Le « Conseil de régence du royaume des Sédangs » recherche l’héritier légitime d’Auguste-Jean-Baptiste-Marie-Charles DAVID dit « de Mayrena » alias « Marie Ier, roi des Sédangs ».
Nous vous avons parlé de ce Français qui s’était autoproclamé « roi des Sédangs », roi éphémère de territoires sans maîtres. Rappelons rapidement qu’il fut « fantôme de gloire » selon André Malraux qu’il a fasciné (« Les Antimémoires » en 1967), et ce fut un aventurier que le gouvernement d’Indochine envoya de façon plus ou moins discrète fédérer des ethnies montagnardes dans un hinterland situé entre le Siam et la chaine annamitique dont on ne sait trop si elles étaient tributaires des Siamois ou des souverains annamites. Il réussit à se faire sinon élire, du moins accepter, comme roi par ces tribus aussi sauvages que primitives. Mais il ne put obtenir le soutien de la France qui préféra l’évincer de son royaume et de son trône en paille de riz pour l’intégrer à notre Indochine française. Elle aurait pu à tout le moins en faire un Gouverneur, elle en fit un paria (1).
Désespérant du soutien français, il avait offert le 28 février 1890 au Roi du Siam, depuis Singapour (où les Anglais, qui le considéraient comme un dangereux trublion, le surveillaient comme le lait sur le feu), de placer son royaume sous suzeraineté siamoise. Ce courrier, adressé au prince Damrong, alors ministre des affaires étrangères, ne fut probablement jamais soumis à sa majesté siamoise mais directement à Hardouin, notre consul à Bangkok. Le Siam avait suffisamment à faire avec la France qui cherchait à accaparer toute la rive gauche du Mékong pour ne pas s’enfoncer une nouvelle épine dans le pied. Notre majesté ne reçut donc pas de réponse (2). Et elle mourut misérablement à 48 ans sur la petite île malaise de Tioman le 11 novembre 1890 dans des circonstances demeurées mystérieuses.
La mort en duel est une hypoyhèse :
Constitutionnellement, la situation était la suivante :
La dévolution de la couronne avait été prévue dans la première constitution du 3 juin 1888 en son article 4 : « La royauté est héréditaire ; mais le Roi, s’il le veut, peut désigner un successeur en dehors de sa famille. Toutefois, les chefs des tribus exigent que ce roi soit agréé par tous les chefs, à la majorité des voix ».
Dans sa deuxième constitution du 1er juillet 1888, il fit disparaitre ce deuxième alinéa quelque peu contraignant comme donnant la parole sinon à son peuple du moins aux chefs de tribus : article 4 « La royauté est héréditaire ; mais s’il n’y avait pas d’héritier direct le roi peut désigner un successeur parmi les membres de sa famille. Le fils aîné du roi prendra le nom de prince royal ; les autres membres de la famille seront princes suivant l’usage des autres nations ».
N’ayant pas désigné son successeur, laissa-t-il un ou une héritière ?
Il eut une première et légitime épouse française, Maria Francisca Avron, qui ne souhaita pas le suivre dans ses pérégrinations asiatiques, il s’en affranchit d’un trait de plume par ordonnance royale du 21 août 1888, ses royales qualités le dispensant évidemment de faire appel aux tribunaux de la république pour divorcer. Il en eut deux enfants légitimes connus, Albert et Marie-Louise tous deux morts prématurément sans postérité et dont sa Majesté ne s’est jamais soucié.
En Indochine, il eut une première congaï qu’il avait épousée selon sa loi, nommée Anahïa Le Thi Ben, appelée par lui la « Reine Marie », dont il prétendait qu’elle était princesse cham et ses ennemis qu’elle était fille d'un bûcheron. Elle mourut prématurément de maladie tropicale l’été 1888 sans lui avoir laissé de Dauphin.
Une congaï de cette époque :
La place était vacante, Sa Majesté qui avait le sang chaud y pourvut en élevant une dame Aimée Julie Lyeuté d’abord au rang de « marquise de Héring » et l’épousa ensuite en l’affublant du nom de « noble demoiselle Marie Julie Rose Lyeuté ». Nous ignorons tout de cette belle marquise devenue « la Reine Marie Rose ». Lors de son périple en Belgique où ils étaient partis chercher des commanditaires sinon des victimes, il l’abandonna à Ostende et retourna en Asie en 1890 pour réclamer en vain son royaume. Nous ignorons tout de cette personne.
