Bernard, retraité, marié avec une femme de l'Isan, souhaite partager ses découvertes de la Thaïlande et de l'Isan à travers la Grande Histoire et ses petites histoires, culturelles, politiques,sociales ...et de l'actualité. Alain, après une collaboration amicale de 10 ans, a pris une retraite méritée.
Les représentations de Bouddha, peintes ou sculptées, minuscules ou géantes, parfois reproduites et alignées par dizaines, répondent à des normes dont le détail complexe est rarement précisé. On n’en évoque généralement que sept, y compris sur de nombreux sites bouddhistes. Nous allons voir qu’il y en a soixante-six en réalité.
(Les seuls ouvrages que nous avons consultés sont malheureusement de diffusion relativement confidentielle) (1).
Wat phraphutthabatnamthip (Sakonnakhon) :
Une très brève plongée dans l’histoire :
Selon la tradition, le Siam aurait reçu le bouddhisme dès le milieu du IIIème siècle avant Jésus-Christ avec l’arrivée des missionnaires Uttara et Sona envoyés par le roi Ashoka (Dharmasokaracha) fervent zélateur du bouddhisme qui décida de propager la « bonne loi » dans neuf régions limitrophes de son empire y compris la mystérieuse Suvarnabhum – peut-être l’antique cité de Nakonpathom (2).
L’expansion indienne particulièrement en Asie du Sud-Est fut avant tout d’ordre culturel et, à partir du Vème siècle avant Jésus-Christ, le bouddhisme fut un facteur essentiel de son développement artistique. Vers le VIIème siècle la plupart des pays concernés et particulièrement le Siam créèrent des formes d’art plus ou moins originales avec une iconographie bouddhique souvent caractéristique. Ainsi au Siam les représentations de Bouddha constituent l’essentiel de la production de toutes les écoles artistiques qui se sont succédé : Dvaravati (VIIème-XIème), Lopburi (XIème), Chiengsen (XIVème), Sukkhothai (XIIème), Ayutthaya (XIVème-XVIIIème) et enfin Bangkok.
Les représentations de Bouddha de l’époque la plus ancienne, Dvaravati, restent influencées par l’art indien. Les gestes et les attitudes les plus fréquents sont, en utilisant la terminologie de la muséologie occidentale :
Vitarka mudra par exemple, le geste de l’argumentation, le bras droit main en avant, l’index et le pouce joint pour former un cercle. Parfois les deux mains accomplissent le même geste.
Abhaya mudra ensuite, le geste qui rassure, qui apaise les flots et montre l’absence de crainte, la main droite est dressée la paume tournée vers l’extérieur. Parfois les deux mains accomplissent parfois le même geste.
Maravijaya victoire sur Mara symbolisant l’acquisition du complet éveil, Bouddha est victorieux de Mara, le démon, le malin, souvent considéré comme un très grand dieu du domaine des désirs.
On trouve encore d’autres attitudes, mais toutes sont l’une des quatre postures dans lesquelles Bouddha s’est manifesté lors des « Miracles jumeaux », assis debout, marchant et couché (3)
Wat Suwannawa (Kantarawichai - Mahasarakam) :
Pour tout bouddhiste, la création ou le don d’images de bouddha est un acte de mérite (thambun - ทำบุญ). Les souverains protecteurs du bouddhisme ont toujours été fidèles à cette tradition.
L’œuvre iconographique de la dynastie Chakri :
Pour la période de Bangkok, le fondateur de la dynastie Rama Ier (1782-1809) et son successeur Rama II (1809-1824) ont surtout fait restaurer les statues ruinées des temples d’Ayutthaya et les ont fait transférer et installer dans les monastères de Bangkok, Thonburi et alentours.
C’est sous le règne de Rama III (1824 – 1851) que les artistes imaginèrent de nouvelles positions et de nouveaux gestes pour illustrer les épisodes de la vie de Bouddha. Rama III continua le programme de restauration de ses prédécesseurs mais demanda à un dignitaire de l’église bouddhiste, le patriarche- prince Paramanuchita Chinorasa (ปรมานุชิตชิโนรส), fils de Rama Ier, de collationner les textes bouddhistes et d’établir une liste illustrée des gestes ou attitudes pouvant servir d’exemple sinon de normes aux artistes.
Quarante figures furent choisies et retenues. Considérées comme représentatives de l’art et de l’iconographie de l’Ecole de Bangkok, elles fournirent les modèles de statues fondues dans ce but. Elles sont encore aujourd’hui conservées derrière le sanctuaire (ubosot) du temple du Bouddha d’émeraude à Bangkok.
