions.

 

 

Il y a une leçon à en tirer : l’homme n’est pas au centre du monde, on accorde de plus en plus d’importante aux animaux et depuis peu aux plantes dont on pense, peut être non sans raison, qu’elles ont une intelligence ; Les ressources dont nous dépendons sont fragiles

 

Dans la vision du monde Karen, les humains en tant que consommateurs doivent être conscients et respectueux de la fragilité des ressources dont nous dépendons. Ils ne sont pas plus le centre de la création que n’importe quel autre être vivant ou force spirituelle. Ce cercle de dépendances est une leçon à tirer de l’histoire de cette ethnie considérée comme primitive par les premiers qui l’ont étudiée. « Le bons sens du maraud quelque fois m’épouvante, Molière avec raison consultait sa servante » écrivait Piron que je cite de mémoire. Or, ces « marauds » là nous donnent de bonnes leçons.peut-être pour éviter le pire ?

 

 

 

Sources utilisées

 

en dehors des deux articles du journal de la Siam society cités dans l’article :

« Tai and Karens, Karens and Thais Old and New Cross-Cultural Narratives in and around Chiang Mai (and beyond in Thailand) »Par Ronald D. Renard in Aséanie 26, 2010. pp. 137-158;

 « Le dieu de la terre et de l'eau et le messianisme en m ilieu pwoaren (Thaïlande) » par Bernard Moizo in Études rurales, n°143-144, 1996. Dieux du sol en Asie. pp. 67-80;

« Ethnolingustic map of Thailand » de 2004, (en thaï)

 

 

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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 04:47

 

 

L’éléphant est le symbole de la Thaïlande, sacré aussi car il est le véhicule du Dieu Indra, le plus grand des Dieux

 

 

et plus encore lorsqu’il est blanc.

 

 

Animal herbivore dont l’habitat naturel est la forêt tropicale, il a été domestiqué depuis bien avant notre ère, à l’inverse de son congénère africain avec lequel, au demeurant, il ne peut se reproduire.…Il était utilisé comme éléphant de guerre,

 

 

comme véhicule de transport des grands du monde d’alors

 

 

et aussi comme véritable instrument de travaux publics.  Ces utilisations sont aujourd’hui obsolètes et surtout partiellment nterdites en Thaïlande, il n'y sert plus qu'à véhicules des touristes  mais il sert encore  pour les travaux publics en Birmanie.

 

 

 

Les chiffres donnés par les spécialistes concordent plus ou moins, les éléphants sauvages seraient encore 3000 dans le pays et ceux domestiqués seraient 4000, utilisés comme attraction touristique dont le sort n’est peut-être pas toujours enviable mais beaucoup d'accusations malveillantes sont proférées sur la toile, le plus souvent injustifiées .Compte tenu du prix de l'animal - beaucoup plus qu'une automobile - et de son almientation - l'animal est vorace - il faudrait beaucoup d'inconscience pour le maltraiter. Les éléphants sauvages, autrefois utilisés  dans l’exploitation et le commerce du bois, détruisant leur propre habitat forestier, ils se retrouvèrent sont désormais pour la plupart au chômage sauf à devenir bêtes de cirque.

 

 

Les éléphants sauvages sont impressionnants : puissants et socialement très intelligents. Ils passent pour avoir une mémoire d’éléphants (évidemment) et communiquent en utilisant des sons en  basse fréquence. Ils peuvent détecter ces vibrations  dans le sol avec leurs pieds jusqu'à 32 km de distance. Mais à ce jour, il n’y a que Tintin qui ait appris à parler éléphant !

 

 

La plus grande population sauvage d’éléphants se trouve dans le complexe des zones protégées, un groupe de zones protégées contiguës d’environ 18000 km2, parcs nationaux et réserves fauniques, qui, légalement assurent la protection de la faune, de la flore et de l'habitat. Les parcs nationaux sont conçus en sus pour promouvoir le tourisme en plus de la protection de la faune. Ainsi ils habitent les parcs nationaux de Kaeng Krachan (แก่งกระจาน)

 

 

Kui Buri (กุยบุรี)

 

 

Khao Yai (เขาใหญ่)

 

 

Tab Lan (ทับลาน)

 

 

et les sanctuaires de faune (เขตรักษาพันธุ์สัตว์ป่า) de Khao Ang Ru Nai (เขาอ่างฤๅไน)

 

 

et Khao Soi Dao  (เขาสอยดาว) dans le sud-est.

 

 

Leur survivance ne pose pas de problèmes spécifiques mais les nécessités de leur survie et leur répulsion pour les véhicules à moteur posent des problèmes lorsqu’ils quittent les frontières de leur domaine réservé pour chercher de la nourriture dans les zones occupées par l’homme, capables de ravager les champs de maïs ou de cannes à sucre. Ils sont attirés également par les sels contenus dans les déchets jetés dans les décharges plus ou moins sauvages des villages.  Les paysans locaux et le personnel de gestion des parcs ou des zones font des efforts considérables pour les renvoyer dans leurs réserves et quitter les zones de culture voire même pénétrer dans les villages. Les premières tentatives pour les repousser des zones agricoles, dans le pire des cas, en particulier l’utilisation de clôtures électrifiées ont pu les rendre fou furieux et les transformer en bêtes féroces  et entraîner mort d’hommes. Transformer leurs lieux d’habitats en camps de concentration n’est pas une solution.