Autre congaï de la même époque :
Il nous semble difficile qu’elle soit la génitrice de l’aventurière dont nous avons longuement parlé, Yvonne, qui alimenta la chronique boulevardière (1)
Connue au début du siècle dernier à Paris comme demi mondaine sous le nom fantaisiste de « Comtesse de Moelly » elle était « très connue des habitués du bois de Boulogne » vivant probablement des subsides d’un ou plusieurs généreux commanditaires dont un prince russe, en bon français, une gourgandine de la haute « bicherie ».
Les "biches" du bois de Boulogne à cette époque :
Nous la retrouverons au grand cirque russe Beketow reprenant son nom de « princesse de Mayréna » et prétendue fille de feu S. M. le roi des Sédangs comme « merveilleuse dresseuse d’éléphants ».
Nous la retrouverons au grand cirque russe Beketow reprenant son nom de « princesse de Mayréna » et prétendue fille de feu S. M. le roi des Sédangs comme « merveilleuse dresseuse d’éléphants ». Nous perdons ensuite sa trace. On a toutefois retrouvé notre princesse au début des années 40 à Bruxelles comme dresseuse d’éléphants selon un article de « Stamps magazine » du 7 septembre 1940 consacré aux activités philatéliques de son père putatif ? Elle ne prétendit jamais à ceindre la couronne de feu son père. Son activité de dresseuse d’éléphant laisse évidemment supposer une origine asiatique.
Mais, âgée d’environ 30 ans lors de ses démêlées judiciaires avec quelques joailliers parisiens en 1904, cela la ferait naître vers 1874 à une époque où son royal père était employé à la Compagnie des eaux de Paris et la Reine Marie-Rose, épousée en 1889, on ne sait où. Sa filiation tant paternelle que maternelle reste un mystère.
À Singapour, Marie Ier se convertit à l'Islam et, en mars 1890, il épousa une autre femme, sa nouvelle religion le lui permettait, Aïsa, une Malaise. Il n'y a aucune trace d'enfants de ce mariage.
Sa Majesté déguisée en sultan malais :
Signalons – au passage – l’irruption tardive de successeurs à la couronne, Marie-David III « roi de tous les Sédangs », un Australien né en 1972 – nul ne sait qui il est - qui aurait succédé à Marie-David-Jules II qu’un coup de poignard a fait passer de vie à trépas en 1992 et dont le père aurait repris à son compte les prétentions à la couronne dès 1912. Nous n’en savons malheureusement pas plus que ce que nous apprend l’amusant ouvrage de Fabrice O’Driscoll « Ils ne siègent pas à l’ONU », publié en 2000 (3). Il nous aurait intéressé de savoir dans quelle lignée ils se situaient. Ils ne semblent toutefois pas avoir un lien avec notre Conseil de régence ?
Venons-en donc à ce Conseil de régence qui cherche toujours un titulaire à la couronne.
La mort d'un monarque sans héritiers ou successeur désigné ne provoque pas la cessation de jure de son Etat ni de sa noblesse. Et Marie Ier ne fut pas avare dans la collation de titres de noblesse prestigieux et de non moins prestigieuses décorations à ses amis et surtout à ses donateurs. Il paraitrait que de nombreux Belges s’affublent encore des douzaines de titres dont Marie Ier a doté leurs pères ou leurs grands-pères, il y a longtemps que le ridicule ne tue plus même en Belgique !
Les armoiries dont se dote le Conseil de régence :
Elles sont loin, sur le plan de l'héraldique d'avoir la qualité de celles dessinées par Marie Ier :
LA PANTALONNADE
Ainsi, quelques personnes se disant descendants de la noblesse de Sédang ont entendu le 2 novembre 1995 à Montréal au Canada fonder une « Assemblée pour la restauration de la noblesse de Sédang » rebaptisée ensuite « Assemblée royaliste de Sédang » et le plus sérieusement du monde adopté une nouvelle constitution en 1998. Il plane sur la composition de cette assemblée le plus grand mystère.
Ses objectifs ne sont pas en soi répréhensibles mais tout au plus risibles. Elle entend au premier chef restaurer et préserver les droits et privilèges de la noblesse du royaume de Sédang; et prétend ensuite promouvoir l'étude de Sa Majesté Marie Ier, roi de Sédang, et du royaume de Sédang. Jusque-là, pourquoi pas ? On peut considérer Marie Ier comme un chevalier d’industrie, un bonimenteur, un affabulateur, un escroc, un anarchiste, un mythomane ou un mégalomane…
Mais accordons lui tout de même quelque indulgence : il ne faut ne jamais oublier de se poser la question «…et s’il avait réussi ? ».