Nous donnons le détail en note pour le lecteur qui a une bonne connaissance de la vie de Bouddha dans le bouddhisme thaï. (4).
Sous le règne du roi Rama IV quelques efforts tentés dans le but de donner à l’image de Bouddha un aspect plus réaliste ou plus classique au sens occidental du terme ne connurent aucun succès. Les diverses caractéristiques qui s’étaient imposées au cours des siècles (par exemple la protubérance crânienne – usnisa – surmontée de l’ « ornement de sapience » flammé – la chevelure de petites boucles enroulées dans le même sens – le vêtement monastique stylisé etc…) donnaient du bienheureux une image idéale fixée dans toutes les mémoires et que chacun reconnait et révère.
Les événements de la vie de Bouddha les plus volontiers représentés par une image isolée dans une attitude et avec des gestes caractéristiques, ont toujours été ceux qui, particulièrement significatifs, se laissaient le plus facilement identifiés. Généralement inspirés des quatre ou des huit grands miracles, leur iconographie s’est fixée très tôt, victoire sur Mara, enseignement, don, grande et totale extinction. Mais tenter de représenter de manière analogue l’ensemble des événements marquant une vie exemplaire à tous égards tiendrait de la gageure et les « quarante attitudes » sélectionnées durant le troisième règne ont pu sembler être, durant plus d’un siècle, la plus longue liste qui se pouvait envisager.
C’est pourtant dans la galerie pourtournante du temple Phra Pathom Chedi (พระปฐมเจดีย์) de Nakhom Pathom (นครปฐม) à 50 km au sud-ouest de Bangkok que se trouve un ensemble exceptionnel de 80 statues en bronze souvent dorées. Ce temple est sans conteste le lieu le plus sacré et le plus révéré du bouddhisme thaï. Disons quelques mots de son histoire.
Le Phra Phatom chédi, haut lieu du bouddhisme thaï
Nous devons une étude exhaustive de son histoire au regretté Jean Boisselier (5).
Le site fut certes décrit avant lui par Monseigneur Pallegoix qui, en 1843 visitait les communautés chrétiennes de la région qui s’appelait alors Nakonchaisi (นครชัยศรี), mais l’ancien temple était alors enfoui dans la jungle. (6).
Le deuxième auteur français à faire un rapport sur sa visite à Nakhon Pathom en 1891-92 fut Lucien Fournereau, architecte, missionné pour étudier l'archéologie du Siam. Il ne mentionne pas Nakhonpathom dans les articles destinés au grand public (7). Beaucoup plus scientifique, il a publié un rapport sur l'archéologie de Siam en deux volumes, dans lequel il consacre un chapitre complet au « Phra Pathom » dans ce qui était alors la province de Nakhon Chaisri (8). Il nous apprend que le Phra Pathom Chedi était un monument moderne construit par Rama IV, couvrant deux anciennes périodes non précisées et suppose que le monument était à l'origine brahmanique. Il mentionne également les légendes qui attribuent sa fondation aux missionnaires du Roi Asoka mais il s’est surtout consacré à l’épigraphie.
Photographie des travaux en 1891 : nous voyons l’échafaudage de bambous dressé autour de l’édifice : le procédé du plan incliné est utilisé pour monter alors à plus de 100 mètres.
Lunet de la Jonquières en 1907 lui consacre un modeste paragraphe (9) faisant surtout référence à Fournereau et Aymonier qui, en 1901, n’était pas plus prolixe (10). Ce sont de brèves allusions. Il nous apprend toutefois que la hauteur du Stupa est alors de 105 mètres.
Photograhie de 1925 :
Les découvertes effectuées bien après sur le site confirment l’hypothèse du roi Rama IV, découvreur du site, centre probable d’un très ancien royaume que George Coedès identifiera en 1963 au Dvaravati. La ville de Nakhon Pathom est de fondation récente, édifiée à son emplacement actuel par le roi Rama V en 1897, remplaçant celui de Nakhon Chasi par référence au sanctuaire de Phra Pathom Chedi imposé antérieurement par le roi Rama IV, à proximité duquel elle devait se développer au cours du règne du roi Rama VI (1910-1926). « La dévotion du roi Rama IV) pour le monument devenu Phra Pathom Chedi qui allait imposer sa reconstruction, entraîner la dévotion des foules et provoquer la naissance et l'essor de Nakhon Pathom, ville nouvelle édifiée au voisinage immédiat de l'une des plus vastes et, sans doute, des plus vénérables cités de Thaïlande dont, à plus d'un millénaire de distance, elle prenait en quelque sorte le relais ».