 

 

La question  des éléphants quittant les zones réservées en générant des conflits avec les hommes sont sérieux au point que le Premier ministre Prayut Chan-Ocha, le 21 octobre 2022, a nommé un comité sur la conservation et la gestion des éléphants pour tenter de les résoudre. Ainsi fallait-il  au premier chef collecter les faits et les données avant, sinon de trouver du moins de rechercher une ou des solutions pour autant qu’il y en ait, une à l’aide des représentants des agences et des collectivités locales pour connaître leur expérience. Un séminaire s’est donc tenu du 22 au 24 mars 2023 au parc national de Khao Yai sous la direction du Département des parcs nationaux où les spécialistes vinrent en grand nombre pour donner opinions et conseils, pas toujours d’accord entre eux comme il fallait s’y attendre. Il a été ouvert par le vice-gouverneur de la province de Nakhon Ratchasima,  Une synthèse a été publiée dans le bulletin de septembre 2023 du Bulletin d’histoire naturelle de la Siam Society sous la signature parfois ironique de Warren Y. Brockelman et de Chariya R. Brockelman, tous deux enseignants à la Faculté des sciences de l’Université Mahidol.

 

 

Cet article fait référence aux mêmes difficultés posées par les éléphants quittant  leurs réserves en Inde, au Sri Lanka, en Malaisie,  en Indonésie, en Chine et au Bangladesh. Des experts de ces pays étaient présents.

 

 Nos propres réflexions que nous essayons n’être que de bon sens sont mises en italiques.

 

L’un des honorables participants a rappelé que l’on trouve un nombre croissant d’éléphants et d’autres animaux sauvages dans tout le pays, que les éléphants causaient de plus en plus de dégâts aux cultures et aux personnes et que celles-ciqui attendaient une aide du gouvernement, problèmes qui attiraient jusqu’à l’inquiétude du Roi.

 

Des photographies significatives ont ainsi été produites par Kulpat Saralamba :

 

Ainsi des éléphants se nourrissaient dans les prairies du parc de Khao Yai, où toutefois la plupart de ces prairies étaient retournés à la forêt.

 

 

Ou encore des éléphants qui aiment se nourrir le long des routes dans le  parc de Khao Yai.

 

 

Ou encore les éléphants mâles qui provoquent souvent des embouteillages le long des routes.

 

 

Ou enfin les éléphants qui sont des attractions populaires auprès des touristes dans le parc de Khao Yai et ne sont généralement pas dangereux s'ils ne sont pas harcelés ou pourchassés mais sur la photographie, les gens s’en approchent trop près et risquent sinon la mort du moins  des blessures.

 

 

Il a été rappelé que les éléphants sauvages posent des problèmes au niveau national et qu’ont été créés comités et sous-comités chargés d'élaborer des politiques et des orientations de gestion disposant de budgets appropriés.

En Thaïlande comme ailleurs, devant un problème, il est d’usage de créer comités, commissions et sous-commissions.

 

 

Il a encore été rappelé que la population d’éléphants sauvages ne diminuerait pas  en raison, en particulier, de la diminution du nombre de ses prédateurs tels que les tigres, provoquée par le braconnage des chasseurs.

 

Il est en effet beaucoup plus facile (toutes proportions gardées évidemment !) pour un braconnier de tuer un tigre pour sa peau ,,,

 

 

qu’un éléphant pour ses défenses.

 

 

Mais, autre réflexion de Candide que nous sommes, le nombre d’éléphants ne diminue pas, ce qui a diminué de façon catastrophique, c’est la superficie des forêts qui constituent leur habitat naturel, faut-il alors s’étonner qu’ils aillent chercher leur subsistance dans les champs cultivés mitoyennes des zones protégées ? Si un éléphant a nécessité pour vivre  de bénéficier dans sa forêt protégée de X kilomètres carrés et que la réserve fait Y kilomètres carrés, une élémentaire division Y par X donnera le nombre au moins approximatif de bêtes que le réserve peut nourrir faute de quoi, même si le dilemme est cruel, il faudra éliminer ceux qui sont en surnombre pour éviter qu’ils n’aillent dévaster les cultures voisines ou aller chercher leur sel dans les villages.

 

 

Les Chinois déterminent de façon au moins approximative, le nombre d’éléphants sauvages en utilisant des drones pour les surveiller dans leurs errances éventuelles. Une autre solution envisagée est celle des « pièges photographiques ».

 

La méthode consistant à suspendre des ruches le long de la clôture a été envisagée car les abeilles peuvent éloigner les éléphants qu’elles agacent en piquant la peau douce autour de leurs yeux, le bout de la trompe ou les petites veines des oreilles. Les villageois pourraient également bénéficier de la vente de miel pour améliorer leur revenu.

 

Mais les abeilles vont-elles respecter la frontière et ne pas la franchir pour aller taquiner les pachydermes dans leur sanctuaire ?

