Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
Nous avons consacré de nombreux articles à la présence portugaise au Siam depuis maintenant 508 ans. L’expansion territoriale de ce petit pays alors faiblement peuplé, (probablement un million d’habitants, environ dix aujourd’hui, fut une gigantesque épopée dont les débuts furent marqués par le départ le 25 juillet 1415 d’une formidable armada composée de 270 navires et de plus de 2.000 hommes en direction de l’Afrique avant l’expansion dans l’Atlantique en direction de l’Amérique sous le règne du João Ier et avant l’expansion vers l’Asie un siècle plus tard. Cet empire colonial fut le plus durable des empires coloniaux européens : la présence Portugaise en dehors de l’Europe a duré près de six siècles, incluant aujourd’hui 60 états souverains indépendants (1).
Nous devons à S.E Francisco Vaz Patto, ambassadeur du Portugal à Bangkok, une très intéressante synthèse publiée dans le numéro 107 du Journal de la Siam Society (2019) sous le titre « Une amizade durado – Over 500 years of enduring friendship » reprenant une conférence qu’il y avait prononcée le 31 mai 2018 à l’occasion du cinq centième anniversaire du « pacte » de 1518. La très docte société qu’est la Siam society n’ouvre pas ses colonnes au premier venu mais cet ambassadeur-là est d’une exceptionnelle culture bien qu’il nous annonce fort modestement qu’il ne soit pas historien de profession ! Cet article présente un intérêt certain car il nous rappelle que les rapports du Siam avec le Portugal ne furent pas ceux qu’il eut avec d’autres pays européens et surtout qu’ils furent pratiquement toujours sans nuages (2).
L’histoire commence en 1511 lorsque le vice-roi des Indes, Alfonso de Albuquerque ...
après la conquête de Malacca en 1509, envoie Duarte Fernandes conduire la première ambassade portugaise – et la première européenne - au Siam au nom de son roi Don Manuel Ier auprès du roi Ramathibodi Ier. Celui-ci connaissait la prise de Malacca qui était alors considérée, bien que ce soit sans effets pratiques comme état tributaire du Siam. Duarte parlait le Malais qui était alors la « lingua franca » de la région avant l’arrivée des Portugais. Il aurait été reçu fastueusement et aurait offert au souverain siamois une épée ornée de pierres précieuses ainsi qu’une lettre d’Alfonso de Albuquerque proposant l’établissement de relations diplomatiques et commerciales. Le roi siamois répondit en envoyant à son tour une ambassade auprès d’Alfonso de Albuquerque accompagnée de nombreux présents d’or et de pierres précieuses. Il est possible que la reine mère elle-même y ait joint des présents destinés au roi du Portugal. Une autre ambassade aurait été envoyée la même année conduite par Antonio Miranda de Azevedo dans le but d’engager les négociations. Ce n’est qu’en 1518 (des historiens parlent de 1516 ?) que ces négociations se concrétisèrent avec une ambassade conduite par Duarte Coelho, envoyé du roi Manuel.
Il s’agit sans conteste du premier traité de commerce et d’amitié passé entre le Siam et un pays européen mais il n’y a pas ou plus de trace écrite. Duarte Coelho avait quitté Malacca en juillet 1518 et atteint Ayutthaya en novembre.
L’absence de trace écrite de ce traité explique qu’il y ait des discussions sur sa date exacte et qu’une discussion ait été ouverte sur le point de savoir s’il s’agissait juridiquement d’un simple pacte ou d’un traité ce qui soit dit en passant nous paraît être la même chose.
La mission de Duarte Coelho était triple :
- Obtenir confirmation de la paix née des deux pactes précédents,
- Obtenir pour le Portugal la liberté de commercer avec le Siam en échange de fournitures d’armes, fusils et canons, et de munitions,
- Obtenir la liberté religieuse pour les Portugais et l’envoi de Siamois à Malacca pour y remplacer les commerçants musulmans que la conquête avait fait fuir.