Là où l’affaire prend une forte odeur de farce de potaches c’est que la dite Assemblée se propose « d'élire un régent, ci-après capitaine régent, pour assumer et exercer les devoirs et les prérogatives du chef de la noblesse des Sédang pendant l'absence de la dynastie Mayréna et ce jusqu'à ce qu'un héritier survivant de la dynastie Mayréna puisse être installé comme chef de la noblesse et de continuer la recherche d'éventuels survivants ou héritiers de la dynastie Mayréna ».
Les 16 et 17 novembre 1995, l'Assemblée a élu un certain colonel Derwin J.K.W. Mak comme Régent du royaume avec le titre de Prince Régent et Duc de Sédang à moins qu’il ne se soit autoproclamé. Nous ne savons pas qui est ce Colonel qui serait eurasien ?
Fort sagement, la Régence et la noblesse de Sédang affirment ne pas avoir l'intention de restaurer la souveraineté du Royaume de Sédang. Ils reconnaissent la souveraineté du gouvernement du Vietnam sur leur territoire et renoncent à toute revendication de ce chef. Ils souhaitent tout simplement continuer à utiliser leurs titres et leurs privilèges en particulier leurs armoiries, le seul en réalité dont ils puissent se prévaloir.
Nous restons dans la farce mais nous allons passer au ridicule :
« La Régence a été active dans la poursuite des traditions de la monarchie de Sédang. Une marine et une armée de cérémonie ont été créés en juin 1996. Le Royal Sedang Post a été rétablie le 15 juillet 1996 et a émis les premiers timbres de Sédang depuis 1889 ».
La noblesse de Sédang en exil a même établi des « relations diplomatiques internationales ». Ainsi, « le 11 juin 1996, Sa Béatitude Maximos V Hakim, patriarche melkite-grec catholique d'Antioche, d'Alexandrie et de Jérusalem, depuis son quartier général à Beyrouth, félicita le Prince Régent pour son accession à la Régence et accepta de coopérer avec les nobles de Sédang dans leurs futurs projets humanitaires ». Nous n’avons évidemment pas pu vérifier cette affirmation puisque sa Béatitude a rejoint le paradis au début de ce siècle.
La pantalonnade va continuer : « Un traité d'amitié avec l'Ordre du Saint-Empire occidental, un ordre belge de noblesse européenne, a été signé le 3 juillet 1996, rétablissant ainsi les liens entre la noblesse de Sédang et les descendants de leurs partisans belges et européens ». Cet ordre au titre ronflant est totalement inconnu de tous les ouvrages nobiliaires sérieux ou même fantaisistes. Les ordres de chevalerie de fantaisie – et il en existe des dizaines - servent souvent de couverture à des aigrefins en manque de légitimité.
Notre capitaine-régent va quitter son poste de régent le vendredi 13 juin 1997 « pour se donner plus de temps pour étudier l'histoire de Sédang et de Mayréna ». Il fut remplacé par la comtesse Capucine Plourde de Kasara, un joli prénom mais un titre de comtesse inconnu de tous les nobiliaires du monde ; Il s’agit probablement de l’un des titres de fantaisie vendus par S. M. lors de son séjour en Belgique ? Le régent conserva évidemment son titre de duc de Sédang et reçut en outre celui de Protecteur de la noblesse de Sédang.
En 1999, les historiens de la Régence ont découvert – enfin - les descendants du frère aîné de Marie Ier, Romaric, par les soins d’un généalogiste français, Michel Grasseler (4). Un certain « vicomte Claude Chaussier dit de Neumoissac », prétendument historien belge qui n’est ni vicomte ni « de Neumoissac » ni probablement historien, aurait participé aux recherches. Ils ont découvert la descendance de Romaric, tous des David devenus dynastes. Pour récompenser le généalogiste Grasseler, il lui fut décerné par Capucine l'Ordre Royal de Sédang. Nous ne savons pas s’il se donne le ridicule de le porter ?