Pour Boisselier les travaux de Phra Pathom Chedi, représentent, au milieu du XIXème siècle une fondation religieuse tendant à administrer la preuve que le nouveau souverain possède les pouvoirs d'un authentique monarque universel et laissant apparaître des préoccupations déjà, archéologiques. « Œuvre d'un souverain profondément religieux, hautement conscient de la grandeur de la fonction royale, aussi attaché au passé qu'épris de culture et d'étude, Phra Pathom Chedi témoigne, par son histoire, de l'exceptionnelle personnalité du roi Mongkut ».
Visite des membres de la Siam Soiciety en 2013 :
La reconstruction de Phra Pathom Chedi et le développement d’une ville nouvelle à l’ouest du site ancien a été accompagné de creusage de canaux, création d’une ligne de voie ferrée, l'aménagement du palais de Sanam Chan (พระราชวังสนามจันทร์) pour le roi Rama VI à partir de 1907 dont il dessina lui-même les plans (transformé aujourd’hui en centre administratif), le développement du réseau de communication et l’urbanisation qui interdisent d’avoir une vision de ce qu’était la ville primitive, citée majeure du Dvaravati.
Mais nous ne savons que peu de choses sur l’état du monument lorsque fut décidé sa réhabilitation.
Le chedi
Sous le règne de son frère Rama III (1824-1851), le Prince Mongkut, alors sous la robe safran, fondateur de la secte Dhammayuttika vouait déjà un culte au Chédi alors situé en pleine brousse. Sa première visite daterait de 1831. Il lui porta immédiatement une grande dévotion, conscient que le site appartenait à l’histoire. A son immense piété s’ajoutait son intérêt pour l’archéologie de son pays. Son frère toutefois refusa de financer les travaux de restauration lui-même engagé dans son programme de restauration des fondations religieuses concernant essentiellement les plus somptueux monastères de Bangkok et Thonburi.
Il dut donc attendre de monter sur le trône pour réaliser un projet qui lui tenait à cœur. N’oublions pas que la découverte fortuite de lieux sacrés au cours d’une partie de chasse est fréquente dans l’histoire de ce pays (11). Non seulement le monarque se livra à des recherches étymologiques sur la dénomination des saints lieux mais il fit procéder à des sondages dans un but uniquement scientifique. Il pensa reconnaître dans le vocale Pathom l'adjectif pali pathama (excellent). Le changement intervint en 1858 lors de l’une de ses visites sur le chantier et Nakhon Chaisi devint Nahon Pathom.
Les travaux connurent de longues péripéties après l’ouverture du chantier en 1852. Deux cents manœuvres répartis en quatre équipes commencèrent par le débroussaillage et le curage des canaux. Ils utilisaient des briques tirées d'autres temples ruinées que les voisins venaient vendre sur le chantier…avec pour conséquence l’accélération de la ruine d’autres vestiges ! D’autres étaient façonnées sur place par des Môns dont nous savons que c’est la spécialité (12). En 1855, un prince chargé de la maitrise d’ouvrage mourut, il fut remplacé par son fils. Mais, par suite d'événements imprévus, tout allait être remis en question en 1860 : à la suite de pluies torrentielles, tout la partie déjà construite s’effondra dû aux erreurs de calcul probables du premier maître d’œuvre. Il fallut reprendre le travail sur de nouveaux plans. A la mort du roi en 1868, les travaux n’étaient pas entièrement terminés.
Jusqu'en 1860 se succédèrent de nombreux prodiges ou événements miraculeux dont Boisselier ne nous épargne aucun détail.
Les travaux ne se terminèrent qu’en 1870 sous le règne de Rama V. Ainsi le stupa, couvert de céramiques orange s’élève à 120 mètres de hauteur, le plus haut du pays. II a été choisi pour symboliser le sceau de la province.
Le temple connut ensuite quelques malheurs, des fissures apparurent en 1966 qui nécessitèrent des travaux de confortation, terminés en 1981.
Les statues
C’est sous le règne de feu Rama IX que le temple devint le modèle de l’iconographie bouddhiste thaïe.