Le roi de Siam y trouvait son avantage car les armes à feu de l’époque venues de Chine étaient aussi dangereuses pour le tireur que pour sa cible. Le Musée de l’artillerie à Lisbonne (Museu da Artilharia) rivalise avec celui des Invalides.
Le Portugal y trouvait aussi son avantage puisque les années suivantes 300 Portugais vinrent s’établir à Ayutthaya et en d’autres parties du royaume commerçants, constructeurs, conseillers militaires et mercenaires. En 1538 par exemple, le roi Chairachthirat prit à son service 120 Portugais comme conseillers militaires et instructeurs de tir.
Rappelons que de cette époque (1517) datent les premières cartes maritimes du Siam, œuvre portugaise (1 – 7).
Un commerce florissant se développa alors entre le Siam et Malacca, riz, étain, ivoire, indigo et bois précieux. Au milieu du XVIe siècle, Fernão Mendes Pinto décrit Ayutthaya comme « la Venise de l’Est » dans le récit de son voyage – Peregrinicão – entre 1540 et 1550.
Les premiers missionnaires catholiques arrivèrent en 1566 ou 67 comme aumôniers des militaires. En 1584 c’est le premier franciscain qui construisit sous le règne du roi Naresuan l’église d’Ayutthaya. Les jésuites portugais arrivèrent en 1607 en la personne du père Balthazar de Sequeira qui construisit une nouvelle église à Ayutthaya...
... sous le règne du roi Ekathotsarot qui avait lui-même envoyé une ambassade l’année précédente au vice-roi de Goa. AU XVIIIe, le « village portugais » (บ้านโปรตุเกส - Ban Protuket) s’étend sur un demi kilomètre carré et regroupe 3.000 habitants au sein de trois paroisses catholiques dirigées par des dominicains, des jésuites et des franciscains.
Les Portugais n’ont pas, souligne S.E. de vision conquérante au Siam, ayant fort à faire dans le reste du monde, l’auraient-ils voulu qu’ils n’en avaient pas les moyens : La population était alors passée à 4 millions d’habitants dont 1 million dispersé autour du globe. Il n’existe qu’un exemple tout à fait ponctuel d’une tentative « coloniale » au 17e siècle, avec Filipe de Brito de Nicote
... qui se constitua une espèce de royaume indépendant appelé Syriam dans l’Arakan mais il fut défait par le roi d’Ava.
Cet aspect de la présence portugaise est fondamental. L’immensité des terres à contrôler, des Indes au Brésil en passant par l’Afrique est une tâche titanesque pour un pays qui manque de ressources humaines. Le Portugal ne put matériellement pas s’opposer à l’indépendance du Brésil en 1825. La lourdeur et le coût des guerres coloniales au XXe siècle entraînèrent à la fois la fin de cet empire et la chute de son régime le 25 avril 1974.
Ceci explique, et c’est bien là la spécificité des rapports entre le Siam et le Portugal, que le roi Manuel Ier aurait donné pour instruction aux Portugais de s’intégrer à la population locale, de créer à la fois des relations personnelles, des liens du sang et d’en parler la langue pour marquer leur présence dans le futur.
Ces instructions sont probablement contenues dans les « Ordenações Manuelinas », les « ordonnances du roi Manuel », imprimes à Lisbonne en 1521 que nous n’avons pu vérifier mais se retrouveraient dans de nombreux textes. Elles sont probablement uniques dans l’histoire de la colonisation européenne. Les orgueilleux Castillans sont attachés à la notion de « limpieza de sangre ». La colonisation française réprouvait ces unions ou mariages mixtes qui, pour les Anglais, étaient considérées comme une abomination. Les métis français et anglais ont été exclus de la société coloniale et de la « convivialité blanche », du « cercle » comme du club. Nous trouvons au Siam la preuve vivante de l'étonnant pouvoir d'assimilation qu'eut autrefois la société portugaise implantée sous les tropiques (3).
De nombreux Thaïs se targuent encore aujourd’hui de cette ascendance portugaise.
