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Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.

A 344 - DE LA DÉCOUVERTE DU BOUDDHISME PAR LE PREMIER EUROPÉEN GUILLAUME DE RUBROUCK EN 1253 À SA DÉCOUVERTE EN OCCIDENT

 

Le 14 juillet de l’année 2019 a été le théâtre d’un événement singulier à Rubrouck, un petit village du Nord : l’inauguration d’un musée dédié à son emblématique figure locale :   Guillaume de Rubrouck La municipalité fêtait également en présence de nombreux officiels mongols le 25e anniversaire du jumelage de cette petite ville des Flandres avec celle de Bulgan, un village de 2500 habitants situé dans le désert de Gobi au sud de la Mongolie à la frontière de la Chine.

 

 

L’événement a attiré notre attention car ce personnage est assurément le premier Européen à avoir découvert et fait découvrir le bouddhisme.

 

 

Près de 800 ans plus tard, l’engouement pour le bouddhisme dans le monde occidental – les signes en sont multiples – nous a conduit à nous poser la question de savoir quand et par qui l’Europe avait découvert ce « culte du néant ».

 

 

 

Dans l’Antiquité déjà, les chemins de l’Orient et de l’Occident s’étaient brièvement rencontrés au temps de l’expédition d’Alexandre mais trop brièvement pour perdurer.

 

 

 

Il faudra attendre le XIIIe siècle pour que l’Occident ait des nouvelles du bouddhisme.

 

Il ne fut pas inconnu de Marco Polo qui le découvrit à Ceylan au cours de son voyage de 17 ans (1271-1295) et dont les écrits connurent une grande diffusion et de non moins grandes critiques des jaloux incrédules (« à beau mentir qui vient de loin »), mais il n’était pas le premier.

 

 

 

Guillaume de Rubrouck, le précurseur.

 

 

Le Vénitien Marco Polo ne fut donc pas le premier européen à avoir rencontré le bouddhisme, puisque il le fut 20 ans auparavant par un moine capucin français des Flandres, Guillaume de Rubrouck (1) dont n’ont été conservé longtemps que des manuscrits. Nul n’étant prophète en son pays, ses souvenirs ne connurent pas le succès retentissant  de ceux du marchand de Venise (2).

 

 

Il serait né entre 1210 et 1220 dans ce petit village de Rubrouck dans une famille qui en portait le nom, alors dans le comté de Flandre,   aujourd’hui dans le département du Nord. On ignore la date exacte de sa mort, probablement 1293 ou 1295. Proche du roi Saint Louis qu’il avait rencontré à Chypre, celui-ci l’envoya en mission en Tartarie ce qui le fait considérer comme un ambassadeur officiel du roi par les Mongols. Il reçut pour mission de faire rapport de tout ce qu’il pouvait apprendre sur les Tartares.

 

 

 

Son expédition eut lieu en 1253-1254, précédant ainsi celle de Marco Polo. Visitant Karakorum la capitale de l’empire, il y trouva deux mosquées musulmanes, une église nestorienne et douze temples bouddhistes ou taoïstes. Toutes ces religions bénéficiaient de la protection des Mongols qui pratiquaient pour leur part le chamanisme. Le grand Khan lui aurait dit : « Nous, Mongols, nous croyons qu’il n’y a qu’un seul Dieu par qui nous vivons et par qui nous mourons, et nous avons pour lui un cœur droit. De même que Dieu a donné à la main plusieurs doigts, de même Il a donné aux hommes plusieurs voies ».

 

 

 

Ne pouvant, à son retour, joindre le roi, de retour à Saint-Jean-D’acre, il lui fit parvenir ses notes manuscrites.

 

 

Il lui écrivit une longue lettre relatant son voyage dans l'Empire mongol, source longtemps oubliée. Les bouddhistes qu’il a rencontrés étaient très probablement des bouddhistes tibétains avec lesquels il a engagé des débats sans résultats dans une réunion organisée par le Khan entre musulmans, bouddhistes, nestoriens et catholiques romains. Lors de ce débat, il fut confronté à un moine bouddhiste réputé qu’il aurait écrasé par sa dialectique (3). Il fut sans conteste le premier occidental à découvrir  le bouddhisme à la cour du grand Khan. Il fut aussi le premier européen à être confronté à la croyance en la réincarnation qu’il qualifie d’erreur.

