Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
Le 15 septembre 1992, centenaire de sa naissance, les postes royales rendirent un homme appuyé à Corrado (Conrad) Feroci ou Silpa Bhirasri si on préfère l'appeler par son nom thaï en émettant un timbre-poste à son effigie au tirage de 4 millions exemplaires alors que le tirage des vignettes postales varie de 700.000 à 3 millions. (1). Il est toujours à cette heure le seul occidental à avoir reçu cet honneur. Qui est donc cet artiste italo-thaï considéré comme « le père de l’art contemporain thaï » dont l’œuvre sculpturale, littéraire et universitaire marque encore et toujours le pays comme celle de son compatriote austro-italien, l’architecte Joachim Grassi fait toujours partie intégrante du paysage architectural du pays (2).
Il est né le 15 septembre 1892 dans le quartier San Giovanni à Florence, le paradis de l’art toscan. Nous savons fort peu de choses sur sa famille. Fils d’Arturo (1857-1902) et de Santina Papini (1866-1924), ses parents auraient été des commerçants et auraient souhaité qu’il continue dans cette voie. Son père était lui-même le fils d’un Florentin et d’une mère albanaise. Mais si Florence fut le berceau des banquiers lombards, elle est aussi par excellence la ville des beaux-arts, celle des maîtres de la renaissance, celle de Michel-Ange. Il choisit l’art. Ses études secondaires se terminèrent en 1907. Il entra alors à la prestigieuse Académie des beaux-arts de Florence (Accademia di Belle Arti di Firenze) où il étudia les beaux-arts, peinture et sculpture, jusqu’en 1915. En 1914, à l’occasion d’un concours mettant en lice plus de 200 candidats, il fut le premier et décrocha à la fois le titre de Président de l’Académie et celui de professeur de beaux-arts. Parallèlement, il obtint de nombreux contrats sur concours.
L’œuvre la plus marquante que nous lui connaissons est le monument aux morts de Portoferraio, chef-lieu de l'île d'Elbe, réalisé en 1922, bien dans la « tendance » de cette époque, la période de 1922 à 1944 que les Italiens appellent parfois « fascioteca » (3). Elle vit fleurir une génération de peintres, d’architectes et de sculpteurs dont les œuvres, architecture et statuaire en particulier, sont toujours omni présentes dans les villes italiennes et auxquels, après une période de silence pudique, la critique moderne rend enfin hommage. On a pu parler peut-être un peu hardiment de « deuxième Renaissance italienne ».
Il est difficile de ne pas reconnaître le personnage principal qui fut très temporairement souverain de l'île d'Elbe !
Feroci sculpte et enseigne pendant huit ans jusqu’en 1922. Cette année-là, le roi Vajiravudh (Rama VI) manifeste le désir d’engager un sculpteur italien connaissant également l’architecture pour travailler au Département des Beaux-Arts créé en 1912 et devenu ensuite école des beaux-arts (โรงเรียนประณีตศิลปกรรม), dépendant alors du Ministère des Palais.
Le prince Narit (นารีสรา) infatigable protecteur des arts, en était alors le ministre. Le roi connaissait l’Italie, et c’est en Italie qu’il envoie un commissionnaire auprès du gouvernement italien, qui choisit le professeur Corrado Feroci. Le choix n’est pas politique, président l’Académie des beaux-arts de Florence, il est à juste titre considéré comme le meilleur. Il s’embarque donc pour le Siam au début de l’année 1923 avec son épouse dont il se séparera plus tard. Il bénéficie d’un contrat de trois ans avec un salaire équivalent à celui dont bénéficient les experts étrangers, 800 ticals (baths) plus 80 pour le logement.
Le contrat de trois ans initialement est renouvelé en 1926 pour une durée indéterminée et ses émoluments portés à 900 ticals.
Le sculpteur
Il est chargé en 1928 d’aller examiner l’état du Bouddha géant Phra Buddha Trai Rattananayok (พระพุทธไตรรัตนนายก) au Wat Phanan Choeng (วัดพนัญเชิง) à Ayutthaya.
Sa première commande d’une œuvre sculpturale est passée par le prince Narit (นารีสรา) pour une statue du roi Rama Ier. Feroci termine la maquette modelée et doit retourner en Italie à la fois pour prendre des congés et pour surveiller le coulage du bonze dans une fonderie d’art de Florence, technique alors totalement inconnue au Siam et qui n’a d’ailleurs aucun rapport avec la sculpture de la pierre proprement dite au marteau et au burin.
