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  • : Le blog des Grande-et-petites-histoires-de-la-thaïlande.over-blog.com
  • : Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
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  Il était une fois Alain, Bernard …ils prirent leur retraite en Isan, se marièrent avec une Isan, se rencontrèrent, discutèrent, décidèrent un  jour de créer un BLOG, ce blog : alainbernardenthailande.com

Ils voulaient partager, échanger, raconter ce qu’ils avaient appris sur la Thaïlande, son histoire, sa culture, comprendre son « actualité ». Ils n’étaient pas historiens, n’en savaient peut-être pas plus que vous, mais ils voulaient proposer un chemin possible. Ils ont pensé commencer par l’histoire des relations franco-thaïes depuis Louis XIV,et ensuite ils ont proposé leur vision de l'Isan ..........

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Merci d’être venu consulter ce blog. Si vous avez besoin de renseignements ou des informations à nous communiquer vous pouvez nous joindre sur alainbenardenthailande@gmail.com

30 novembre 2020 1 30 /11 /novembre /2020 22:16

 

Les populations primitives, souvent errantes, à la recherche de terrains de chasse vite épuisés et de cueillettes aléatoires, sont montées d’une échelle dans le degré de la civilisation en pratiquant il y a plusieurs milliers d’années, la  culture et l’élevage (1). Ainsi connaissons-nous la civilisation née à Ban Chiang, actuellement dans la province d’Udonthani, qui date probablement d’au moins 5000 ans, avec la culture du riz et l'élevage,  une métallurgie élémentaire, des formes d’art et des rites religieux encore mystérieux (2).

 

 

L’importance des rites est essentielle dans la mesure où, quel que soit le progrès apporté par la culture face à la cueillette, elle reste soumise aux aléas des éléments, pluies, sécheresse, dérèglements du climat, qui vont conduire les paysans à chercher un remède dans le recours à des puissances surnaturelles. Les céréales, base de l’alimentation, y sont particulièrement sensibles, blé et céréales voisines en Europe, en Afrique et au Proche – Orient, riz dans toute l’Asie et maïs en Amérique. Notre histoire est pleine de récits avec ces années d’abondance suivies par celles de famine et de disette. Les Grecs invoquaient Déméter, fille de Jupiter et déesse de la fertilité devenus Cérès chez les Romains.

 

 

Les Gaulois avaient le leur, Cernunos.

 

 

Les Amérindiens, Aztèques, Mayas, Incas, avaient également les leurs dont nous reparlerons

 

 

...comme  la Thaïlande a sa déesse.

Elle connaît depuis une époque lointaine et indéterminée la Mère du Riz qui préside à la destinée de ces récoltes. Elle est généralement connue comme Mae Phosop (แม่โพสพ), la « mère du riz » (mae khaoแม่ข้าว) ou encore maekhwankhao (แม่ขวัญข้าว). En Isan, elle est appelée khosok (โคสก) ou encore sueana (เสื้อนา) ou suearai (เสื้อไร่). Nous en avons déjà dit quelques mots en parlant des « Génies protecteurs » (3).

 

 

N’épiloguons par sur ces diverses qualifications. Est-ce une déesse, un génie tutélaire, une créature céleste ou un esprit ? Considérons-là comme la déesse du riz, et nous l’appellerons Mae Phosop dans cet article, ce qui nous évitera d’entrer dans des discussions théologiques byzantines. On ignore totalement l’origine du nom phosop, peut-être était-ce celui de l’une des femmes d’Indra ?

 

 

Vous ne pouvez pas vous tromper dans ses représentations qui sont surabondantes : C’est une belle jeune femme aux cheveux longs sertis d’un diadème, en position accroupie, tenant une gerbe de riz dans la main droite et parfois un sac de riz dans la main gauche. Elle porte une robe thaïe à l'ancienne, avec un foulard enroulé dans le style traditionnel autour de la poitrine, une extrémité chevauchant l’épaule gauche jusque sous l’épaule droite. Elle est assise sur une estrade dont les côtés comportent  généralement des représentations de fleurs de lotus et de poissons. Lors des cérémonies lui rendant hommage, c’est ainsi que se vêtent les jeunes filles qui la représentent.

 

 

Anuman Rajadhon que nous avons rencontré à de nombreuses reprises comme infatigable collecteur des vieilles traditions folkloriques de son pays a consacré à notre « mère du riz » en 1955 un très bel article (4). Il a certes les qualités d’un immense chercheur mais aussi d’un chercheur qui reste depuis Bangkok un « rat des villes » qui oublie souvent qu’à l’époque où il écrit la population de son pays est essentiellement composée de « rats des champs » dont il parle toujours avec une certaine condescendance. Quand il annonce la disparition programmée de ce rite et des cultes et cérémonies qui lui sont associés, il n’a pas pu constater qu’ils perdurent encore ce siècle même sous une forme peut-être simplifiée, au moins dans le pays profond.