 

 

 

 

Il n’est toutefois pas indifférent aux « prêtres de ces peuples idolâtres » qui ont tous des larges vêtements jaunes, se trouvent parfois ermites dans les forêts et les montagnes oú ils mènent une vie d’une admirable austérité, alors qu’il manifeste une hostilité ouvert aux Nestoriens (4).

 

 

 

Les Portugais

 

 

L’aventure portugaise de 1498 après celle de Christophe Colomb en 1492 va multiplier la taille du monde entraînant la reconnaissance d’un gigantesque continent, Indes, Chine, Japon, Insulinde.

 

 

 

 

Les Portugais emmènent avec eux leurs chapelains qui ne se souciaient pas d’approfondir les croyances de ces peuples n’ayant de souci que de les baptiser pour en faire de bons chrétiens. Ils y exportèrent aussi l’inquisition. Le jésuite Saint François Xavier « apôtre des Indes » débarqua à Goa le 6 mai 1542, avec la volonté d’extirper le paganisme du sol indien et d’y implanter le christianisme à sa place. La Sainte inquisition y régna formellement jusqu’au début du XIXe siècle et s’est probablement répandu dans tous les pays de mission portugaise, Siam compris.

 

 

 

Notre propos n’est pas d’écrire son histoire, elle est une tâche. Non seulement elle a frappé les païens, les juifs bien sûr s’il en était, les hindouistes, les bouddhistes mais également les chrétiens nestoriens présents dans toute l’Asie depuis des siècles (5) que le frère a rencontrés au cœur de la Mongolie. Bons chrétiens au regard de l’église de Constantinople, ils étaient pour les catholiques romains des hérétiques soumis aux flammes de l’enfer après celles du bûcher tout autant que les païens. C’est ce qu’on appelait « aller porter dans les Indes orientales les lumières de l’Évangile » (6).

 

 

 

Le jésuite Henri de Lubac qui s’est intéressé au bouddhisme d’une manière frisant souvent le syncrétisme est singulièrement muet sur cet aspect de la rencontre entre le jésuite navarrais,  les bouddhistes et brahmanistes des Indes et autres hérétiques (7).

 

 

 

 

Par la suite, l'Europe va être abondamment renseignée sur les religions de l'Extrême-Orient, par les écrits des missionnaires observateurs directs ou les ouvrages tirés de leurs correspondances.

 

 

On ne peut dire cependant que l'on puisse connaître profondément le bouddhisme sans en connaître les écrits.

 

 

 

Une première cause en est le traitement que les censeurs font subir aux lettres des missionnaires avant de les diffuser. En effet, beaucoup de ces correspondances sont censurées. Un article cosigné du père de Lubac en 1953 vaut d’être cité (8). Le cardinal-jésuite fait l’impasse sur les méfaits de l’inquisition mais pas sur ceux de la censure  : Un jésuite écrit à Rome le 26 août 1553  « En ce qui concerne les  lettres de l'Inde, cette histoire de Xaca se peut omettre, ainsi que ce qui déplaira au Révérendissime Nonce » de Venise », (ce Xaca étant le nom japonais de Bouddha), ou encore « Dans cette lettre prolixe, il faut prendre garde à  beaucoup de longueurs et les retrancher impitoyablement ; tout est raconté avec une ampleur fastidieuse, beaucoup de détails  sont vains et inutiles, ici et là se rencontrent des exagérations et  des hyperboles intolérables ... De sa lettre il faut supprimer beaucoup de traits concernant les sectes et superstitions des païens... ; en outre, l'on y raconte nombre de faits incroyables, qui diminuent la créance que l'on peut accorder aux autres ».