Les quatre-vingt statues en bronze ont été offertes par de pieux bouddhistes en 1983-84. Leurs noms sont inscrits sur des socles, ainsi que l’explication de la posture en quelques lignes. C’est le plus grand ensemble jamais réalisé en Thaïlande et le seul sous le règne de feu Rama IX. Parmi ces statues, soixante-six représentent divers épisodes de la vie de Bouddha, huit sont en relation avec chacun des jours de la semaine avec traditionnellement deux images pour le mercredi, l’une pour la journée, l’autre pour la nuit, concernant le jour de naissance des fidèles. Douze autres sont en relation avec les mois lunaires et douze autres encore en relation avec le cycle duodénaire. Sept encore évoquent les sept saints lieux où Bouddha résida dans les sept semaines après l’illumination. Elles sont toutes du style de Sukhotai. Le nombre de quatre-vingt évoque le nombre d’années de l’ultime existence de Bouddha (80). Elles ont été inspirées selon Madame Khaisri Sri-Aroon de l’ouvrage de Phra Pimoldham (Anucari Maha Thera) « Tamnan Phra Phutharup Pang tang tang » publié à Bangkok en 1979.
Cette normalisation des 66 postures de la vie de Bouddha met peut-être un frein à l’imagination des artistes, mais ce n’est peut-être aussi pas leur rôle d’interpréter le dogme. Elle permet en tous cas aux fidèles qui ont appris dans leur « catéchisme » la vie de Bouddha de reconnaître sans hésiter tel ou tel épisode de son existence tout comme un bon catholique peut reconnaître Saint Michel terrassant le démon ...
Chapelle de Saint-Michel dans la cathédrale de Tharé (Sakonnakhon) :
... Saint Bernard prêchant la croisade, saint Jeanne d’Arc brandissant l’étendard du roi et Saint Bernadette recevant le message de la Vierge (13).
Elles débutent logiquement par celle du « grand départ » (posture n°1)
... et se termine par la « grande et totale extinction » (posture n° 66) (14).
Doit-on voir un sens ésotérique au chiffre de 66 ? Nous n’avons rien trouvé de concret à ce sujet. Nous vous donnons en note le détail de ces postures qui nécessitent évidemment du lecteur une parfaire connaissance de la vie de Bouddha. (15). Ne parlons que celles concernant les jours de la semaine sans paraphraser notre ami de « Merveilleuse Chiangmaï » qui leur a consacré neuf chroniques somptueusement illustrées et d’une remarquable érudition (16).
Les bouddhas de la semaine
Ce sont en général les premiers que vous rencontrerez … pour solliciter les dons. Ils sont placés en général en un ou plusieurs endroits stratégiques des temples et ne peuvent passer inaperçus même au regard d’un observateur peu attentif.
Wat Wichai (Huaymek-Kalasin) :
Wat Manorom (Mukdahan) :
Ils sont soigneusement alignés depuis la gauche jusqu’à la droite, le premier est celui du dimanche, Bouddha contemplant l’arbre de la Bodhi (11ème posture
suivi de celui du lundi, Bouddha mettant fin à un conflit familial relatif à la possession de l’eau (23ème posture),
puis le mardi, Bouddha enseignant le Darhma à Asurindarahu (52ème posture).
Il y a deux reproductions pour le mercredi, Bouddha portant le bol à aumône pour le matin (29ème posture)
et Bouddha faisant retraite dans la forêt de Parileyyaka où il reçoit les offrandes d’un éléphant et d’un singe pour la nuit (51ème posture). Pourquoi deux le mercredi ? Mystère.
Le jeudi, c’est Le suprême et complet éveil ou Bouddha en méditation (10ème posture)
puis vient vendredi la réflexion (19ème posture)
et enfin le samedi Bouddha protégé par le roi des Nagas (14ème posture).
Quelles sont les raisons qui ont déterminé ce choix et cet ordre ? Mystère. En tous cas, les représentations, statues, statuettes ou modestes peintures sont répétitives.
A chaque jour correspond une couleur, une question que nous avons abordé très superficiellement mais qui a été décortiquée jour par jour par notre ami de Chiangmaï (17).
Chaque pieux bouddhiste se doit de révérer le Bouddha correspondant à son jour de naissance.
A chaque posture naturellement correspond un épisode de la vie de Bouddha. (Nous vous donnons le détail en note (18)). Les explications données par Madame Khaisri Sri-Aroon (« Les statues du Buddha en Thaïlande (Siam) ») donnent les explications ou instructions nécessaires à l’artiste et ensuite la description de l’épisode tel qu’il est mentionné sous chacune des statues de la galerie. Les photographies que nous reproduisons sont celles des statues de la galerie. A chacune d’elle Madame Khaisri Sri-Aroon joint un très beau dessin à la plume (probablement la sienne ?) dont le but est de toute évidence d’aider l’artiste.