 

 

Il nous rappelle qu’à une époque alors récente (n’oublions pas qu’il écrit en 1955), les Thaïs se devaient de rappeler à leurs enfants qu’en prenant leur repas, composé pour l’essentiel de riz et de condiments,  ils devaient manifester leur respect envers cette nourriture. Il était alors indécent de ramasser un grain de riz tombé sur le sol. Le riz non consommé à la fin du repas ne devait pas être jeté mais replacé dans la marmite au-dessus du riz en train de cuire ou être mis à sécher au soleil pour ensuite être éventuellement utilisé comme chapelure. Ainsi séché, il pouvait aussi être utilisé comme un aliment que les Thaïs consommaient lorsqu’ils partaient en voyage, l’emportant avec eux dans ce panier que nous connaissons bien !

 

 

Ainsi faisaient les militaires lorsqu’ils partaient en expédition. Ces restes de riz pouvaient aussi, être pulvérisés et mélangés à de la chair de noix de coco grillée et devenir une friandise appelée khao tu (ข้าว ตู)…toujours présente sur les marchés.

 

 

 

Avant de commencer le repas, le chef de famille devait fabriquer une boule de riz et la déposer sur le sol pour nourrir les oiseaux et les fourmis en signe du respect que nous devons à tous les êtres vivants. C’est pour cette raison que l’on ne devait pas ramasser un grain de riz tombé à terre par mégarde.

 

Rajadhon y voit une survivance du vieux rite indouiste du Shraddha passé au bouddhisme, qui consiste à donner de la nourriture aux dieux et aux ancêtres.

 

 

Le repas terminé, les assistants se devaient de faire le salut traditionnel du waï (ไหว้) pour remercier Mae Phosop de leur avoir procuré ce repas.

 

 

 

Rajadhon nous dit que ces coutumes étaient alors oubliées à Bangkok mais toujours présentes dans le pays profond.

 

L’étonnement de Rajadhon nous interpelle un peu. Nous sommes encore nombreux (des survivants ?) à avoir appris que l’on ne laissait rien dans son assiette et surtout que l’on ne jetait jamais un morceau de pain, compte tenu du prix payé par ceux qui avaient cuisiné en pensant à tous ceux qui n’avaient rien à mettre sinon dans leur assiette ou dans leur bol. Quant aux miettes de pain qui restaient sur la nappe, elles devaient être secouées dans le jardin pour nourrir non  pas les fourmis mais les oiseaux. Quant à l’usage du bénédicité avant les repas, l’usage ne s’en est peut-être encore pas perdu (5).

 

 

Il en est de même pour les Grâces à la fin du repas (6). Nous retrouvons ces usages chez les chrétiens, catholiques romains, catholiques orthodoxes et protestants, chez les juifs et les musulmans, elles consistent tout simplement à remercier le ciel de ses bienfaits et lui demandeur d’intervenir auprès de ceux qui n’en profitent pas, fussent-ils les oiseaux du ciel.

 

 

En dehors de ces considérations qui ne sont que de bon sens, Rajadhon a relevé sur le terrain, mais il ne s’est soucié que ce qu’il a constaté en direct dans le district de Chaya (ไชยา) au nord de la province sudiste de Suratthani (สุราษฎร์ธานี), ce qui est significatif bien que le district soit largement occupé par des mahométans.

 

 

Les habitants y pensent qu’il y a une divinité du riz nommée Mae Phosop, qui veille à la survie de l’humanité. Tous ceux qui vivent de la terre doivent l’adorer car elle leur donnera santé et richesse. Celui qui ne l’adore pas en souffrira. Il subira la faim et la maladie et sera harcelé par la pauvreté. Celui qui la respecte doit être attentif, soit en récoltant, soit en battant, à ce qu’aucun grain ne se répande sur le sol. Il sera alors heureux et riche. S’il n’est pas attentif, s’il laisse ses rizières piétinées par les bêtes ou envahir par l’eau, Mae Phosop se mettra en colère et lui refusera son soutien. Si son riz est de qualité médiocre, il doit en demander pardon à Mae Phosop.

 

 

Il est encore d’autres précautions qui sont signe du respect dû à la déesse :

 

Si l’on nourrit des animaux avec du riz cru ou bouilli, il ne doit pas être versé sur le sol mais placé par respect dans un récipient. Ne pas le faire et l’éparpiller sur le sol est un manque de respect envers Mae Phosop. Elle en tiendra rigueur au responsable.

 

Le vol de riz est considéré comme un acte gravissime et nul ne s’y risque.

 

Chaque fois qu'une quantité de riz est sortie de la grange, pardon doit être demandé à Mae Phosop.

 

Après avoir pilé le riz, le pilon ne doit pas être placé à l'embouchure du mortier. Si en effet, il tombe dans le mortier, Mae Phosop sera effrayée et se vengera.