 

 

 

Des réalisations plus réalistes ont été réalisées dans la province de Prachinburi sous patronage royal qui a consisté à transformer les zones tampon situées à proximité de leur sanctuaire en étangs, en pierres à lécher artificielles et en prairies plantées d'espèces de graminées à croissance rapide qui sont nutritives. Ils sont alors libres de quitter le sanctuaire pour profiter de cette prairie ouverte. Certaines zones sont plantées d'arbres qui portent leurs fruits préférés, comme le manguier, le jacquier et la noix de cajou. Des buissons et des vignes que les éléphants n'aiment pas sont plantés à la frontière extérieure de la zone tampon adjacente aux terres agricoles des villageois, notamment du citron vert, du poivre, du basilic, du combava, de la citronnelle, du galanga, de la racine de gingembre et de la vigne grimpante. Cette vigne constitue une clôture naturelle unique lorsqu'elle est plantée à des espacements rapprochés. Il peut renforcer les clôtures métalliques. Non seulement cette acacia repousse les éléphants, mais elle peut également être considérée comme un produit agricole utile car elle contient des nutriments précieux pour la consommation humaine. On observe que les éléphants quittent le sanctuaire, profitent de la prairie ouverte de la zone tampon, se détendent au bord de l'étang, utilisent la pierre à lécher et retournent dans le sanctuaire. Les résultats de ce projet peuvent servir de modèle pour le développement de zones tampons autour de toutes les zones protégées. Il se pose toutefois la question du statut juridique de ces zones ?

 

Ainsi pourra-t-on éviter ce que nous révèlent quelques photographies de Thongbai Charuendong :

 

Un éléphant se nourrissant dans un jardin privé la nuit, à Huai Sadyai, Prachuap Khiri Khan,

 

 

Ou encore un éléphant sauvage se reposant dans un complexe hôtelier de Prachuap Khiri Khan,

 

 

 

La question d’une indemnisation des blessures causées par les éléphants et les destructions aux cultures nécessiterait une harmonisation nationale mais c’est se concentrer sur les symptômes du problème plutôt que sur ses causes fondamentales.

 

Il n’est pas inutile de citer la conclusion de l’article de la revue suscitée :

 

« On ne saurait trop insister sur les conclusions selon lesquelles les éléphants devraient être traités avec plus de respect et de compréhension. Les éléphants ont un QI social élevé et sont capables de distinguer leurs amis de l'ennemi. Les expériences de plusieurs régions rapportées lors du séminaire indiquent que les éléphants sauvages qui ne sont ni harcelés ni pourchassés sont moins dangereux pour les humains. Cela ne veut pas dire que les éléphants sauvages peuvent tous être approchés en toute sécurité, mais qu’un traitement plus amical et plus respectueux les rendrait très probablement moins belliqueux et réduirait le nombre de décès humains dans les zonss. Nous devrions mettre fin aux efforts visant à effrayer les éléphants en quête de nourriture ou à les chasser vers les zones protégées. Nous entrons dans une nouvelle ère dans laquelle nous devrons apprendre à partager notre espace de vie avec eux, tout en minimisant les interactions dangereuses 

 

 

Il nous donne les références de trois articles très techniques mais fort intéressant à consulter, ils sont tous numérisés :

 

Un article collectif de 2021 concernant le Sundaland : « Sundaic elephants prefer habitats on the periphery of protected areas » publié dans le « journal of applied ecology »

https://besjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/1365-2664.14286

 

Un article collectif de 2020 « Forest aboveground biomass stock and resilience in a tropical landscape in Thailand » publié dans la revue « Biogeosciences ».

https://bg.copernicus.org/articles/17/121/2020/

 

Une brochure en thaï de 2022 de la « Wildlife Conservation Society » (Société de conservation de la faune) « Summary of Lessons Learned from Management of Human–Elephant Conflict, Kaeng Krachan National Park »  

https://programs.wcs.org/beta/Resources/Publications/Publications-Search-II/ctl/view/mid/13340/pubid/DMX4514400000.aspx

 

 

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11 novembre 2023 6 11 /11 /novembre /2023 04:30

Le Chevalier de La Loubère écrit en 1691. Il a de la médecine siamoise une piètre opinion rejoignant l’opinion de Molière sur les médicastres qui étaient pour lui des charlatans.

 

 

Lorsque Monseigneur Pallegoix écrit en 1854, la médecine « moderne » a pénétré le pays, beaucoup par l’œuvre des missionnaires protestants mais elle ne touche que les plus hautes sphères de la société. La médecine traditionnelle reste l’apanage de l’immense majorité de la population. Il n’est pas tendre pour la médecine siamoise : Les médicaments siamois consistent surtout en poudres ou en pilules, ils sont composés de simples, de fleurs, de racines et de bois odoriférants; on .délaie les poudres ou les pilules dans une petite tasse d'eau tiède, qui se boit avec la plus grande facilité. Ces remèdes ne guérissent pas toujours, mais ne peuvent jamais faire de mal.  Ne parlons pas de la pharmacopée chinoise, dents d’éléphants, dents de tigre, cornes de rhinocéros, dents de crocodile, os de corbeaux ou nids d’oiseaux qui relèvent essentiellement de ma médecine chinoise qui leur attribue encore aujourd’hui  plus des effets aphrodisiaques.que d’effets prophylactiques.