Cette statue, construite en 1929-30, à une hauteur de 4,75 m et est placée à l'entrée du pont commémoratif Phra Phutta Yodfa (สะพานพระพุทธยอดฟ้า) alias « memorial bridge ». C’est son premier chef d’œuvre, fruit de plusieurs années de travail.
Cette réalisation lui vaudra sa nomination en 1932 dans le très prestigieux ordre de l’éléphant blanc. Il sera honoré de bien d’autres décorations dans les années qui suivirent.
C’est à l’occasion de ce séjour dans son pays natal qu’il envisage la création d’une école de beaux-arts au Siam pour former des étudiants aux arts et surtout aux techniques occidentales. Les honoraires des sculpteurs étrangers, de la fonte des statues de bronze en occident et celui du transport coûtent des sommes énormes. Les Siamois ignorent également tout des règles de la perspective, il suffit d’admirer les peintures murales des temples pour s’en convaincre. C’est une technique fondée sur les règles scientifiques complexes de la géométrie dans l’espace, elle ne s’apprend pas en une journée (4).
Cette idée ne verra le jour qu’après le coup d’état de 1932 lorsque le Département des Beaux-Arts dépendant du ministère de l'Éducation fut transféré au Département de l'architecture dirigé par Phra Saroj Rattananimman (พระสาโรชรัตนนิมมานก์) et se concrétisera en 1933.
L'année suivante, il a dessiné et modelé la statue de Thao Suranari (ท้าวสุรนารี) érigée dans la province de Nakhon Ratchasima.
De 1938 à 1940, il participe à la conception et la création du Monument de la démocratie commémorant le coup d'état du 24 juin 1932. Il est l’auteur des bas-reliefs. Ne revenons pas sur cette réalisation à laquelle nous avons consacré un article (5). Elle lui valut l’accusation imméritée d’être l’ « architecte de Mussolini ».
Lorsque le maréchal Luang Pibun devint Premier ministre, moins insensible à l’art que ne l’était Mussolini, il charge l’architecte Aphaiwong (อภัยวงศ์) frère du futur premier ministre, de la maitrise d’œuvre du projet. Il avait prévu de mettre en place huit panneaux différents confiés à Feroci mais compte tenu des délais imposés – un an - quatre panneaux ont été choisis sur la base de modèles, ensuite en argile et enfin en béton. Deux étudiants restés anonymes ont collaboré avec lui. Les personnages seraient inspirés en partie de ceux du Monument de la victoire (sur les Autrichiens) édifié à Gênes en 1931 par l’architecte Marcello Piacentini.
En 1941 il dessine la statue géante de Rama IV dans le parc de Lumpini.
La même année il conçoit et dessine en collaboration le monument de la victoire (อนุสาวรีย์ชัยสมรภูมิ) pour honorer les morts de la guerre franco-thaïe de novembre 1940 - janvier 1941.
En 1950, il dessine et modèle la très belle statue du roi Taksin à Bangkok
En 1955, il conçoit et modèle la grande statue de Bouddha à Nakhonphanom, fruit d’une étude approfondie de l’art de Sukhothai et destinée à commémorer les 2500 ans du bouddhisme.
Le timbe-poste émis en 1988 a été tiré à 1 million d'exemplaires mais ne mentionne pas le nom de l'artiste :
En 1956, il conçoit et modèle la statue équestre du Roi Naresuan à Suphanburi.
Nous lui devons d’autres statues à Philtsanulok, à Trang, à Chiangmaï et à Lopburi. Signalons encore la statue du prince Mahidol, grand-père du roi actuel à l’hôpital Sirirat de Bangkok (ศิริราช).
Au fil des années, ses élèves sont rompus à l’art de la fonte du bronze et par ailleurs, lui-même ne concevait que le visage, leur laissant le soin du reste du corps.
Le maître
Revenons sur ce rôle qui lui vaut le titre de « père de l’art thaï contemporain ». Dès son arrivée à Siam, entouré d’assistants, il leur enseignait la théorie et la technique de la sculpture occidentale au sein du département des beaux-arts. L'année suivant le coup d’état, il fut officiellement chargé de donner des cours à l'Ecole des Beaux-Arts en se consacrant à la fois sur les formes d'art et l'histoire de l'art occidental et thaïlandais, n’acceptant qu’un nombre délibérément limité d'étudiants.