 

Ces traditions, a  appris Rajadhon, se retrouvent dans tout le pays mais elles ne sont pas, quoiqu’il en pense, en voie de disparition. Loin de s’affaiblir, il est possible qu’elles se renforcent.

 

 

Il a aussi relevé d’autres croyances singulières :

 

Quand les plants de riz commencent à sortir de terre, on dit que Mae Posop est enceinte. C’est alors qu’il faut pratiquer dans le champ la cérémonie du tham khwan khao (ทำขวัญข้าว). Il s’agit alors de renforcer le khwam, l’esprit vital que tout être vivant, homme, animal ou arbre, a intrinsèquement dans son corps (3).

 

 

Nous savons en effet les effets d’une frayeur ou d’une maladie sur le khwan d’un être humain (3).

 

Dans chaque époque de la vie, naissance, puberté, mariage, une cérémonie de tham khwan est effectuée pour renforcer le khwan. C'est en fait une sorte de confirmation mystique. Il en est ainsi pour le riz.

 

Ainsi, lorsque le riz commence à sortir de terre, c'est un moment difficile  dans la vie de la plante. La cérémonie de tham khwan khao va lui redonner force ; elle est donc nécessaire. Un jour propice est choisi pour son exécution.

 

 

Ce jour est généralement un vendredi, en thaï est wan suk (วันศุกร์) mais ce jour-là c’est un autre wan suk, même prononciation mais orthographe différente (วันสุข) : Vendredi du calendrier c’est « le jour de Vénus » comme chez nous, celui-là, c’est « le jour du bonheur ». Le vendredi est d’ailleurs en général le jour choisi pour toutes ces cérémonies de bon augure. L'heure de l'exécution du tham khwan est généralement de trois à cinq heures de l'après-midi.

 

 

Une banane mûre coupée en petits morceaux, une orange ou tout autre agrume, quelques petits morceaux de canne à sucre sont placés dans une tasse composée de feuilles de bananier appelée krathong (กระทง). Ce sont les mêmes paniers qui sont utilisés pour les fêtes de Loi Krathong (7).

 

Cette coupe est placée dans un chaleo ou chalio (เฉลว ou ฉลิว). C’est une sorte de panier en bambou à mailles ouvertes souvent attaché au cou, tout comme ceux que l'on voit si souvent portés par ceux qui vendent quelque denrées sur les quais de nos gares.

 

 

Dans ce chaleo seront posés un peigne, de la poudre de toilette et une pommade parfumée pour les cheveux. N’oublions pas en effet que Mae Phosop est une femme !

 

Tout cela va être accroché au sommet d'un petit poteau planté dans le champ en offrande à Mae Phosop. Le rituel n’est toutefois pas terminé : Le paysan prélève ensuite une petite quantité de poudre de toilette et de pommade parfumée et les étale ensuite sur la feuille d’un plant de riz, puis la peigne comme s'il coiffait les cheveux de Mae Phosop.

 

Il demande alors à  Mae Phosop enceinte que ses offrandes soient gage de prospérité et le mette à l’abri du danger.

 

 

Cette installation, en dehors de son but rituel, a pour but pratique d’avertir que le riz va sortir de terre et que les passants doivent prendre soin de ne pas laisser leurs buffles, vaches ou autres animaux domestiques entrer dans le champ.

 

 

Pourquoi utiliser des agrumes comme offrande à  Mae Phosop  enceinte ? Chacun sait, vérité d’expérience, qu’une femme en début de grossesse a des « envies » et que les agrumes sont particulièrement recherchés pour lui éviter les nausées matinales.

 

Ce chaleo  est fait de petites bandes de bambou entrelacées de manière à former un certain motif, généralement une figure à six pointes ou huit pontes avec des espaces ouverts entre les lattes. Nous connaissons bien ces objets de bambou tressés auxquels nous avons consacré un article car ils avaient également suscité la curiosité toute citadine de Rajadhon (8).

 

Le chaleo  contient une petite marmite renfermant une décoction médicale dans chaleo  sur le couvercle du pot.

 

 

Après la récolte, il pouvait  rester quelques épis dans le champ. Ils étaient alors soigneusement rassemblés en hommage à l’esprit de Mae Phosop. Celui qui les rassemblait s’écriait « Oh Mae Phosop, s'il vous plaît venez et restez dans ma grange. Ne restez pas dans le champ pour que vos épis soient rongés par les souris ou picorés par les oiseaux. Venez donc dans un  endroit paisible nourrir vos enfants ».

 

 

L’invitation, faite après le battage, était accompagnée d’offrandes de riz bouilli, d'œufs de canard bouillis, de bonbons et de fruits, ni viande ni poisson, nourriture d'une personne sacrée ou ordonnée, pas nécessairement un moine bouddhiste. Il s’agissait probablement de l’écho d’un végétarisme hindou ?