 

Lorsqu’il parle des Lao, il s’agit des habitants de ce que l’on appelait alors le « Laos siamois » c’est-à-dire tout le nord-est du pays actuel sur la rive droite du Mékong. Il est moins négatif :

 

« La médecine est très en honneur parmi eux; mais c'est une médecine empirique et superstitieuse. Le grand remède universel, c'est de l'eau lustrale qu'on fait boire au malade, après lui avoir attaché des fils de coton bénits aux bras et aux jambes, pour empêcher l'influence des génies malfaisants. Il faut avouer cependant qu'ils guérissent, comme par enchantement, une foule de maladies avec des plantes médicinales inconnues en Europe et ils se contentent de les assaisonner, et de les griller sur des charbons. » Cette opinion est singulière de la part d’un prélat dans la religion duquel on croit dur comme fer aux vertus de l’eau bénite.

 

Il nous rapproche toutefois de l’aire de notre champignon guérisseur puisque, si celui-ci ne semble pas avoir été signalé dans le Laos actuel, il l’est dans le « Laos siamois », l’actuel nord-est de la Thaïlande.

 

 

La période coloniale vit surgir et opérer une foule de chercheurs qui n’était pas tous des chercheurs d’or guidés par la cupidité mais souvent des savants animés du seul souci d’améliorer les connaissances humaines, ainsi la littérature sur la flore indochinoise est surabondante ;

 

L’un d’entre eux, Jules Vidal (voir nos sources) a étudié pendant plusieurs années la flore du Laos et la thérapeutique par les plantes.

 

Les Siamois et les Laotiens utilisent un nombre considérable de plantes et de produits forestiers dans leur pharmacopée. La plupart de ces plantes sont botaniquement inconnues et leur efficacité est discutable. Elles sont généralement employées soit en décoction, le plus souvent dans de l'eau froide, soit séchées et pilées. Citons Vidal :

 

L'art de guérir est pratiqué au Laos par tous les connaisseurs de plantes et plus particulièrement par le « moya » (maître es médicaments).

 

 

C'est un individu dont le rang social ne diffère pas de celui de ses concitoyens : il cultive la rizière, pratique la pêche et la chasse comme tout le monde. Il tient son savoir de ses parents ou de la bonzerie où il a passé souvent sa jeunesse. Mais il a à sa disposition des recueils manuscrits de recettes médicales qui peuvent lui rafraîchir la mémoire en cas de besoin.

 

 

Arrivé au chevet du malade il se livre parfois à des incantations mystérieuses pour chasser le « phi », esprit malfaisant souvent mis en cause dans la maladie. Puis il observe ou se fait décrire les symptômes présentés par le patient. Il puise alors dans son arsenal thérapeutique — qui tient dans un mouchoir — les morceaux de bois, les racines ou toute autre drogue qu'il juge utile. Dans la plupart des cas il les frotte sur une petite pierre en grès qui fait partie de son matériel et entraîne les parcelles avec un peu d'eau. C'est ce mélange — particules solides en suspension dans l'eau — qui est donné au malade en plusieurs fois au cours de la journée.

 

Bien que ces manuscrits soient en général conservés dans les temples (mais l’exercice de la médecine est interdit aux bonzes), aucun de ceux qu’il a consulté ne donne de recette à base de champignon) cela ne signifie nullement que les vertus curatives de ce champignon aient été inconnues des anciens. La raison m’en paraît fort simple, il ne se trouve (ou n’a été signalé ?) en Thaïlande tout au moins, que dans des zones géographiques montagneuses extrêmement restreintes : la vaste forêt de Phuaphan (ภูพาน) dans la province de Sakon Nakhon (จังหวัดสกลนคร)

 

 

... et dans le district  montagneux de Phu Ruea (ภูเรือ) dans la province de Loei  (จังหวัดเลย). Ce sont les seuls endroits ou l'arbre serait porteur du clampignon ?

 

 

Le champignon qui nous intéresse porte le nom de het krathinphiman (เห็ด กระถินพิมาน). Het, c’est un champignon. Krathin est une espèce d’arbre de la famille des  acacias. Phiman, c’est le ciel ou le paradis ! Acacia du paradis, n’est-ce pas un signe donné par ce nom vernaculaire,  que l’arbre est porteur de vertus bénéfiques, celle de son champignon-parasite ? Le nom scientifique de cet arbre est Leucaena leucocephala, ou acacia siamensis pour Vidal

 

 

Il est connu dans l’ex Guyane anglaise sous le nom parlant de miracle tree faisant référence à ses ressources alimentaires (fruits, fleurs, feuilles) mais son champignon- parasite n’y est pas signalé. Il serait acacia à queue d’écureuil en Guyane française. L’arbre proprement dit ne paraît pas avoir été signalé dans les ouvrages sur la flore de l’Asie du sud-est ?