Ses idées sur l'éducation artistique ont été exprimées dans divers articles publiés à partir de 1938 dans le « Silpakorn Journal », la plupart sinon tous écrits en anglais puisque, malgré les années passées en Thaïlande et sa vie conjugale avec une Thaïe, Malini, il n’a jamais eu la maitrise du langage. Il enseignait d’ailleurs exclusivement en anglais. Malheureusement la revue ne numérise ses publications que depuis 2012.
Cette École des Beaux-Arts connu rapidement un succès retentissant. Feroci prit l’initiative de créer un concours annuel, lui-même était parmi les jurés. L'inauguration de 1938 fut présidée par la famille royale. La notoriété de Ferocci et de son école est désormais établie. En 1943, l'École des Beaux-Arts est élevée au rang d’université sous le nom d’Université Silpakorn (มหาวิทยาลัยศิลปากร - Université des Beaux-Arts) à l’initiative du Maréchal Pibun : après avoir visité une exposition donnée par les étudiants de l'École des beaux-arts, il reconnut les progrès réalisés dans leurs œuvres créatives. Conscient alors de l'importance de l'éducation artistique en Thaïlande il prit l’initiative de cette promotion (6). Feroci en fut le premier directeur et le premier doyen.
La chanson des gondoliers vénitiens « Santa Lucia », immortalisée par Enrico Caruso, Luciano Pavarotti, Tino Rossi accompagné de Brassens,
Mireille Mathieu et bien d’autres, en devint l’hymne qu’il est émouvant d’entendre chanter par des Thaïs !
L'Université fut élargie en 1955 et en 1956 on y créa la Faculté d'architecture, la Faculté d'archéologie, et la Faculté des arts décoratifs.
Les études comprennent une période initiale de trois ans au cours de laquelle les élèves étudient la peinture et la sculpture, période sanctionnée par un diplôme. Les élèves peuvent ensuite poursuivre dans l’une ou l’autre des deux disciplines. Selon le vœu de Feroci, l’enseignement cherche à combiner l'art thaï traditionnel avec l'art contemporain occidental.
En 1947, il part en Europe avec les œuvres de ses élèves pour une exposition tenue à l'ambassade de Thaïlande à Londres. A son retour, il organise une exposition nationale d'art thaïlandais qui se déroule du 11 février au 10 mars 1949. Les artistes sont en concours. Le jury auquel il participe donne la priorité aux travaux contemporains face aux traditionnels. Il retourne en Italie en 1950 et écrit alors un article intitulé « Enquête sur l'art contemporain européen et ses relations avec l'art thaïlandais », publié par l’Université Silpakorn en juin 1950. Il y exhorte les jeunes artistes thaïs à ne pas accepter sans critiques les « expressions artistiques ultramodernes » et y affirme que le réalisme et le naturalisme doivent être les deux sources d’inspiration des artistes thaïlandais. Dans un article de 1960, il les invite à ne pas imiter les idées étrangères, mais à se borner à n'utiliser que les techniques occidentales. Nous sommes à l’évidence aux antipodes des impostures dont Picasso fut le modèle. C’est aussi la raison pour laquelle nous préférons le terme d’ « art thaï contemporain » à celui d’ « art moderne ».
Ces expositions annuelles sont devenues un classique. Feroci participe activement à la promotion de l'art thaïlandais à l'étranger et – en compagnie d’autres artistes – nous le retrouvons aux réunions de l'Association internationale d'art plastique à Venise en 1954 et en 1960. La même année, il organise une exposition d'œuvres d'artistes thaïs au Graphic Center du Pratt Institute à New York, à l'Institut d'Art de Cologne et à l'exposition biennale internationale d'estampes à Tokyo.
Sous son nom thaï, il publie souvent de concert avec Phraya Anuman Rajadhon (พระยาอนุมานราชธน) de nombreux articles dans la revue de l’Université Silpakorn sur l'esthétique et les théories de la couleur et de la composition Ils sont tous écrits en anglais mais parfois traduits en thaï par son coauteur. Nous lui devons encore un court essai intitulé « L'art moderne en Thaïlande » publié en 1954 (7). Ses nombreux articles, publiés dans les catalogues des expositions d'art nationales annuelles, ont été recueillis dans un volume distribué lors de sa crémation.