 

Après cette offrande, tout ce qui restait dans la rizière et sur l'aire de battage était ramassé et conservé dans un sac ou un panier.  On l’appelait le riz de Mae Phosop.

 

On confectionnait alors une poupée faite de paille de riz mélangée avec les épis de riz récoltés sur le terrain comme déjà mentionné.  Elle n’était pas vêtue. Elle représentait Mae Phosop, elle-même et était conservée dans la grange familiale. On lui offrait souvent aussi deux pièces de tissu, l'une utilisée comme vêtement inférieur pour la partie inférieure du corps et l'autre comme écharpe pour envelopper la partie supérieure.  Ces deux pièces de tissus étaient étalées sur l'aire de battage et la poupée est placée au-dessus pour signifier que Mae Phosop avait revêtu de nouveau vêtements.

 

 

Lorsque le riz était entreposé dans la grange, rien ne devait en être sorti ni pour la vente ni pour la consommation, sauf les jours propices et avec l'observation de cérémonies appropriées. En général, le fermier réservait  une certaine quantité de riz pour sa propre consommation avant qu’il ne soit  stocké dans la grange. Si le riz devait en être retiré, quelques tasses étaient d'abord mesurées avant qu’il ne soit consommé  ou vendu. La personne qui mesurait le riz ne devait pas être un homme né l'année du rat ou l'année d'autres animaux qui mangent du riz comme le cheval, le porc ou la vache.

 

Lorsque vient l’époque des semailles, la poupée de Mae Phosop et son riz sont sortis de la grange.

 

La poupée est cérémonieusement détruite, le riz des épis dans la poupée et le riz de Mae Phosop sont mélangés avec les autres graines à semer. C’est le gage d’une future bonne récolte. La destruction de la poupée, l’esprit des grains, semble bien être le rappel des anciennes coutumes des sacrifices humains dont le sang répandu sur le sol devaient assurer sa fertilité avant les semailles. Ces sacrifices humains ont-ils existé dans le Siam ancien, rien ne nous le dit. N’oublions pas qu’ils ont existé chez nos ancêtres Celtes ou Gaulois, Srabon en atteste ainsi que Jules César qui a réussi à les éradiquer.

 

Pus proches dans le temps, nous les retrouvons chez les Amérindiens. Ils ont à juste titre indigné les Espagnols de Cortés qui ont répondu en faisant pire (9).

 

 

Rajadhon donne une version de l’histoire de la déesse :

 

Les dieux reçurent l'ordre du Dieu Très-Haut  (c’est-à-dire Indra) d'aller prier Mae Posop de revenir. Où était-elle partie et pour quelle raisons avait-elle quitté les rizières ? L'histoire ne le dit pas.

 

Les dieux la cherchèrent à l'aide de poissons, traversèrent les sept mers et les sept chaînes de montagnes jusqu'à ce qu'ils arrivent à la montagne de diamant où les dieux la retrouvèrent avec ses serviteurs.

 

Après beaucoup de palabres, elle consentit à retourner dans ce qui était sans doute le pays des rizières. Les sept mers et les sept chaînes de montagnes étaient les mers et les montagnes mythologiques entourant le mont Meru, la demeure des dieux de la cosmologie bouddhiste.

 

 

Quand elle revint, elle fut  suivie par un grand nombre de poissons. Le riz et le poisson sont, bien sûr, les aliments de base des Thaïs, « préparer le riz et le poisson » et «prendre du riz et du poisson» sont des expressions idiomatiques parlantes qui signifient « préparer la nourriture » et « prendre un repas ».

 

Cette légende explique que l’estrade sur laquelle elle est assise est souvent entourée de représentations de poissons et des fleurs de lotus dans l’eau.

 

 

Faut-il en trouver l’origine dans l’hindouisme qui a également sa déesse du riz, Dewi Sri ?

 

 

Contrairement à  ce que pense Rajadhon dans sa vision citadine, ce culte à la déesse du riz n’a pas disparu avons nous dit, même si le rituel a pu se simplifier, les Thaïs allaient-ils perdre une occasion de faire la fête ?

 

Les sites Internet qui lui sont consacrés sont pour l’essentiel en thaï. Nous vous donnons toutefois une vidéo de reportage sur la  cérémonie, à Phichit  en 2016. Il y en a beaucoup d’autres. Elles ne bénéficient évidemment pas du battage médiatique qui entoure les fêtes les plus spectaculaires, comme celles de la nouvelle année et de Loi Krathong, et les guides touristiques ne vous en parlent pas.

Une bande dessinée récente :

 

 

Cet ouvrage réédité en 2020  sur les traditions de l'Isan consacre un chapitre à la Déesse 

 

 

NOTES

 

- 1 - Ce n’est pas dire que les populations nomades n’aient pas connu une certaine forme de civilisation bien que les exploits des hordes d’Attila et de Gengis khan surtout adeptes du pillage permettent de relativiser cette affirmation.