Les relations persistèrent par la suite, à la fois opérations de négoce et assistance militaire avec toutefois des hauts et des bas mais toujours marquées par les liens du sang. Elles s’affaiblirent lorsque le Portugal passa sous domination espagnole entre 1580 et 1640 même si la communauté siamo-portugaise d’Ayutthaya subsistait en limitant son activité commerciale dans la région et non plus vers des destinations lointaines.
L’arrivée des Hollandais au XVIIe siècle compliqua la situation puisque les Pays-Bas étaient en guerre permanente avec l’Espagne dont les Portugais ou sang-mêlé étaient censés être les sujets.
Elle se compliqua ensuite sous le règne du Roi Narai et de l’arrivée des Français. Toutefois, en 1640, le Portugal se détacha de la domination espagnole et les Portugais tentèrent de rétablir leur position en concurrence avec les Hollandais en dépit de la conquête de Malacca par ces derniers en 1641.
En 1684, le roi Don Pedro II envoya auprès du roi Narai une ambassade conduite par Pero Vaz de Sequiéra, fils de l’ambassadeur du Japon au Portugal mais elle se heurta à l’influence française alors présente sinon pesante, bien que le tout puissant Phauklon fut marié à Maria Guiomar de Pina partiellement portugaise. Les Français par ailleurs avaient obtenu du Pape que les missions catholiques en Asie soient placées sous contrôle français (c’est-à-dire des Jésuites). Devant cette situation, le Roi Narai envoya une ambassade à Lisbonne mais nous savons qu’elle se perdit en mer en 1686 (1 – 6).
Après l’éviction des Français et la mort de Narai, la position du Portugal au Siam s’affermit jusqu’à la destruction d’Ayutthaya en 1767. Les Portugais du village portugais se bâtirent héroïquement contre les Birmans, leur village fut saccagé et beaucoup conduits en captivité en Birmanie.
Lorsque le roi Taksin reprit le dessus en 1768, beaucoup de Portugais le rallièrent. Lorsqu’il transporta sa capitale à Thonburi, il offrit un terrain à la communauté pour qu’elle y construisit son église Santa Cruz dans le quartier qui porte aujourd’hui le nom de Kudi Chin (กุฎีจีน) qui est toujours occupé par une forte communauté luso-siamoise.
Les relations se renforcèrent sous le règne de Rama Ier (1782-1809) qui envoya une lettre à la reine Maria lui demandant d’ouvrir un comptoir commercial (feitoria) et lui offrit un terrain à cette fin pour y construire des docks, un chantier naval sans oublier une église.
La situation en Europe compliqua toutefois les rapports, révolution française et guerres napoléoniennes, ainsi d’ailleurs qu’avec Macao et les Indes portugaises. Elle se compliqua encore lorsque Napoléon envahit le Portugal qui transporta sa capitale à Rio de Janeiro suivi par l’indépendance du Brésil et la révolution au Portugal. La Reine Maria, réfugiée au Brésil ne put donc pas répondre à l’offre de Rama Ier.
Sous le règne de Rama II (1809 – 1824) les rapports entre le Portugal et le Siam ainsi qu’avec Macao et les Indes portugaises purent reprendre. En 1819, un projet de traité fut envisagé. Carlos Manuel da Silveira reçut à Goa les instructions du roi Don João VI pour négocier un traité. Le 9 novembre 1820, le ministre de Rama II Chao Phya Surivon Montri écrivit au vice-roi des Indes portugaises pour lui proposer, ce qui fut accepté, des terres en bord de rivière sur la rive Est de la Chao Praya pour y construire un comptoir commercial (feitoria) et un bâtiment qui deviendrait la résidence officielle du Consul général. Ce quartier, appelé quartier Kalawar (Calvario – calvaire), quartier du Saint rosaire inclut l’ancien quartier de Santa Cruz comprend aujourd’hui trois églises catholiques, celle de l’immaculée conception construite en 1673 (la plus ancienne de Bangkok), celle de Santa Cruz construite en 1768 et celle du Saint rosaire construite en 1772. Elles sont aujourd’hui le centre de la communauté catholique qui comprend des Luso-siamois mais aussi de nombreux Chinois.