 

 

 

Par ailleurs, la lenteur avec laquelle l'Europe fut initiée au bouddhisme tient aussi au fait que les  missionnaires, malgré un contact souvent étroit avec ses adeptes, ne s’intéressèrent pas à cette religion et ne firent aucun effort pour la comprendre, déçus dans leurs espoirs de conversions. La découverte par les Européens du bouddhisme essentiellement d’ailleurs le bouddhisme tibétain ou le bouddhisme mahayana, qui ne sont pas celui que nous connaissons eu Thaïlande, resta embryonnaire (9).

 

 

 

Les Français

 

 

Le séjour de voyageurs et des missionnaires français à Ayutthaya dès avant et pendant nos ambassades au XVIIe siècle suscita incontestablement l’intérêt du monde érudit français pour une religion que l'Inde avait longtemps vécu et qui s'était perpétuée d'une manière vivace en Extrême-Orient. La vision par ouï dire du Siam et de sa religion dans l’Encyclopédie de d’Alembert est consternante (10). Nous avons vu que Kaempfer faisait de Bouddha tout simplement un « nègre d’une grandeur prodigieuse » (11). Jacques de Bourges, Gervaise, l’abbé de ChoisyChaumont, le père Tachard, le chevalier de Forbin, La Loubère surtout, donnèrent une meilleure vision de la religion du Siam. Elle se répandit dans toute l’Europe puisque leurs souvenirs, leurs mémoires et leurs écrits furent reproduits dans tourtes les gazettes et  traduits dans toutes les langues européennes (12).

 

 

 

Les érudits

 

De toute évidence, pour connaître une religion, il en faut connaître les textes canoniques. Les textes bouddhistes furent écrits en sanskrit et ultérieurement en pâli, deux langues qui restèrent totalement ignorées des occidentaux jusqu’à leur découverte au XIXe siècle à partir des années 1820. Burnouf écrit en 1844 son « Introduction à l’histoire du bouddhisme indien » au vu de documents sanskrits.

 

 

 

 

Le texte sacré « Le lotus de la bonne loi » traduit par lui du sanskrit est publié en 1852

 

 

 

 

Charles Schoebel rédige en 1867 « Le Bouddha et le bouddhisme ».

 

 

 

 

Léon de Milloué est en 1882 l’auteur d’un texte majeur « Le bouddhisme, son histoire, ses dogmes, son extension et son influence sur les peuples chez lesquels il s'est répandu ».

 

 

 

Un autre texte fondamental, le Lalitavistara est traduit du sanskrit par Édouard Foucaux en 1892 sous le titre « le Lalitavistara : l’histoire traditionnelle de la vie du Bouddha Çakyamuni » et présenté comme un classique du bouddhisme mahayana. Ces textes sont actuellement d’un accès facile pour être tous numérisés er réédités même si leur lecture est difficile.

 

 

 

Lorsque Monseigneur Pallegoix écrit en 1854 son ouvrage sur le Siam, ses considérations sur le bouddhisme furent probablement plus accessibles au lecteur français. Elles sont pertinentes car elles sont le fruit de son étude des textes sacrés en pâli et d’une lecture beaucoup plus aisée que celles des très érudits textes susvisés (13).

 

 

Mais aucun de ces textes, aussi intéressants fussent-ils, n’a jamais suscité la moindre conversion d’un Occidental au bouddhisme  même si on en trouve des traces fuligineuses  dans le mouvement théosophique fondé en 1875.

 

 

 

 

Nous avons parlé en début d’article de « culte du néant ». La découverte de cette religion sans Dieu par des érudits qui en avaient lu les textes canoniques suscita des réactions à tout le moins négatives. Hegel dénonce « le néant, dont les bouddhistes font le principe de tout, l'ultime but final et l'ultime fin de tout »

 

 

 

 

Dans « Le Génie des religions » en 1842, Quinet s'offusque d'une doctrine prêchée par le « Grand Christ du vide »,

 

 

et Renan ironise en 1884 dans ses « Nouvelles Études d'histoire religieuse » sur cette « Église du nihilisme qui assigne à la vie pour but suprême le néant ». Ils furent tous en définitive stupéfaits de cette affirmation négative du monde : Le  bouddhiste serait heureux si le monde s'endormait autour de lui.