Mort d’un cancer à Bangkok le 14 mai 1962 il fut incinéré le 17 novembre 1963 sans secours religieux selon ses vœux (8). La cérémonie se déroula sous patronage royal au temple Thepsirin (วัดเทพศิริน) et ses cendres reposent actuellement dans le cimetière de Florence aux côtés de ses parents.
En février 1965, ses étudiants réussirent à organiser une exposition internationale d'art dans le cadre des activités promues par le Comité pour la collecte de capitaux pour la Fondation Silpa Bhirasri. Le Musée national et le mémorial qui lui sont consacrés à l’intérieur de l’Université Silapakorn (พิพิธภัณฑสถานแห่งชาติศลป์ พีรพศรี อนุสรณ์) fut inauguré pour son 92e anniversaire en 1984.
A l’occ asion de la date de son anniversaire, le 15 septembre, « Silva Bhirasri Day » a lieu des cérémonies commémoratives. Deux ans après sa mort, un de ses étudiants, peut-être Sana Silakorn (สนั่น ศิลากร) ...
... a sculpté de lui une statue qui se trouve toujours dans l’enceinte de la faculté de peinture.
Dans ses origines, l'art au Siam est un art religieux inspiré du bouddhisme dans lequel l'artiste cherche à gagner des mérites avant de s’exprimer. Les historiens le divisent en deux périodes, avant la domination politique thaïe et après. Au cours de la modernisation du pays sous le règne du roi Rama V, l'art et l'architecture ont commencé à changer, les artistes sont de plus en plus reconnus comme individus et les objets d'art non religieux ont commencé à apparaître. La création de la première école d'art par Feroci marque un tournant. Il introduisit l'art occidental et ses élèves ont découvert le style occidental tout en trouvant de nouvelles façons d'exprimer les richesses de leur patrimoine. Tous s'accordent à reconnaître qu'il fut un enseignant passionné consacrant son temps et son énergie à transférer ses connaissances à ses étudiants tout en effectuant des recherches, écrivant et pratiquant son art. Tous ceux qui parlent de lui se souviennent de son sens aigu de l'enseignement, de sa gentillesse et de sa disponibilité. Nous retrouvons ces sentiments sur leur page Facebook (https://www.facebook.com/silpabhirasri.day). Sa tombe au cimetière (Cimitero degli Allori) de Florence est régulièrement fleurie par des étudiants de l’Université.
Silpa Bhirasri avait consacré 38 ans et 4 mois de sa vie à l’art thaï. Il méritait que nous lui consacrions notre propre page à une vie marquée par sa devise « Ars longa Vita Brevis ».
NOTES
(1) « Thai stamp catalogue » dont la dernière édition est de 2008 (ISBN 978-974-10-9504-9)
(2) Voir notre article A 223 « JOACHIM GRASSI, ARCHITECTE AUSTRO-ITALO-FRANÇAIS À BANGKOK PENDANT 23 ANS (1870-1893) ».
(3) Mussolini prit le pouvoir en octobre 1922, ce n’est toutefois qu’une coïncidence. À part l’architecture dans laquelle il voulut retrouver la grandeur de Rome, il ne prenait pas l’art au sérieux mais ne censurait pas les artistes qui n’adhéraient pas au fascisme.
(4) N’oublions pas que ces règles sont probablement une découverte des artistes florentins du XVe siècle.
(5) Voir notre article A 205 « LE MONUMENT DE LA DÉMOCRATIE … LE MAL NOMMÉ ».
(6) Le Maréchal lui manifestera alors son amitié en lui accordant à diverses reprises des augmentations de salaire. Cette protection explique aussi pourquoi il devint Silpa Bhirasri (ศิลป์ พีระศรี = Silpa = art et Bhirasri est une approximation phonétique de Feroci en thaï) pour des raisons probablement conjoncturelles : Les Japonais dont les Thaïs étaient plus ou moins les alliés s’étaient installés au Siam. Les Italiens étaient leurs alliés. Mais en 1943, revirement lorsque l’Italie se rangea du côté des anglo-américains. Les Italiens deviennent des ennemis et furent arrêtés. Feroci fut brièvement incarcéré mais libéré sur l’intervention du directeur du département des beaux-arts, Luang Vichit Vadakan (หลวงวิจิตรวาทการ) qui s’était lié d’amitié avec Pibun lors de leur séjour parisien. Le Maréchal coupa court en lui accordant la nationalité thaïe.