Carlos Manuel da Silveira fut désigné en 1820 comme premier consul général du Portugal au Siam et fit procéder aux constructions du comptoir commercial et du Consulat là où se situe l’actuelle ambassade. Le commerce du Portugal se développa depuis Bangkok jusqu’à Macao, Goa, les Indes portugaises et le reste du monde.
Le traité de commerce et d’amitié fut signé en 1859 par le Roi Rama IV incluant également le principe de l’exterritorialité qui perdura jusqu’en 1925 lorsque fut signé un nouveau traité à Lisbonne. Ce privilège ne connut toutefois pas l’extension exagérée délibérément par les Français qui ne voulurent pas conquérir le Siam par le mariage mais par leurs dizaines de milliers de protégés plus ou moins fictifs.
Il y avait en 1913 – c’est le seul chiffre dont nous dispositions - 85 portugais et 300 protégés selon le « Bangkok Siam directory » de 1914
La construction de l’ambassade actuelle date de 1860 après la destruction du premier consulat fait de bambou et de bois.
Si les relations commerciales se firent alors plus modestes, les relations amicales persistèrent. Le roi Rama V lors de son périple de 1897 rendit visite au roi Don Carlos Ier. Un nouveau traité d’amitié toujours en vigueur fut signé en 1938. Feu le roi Bhumibol visita le Portugal en compagnie de son épouse en 1960 lors de son voyage autour du monde. Le cinquième centenaire des relations diplomatiques en 2011 fut célébré à Lisbonne par la princesse Maha Chakri Sirindhorn qui inaugura le Pavillon Thaïlandais dans le parc Vasco de Gama.
Nous avons parlé plus haut de l’intégration des Portugais non seulement par les liens du sang mais aussi par la langue. Elle eut une conséquence fondamentale, à partir du XVIe siècle, ce ne fut plus le malais mais le portugais qui devint la « lingua franca » dans la région. Les Portugais avaient appris, le siamois mais les Siamois avaient appris le portugais. Lorsqu’arrivèrent les Hollandais, les Français et les Japonais qui souvent avaient des notions de portugais, plus facile à apprendre que le thaï, le portugais devint la langue du commerce et des négociations avec le Siam.
Nous avons vu lors de l’épopée de Louis XIV l’intervention permanente de cette langue, certains membres des ambassades connaissaient le portugais, s’adressaient en portugais à Phaulkon qui le connaissait aussi parfaitement et traduisait ensuite en thaï qu’il connaissait non moins parfaitement. Lorsqu’on passait du français (ambassadeurs et entourage) au portugais (jésuites) et du portugais au thaï (jésuites-Phaulkon) il est permis de s’interroger sur le nombre de quiproquos qui dut en résulter.
Lorsque la capitale se déplaça à Thonburi puis à Bangkok, de nombreux Portugais, descendants de Portugais ou des Luso-siamois firent office d’interprètes. De nombreux traités ou documents officiels furent rédigés en portugais comme par exemple une première lettre adressée en 1818 au Président des États-Unis au nom du roi Rama II par son ministre Dit Bunnag. Le premier traité avec les États-Unis fut rédigé en portugais. Le rôle du portugais comme « lingua franca » déclina toutefois vers la fin du XIXe siècle.
S.E Francisco Vaz Patto nous apprend d’ailleurs que le thaï a importé quelques mots de portugais, le sala (ศาลา) est une chambre en portugais, le sabu (สบู่ – savon) vient du portugais sabão et le khanom pang (ขนมปัง – pain) vient du portugais pão.
Il y a probablement beaucoup d’autres exemples, malheureusement le Dictionnaire de l’Académie royale n’a pas un siècle et ne donne que très rarement l’origine d’un mot sauf lorsqu’il est sanscrit-pali. Souhaitons que la Thaïlande trouve un jour son Littré.
Il subsiste encore un héritage portugais en Thaïlande, pour terminer en quelque sorte par la « bonne bouche », ce sont les pâtisseries dont nous parle S.E Francisco Vaz Patto.