 

 

 

Conclusion

 

 

Quand nous parlons de bouddhisme, encore faudrait-il savoir de quel bouddhisme il s'agit.

 

N’entrons pas dans le détail de ses rameaux comportant à son tour de multiples subdivisions, avec de nombreux groupes qui naissent, se développent ou meurent encore aujourd’hui non sans s’entre-déchirer et s’excommunier.

 

 

 

 

Nous connaissons – bien sûr - le Theravada, le bouddhisme du sud, celui de Thaïlande qui plonge également au moins dans le Nord-est et le Laos dans les esprits, les fantômes, le chamanisme et l’animisme (14).

 

 

 

 

Il est également celui de la Birmanie dont les dirigeants déclarèrent  lors de la visite du Pape François le 27 novembre 2017 « La majorité des clercs bouddhistes, hindous, musulmans et chrétiens sont rassemblés dans la prière pour la paix ». Il a sa face cachée (15).

 

 

 

 

En ce qui concerne le Mahayana ou bouddhisme du nord, sa branche la plus connue en Occident est le Zen japonais. C’est le bouddhisme de la méditation de Bouddha lui-même. Il séduit de nombreux occidentaux qui se voilent la face  sur un aspect dont il est séant de ne pas parler (16).

 

 

 

 

Parlons enfin du lamaïque, celui du Tibet qui relève du Mahayana. Sa figure de proue est le Dalaï Lama, enfant chéri des médias occidentaux malgré un aspect un peu opaque (17).

 

 

 

 

Cette diversité nous rappelle une parabole née aux Indes comme le bouddhisme, celle des quatre aveugles voulant parfaire leurs connaissances et n’ayant jamais vu d’éléphant décident d’en palper un. L’un touche une jambe, l’autre la trompe, le troisième une défense et le dernier une oreille. Ces quatre visions ponctuelles  ne leur donnèrent pas une vision globale ! Tous avaient raison et tous étaient dans l’erreur (18).

 

 

 

NOTES

 

(1) Son nom est également orthographié Rubruck, Ruboeck ou Rubruckis. Ce que nous savons de lui provient de la préface de l’ouvrage « Guillaume de Rubrouck –ambassadeur de Saint Louis en orient – récit de son voyage traduit de l’original latin et annoté » par Louis de Backer, 1877.  Il intitule le titre de son manuscrit « Itinerarium fratris Willielmi de Rubruquis de ordine fratrum Minorum, Galli, Anno gratias  1253. partes Orientales ».

 

 

(2) Une édition du texte original latin a été publiée par Richard Hakluyt, dans « The first volume of the principal Navigations, Voyages, Traffiques and Discoveries of the English nation » à Londres en 1598 seulement avec une traduction anglaisee réédité en 1913. Cet érudit avait découvert l’un des quelques manuscrits connus au British Museum.

 

 

Le texte latin a été publié en 1839 par la Société de Géographie de Paris. Un texte français avait été publié en 1830. De nombreuses éditions récentes ont depuis été réalisées et surabondamment commentées.

 

 

 

 

(3) Le séjour du capucin se déroula sous le règne de Mangu Khan (1251 à 1259),

 

 

 

 

...  petit-fils du grand Gengis Khan, qui avait étendu son empire, comprenant le Tibet, jusqu’aux portes de Varsovie.