(7) Citons quelques titres, la liste est loin d’être limitative, mais toutes les formes de l’art y sont représentées : « Thai architecture and painting » – « A bare outline of history and styles of art » - « Contemporary art in Thailand » - « Thai lacquer works » - « Contemporary art in Thailand » - « Thai wood carvings » - « Thai Buddhist art » - « An appreciation of Sukhothai art » - « Thai lacquer works » - « Thai Buddhist sculpture » - « Modern art in Thailand » - « Appreciation of our murals ». Ce dernier article publié l’année de sa mort est le compte rendu de recherches effectuées à Nonthaburi sur les peintures murales.
(8) Il fut fait selon ses volontés exprimées dans un courrier à son « épouse » thaïe. Un premier mariage avec une italienne, Paola Angelini, avait tourné court. Rappelons que le divorce fut interdit en Italie jusqu’en 1970-71 et la procédure facilitée en 1975.
Ferrado n’a donc pas pu épouser une autre italienne, Fanny Viviani (1893 – 1989), dont il eut plusieurs enfants, Dino, Isabelle et Romano Viviani (1927 – 2006). Ce dernier né à Bangkok qui fut professeur à l’Université, section architecture et retourna à Florence y suivre une carrière d’architecte. Fanny et Romano reposent à ses côtés dans la tombe de Florence sous leur nom de Viviani ce qui semble rendre improbable l’hypothèse d’un mariage ?
Séparé de Fanny, il n’épousa probablement pas non plus régulièrement mais se mit en ménage avec l’une de ses étudiantes, Malini Kenny, de père européen et de mère thaïe, dont il n’eut pas d’enfants, à laquelle il écrivit en anglais quelques jours avant sa mort, le 8 mai 1962 :
Ma chère Malini,
Après ma mort je souhaite être incinéré, mais sans cérémonie religieuse. Je vous remercie de toute mon âme de l’affection que vous m’avez donnée pendant de nombreuses années et notamment au cours de la dernière partie de ma vie. Ma meilleure pensée est de vous souhaiter le bonheur heureux vous rappelant nos longues discussions sur les difficultés de nos vies respectives, surtout en ce qui concerne les femmes. Écrivez à Romano et demandez-lui d'informer Isabella et Dino de mon décès. Je suis sans regrets parce que j'ai l'impression d'avoir fait dans ma vie quelque chose d'utile en tant que serviteur très modeste de mon art. Transmettez leur mon amour et mes souhaits de prospérité et de bonheur. Si les esprits ont le pouvoir de protéger et de bénir les vivants, je le ferai pour vous, c’est mon dernier espoir.
Buste de Malimi par Cerrado :
Buste de Romano Viviani par Malimi :
Sources
L’art italien des « années Mussolini » a un site qui lui est consacré et qui se défend d’être un site fasciste :
http://www.artefascista.it/index.htm
Il ne semble pas qu’un ouvrage exhaustif sur notre sculpteur ait à ce jour été écrit en italien ou en thaï.
Deux pages Wikipédia assez complète lui sont consacrées, l’une en thaï : https://th.wikipedia.org/wiki/ศิลป์_พีระศรี
L’autre en italien :
https://it.wikipedia.org/wiki/Silpa_Bhirasri
Notre ami de « Merveilleuse Chiangmaï » lui a consacré trois chroniques superbement illustrées :
… et une autre sur le Musée :
http://www.merveilleusechiang-mai.com/a-corrado-feroci-et-le-musee-national-silpa-bhirasri
« La républica » lui a consacré un bel article en 2010 :
Nous trouvons une biographie sommaire sur le site
http://www.rama9art.org/silpa/biograp.html
La « Siam Society » a consacré un bon article à l’art thaï :
http://www.siam-society.org/trips/1512ThaiArt.html
Nous avons également un bon article sur l’évolution de l’art thaï sur le site :
http://samforkner.org/thaiart/coneng.html
Un bel article de Maneepin Phromsuthirak « Special Note : Professor Silpa Bhirasri’s Life and Works » a été numérisé sur le site de l’Université Silapakorn :
http://www.journal.su.ac.th/index.php/suij/article/viewFile/40/40