 

 

Le champignon ne pousse en général pas au pied de l’arbre où il a peut-être été observé mais sur son tronc, il est en effet de l’espèce phellinus dont on a inventorié 154 variantes mais il ne semble pas qu’il apparaisse dans la liste et il se passe fort bien  de n’avoir pas à ce jour de nom latin. Beaucoup d’entre eux sont réputés pour avoir des vertus médicales connues et utilisées par les populations dites primitives avant qu’elles n’aient accès à la vertu de la médecine moderne un peu plus scientifique pour autant que la médecine soit une science exacte.

 

 

D’autres sont hallucinogènes. Les espèces de Phellinus produisent un certain nombre de produits chimiques naturels qui intéressent la science.Celui-ci, depuis seulement le début de ce siècle semble-t-il, a intéressé les chercheurs,

 

 

en particulier ceux de l’Université Kasetsart à Bangkok

 

 

et ceux de l’Université Chulalongkorn de Bangkok, toutes deux au sommet

 

 

Le  cancer est actuellement la première cause de décès de la population thaïe depuis 1999 et il est peu probable qu’il diminue. La méthode de traitement la plus connue est la chimiothérapie qui a toujours plus ou moins d'effets secondaires sur le patient La découverte de nouvelles options thérapeutiques est donc considérée comme une bonne chose ;Ces chercheurs ont récemment prouvé que ce champignon pouvait guérir le cancer avec moins d’effets secondaires que la chimiothérapie.

 

 

Des extraits de ce champignon agissent pour réduire la croissance des cellules cancéreuses.   Des extraits se sont révélés capables de traiter le diabète, également endémique en Thaïlande -  en réduisant le taux de sucre dans le sang.

 

Ne crions évidemment pas au miracle,  Les expériences positives ont été menées  en laboratoire sur les animaux. La difficulté de trouver la matière première est un obstacle car il faut trouver des quantités suffisantes pour un usage médical et pour servir de base à la poursuite des recherches. Ces chercheurs recherchent la moyen de cultiver le champignon ce qui s’est avéré impossible à ce jour. Ils indiquent avoir besoin de plusieurs années de recherches pour savoir si le traitement qui s’est avérée efficace sur de malheureuses petites souris serait efficace sur l’être humain, qu’il soit cancéreux ou diabétique ?

 

Les produits chimiques naturels découverts par les chercheurs sont les phellipines, de la polysacharine et des Tritropinoïdes Stéroïdes Voilà bien pour nous du chinois, nous citons ce que nous avons lu dans nos sources.

 

 

Observons que le champignon appartient depuis 2010 à la liste de la médecine traditionnelle thaïe et que l’on trouve réduit en poudre sans difficultés sur le marché.

 

 

 

Pour autant que ce soit bien de la poudre de ce champignon et non de poudre de perlimpinpin...

... suivons Monseigneur Pallegoix Ces remèdes ne guérissent pas toujours, mais ne peuvent jamais faire de mal. 

 

 

Sources

 

Jules Eugène Vidal (1914  - 2020) fut un botaniste spécialisé dans la flore de l'Asie qui s'est consacré avec son épouse à  l'exploration des zones tropicales. Ses œuvres sont nombreuses, nous avons étudié  plus spécialement:

«  Les Plantes utiles du Laos ». In: Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 6, n°8-9, Août-septembre 1959. pp. 391-404;

« La thérapeutique par les plantes au Laos » In: Journal d'agriculture tropicale et de botanique appliquée, vol. 5, n°10, octobre 1958. pp. 601-616;

« Noms vernaculaires des plantes en usage au Laos » in Bulletin de l'école française d'extrème orient  Année 1959  49-2  pp. 435-608

Le champignon est spécifique au nord-est de la Thaïlande mais le langage utilisé sur les deux rives du Mékong est similaire et les mêmes noms vernaculaires y sont utilisés. Il en est ainsi pour l'acacia porteur du chalpignon mais pas le chamignon lqu'il en a identifié plusieurs dizaines

Pour nombre d'entre eux, Vidal n'a pas pu faire le lien avec la nomenclature classique en latin.

Nous avons consulté le site de l'Université Chilalongkorn :

https://www.chula.ac.th/highlight/47119/

Ainsi que celui de l’Université Kasetsart

https://www3.rdi.ku.ac.th/?p=64615

Un site consacré aux médecines traditionnelles par les plantes

https://health.kapook.com/view46348.html

Ces trois sites sont en thaï. Il ne semble pas qu’il y ait à ce jour des études publiées ni en français ni en anglais 

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22 octobre 2023 7 22 /10 /octobre /2023 02:22

 

Nokhatsadiling (นกหัสดีลิงค์)

 

Nokhatsadiling (นกหัสดีลิงค์) ou encore Nok hatsading (นกหัสดิน), Nok hatsadi (นกหัสดี) ou Nok hat (นก), Nok (oiseau) parce qu’il vole. Cet animal légendaire vit dans la forêt non moins légendaire Himmapan (ป่าหิมพานต์) où nul ne l’a jamais vu car elle est inaccessible aux simples mortels. Vous n’en verrez donc que des représentations souvent sur peintures murales et – épisodiquement - à l’occasion de certaines cérémonies funéraires très localisées.  Il est en général représenté sous forme d’oiseau dont il a le corps, celui d’un cygne, avec une trompe d’éléphant au lieu de bec, un visage de lion et une queue de cygne. De la taille d’une maison, il a la force de plusieurs éléphants. Il apparait dans la légende de la fondation de la capitale du royaume môn-dvravati de Hariphunchai (นครหริภุญไชย) au VII° siècle,