 

 

 

 

(4) Un site internet lui est consacré :

http://guillaumederubrouck.fr/

 

 

(5) Voir notre article A 334 «  L’ÉVANGELISATION DU SIAM – HISTOIRE D’UN ÉCHEC » :

http://www.alainbernardenthailande.com/2019/10/a-334-l-evangelisation-du-siam-histoire-d-un-echec.html

 

 

(6) Sur l’inquisition à Goa, voir la relation d’un juif français Charles Dellon qui la subit en 1687 et qui en a fait la relation : « L'inquisition de Goa. La relation de Charles Dellon (1687) ». voir Études, édition et notes par Charles Amiel, Anne Lima Anne, Paris, Chandeigne, 1997 et l’étude d’Antonio José Saraiva « L'Inquisition portugaise et les « nouveaux chrétiens » »  In : Annales. Economies, sociétés, civilisations. 22e année, N. 3, 1967. pp. 586-589;

 

 

 

(7) Henri de Lubac a écrit de nombreux ouvrages sur la rencontre entre le  christianisme et le bouddhisme dans les années 30 avant que le sujet ne soit à la mode. Il fut lourdement sanctionné par sa hiérarchie en 1950 pour « des erreurs pernicieuses sur des points essentiels du dogme ». Lorsque l’entreprise théologique, Intellectuelle et éthique du dialogue interreligieux devint à la mode après le Concile Vatican II, il revint en grâce et accéda à la pourpre cardinalice.

 

 

(8) Henri de Lubac, Henri Bernard-Maitre, Jean Filliozat « La découverte du bouddhisme »  In  Bulletin de l'Association Guillaume Budé,  n°3, octobre 1953. pp. 97-112;

 

 

(9) Les documents provenant des archives des Missions étrangères de Paris et compilés par leur archiviste commencent en 1662, bien avant l’arrivée des ambassades avec leur cortège d’érudits : voir Adrien Launay « Histoire de la mission de Siam – documents historiques, 1662-1811 », tome I, 1920.

 

 

 

(10) Voir notre article A 43 « L'Encyclopédie, Voltaire et le Siam » :

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a-44-l-encyclopedie-voltaire-et-le-siam-83570407.html

 

 

(11) Voir notre article A 342 « LE BOUDDHA HISTORIQUE ? » :

http://www.alainbernardenthailande.com/2019/12/a-342-le-bouddha-historique.html

 

(12) Voir notre article 15 « Les Relations Franco-Thaïes : Le Bouddhisme vu par les Missionnaires du XVIIe siècle » relatant une étude inédite publiée par nous de feu l’écrivain canadien Jean-Marcel Paquette :  

http://www.alainbernardenthailande.com/article-15-les-relations-franco-thaies-le-bouddhisme-vu-par-les-missionnaires-du-xvii-eme-siecle-64650528.html

 

(13) Le quinzième chapitre du premier volume de sa « Description du royaume thaï ou Siam » est intitulé « ANALYSE DU SYSTÈME BOUDDHISTE, TIRÉE DES LIVRES  SACRÉS DE SIAM ». Le second volume consacre au bouddhisme trois chapitres, chapitre seize « Histoire de Bouddha », chapitre dix-septième « Des Phra ou talapouins » et chapitre dix-huitième « Superstitions ».

 

(14) Voir nos articles :

 

22 « Notre Isan, bouddhiste ou Animiste ? »

http://www.alainbernardenthailande.com/article-22-notre-isan-bouddhiste-ou-animiste-78694708.html

A 331 «  LE CHAMANISME TOUJOURS PRÉSENT DANS LE BOUDDHISME DE L’ISAN » :

http://www.alainbernardenthailande.com/2019/09/a-331-le-chamanisme-toujours-present-dans-le-bouddhime-de-l-isan.html

A151 « EN THAILANDE, NOUS VIVONS AU MILIEU DES "PHi" » :

http://www.alainbernardenthailande.com/article-a150-nous-vivons-au-milieu-des-phi-en-thailande-123529919.html.

 

Nous avons au sujet de ces fantômes narrés quelques histoires :

Insolite 14 « QUELQUES HISTORIES DE PHI (FANTOMES) » :

 

http://www.alainbernardenthailande.com/2017/01/insolite-14.quelques-histoires-de-phi-fantomes.html

 

INSOLITE 4 « THAÏLANDE : BOUDDHISME, HINDOUISME ET … ANIMISME AVEC LE CULTE DES ESPRITS ET AUTRES CROYANCES MYTHIQUES ET LÉGENDAIRES » :

 

http://www.alainbernardenthailande.com/2016/12/insolite-4-thailande-bouddhisme-hindouisme-et-animisme-avec-le-culte-des-esprits-et-autres-croyances-mythiques-et-legendaires.html

Ceux de nos articles qui concernent spécifiquement l’Isan (Nord-est de la Thaïlande) s’appliquent également  au Laos, autre pays de bouddhisme theravada.