 

 

- 2 - Voir notre article 9. La Civilisation Est-Elle Née En Isan ? :

http://www.alainbernardenthailande.com/article-la-civilisation-est-elle-nee-en-isan-71522720.html

 

- 3 – Voir notre article A 401 - LES  « GÉNIES PROTECTEURS » (ขวัญ) : UNE SURVIVANCE ANIMISTE DANS LA THAÏLANDE PROFONDE

 

- 4 – « Me Posop – the rice mother » in Journal de la Siam society,  n° 43-I de 1955.

 

- 5 – La formule la plus courante est « Bénissez-nous, Seigneur, bénissez ce repas, ceux qui l'ont préparé, et procurez du pain à ceux qui n'en ont pas ».

 

- 6 -  Une formule comme une autre, chaque famille ayant ou avait sa formule «  Merci Seigneur pour tous vos bienfaits ».

 

- 7 – Voir notre article R9. UNE DES PLUS BELLES FÊTE DE THAÏLANDE : LE LOIKRATONG (22 NOVEMBRE 2018)

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a167-une-des-plus-belles-fetes-de-thailande-le-loykratong-124921789.html

 

- 8 – Voir notre article A 216- LES « YEUX DU BONHEUR » EN BAMBOU TRESSÉ.

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/06/a-216-les-yeux-du-bonheur-en-bambou-tresse.html

 

Ils sont utilisés de façon rituelle comme un charme pour éloigner les esprits du mal, des sortes de yantra, schéma mystique. Ils sont aussi utilisés de façon plus terre à terre, manière pratique de marquer des frontières ou comme signe tabou toujours utilisé par les tribus montagnardes le plus souvent illettrées.

Dans le passé, ils indiquaient pour ces illettrés, par exemple posés sur un bateau ou une charrette que l’objet était à vendre. Ils étaient également un signal sur les chemins prévenant d’une inspection douanière ou policière.

L’article de Rajadhon ;  « Notes on the thread-square in Thailand » in journal de la Siam Society volume 55-2 de 1967

Ils font l’objet d’une remarquable étude : « เครื่องจักสานไทย 6 (ความเชื่อ) มีผสมผสานกันไปทุกภาค » (en thaï) numérisée sur le site de la faculté des beaux-arts de l’Université de Chiangmaï :

http://www.finearts.cmu.ac.th/e_doc/52/kreakjaksan%206.pdf

 

- 9 - Des cœurs arrachés pour les dieux du soleil ou de la pluie. Un enfant noyé pour la déesse de la nature. Pour Xipe Topec, le dieu du printemps et des semailles, on écorche un homme et le prêtre s’habille de sa peau. Il arrive aussi parfois qu’on mange les restes du sacrifié. Les Aztèques ne sont d’ailleurs pas les seuls à le faire. C’est le cas dans quasi toute l’Amérique du sud. Les Incas font la même chose, un peu moins souvent. Les Mayas également, qui jettent les victimes dans des puits naturels pour faire tomber la pluie. Tout cela cessera avec la victoire de Cortès quand, vaincus, les Aztèques seront convertis de force à la religion catholique. Leurs temples seront rasés ou recouverts par des églises. Assimilés à ces sacrifices humains par les Espagnols, leurs monuments, leurs livres, jusqu’à leur langue seront détruits. Toute leur culture sera effacée de la surface de la terre. Ces pratiques expliquent la férocité de la colonisation espagnole même si elles ne l’excusent qu’en partie.

 

Les murs de crânes des Aztèques que les archéologues découvrent en permanance  

 

 

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29 novembre 2020 7 29 /11 /novembre /2020 22:09

 

Nous savons que les peuples d’ethnie thaïe dont les descendants constituent aujourd'hui la grande majorité de la population du pays sont les descendants de populations venues probablement de Chine, qui étaient essentiellement animistes, Ils ont commencé à s'installer dans le pays actuel vers le XIe siècle, Ils y ont rencontré les Môns et peut-être des populations apparentées qui étaient déjà adeptes du bouddhisme, vers le XIIIe siècle, ils sont devenus bouddhistes suivant probablement leurs chefs qui établissaient des royaumes indépendants tout comme les Francs de Clovis devinrent chrétiens pour suivre leur chef ce qui ne fut pas marque d'une christianisation en profondeur,

 

 

Les croyances animistes subsistèrent et subsistent encore dans le pays profond faisant vaille que vaille bon ménage avec le bouddhisme orthodoxe malgré les réformes « protestantes » du roi Rama IV qui voulut rendre au bouddhisme sa pureté d'origine,

 

 

Il est une croyance primitive qui a survécu selon laquelle dans chaque personne, il y a un khwan (ขวัญ) que nous traduisons, faute de mieux, c’est la traduction qu’en donne le dictionnaire de Monseigneur Pallegoix, par « génie tutélaire » ou « génie protecteur » (1).