 

 

.. aujourd’hui Lamphun (เมืองลำพูน). Les trois ermites (ฤๅษี) fondateurs de la cité l’on appelé, il est sorti de la forêt, leur a apporté les matériaux et a, d’une canne, délimité les frontières de la cité

 

 

Il apparait ensuite dans les traditions et légende du Lanna (nord du pays) probablement venue des Indes, A la mort d’un roi local, sa dépouille devait quitter le palais royal pour être incinéré au temple sous la direction du prince Phra Mahatéwi. Or, l’oiseau vit la dépouille et s’envola pour s’en emparer et la manger. Phra Mahatéwi appela à l’aide tous les spectateurs qui se précipitèrent pour combattre l’oiseau, mais tous furent mangés. C’est alors que la fille du prince Taksila (พญาตักกะศิล) nommée Sida (สีดา) abattit l’oiseau d’une flèche empoisonnée. Le prince Phra Mahatéwi ordonné que la dépouille du monarque soit posée sur celle de l’oiseau pour que tous deux soient ensemble dévorés par les flammes et ainsi le roi put atteindre le paradis qui se situe comme chacun sait sur le mythique Mont Méru. L’animal est depuis lors bénéfique.  Il protège la cité.

 

 

Ainsi, lors de la crémation d’une personne d’importance, une réplique de l’oiseau est construite sur laquelle sera placée la dépouille. L’oiseau conduira le défunt au paradis.

 

 

Il en fut ainsi pour la crémation le 9 avril 2012 de la princesse Chaofa Phetrattanaratsuda (เจ้าฟ้าเพชรรัตนราชสุดา) seule enfant du roi Vajiravudh, à Sanam Luang à Banglok.

 

 

Le cadavre décoré de fleurs fraîches ou séchées est placé sur la construction appelée Prasat (ปราสาท) qui a la forme de l’oiseau. Cela concerne les moines très âgés (Phra Thera – พระเถระ) ou les abbés (Chao-awat – เจ้าอาวาส), personnages vénérés des villageois qui veulent leur rendre un hommage appuyé.

 

 

On retrouve ce rituel dans une seule province du nord-est, celle d’Ubonrachathani (จังหวัดอุบลราชธานี). Cette cérémonie porte le nom de Phithikam khanokhatsadiling (พิธีกรรมฆ่านกหัสดีลิงค์) « cérémonie pour tuer l’oiseau hatsadi ling ». Cette cérémonie se déroule avant que ne soit brûlé le cadavre et qu’ils ne montent tous deux au ciel. La construction  en forme de château à l’arrière-plan représente le Mont Meru, le séjour des dieux. Elle est réservée, comme au Lanna, aux saints moines et aux abbés.

 

Ni dans le Lanna ni à Ubon, ce rituel ne concerne les gens ordinaires.

 

 

 

Crémation le 18 janvier 2010 de l'abbé du Wat Chedi Luang (วัดเจดีย์หลวง) à Chiangmaï  Le cercueil recouvert de feulle d'or était placé à l'intérieur de la strcture

 

 

La forêt Himmapan (ป่าหิมพานต์)

 

 

La forêt Himmapan (ป่าหิมพานต์ ou Himmawan (หิมวันต์) est une forêt gigantesque dans la littérature et la légende indouiste passée au bouddhisme des trois mondes ou de trois royaumes (ไตรภูมิ ou ไตรโลก traiphum ou trailok), le monde des sens, le monde informel et celui des formes,

 

 

... où vivent tous les être avant d’atteindre le stade de saint (phra Arahan - พระอรหันต์). Elle se situe au pied du Mont Meru, domaine des dieux (เขาพระสุเมรุ quelque part dans l’Himalaya (« le monde des neiges ») entre Chomputaweep aux Indes et le Népal 30000 miles carrés soit  77777 kilomètres carrés

 

 

Elle a une superficie de 3000 yochana, unité qui dans la tradition de l’Inde védique représente 16 kilomètres. Son pourtour mesure 9000 yochana. Elle est entourée de 84.000 pics et comporte sept étangs. Chaque pic est haut de 200 yochana et leur base est de 40 yochana. C’est là que vivent toutes sortes d’animaux étranges appelés animaux Himmapan (สัตว์หิมพานต์),

 

 

... à quatre pattes, à deux pattes ou poissons en sus de notre oiseau :

 

Garuda (ครุฑ)

 

 

Il est devenu l'emblème officiel de la Thaïlande

 

Naga (นาค)

 

Kinnari (กินรี)

 

 

Kinnon  (กินนร)

 

 

Asun paksa (อสูรปักษา)  

 

 

Asura wayuphak  (อสุรวายุพักตร์)

 

 

Thep paksi (เทพปักษี)

 

 

Nok thanthima (นกทัณฑิมา),  

 

 

... animaux hybrides parfois d’humains, carnivores et herbivores, mâles ou femelles.