Terminons sur une représentation de Bouddha que l’on trouve souvent notamment sous des formes gigantesques et souvent répétitives ou minuscules au sommet d’un autel domestique :
La victoire sur Mara
Autel domestique, maison particulière (Huaymek - Kalasin) :
Le Bouddha couvert d'or du wat Phra Si Rattana Mahatat (Phitsanulok) :
Le Bouddah de la "galerie secrète" du Wat Samret (île de Samui) :
Le Bouddha géant (île de Samui) :
Le Bouddha géant qui domine le ville de Mukdahan :
Mara (มาร) est l’esprit du mal, la mort, le démon, le malin. C’est le plus grand dieu du domaine des désirs. Vasavarti Mara, le mal personnifié, intervient avec sa horde de démons. Le Bodhisattva appela alors Dharani, la déesse de la terre comme témoin des vertus de ses vies précédentes : elle noya Mara et sa troupe en tordant sa chevelure.
Cette posture est la 9ème. Bouddha est assis la main gauche ouverte, dans son giron la main droite posée sur le genou, les doigts dirigés vers la terre.
Les Thaïes croient aux fantômes et aux esprits, il y en a de bons de de néfastes, ils croient en l’esprit du mal. Cette croyance n’est pas réservée aux seuls bouddhistes puisque la présence de statues de Saint Michel terrassant Satan est également répétitive dans les églises catholiques.
Près de Sakon Nakhon :
Voilà qui peut prêter à sourire aux esprits éclairés mais « la plus belle des ruses du diable est de vous persuader qu'il n'existe pas » aurait dit Saint-Bernard.
L’aspect spécifique de ces saintes images, dorées, argentées, en bois, en briques, géantes ou minuscules est qu’elles sont toutes imperceptiblement souriantes, (bienveillance ou dérision ?), sourire dans la mort, Bouddha mourant dans la félicité suprême, à l’inverse du Christ en croix sacrifié et sanglant ou des martyrs torturés, ni diable ni bon dieu.
Une visite :
Trois autres articles complètent celui-ci pour une analyse globale des 66 postures :
A 332- 1 - LES SOIXANTE-SIX REPRÉSENTATIONS RITUELLES DE BOUDDHA. (DEUXIÈME PARTIE)
A 332 - 2 - LES SOIXANTE-SIX REPRÉSENTATIONS RITUELLES DE BOUDDHA. (TROISIÈME PARTIE)
A 332-3 LES SOIXANTE-SIX REPRÉSENTATIONS RITUELLES DE BOUDDHA. (FIN)
NOTES
(1) « Dictionnaire français-thaï d’archéologie et d’histoire de l’art » de Khaisri Sri-Aroon (พจนานุกรม ฝรั่งเศส-ไทย ศัพท์เฉพาะโบราณคดี และประวัติศาสตร์ศิลปะ / ไขศรี ศรีอรุณ). L’auteur est professeur et présidente de l’Université Silpakorn. La publication est bilingue – français-thaï – et date de 1992.
De la même en 2009 (première édition en 1999) « Les statues du Buddha en Thaïlande (Siam) », dont la dernière édition est trilingue (พระพุธทรูปปางตางๆ ในสยามประเทศ) publié à 2000 exemplaires sous l’égide du Ministère de la culture.
De la même « Les statues du Bouddha de la galerie de Phra Pathom chedi » (พระพุธทรูปที่ระเบียงรอบองค์พระปฐมเจดีย์) 1996.
(2) Souverain indien (273-236) protecteur du bouddhisme et instigateur de sa propagation spécialement à Ceylan, il est considéré comme le modèle des souverains bouddhistes et l’archétype des monarques universels.
(3) La contemplation de l’arbre de la bodhi : l’illumination eut lieu sous le ficus religiosa, l’arbre de la bodhi, lorsque, à l’issue de la troisième veille de méditation, Sakyamuni est devenu Bouddha possesseur des autres nobles vérités
L’impression de l’empreinte du pied sur le sol, nous en avons longuement parlé dans notre article A 228 « QU’EN EST-IL DES 108 SIGNES PROPITIATOIRES ET DE BONNE AUGURE GRAVÉS SUR LES EMPREINTES SACRÉS DU PIED DE BOUDDHA » in
Le port du bol à aumône - La méditation protégée par le roi Naga Mucalinda
La marche évoquant surtout la descente depuis le ciel Tavatimsa, celui où Bouddha se rendit pour enseigner la doctrine à sa mère
La Dormition, par des statues souvent colossales - La grande et totale extinction après avoir rassemblé ses fidèles pour leur donner un ultime enseignement.