 

 

Ce concept n’a pas disparu de la mémoire collective des populations de la Thaïlande profonde. De nombreux sites Internet lui sont toujours consacrés. Peut-on le définir  C'est une chose immatérielle, sans substance, censée résider dans le corps physique d'une personne. Quand il est là, la personne jouit d'une bonne santé et du bonheur. S'il quitte le corps, la personne sera malade ou subira des effets indésirables. Un bébé qui a facilement peur, aura un khwan avec les mêmes effets : Si son khwan prend peur, il s'envolera dans une région sauvage et ne reviendra pas tant qu'il n'aura pas retrouvé sa nature normale.  S’il ne revient pas, le corps devient celui d’un Phi (2). À mesure que le bébé grandit, le khwan deviendra également plus fort. Il sera plus solide et plus ferme de tempérament comme la personne dans le corps de laquelle il demeure.

 

 

Cette croyance ne se limite pas aux Thaïs de Thaïlande, Nous la retrouvons chez les Shans de Haute-Birmanie, les Laos et d'autres groupes minoritaires thaïs, Elle semble avoir été généralisée dans toute l'Asie du Sud-Est, enracinée dans un passé antérieur au bouddhisme, elle a survécu  et donne lieu à un vocabulaire abondant.

 

 

Le khwan ne se limite pas aux êtres humains.

 

Nous le retrouvons dans les arbres,  les animaux et les objets inanimés utiles à l’homme, qui ont des khwans individuels. Par exemple: un éléphant, un cheval, un buffle ou un bœuf, le poteau d'une maison, une charrette à bœufs, une rizière et même une ville, ont chacun un khwan. Nous sommes loin de la conception pyramidale, occidentale et traditionnelle du monde : les roches qui sont, les plantes qui sont et qui vivent, les animaux qui sont, qui vivent et qui ont des sentiments, et les êtres humains qui sont, qui vivent, qui ont des sentiments et qui possèdent l'intelligence.

 

 

La construction d'une maison traditionnelle était en bois. La partie considérée comme la plus importante était le premier pilier (เสาเอก) appelé « pilier-khwan » (เสา ขวัญ). Les villageois observaient tout un rituel relatif à la sélection de l'arbre et à son implantation. Les piliers sont maintenant en béton mais le rituel demeure.

 

 

Le choix des arbres était essentiel puisque chacun des arbres abattus était la résidence d'un « esprit de l'arbre ». Le choix était essentiel car il y a des esprits féminins et des esprits masculins. Les arbres utiles, par exemple pour construire une maison, un char ou un bateau, ont un esprit féminin appelé « la nymphe des bois » (nang-mai – นางไม้)

 

 

....et les arbres sans intérêt utilitaire et sans valeur économique, comme le pipal ou le banyan, même s'ils sont par ailleurs sacrés, ont un esprit masculin appelé « ange (masculin) de l'arbre » (rukha thewada – รุกขเทวดา) (3).

 

 

La croyance généralisée est que l'esprit demeure dans l'arbre même une fois abattu. Il n'est donc pas souhaitable d'utiliser des arbres provenant de différentes forêts comme poteaux de la maison, car les esprits féminins qui y résident, venant de différentes localités, se querelleraient naturellement entre eux et il n'y aurait pas de paix pour les occupants. Il en est de même pour un char à bœufs ou une pirogue qui ont un esprit comme les poteaux de maison.

 

Une rizière a une « mère du riz » (mae khao – แม่ข้าว) ou encore maekhwankhao (แม่ขวัญข้าว) qui est un khwan. Il faut lui demander  pardon avant de moissonner la récolte (4).

 

 

De même une ville a son esprit tutélaire qui est aussi un khwan  (khwan mueqng - ขวัญเมือง).

 

 

Naturellement, tout ce qui a un esprit a aussi un khwan.

 

Nous savons que les bouddhistes ne croient pas comme les  chrétiens (en particulier) à l'existence d'une âme pérenne et immortelle dans un corps périssable. Ce que les Thaïs appellent « cheta » (เจต) peut se traduire par « esprit » mais ce n'est pas l'âme. Mais on peut suivre Rajadhon lorsqu’il nous dit que le khwan était  l’âme dans son sens premier. Le mot thaï moderne pour l'âme est vinyan (วิญญาณ) qui vient du pali et qui signifie simplement « conscience », Il est donc très probable que les Thaïs ont appréhendé ce mot lorsqu'ils ont élu domicile au Siam après avoir adopté le bouddhisme de l'école du Sud. Les Laos, les Shans, les Birmans et les Mons de Basse-Birmanie et les Cambodgiens ont le même mot « vinyan » pour désigner l'âme dans leurs langues modernes. La négation par le bouddhisme d'une âme individuelle permanente a brisé la vieille croyance animiste des peuples de cette partie de l'Asie qui ont donc adopté le mot vinyan comme un compromis avec la vieille croyance encore apparente chez de pourtant pieux bouddhistes.

