Un fait divers récent en ce mois de mai 2012 à Udon Thani nous rappelle que le sponsoring « sexuel » en Thaïlande, peut tuer.
Un résident allemand a tué de 17 coups de couteau sa petite amie thaïe de 34 ans qui était en train de discuter via internet avec un « ex-futur » petit ami français.
Nous avions déjà dans un article sur « l’apport économique des filles tarifées d’Isan »*, proposé un rappel historique de la prostitution en Thaïlande, décrit les composantes de l’industrie du sexe, une « industrie » qui touche toutes les villes et bourgs de Thaïlande, « consommée » aussi bien par les Thaïlandais que les étrangers, et dont les revenus sont considérables. Nous avions également montré que la prostitution constituait pour de nombreuses filles d’Isan (et d’ailleurs) un moyen d’aider la famille au village, que le mariage avec le farang était considérée comme une « réussite sociale ». Nous avions énuméré les pratiques tarifées multiples et complexes, dans les bars, massages, bordels, karaoké, discothèques, mia noï … et ses formes plus modernes que sont les rencontres via internet et les « sponsorings ».
Le sponsoring sexuel ?
Si vous résidez en Thaïlande, si vous pratiquez le « tourisme » sexuel, ou si vous avez pris des informations en vue d’un futur voyage, vous connaissez cette pratique du « sponsoring » fondée sur la promesse d’un mandat mensuel en échange de la « fidélité » de votre partenaire, rencontrée pourtant dans un lieu de plaisir. Elle peut aussi vous « vendre » son désir de « s’en sortir » et son projet qu’il faudra financer.
La naïveté des touristes qui croient au coup de foudre et à l’amour déclaré, après un court séjour, est consternante. Ils pensent vraiment, après deux semaines ou un mois, acheter ainsi la « fidélité » de leur nouvelle compagne. Ils ne peuvent croire que le soir même de leur départ, elles seront en chasse d’un autre touriste. Ils ne peuvent croire que leur promise puisse avoir plusieurs sponsors.
Les autres oui, mais pas la leur.
Internet est en train de changer la donne.
La pratique est courante, connue, et elle tend à se multiplier, vu l’utilisation généralisée d’internet par les jeunes générations (et les moins jeunes). Un sondage récent révèle que l’on consacre en Thaïlande 4 heures par jour pour le mobile et internet. En effet, de plus en plus de filles de bar utilisent internet et je peux vous assurer que celles que vous voyez dans les cyber-cafés ne sont pas en train de donner des nouvelles à leur famille.
Plus, les « rencontres » via internet, les mariages via internet, ne sont plus l’apanage des seules filles de bar. Ce « sponsoring » high tech va devenir un fait de société.
Il y a tant de célibataires en France, tant d’hommes seuls. Il y a tant de filles en Thaïlande à la recherche de gogos et/ou de maris. Internet va faire le lien.
Une nouvelle tendance se confirme pour les retraités. De plus en plus utilisent internet et rêvent de trouver leur jeune âme sœur. Les demoiselles ne sont pas gêner par la différence d’âge et avouent même qu’ils sont moins fatigants au lit. Mais le « sponsoring » change de grandeur. On parle voiture, de maison désormais. Toutes les semaines nous entendons des cas. Ils nous écrivent « après », après les « achats », qui une réparation de la maison familiale, qui une opération médicale, qui une voiture, une maison … Que sais-je ? les demoiselles ont beaucoup d’idées. Ils ont alors le sentiment d’avoir été bernés, mais ils ne sont pas encore sûrs. Leurs compagnes les assurent encore de leur amour !
Trouver des nouvelles raisons au "sponsoring".
Si vous vivez en France, vous devez vous demander pourquoi vous devez « sponsoriser » votre nouvelle compagne thaïlandaise, mais de grâce, ne croyez plus « à l’exclusivité », à la fidélité. Elles ne croient pas à la vôtre.
Pour beaucoup, il vous suffira de montrer la photo aux copains. Après tout, le regard d’envie des copains vaut bien une contribution. Après tout, autrefois les riches bourgeois avaient leurs bonnes œuvres, aujourd’hui vos pouvez soutenir une brave fille qui va aider sa famille.
Ne lui demandez pas en plus de vous aimer, surtout si elle a moins de 30 ans, et encore moins si elle a 20 ans !!!
Et vous, les nouveaux retraités qui avez l’intention de trouver une jeune compagne thaïlandaise, l’aventure est possible même si elle est risquée, mais n’achetez rien avant au moins de vivre un certain temps au Pays.
On sait maintenant qu’il faut se protéger dans les rapports sexuels, il faut aussi prendre ses précautions pour éviter de se faire plumer. Ou vivez votre passion, mais ne pleurez pas ensuite.
Le constat du multiple "sponsoring" ne tue pas tous les jours, mais il est courant. Il est même une source de prestige pour les filles.
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**Une excellente étude de Jean Baffie, La prostitution féminine en Thaïlande, Ancrage historique ou phénomène importé
Jean Baffie, Femmes prostituées dans la région du Sud de la Thaïlande – IRASEC n° 6, 2008.
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