(4) La liste donnée par Madame Khaisri Sri-Aroon est la suivante : 1 : Bouddha se livrant à l’ascétisme - 2 : Bouddha acceptant la bouillie de riz - 3 : Bouddha jetant à l’eau l’écuelle - 4 : Bouddha acceptant la brassée d’herbes - 5 : La victoire sur Mara - 6 : Le suprême et complet éveil ou Bouddha en méditation - 7 : Bouddha contemplant l’arbre de la bodhi - 8 : La marche sur le promenoir de joyaux - 9 : Bouddha fusionnant quatre bols à aumône en un seul - 10 : Bouddha mangeant un myrobolam - 11 : La marche - 12 : Bouddha ordonnant le premier disciple - 13 : Bouddha contemplant le cadavre de l’esclave morte - 14 : Bouddha apaisant les flots - 15 : Bouddha portant le bol à aumône - 16 : Bouddha participant à un repas - 17 : Bouddha faisant don du cheveu-relique - 18 : Bouddha se déplaçant en bateau - 19 Bouddha mettant fin à la querelle de ses proches à propos d’eau - 20 : Bouddha faisant retraite dans la forêt de Parileyyaka - 21 : Bouddha arrêtant l’image de bois de santal - 21 : Bouddha arrêtant l’image de bois de santal - 22 : Le regard de l’éléphant - 23 : Bouddha considérant l’approche de sa mort - 24 : Bouddha acceptant l’offrande de l’eau - 25 : Bouddha prenant un bain de pluie - 26 : La position debout - 27 : La reflexion - 28 : Bouddha appelant la pluie - 29 : La posture du diamant - 30 : Bouddha dissertant sur la décrépitude de la vieillesse - 31 : Bouddha imprimant son pied sur le sol - 32 : Bouddha expliquant les présages merveilleux - 33 : Bouddha acceptant une mangue - 34 : Bouddha chassant Vakkali - 35 : Bouddha couché donnant l’enseignement - 36 : Bouddha absorbant la bouillie de riz - 37 : Bouddha rejetant Mara - 38 : Bouddha enfilant une aiguille - 39 : Bouddha choisissant ses principaux disciples - 40 : Bouddha dévoilant les mondes.
(5) « La reconstruction de Phra Pathom Chedi. Quelques précisions sur le site de Nakhon Pathom » in Aséanie Année 2000 Volume 6 Numéro 1 pp. 159-189.
Mort en 1996, spécialiste de l’art en Asie-du sud-est, membre de l’école française d’Extrême-Orient, il est l’auteur d’un ouvrage sur la sculpture en Thaïlande.
(6) « Description du royaume thaï ou Siam comprenant la topographie, histoire naturelle, mœurs et coutumes, législation, commerce, industrie, langue, littérature, religion, annales des Thaï et précis historique de la mission avec cartes et gravures ». Paris, 1854, Vol. 1. p. 101-104). Cependant, son texte est principalement consacré aux chrétiens locaux et n’apporte aucune information architecturale : « la région est de peu d’intérêt ».
(7) « Bangkok » in Le tour du monde - Nouveau journal des voyages. Paris, 2e semestre 1894. p. 1-64; « Les villes mortes du Siam » in Le tour du monde. Tome III, nouvelle série, N° 32, Juillet-août 1897. p. 349-396).
(8) « Le Siam ancien, archéologie, Épigraphie, géographie », Paris. Première partie (Annales du Musée Guimet, t.27) 1895, « La province de Nakhon Xaisi » pages 117s.
(9) « Inventaire descriptif des monuments du Cambodge » Volume II, page 320.
(10) « Le Cambodge II – Les provinces siamoises », page 58.
(11) Rappelons la découverte d’une « sainte empreinte » du pied de Bouddha parle roi Song Tham (1610 – 1618) à Saraburi : voir notre article A 228 « QU’EN EST-IL DES 108 SIGNES PROPITIATOIRES ET DE BONNE AUGURE GRAVÉS SUR LES EMPREINTES SACRÉS DU PIED DE BOUDDHA ? » in
(12) Voir notre article H 9 « LES MȎNS DE THAÏLANDE » in
http://www.alainbernardenthailande.com/2017/03/h-9-les-m-ns-de-thailande.html.
(13) Ce ne sont pas des exemples issus de notre imagination puisqu’au cours de nos pérégrinations, nous avons trouvé ces représentations dans des églises ou chapelles catholiques thaïes. On put se demander ce que représentent Saint Bernard et Sainte Jeanne d’arc dans l’esprit d’un catholique thaï ?