Ne nous attardons pas, c’est un domaine, nous pouvons le dire sans forfanterie dans lequel que nous avons été plus prolixes que S.E Francisco Vaz Patto (1-8).
Sans prétendre écrire la longue histoire des rapports entre son pays et la Thaïlande, l’Ambassadeur en fait une remarquable synthèse soulignant en particulier des éléments que nous n’avions pas développé, une politique d’assimilation exceptionnelle et le profond impact de la langue au moins jusqu’au début du XXe siècle. Il nous rappelle ces diplomates français de l’époque où l’élément essentiel de leur désignation reposait sur l’étendue de leur culture plutôt que leurs affinités politiques avec le gouvernement en place.
NOTES
(1) Voir nos articles
1 – 1 - A.74 A propos du mercenaire portugais Domingos De Seixas.
1 – 2 - 77. L'arrivée des premiers Européens au Siam : Les Portugais.
1 – 3 - 78. Les Portugais au royaume du Siam au XVIe Siècle, selon madame Rita De Carvalho.
1 - 4 - 79. Les Portugais au Siam au XVIIe siècle.(Suite)
1 – 6 - 85. 1686. Un Récit étonnant sur le naufrage de l'ambassade siamoise.
1 – 7 - H 7- LES PORTUGAIS, PREMIERS CARTOGRAPHES DU SIAM.
http://www.alainbernardenthailande.com/2017/01/h-7-les-portugais-premiers-cartographes-du-siam.html
1 – 8 - A 265 - MARIA GUIMAR, ÉPOUSE DE CONSTANTIN PHAULKON ET« REINE DES DESSERTS THAÏLANDAIS »
(2) S.E. Mr. Francisco de Assis Morais e Cunha Vaz Patto est âgé de 49 ans. Il est né au Mozambique ou son père était chirurgien et servait dans l'armée pendant la guerre coloniale. Il y vécut deux ans avant que la famille ne retourne à Coimbra. Il fit ses études à Lisbonne puis à la l’Université catholique de droit à Lisbonne. Il débuta à 24 ans une carrière diplomatique au ministère des Affaires étrangères à Lisbonne. En poste à Bonn de 1995 à 1999, il se retrouve ensuite à l’OTAN à Bruxelles puis à Berlin jusqu’en 2000. De là, il est envoyé en Angola, poste difficile surtout en période de pleine guerre civile. Il occupe ensuite des postes dans différentes ministères à Lisbonne. De 2009 à 2013, il est en poste à New-York aux Nations Unies. Jusqu’en 2015, il est nommé directeur général de l'administration du ministère des Affaires étrangères. En novembre 2015, il arrive à Bangkok comme ambassadeur auprès de de 6 pays. Thaïlande, Cambodge, Laos, Malaisie, Myanmar et Vietnam, tous pays qu’il a longuement visités autant qu’il a visité la Thaïlande. C’est une petite ambassade qui n’emploie que 7 employés portugais mais dotée d’un consulat honoraire à Chiangmai. Il parle de nombreuses langues, portugais, anglais, français, allemand, espagnol et le thaï qu’il a appris avec son épouse américaine. Il s’efforce de développer le tourisme entre les deux pays, actuellement embryonnaire : 10 000 Thaïlandais environ visitent le Portugal et 30 000 Portugais visitent la Thaïlande chaque année. L’essentiel de sa tâche consiste à soutenir et représenter les Portugais vivant en Thaïlande, une petite communauté de 1.200 ou 1.300 personnes ce qui lui permet d’en être très proche et environ 250 sociétés commerciales.
(3) C'est évidemment la société brésilienne qui, par sa bigarrure ethnique offre l'exemple le plus éclatant du pouvoir d'assimilation qu'eurent ces petites colonies isolées sur de lointains rivages, précairement reliées à une métropole de faibles ressources et qui ne pouvaient guère compter que sur elles-mêmes pour survivre et se développer. Plus de soixante millions de Brésiliens, d'origine ethnique très variée, parlent aujourd'hui portugais et réalisent la plus importante société multiraciale existant au monde, exemple rare d'une intégration réussie.