 

 

Quelques expressions significatives

 

Néanmoins, le khwan, privé de son âme signifiante d'origine, existe toujours avec des significations décalées, comme on peut le voir dans de nombreuses expressions toujours vivantes.

 

Lorsqu'un bébé naît, son khwan inhérent est dans un état de fragilité et de faiblesse, On l'appelle « tendre khwan » (khwan on - ขวัญอ่อน) qui peut prendre par extension le sens de « soins tendre et affectueux » comme celui d'une mère pour son bébé.

 

 

Un jeune homme peut dire affectueusement à une jeune femme qui est facilement timide « tendre khwan». Lorsqu'un enfant est frappé par une peur soudaine et se mer brusquement à pleurer, on pense que c'est le khwan de l'enfant a pris son envol. On parle alors de « khwan effrayé » (khwan hai - ขวัญหาย), « khwan enfui » (khwan ni – ขวัญหนี) ou de « khwan envolé » (khwan bin - ขวัญ บิน), ces trois expressions exprimant un état d'alarme, de peur ou de surprise. Lorsqu'un homme éprouve une grande peur qui pourrait le tuer, on dit de façon imagée « le kwan fuit, la bile (vésicule biliaire) se fane » (khwan ni di fo - ขวัญหนีดีฝ่อ).

 

 

Une peur soudaine devient « khwan suspendu » (khwan – ขวัญแขวน). « Détruire le khwan »  (thamlai khwan – ทำลาย), c'est causer une grande frayeur. Khwan est parfois utilisé comme qualificatif pour caractériser l’ affection. Par exemple mia khwan (เมีย ขวัญ), luk khwan (ลูกขวัญ), suan khwan (สวน ขวัญ) qui signifient respectivement une femme précieuse, un enfant précieux, un jardin précieux.

 

 

Ces expressions sont en nombre important. Rajadhon en donne une longue liste qui n’est probablement pas exhaustive. Nous avons dit que la langue thaïe était la langue du cœur, elle est aussi celle de l’âme (5) !

 

 

 

Les khwans de l’être humain

 

Les yeux, les oreilles, la bouche, le nez et les mains ont leur kwan particulier; ce sont khwan ta (ขวัญ), khwan hou (ขวัญ หู), khwan pak (ขวัญ ปาก), khwan chamuk (ขวัญ จมูก) et khwan mu ขวัญ มือ).

 

Traditionnellement, une personne a 32 khwan. Cette tradition perdure au moins encore dans le Nord et le Nord-Est et chez les Laos. En dehors des quatre donc nous venons de parler, il y a celui du cœur, des intestins, des reins, etc…

 

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La croyance en la pluralité des âmes se retrouve chez de nombreux peuples primitifs : Chez les Mongols en particulier, les hommes en ont trois. Mais jusqu'à présent, nulle croyance n’atteint ce nombre. Il s’agit probablement d’une influence ultérieure du bouddhisme qui énumère trente-deux parties d'un corps humain ?

 

 

Bien que le khwan ne soit jamais décrit avec une forme physique, l'expression  khwan bin, le khwan s'envole de peur, laisse à penser qu’il doit avoir des ailes ?

 

Ce serait le plus souvent sous la forme d’un papillon ? Nous retrouvons curieusement les vieux mythes européens, le mythe grec de Psyché.

 

 

Chez Homère, les âmes des prétendants tués par Ulysse s’envolent sous forme de chauve-souris.

 

 

Quand le papillon s’envole, il le fait par une ouverture sur le sommet de la tête,  lequel s’appelle d’ailleurs khwan en thaï. C’est la raison d’une coutume dont on parle  beaucoup sans en expliquer l’origine. Un Thaï moyen ne tolérera pas que quiconque touche sa tête. Malheur à la personne qui tapote une tête thaïe, plus encore si cette personne est une femme. Pire encore si la main qui la touche est une main gauche, car cette main est impure, en particulier celle d'une femme. Aucun homme, s'il le peut, ne passera sous une corde à linge, ni ne laissera le vêtement inférieur d'une femme toucher sa tête. En passant ou en se tenant près d'un supérieur ou d'un ancien, il faut baisser la tête afin de ne pas être au-dessus ou à égalité avec la tête de ce personnage. Si ce personnage est assis sur une chaise ou sur une plate-forme surélevée, il faut baisser la tête en passant près de la personne. S'il s'accroupit sur un tapis ou sur le sol, il faut s'agenouiller ou ramper. Ces habitudes sociales sont devenues si conventionnelles qu'elles font maintenant partie de l'étiquette thaïe des bonnes manières et du décorum.