(14) Le grand départ : assis dans la position de méditation, la main gauche reposant dans son giron, la main droite élevée à la hauteur de la poitrine. En son vingt-neuvième anniversaire, la prince Siddhata décida de quitter sa vie princière. Monté sur son cheval Khantaka et accompagné de son écuyer Channa, il sortit en pleine nuit de la capitale Kapilavatsu et se dirigea vers la rivière Anoma. Là, il se débarrassa de ses vêtements, coupa sa chevelure et renvoya son écuyer, son cheval et ses parures à Kapilavatsu…
La grande et totale extinction : couché sur le côté droit, les yeux clos, la tête sur l’oreiller, le bras gauche allongé le long du corps, la main droite ouverte reposant sur le sol, à côté de l’oreiller, les deux pieds posés l’un sur l’autre. Après les dernières paroles adressées à ses disciples « Tout ce qui est composé est périssable ; œuvres avec diligence à votre propre salut ». Le Bouddha parcourut quatre stades de méditation avant de s’éteindre. La terre trembla. C’était la nuit de pleine lune du mois de vaisakha (mai-juin). Comme l’anniversaire de sa naissance et de son accession au complet et suprême éveil, le dernier des grands miracles venait de s’accomplir.
(15) Les soixante-six postures : 1 : Le grand départ – 2 : Bouddha contemplant la nourriture dans le bol d’aumônes – 3 : Bouddha se livrant à l'ascétisme - 4 :Les songes du futur Bouddha – 5 : Bouddha acceptant la bouillie de riz – 6 : Bouddha absorbant la bouillie de riz - 7 : Bouddha jetant à l'eau l'écuelle – 8 : Bouddha acceptant la brassée d'herbe – 9 : La victoire sur Mara – 10 : Le Suprême complet éveil ou Bouddha en méditation – 11 : Bouddha contemplant l'arbre de la Bodhi – 12 : La marche sur le promenoir de joyaux – 13 : Bouddha méditant dans la demeure des joyaux – 14 : Bouddha protégé par le roi des Naga – 15 : Bouddha mangeant un myrobolan – 16 : Bouddha fusionnant quatre bols à aumônes en un seul – 17 : Bouddha recevant de la nourriture – 18 : Bouddha faisant don du Cheveu-relique – 19 : La réflexion – 20 : Bouddha prononçant le premier sermon – 21 : Bouddha ordonnant le premier disciple
22 : Bouddha participant à un repas – 23 : Bouddha mettant fin à la querelle de ses proches à propos d'eau, - 24 : Bouddha choisissant ses principaux disciples – 25 : Bouddha exposant les grands préceptes – 26 : Bouddha se déplaçant en bateau - 27 : Bouddha arrêtant l’épidémie – 28 : Bouddha accomplissant le grand miracle - 29 : Bouddha portant le bol à aumônes – 30 : Bouddha donnant l'enseignement à son père – 31 : Bouddha acceptant une mangue – 32 : Bouddha accomplissant les miracles jumeaux – 33 : Bouddha donnant l'enseignement à sa mère - 34 : Bouddha dévoilant les mondes
35 : Bouddha marchant ; C'est l'attitude du Bouddha géant près de Khonkaen dont la photographie se trouve en tête de notre article : Debout, le talon du peid droit soulevé dans l'attitude de la marche, la main gauche élevée, paume en avant, à hauteur de la poitrine, la main droite pendante, écartée du corps.
Le bienheureux descendit du "ciel des trente-trois" en utilisant le triple escalier créé par les Dieux : L'ecalier central, de joyaux, était réservé à son seul usage. A sa gauche, celui d'or était pour le Dieu Indra. A sa droite, celui d'argent était pour le Dieu Brahma.
– 36 : Bouddha descendant du Ciel des Trente-trois - 37 : Bouddha arrêtant l'image de bois de santal - 38 : La posture du diamant - 39 : la position debout – 40 : Bouddha imprimant son pied sur le sol -41 : Bouddha appelant la pluie – 42 : Bouddha prenant un bain de pluie – 43 : Bouddha indiquant le cadavre – 44 : Bouddha indiquant Mara – 45 : Bouddha donnant la premi่ère règle de discipline - 46 : Bouddha chassant Vakkali - 47 : Bouddha enfilant une aiguille – 48 : La bénédiction
48 : La bénédiction – 49 : Bouddha subjuguant l’éléphant Nalagiri – 50 : Bouddha confondant Jambupati – 51 : Bouddha faisant retraite dans la forêt de Parileyyaka - 52 : Bouddha donnant l'enseignement à Asurindrahu - 53 : Bouddha donnant l'enseignement au Yaksa Alavaka - 54 : Bouddha donnant l'enseignement au bandit Angulimala – 55 : Bouddha pardonnant à Ajatasatru ou aussi Abhaya mudra – 56 : Bouddha donnant l'enseignement à Baka Brahma – 57 : Bouddha contemplant le cadavre de l'esclave morte - 58 : Bouddha dissertant sur la décrépitude de la vieillesse – 59 : Bouddha expliquant les présages merveilleux à Ananda – 60 : Bouddha rejetant Mara – 61 : Bouddha considérant l'approche de sa propre mort - 62 : Le regard de l'éléphant – 63 : Bouddha acceptant l'offrande de l'eau – 64 : La prophétie - 65 : Bouddha donnant l'enseignement à Subhadda - 66 : La grande et totale extinction.