Nos fantaisistes, représentés par l’auto-vicomte, sont alors offrir à l’aîné des descendants mâles de Romaric – qui est avocat à Paris et a probablement des soucis plus sérieux (notamment celui de ne pas se trouver mêlé à une possible escroquerie ou de se couvrir de ridicule au sein de son Barreau ?) – de lui transférer les fonctions de Régent et les décorations de l'Ordre Royal de Sédang. Le cher maître les accueilli avec les égards dus à leur absence de rang et a décliné cette offre ainsi – parait-il - que tous les autres membres de la famille.
Aujourd’hui ?
Si un membre de la dynastie David veut reprendre sa place princière et royale, la régence lui transférera ses fonctions de régent et de chef de la noblesse de Sédang (5). En attendant, Capucine reste seule régente.
La régence a un site Internet (www.sedang.org) qui est toujours en activité mais dont le dernier mouvement date de 2006.
DE LA FARCE A L’ESCROQUERIE
Nous en étions à la farce. C’est un journal vietnamien de 2009 que nous avons déniché qui nous a éclairés sur l’origine de cette régence (6). En collectionnant les timbres, certains collectionneurs ont trébuché sur ceux de Sédang et se sont rendu compte que David de Mayréna, considéré comme le roi de Sédang, n’avait pas désigné d’héritier. Ce seraient ces éminents philatélistes qui, réunis à Toronto, ont alors prétendu établir le Conseil de régence pour ressusciter à leur profit les errements philatéliques de Marie Ier : Son service postal a donné lieu à l’émission d’une première série de timbres-poste imprimés localement dont il est possible mais pas certain qu’elle ait servi à affranchir des correspondances descendues de la montagne par des messagers moïs vers Tourane et postées dans des boites à lettre vers d’autres destination. Plus tard sa Majesté commanda à Paris au milieu de 1889 une nouvelle série de timbres-poste.
Le tirage en aurait été de 350.000 séries qui n’étaient bien évidemment pas destinées aux services postaux des villages Sédang mais à allécher les collectionneurs à l’affut de nouveauté philatéliques.
Ce stock n’avait pas été payé à l’imprimeur, David était à cours de ressources. L’imprimeur a vendu ses stocks entre 1889 et 1903 à divers négociants qui, pour en faire de vrais timbres ayant circulé, en ont oblitéré une partie avec un cachet « Sédang » avant de le vendre aux collectionneurs-gogos. Ceux-là circulent encore sur le marché via Internet ! Ces deux séries ont fait l’objet en 1979 d’une très complète étude du Dr Grasset, membre correspondant de l’académie philatélique de Belgique publiée dans le bulletin de l’Association Internationale des collectionneurs de timbres-poste du Laos que nous a obligeamment communiqué son Président Monsieur Philippe Drillien (7).
Nos fondateurs philatélistes ont repris cette idée en commandant une série de timbres-poste et des enveloppes timbrées ayant prétendument circulé par la poste aérienne. Ces émissions n’ont bien évidemment pas reçu plus que les émissions précédentes l’onction de l’Union Postale Universelle. Restons charitable et qualifions cela de « sympathique plaisanterie » comme le fait Monsieur Thierry WIART dans un article de 2003 publié dans le bulletin de l’Association Internationale des collectionneurs de timbres-poste du Laos que nous a également obligeamment communiqué son Président Monsieur Philippe Drillien que nous tenons à remercier (8).
Pour reste de besoin, ils y ont rajouté la vente de médailles et de badges, le tout pour quelques dollars, jusque-là, rien de bien méchant. Si la Loi est faite pour protéger les faibles, elle ne l’est pas pour protéger les imbéciles.
Mais le Conseil de régence s’est également arrogé le privilège de confédérer des titres de bonne noblesse ce qui aurait permis, en échange de lourdes contributions, à 200 vrais croquants imbéciles de devenir de faux barons et de non moins faux marquis. Le prix oscillerait entre 300 dollars US pour une simple couronne de baron...
à 1.500 dollars pour celle, plus prestigieuse, de marquis.
Nous ne savons pas s’il réussit à vendre une ou plusieurs couronnes de Duc ?
Notons, ce n’est qu’une précision que nous a donné un ami avocat franco-canadien, que la législation sur les fraudes dans ce pays ne réprime sérieusement que celles portant sur plus de 5.000 dollars canadiens (3.880 dollars US – 3.275 euros).
L’escroquerie était encore active en 2009.