 

 

Le bouddhisme thaï contemporain ne manque pas de nous étonner. Religion sans dieu créateur mais les représentations des dieux du panthéon indouistes sont omni présentes dans tous ses temples. Religion sans créatures célestes, mais nagas,

 

 

garudas,

 

 

kinaris

 

 

...se retrouvent en permanence dans l’art religieux. Pays dans lequel le monarque doit constitutionnellement être bouddhiste mais où ses rites de son ordination sont brahmanistes. 

 

 

Religion sans thaumaturge, Bouddha s’est toujours refusé à accomplir des miracles mais on vient en permanence lui demander d’en accomplir, réussite à un  examen, exemption de service militaire ou gain à la loterie.

 

Nous avons consacré plusieurs articles à la persistance toujours au XXIe siècle de croyances et rituels animistes venus de la nuit des temps sinon de la préhistoire (6).

 

Il fallut attendre le milieu du XIXe siècle pour que les premiers textes sanskrits soient traduits et commencent à livrer un aperçu de cette singulière doctrine religieuse sans Dieu.

 

 

NOTES

 

 

(1) Une étude circonstanciée en a été faire par Anuman Rajadhon « THE KHWAN AND lTS CEREMONIES » in Journal of the siam society, volume 50-II de 1962, pp.119-164.

 

(2) Voir notre article « A151. EN THAILANDE, NOUS VIVONS AU MILIEU DES "PHi" » :

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a150-nous-vivons-au-milieu-des-phi-en-thailande-123529919.html

 

(3) Le banyan (ต้นกร่าง   tonkrang)  est le  ficus bengalensis qui passe pour avoir des vertus médicinales.

 

 

Le pipal  (โพ – pho)  est le  Ficus religiosa .   C’est l’arbre sacré de la Bhodi sous le feuillage duquel Bouddha a atteint l’éveil.

 

 

(4) Voir l’étude d’Anuman Rajadhon « Me Posop – The rice mother » in Journal of the siam society volume 43 de 1955.

 

 

(5) Voir notre article A 397- LA LANGUE THAÏE EST LA LANGUE DU CŒUR

http://www.alainbernardenthailande.com/2020/10/a-397-la-langue-thaie-est-la-langue-du-coeur.html

 

(6) Voir nos articles, la liste n’étant pas limitative :

 

Bouddhisme, animisme, brahmanisme

 

21. Le Bouddhisme thaïlandais et d'Isan ?

http://www.alainbernardenthailande.com/article-20-le-bouddhisme-thailandais-et-d-isan-78694128.html

 

22. Notre Isan, bouddhiste ou Animiste ?

http://www.alainbernardenthailande.com/article-22-notre-isan-bouddhiste-ou-animiste-78694708.html

 

INSOLITE 4. THAÏLANDE : BOUDDHISME, HINDOUISME ET … ANIMISME AVEC LE CULTE DES ESPRITS ET AUTRES CROYANCES MYTHIQUES ET LÉGENDAIRES …

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/12/insolite-4-thailande-bouddhisme-hindouisme-et-animisme-avec-le-culte-des-esprits-et-autres-croyances-mythiques-et-legendaires.html

 

 

A134. Les "Esprits" Thaïlandais Sont Toujours Vivants.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a134-les-esprits-thailandais-sont-toujours-vivants-120943911.html

 

 

A 331- LE CHAMANISME TOUJOURS PRÉSENT DANS LE BOUDDHISME DE L’ISAN.

http://www.alainbernardenthailande.com/2019/09/a-331-le-chamanisme-toujours-present-dans-le-bouddhime-de-l-isan.html

 

 

Des rites venus de la préhistoire

 

A93. Une Chasse Au Buffle Dans La Région De Kalasin En Thaïlande.

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a9-une-chasse-au-buffle-dans-la-region-de-kalasin-en-thailande-114713457.html

 

 

A154. La Divination Dans Les Entrailles De Poulet En Isan. Une Vieille Tradition Perdue ?

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a154-la-divination-dans-les-entrailles-de-poulet-en-isan-une-vieille-tradition-perdue-123941685.html

 

 

A 216- LES « YEUX DU BONHEUR » EN BAMBOU TRESSÉ.

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/06/a-216-les-yeux-du-bonheur-en-bambou-tresse.html

 

 

A 208 - LE RITUEL DE LA PÊCHE AU PLABUK, « LE GÉANT DU MEKONG » DANS LE NORD – EST DE LA THAÏLANDE.

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/01/a-208-le-rituel-de-la-peche-au-plabuk-le-geant-du-mekong-dans-le-nord-est-de-la-thailande.html

 

 

A 299- LES RITES D’OBTENTION DE LA PLUIE EN ISAN (NORD-EST DE LA THAÏLANDE)

http://www.alainbernardenthailande.com/2019/01/a-299-les-rites-d-obtention-de-la-pluie-en-isan-nord-est-de-la-thailande.html

 

 

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