(16)
http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-0-preambule http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-1-lundi – http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-2-mardi – http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-3-mercredi – http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-4-jeudi – http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-5-vendredi –http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-6-samedi – http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-7-dimanche – http://www.merveilleusechiang-mai.com/bouddhas-de-la-semaine-les-8-conclusions
(17) Voir notre article A144 « Du bon usage des couleurs en Thaïlande ».
(18) Bouddha contemplant l’arbre de la Bodhi : Debout, les yeux ouverts, les mains croisées à la hauteur du bassin. Durant la première semaine après l’éveil, Bouddha demeura encore sous l’arbre de la Bodhi pour méditer. Au cours de la seconde, il se rendit au nord-est de l’arbre et, se tenant debout, immobile, il le contempla sans ciller pendant sept jours.
Bouddha mettant fin à un conflit familial relatif à la possession de l’eau : Debout, les deux mains élevées à la hauteur de la poitrine dans un geste d’apaisement. Resté au bord du fleuve Rohini près de Kapilavastu, le bienheureux arrêté la querelle de sa parenté qui se disputait à propos de l’eau d’irrigation.
Bouddha enseignant le Darhma à Asurindarahu : Couché sur le côté doit, les deux pieds au même niveau, le pied gauche reposant sur le pied droit, le bras gauche allongé le long du corps, la main droite supportant la tête. Pendant le séjour du bienheureux au Veluvana survint une éclipse de lune suivie de celle du soleil. C’était le démon Asurindarahu qui s’en était emparé. Ayant eu vent du renom du bienheureux, le démon désira le voir et il se convertit.
Bouddha portant le bol à aumône : Debout, tenant le bol à aumône des deux mains à hauteur de la taille. A son retour à Kapilavastu, Bouddha entreprit la quête quotidienne de sa nourriture devant chaque maison sans marquer de préférence.
Bouddha faisant retraite dans la forêt de Parileyyaka où il reçoit les offrandes d’un éléphant et d’un singe pour la nuit : Assis, jambes pendantes à l’européenne sur un rocher, la main droite ouverte reposant à plat sur le genou dans le geste de recevoir une offrande, accompagné de l’éléphant Parileyyaka et du singe. Dans la forêt de Parileyyaka, près de Kosambi, Bouddha en retraite était accompagné d’un éléphant solitaire nommé lui aussi Parileyyaka et qui lui procurait de l’eau tandis qu’un singe lui offrait du miel sauvage.
Le suprême et complet éveil ou Bouddha en méditation : Assis en samadhi, les deux mains reposant dans son giron, la main droite sur la main gauche, paume en dessus. Après sa victoire sur Mara, le Bodhisattva parcourut les quatre stades successifs de méditation qui libèrent son intellect de tout lien, si bien qu’il parvint au « suprême complet éveil » devant dès lors le Bouddha.
La réflexion : Debout, les deux mains croisées sur la poitrine, la main droite sur la main gauche, dans une attitude de réflexion. Bouddha songea à enseigner sa doctrine si nécessaire à tous les êtres mais si difficile à comprendre puisque lui-même mit tant de temps à la découvrir. Ainsi était-il indécis.
Bouddha protégé par le roi des Nagas : Assis en samadhi sous le capuchon du roi Naga, les mains reposant dans son giron, paumes en dessus. Ayant passé la cinquième semaine de méditation sous l’arbre du chevrier (Ajapala), Bouddha consacra la sixième semaine à une autre méditation sous l’arbre Mucalinda au bord d’un lac du même nom. Le temps était très mauvais. Il tombait une pluie fine, suivie d’inondations. Le Naga du lac Mucalinda intervint pour protéger le bienheureux en l’abritant de son capuchon dilaté.
(19) Voir nos articles A 151 « A151. EN THAILANDE, NOUS VIVONS AU MILIEU DES "PHI" » et INSOLITE 14 « QUELQUES HISTOIRES DE PHI (FANTÔMES) ».