Presque tous peuvent voler et tous sont de bon augure mais cette liste est probablemtn loin d’être limitative. Une trentaine sont des hybrides d’oiseaux, vingt-sept de lions, douze de chevaux, neuf de poissons, dix d’éléphants, trois de cerfs et trois de dragons.

 

 

On y trouve une végétation étrange comme les arbres nariphon ou  makkaliphon (นารีผล ou มักกะลีผล) dont les fruits sont de jeunes femmes

 

 

Nul  mortel ne peut pénétrer dans ces lieux ni même s’en approcher. On la retrouve dans la littérature siamoise de l’époque de Sukhothai sous le nom de Traiphumkatha (ไตรภูมิกถา) ou Traiphum Phraruang (ไตรภูมิพระร่วง), œuvre du roi Phaya Litai (พญาลิไทย), le roi philosophe qui régnait sur Sisatchanalai (ศรีสัชนาลัย).

 

 

Son œuvre est au centre de la cosmologie bouddhiste en Thaïlande et largement diffuée y compris dans des éditions populaires.

 

 

Ce bestiaire est en tous cas une remarquable source d’inspiration pour les artistes, peintre, sculpteurs ou dessinateurs.

 

 

Les gravures en noir et blanc qui illustrent cet article sont extraites d’un album de coloriage a destination des enfants

 

 

SOURCES

 

A 384 - LA COSMOLOGIE BOUDDHISTE DU ROI LI-THAI (1347-1368) EST TOUJOURS PRÉSENTE EN THAÏLANDE

https://grande-et-petites-histoires-de-la-thailande.over-blog.com/2020/07/a-384-la-cosmologie-bouddhiste-du-roi-li-thai-1347-1368-est-toujours-presente-en-thailande.html

 

 

ASIAN BESTIARY volume I par Michael Surbrook, Canada 2006 ISBN 1 58 3660631

Ce bestiaire est en tous cas une remarquable source d’inspiration pour les artistes, peintre, sculpteurs ou dessinateurs.

 

นกหัสดีลิงค์: การเมืองเรื่องการนิยาม รหัสหมายชั้นชน ในสังคมวัฒนธรรมล้านช้าง Husadilingu: Social Classification in LanXang Culture, 2017, publication de l’Université de Mahasarakhan par ประยุทธ สารัง (Prayut Sarang)

 

 

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20 août 2023 7 20 /08 /août /2023 03:24

 

C’est une carpe d’une espèce spécifique qui porte le nom scientifique de Catlocarpio siamensis. En dehors de son nom thaï de pla kraho, elle est connue dans le nord-est (Isan) sous le nom de pla kaman (ปลากะมัน) ou selon les régions, pla huaman (ปลาหัวมัน) ou pla huamuang (ปลาหัวม่วง) et dans le nord dans la région du Triangle d’or sous celui de pla sa (ปลาสา). Elle a retenu mon attention – quoique simple carpe -  car c'est un des  plus gros poissons d'eau douce de la planète actuellement connu - rejoignant en cela le silure, le poisson-chat géant du Mékong sans évidement parler du mythique naga. Elle était  κυπρίς / kyprís chez les Grecs, Cypris chez les Romains. Elle a donné son nom à la famille des cyprinidés, espèce ou l’on retrouve tout à la fois le barbeau, le goujon, la tanche, la brème, le chevesne et les poissons rouges de nos aquariums. Depuis des millénaires, les Chinois connaissaient les carpes d’ornement connues sous le nom de carpe-koï. Leurs couleurs sont probablement le fruit de croisements tortueux dont les Chinois ont le secret.

 

 

Peut-être la carpe est-elle originaire de Chine ? Leur nom rappelle celui de la divine beauté, la Cypris aux cheveux d'or, née de l'Écume des ondes ! Cypris est l’un des noms sous lequel on reconnait Aphrodite ou Vénus.

 

 

Est-ce un hasard si son nom est au féminin dans toutes ces langues ? Le brochet, ce tigre d’eau douce est mâle. Elle serait plutôt brebis d’eau douce. Mais à l’inverse du mouton  qui ne saurait vivre sans l'Homme; il est tellement dépourvu, par la civilisation, de l'habitude de se défendre, que sa race ne résisterait pas aux nombreuses causes de destruction qui l'assaillirent de toutes partsm les brebis de la rivière, au contraire, se passent très bien du secours de l'Homme et ne le réclament que quand, parqués dans les étangs, ils rentrent dans la classe abrutie mais engraissée des animaux domestiques.

 

 

La carpe géante du Siam  

 

 

Les individus d’un mètre cinquante ne sont pas rares mais des prises d’un individu de trois mètres et de 150 kilos sont parfois signalées, pris au filet en Thaïlande. C’est bien le plus grand des poissons d’eau douce connus à ce jour.

 

Totalement dépourvue de moyens de défense, se pose la question  de son âge car de tels individus ne sont parvenus à cette taille qu’au bout de longues années ?