N’est-il pourtant pas plus simple pour un geai qui veut se parer des plumes du paon de se faire graver pour quelques dollars de véritables cartes de visite en s’attribuant quelque titre fantaisiste de comte ou de marquis si l’on ne peut s’offrir les services d’un laquais (« Paris abonde de ces marquis qui reçoivent l’investiture de leur laquais en s’en faisant donner par eux le titre » écrivait Primi Visconti en 1673 dans ses « lettres sur la cour de Louis XIV »)
L’affaire fut probablement rentable puisqu’il y eut un coup d’état interne au sein du Conseil, mené par un Finlandais qui conduisit la Régence à décréter l’état d’urgence qui est toujours en vigueur ce qui ne nous perturbe pas outre mesure. Capucine est toujours présente contre vents et marées.
Quant à la couronne, elle attend sagement d’être déposée à nouveau sur la tête du prochain aventurier qui voudra bien reprendre à son compte le rêve d’Auguste Jean-Baptiste Marie Charles David.
Nous ne retiendrons au sujet de Marie Ier que les conclusions du journaliste et historien Philippe Franchini : « La part de rêve et de liberté qu’il a porté en lui n’a pas manqué de susciter l’intérêt de Malraux qui l’évoque dans ses ouvrages. Elle doit lui valoir aussi notre indulgence »….
Une indulgence que méritent moins les Pieds nickelés qui prétendent lui succéder !
NOTES
(1) Voir notre article « UN FRANÇAIS, « MARIE Ier », ROI « IN PARTIBUS » DES MOÏS ET DES SÉDANGS, « GLORIA IN EXCELSIS MARIA » !
(2) Ces péripéties nous sont longuement narrées par Jean Marquet dans son très bel article « Un aventurier du XXe siècle : Marie Ier, roi des Sédangs (1888-1890) » in Bulletin des amis du vieux Hué, 1927.
(3) Nous ne savons malheureusement pas où cet érudit a puisé ses sources. Bardé de diplômes et d’une phénoménale érudition, il bénéficiait de solides connexions à la fois dans les milieux monarchistes (il fut fondateur d’une ligue monarchiste très active sur la côte d’azur) et les milieux maçonniques (il fut grand maître d’une loge très ésotérique « le rite écossais primitif »). Lorsque celui d’entre nous qui l’avait bien connu voulut le contacter, il apprit son décès en 2008.
(4) Ce généalogiste a effectivement pignon sur rue et auteur en particulier d’un ouvrage publié en 2000 « La communauté juive du Thillot », seul étude à ce jour consacrée à l’étude des communautés juives des Vosges. Curieusement, la famille de David alias Mayréna est d’ascendance juive et originaire des Vosges
(5) Les dynastes potentiels sont nombreux, il n’est point besoin de faire appel à un vrai généalogiste ou à un faux vicomte pour la trouver, les sites de généalogie (Généanet en particulier) nous ont permis de trouver leur trace, précision étant donné que ni les frères du monarque déchu et encore moins leur descendance ne se sont jamais affublé du patronyme de Mayréna se contentant de celui moins prestigieux de David :
ROMARIC, le frère aîné de notre « roi » a eu une nombreuse descendance masculine. L’avocat qui a décliné semble être son petit-fils.
JACQUES DAVID, puiné a également eu une nombreuse descendance masculine ou féminine.
CHARLES, autre frère qui remplissait les biens modestes fonctions de clerc d’avoué ne semble pas avoir eu de suite survivante.
JEAN-BAPTISTE et HENRY, autres frères, ont peut-être laissé une descendance dynaste.
(6) Article de Nguyen Hong Lam « Vương quốc Sedang" - Trò bịp bợm của óc phiêu lưu thực dân » (« Le royaume des Sédang, une aventure coloniale ») dans Anninh (« La sécurité ») du 23 novembre 2009. Un grand merci au traducteur ami bénévole.
(7) « Philao – bulletin de l’association internationale des collectionneurs de timbres-poste du Laos », n° 25-26 de décembre 1979, « Les timbres du royaume de Sédang », pages 401-404.
(8) « Philao – bulletin de l’association internationale des collectionneurs de timbres-poste du Laos », n° 51 de 2003, « Quand Charles-Marie-David de Mayréna, roi des Sédangs sous le nom de Marie Ier fait des émules philatélistes à l’aube du XXIe siècle ou Des nouveautés des Sédangs, une sympathique plaisanterie ».
(9) « Philao – bulletin de l’association internationale des collectionneurs de timbres-poste du Laos, n° 33 d’août 1998, Philippe Franchini : « Marie Ier ou le royaume des mirages ». Merci à Philippe Drillien qui nous a communiqué ce texte.
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