 

(15) La sérénité que l’on prête aux bouddhistes s’y caractérise par une forme tout à faire moderne d’inquisition qui n’a rien à envier à celle de Saint François Xavier, les persécutions sanglantes contre les musulmans Rohingyas dont on parle beaucoup et  celle menée contre les catholiques Karen dont on parle moins,

 

... déportations de populations en masse, massacres, incendies de villages non bouddhistes.

 

 

 

(16) En dehors des persécutions sanglantes menées contre les autres écoles bouddhistes au XIIIe siècle, sans parler de celles conduites contre les chrétiens, nous vîmes ses adeptes dans leur soutane prendre les armes lors de la guerre contre l’empire russe en 1905-1906.

 

 

 

 

Il est celui des criminels de la dernière guerre mondiale dont le souvenir est toujours présent dans ses temples y compris celui du général Iwane Matsui, commandant en chef des  troupes nippones lors du massacre de Nankin, en décembre 1937.

 

 

 

 

(17) Le soutien passé – financier en particulier - qu’il reçut et reçoit peut être encore  de la CIA qui n’agissait pas par ferveur bouddhiste, après avoir été dénoncée dans une partie de la presse qui n’était pas seulement  celle de Pékin (par exemple dans Libération du 16 septembre 1998 :

ttps://www.liberation.fr/planete/1998/09/16/le-dalai-lama-a-ete-finance-par-la-cia_245939).

Confirmation apparaît dans les archives de la CIA  dont la partie concernant le Dalaï Lama a été déclassée en 2001 : voir

https://www.cia.gov/library/readingroom/document/cia-rdp79r00890a001100070008-0

 

 

 

 

(18) Cet apologue venu des Indes se trouve un peu partout sous des formes diverses. La Fontaine en aurait fait une belle fable, nous la citons sans avoir son talent, elle s’applique – mais pas seulement – à l’intérêt que l’on peut porter au bouddhisme.

 

 

Dans une grande ville de l'Inde, quatre aveugles se rencontrèrent un jour rapprochés par leur infortune et se trouvèrent d'accord sur un souhait : aucun d'eux n'avait pu se rendre compte encore de ce qu'était un éléphant. Un grand seigneur, que le hasard avait mis à même d'entendre leur conversation, eut pitié d'eux ; il appela l’un des gardiens de ses éléphants et lui dit de conduire les quatre malheureux auprès d'un des animaux confiés à ses soins en lui recommandant de les laisser toucher et examiner l'animal tout à loisir. Ainsi fut fait, et les aveugles se retirèrent enchantés, comblant de bénédictions le cornac obligeant et son charitable maître. Puis ils échangèrent leurs impressions. L'un d'eux, qui avait touché la jambe de l'éléphant, déclara qu'un éléphant était fait comme un mortier ; mais un autre l'interrompit vivement : « Vous voulez dire comme un pilon ! » affirma celui-ci qui avait longuement palpé la trompe de l'animal. Avant que le premier eut pu répliquer, le troisième qui  avait tenu entre ses mains une des oreilles du monstre, s'écria à son tour : « Vous avez bien mal vu, mes frères ; un éléphant est fait tout simplement comme l'instrument dont  on se sert pour vanner le riz ». Sur quoi, le quatrième aveugle prenant vivement la parole, accusa ses amis de maladresse,  car, pour lui, qui n'avait pu saisir que la queue du colosse, un éléphant ne donnait l'idée que d'un gigantesque balai. Une  violente querelle éclata aussitôt entre les quatre infortunés,  et les personnes présentes eurent beaucoup de peine à les apaiser, à les réconcilier et à les mettre à même de se rendre compte de leur erreur.

 

 

 

 

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