 

La carpe est réputée pour sa longévité, en général 15 à 20 ans, voire 35 ans mais certains spécimens seraient arrivés à 70 ans et d'autres ont été réputés centenaires, celles du Château de Fontainebleau ou celles que Buffon datait de 150 ans.

 

 

La détermination de l’âge d’un poisson fait l’objet de vives discussions entre les spécialistes ou prétendus tels. Et celles du Siam ? A beau mentir qui vient de loin, et si les pêcheurs siamois soient, comme les chasseurs, les gens les plus véridiques de la terre, et si, pour la plupart d’entre nous, c’est trop loin pour aller voir, les constatations effectuées par les coloniaux au Cambodge en particulier, ne sont pas contestables.

 

 

Si elle n’est pas pourvue de moyens de défense spécifique, mal armées, sa survie peut s’expliquer par plusieurs raisons. Elle le vit en groupes et la taille des plus grands est déjà dissuasive. Elle est par ailleurs réputée à juste titre pour effectuer des sauts spectaculaires hors de l’eau, jusqu’à deux mètres, c’est très certainement pour évite un prédateur en chasse et ne lui laisser à dévorer que les individus les plus faibles.

 

 

Lorsque sur un lieu de pèche, on voit ces individus qui sautent hors de leur milieu naturel, le pécheur avisé se précipitera pour utiliser son matériel de pêche aux carnassiers. De façon plus ponctuelle, lorsqu’elle s’est sentie accrochée par l’hameçon du pécheur,  ces sauts lui permettent souvent de se dégager.

 

 

Elle est ensuite d’une inépuisable fécondité. Les possesseurs d'étang sont souvent embarrassés pour restreindre une reproduction qui ne peut accroître le nombre des individus qu'en diminuant la part d'aliment qui peut appartenir à chacun de ces poissons, et par conséquent en rapetissant leurs dimensions

 

Elle est encore pourvue sinon d’intelligence du moins d’instincts (innés ou acquis ?) qui lui font se méfier de tout ce qui la déconcerte, elle va alors se réfugier dans la vase au fond du lac ou de la rivière : le pécheur doit être silencieux pour lui éviter des sons inhabituels. Si elle passe pour être muette, elle est sensible aux sons. Le pécheur doit éviter de marcher avec de gros sabots pour éviter d’intempestives vibrations. Elle est probablement aussi sensible aux odeurs, tous les pécheurs de carpe évitent, lorsqu’ils sont tabagiques et trainent l’odeur sur leurs doigts, sont persuadés qu’elles fuient un appât accroché à un hameçon qui sent  l’herbe à Nicot.

 

Elle est enfin d’une étonnante résistance aux blessures : tous les pécheurs dont je fus ont eu l’occasion de sortir de l’onde une carpe à laquelle manquait une large portion du dos, fruit d’un coup de dent d’un brochet ou d’une perche.

 

 

On ne la trouve que dans les grandes rivières dans les lieux calmes et les eaux profondes : Rivière Mae Klong,  fleuve Mékong et surtout dans la Chao Phraya dans les plaines centrales de la Thaïlande, au Laos, au Cambodge et au Vietnam aussi.

 

 

De tous les cyprinidés, elle est celle dont la chair présente la meilleure qualité. En raison de la détérioration de son habitat - quoiqu’elle ne soit pas difficile sur la qualité des eaux qui l’abritent, il ne faut pas trop lui en demander – de la construction de barrages et de la surpêche, la population connaît un déclin majeur ce qui a amené l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à la classer parmi les espèces « en danger critique d'extinction ». Rares seront les spécimens qui atteindront l’âge adulte donc le gigantisme.

 

Elle fait actuellement l’objet d’élevages intensifs avec reproduction par insémination artificielle. En dehors des élevages destinés à la consommation, les carpes élevées dans les viviers  ne sont pas celles dont la chair est la plus agréable au goût ; on leur trouve une odeur de vase, qu'on ne fait passer qu'en les conservant, pendant près d'un mois, dans une eau courante très-claire. Je ne suis pas certain que les erstaurateurs thaïs s’en préoccupent ?

 

Nous les trouvons parquées dans des étangs artificiels, de nombreux sites commerciaux sont ouverts aux pécheurs impénitents moyennent des tarifs souvent exorbitants. On leur procure tout le matériel et on prend les photographies. Les Tartarins de la gaule auront ainsi de beaux souvenirs de vacances sans évidemment préciser à leurs auditeurs qu’ils ont péché dans un grand vivier ce qui n’a rien de bien sportif !

 

 

Les signalements enfin de prises de grande taille pris dans leur milieu naturel sont désormais exceptionnels.

 

Livre des records de 2015 donne la photographies de la prise d’une carpe siamoise de 102 kilos et d’environ 1 mètres 80.

 

 

Le 5 juillet 2022 Cambodge Mag signale la prise dans le Mékong  le 2 juillet d’une énorme carpe dite saumonée qui est bien notre carpe siamoise dont la chair a contracté, par des circonstances locales, une teinte rougeâtre analogue à celle du saumon. La dernière présence avait été signalée en 1999. Nous attendons les conclusions de cette étude

 

 

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